Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-12-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 décembre 1903 15 décembre 1903
Description : 1903/12/15 (A3,N23). 1903/12/15 (A3,N23).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431479
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2016
La Dépêche Coloniale
ILLUSTRÉE
15 Décembre 1903 (3" Année). —N° 23.
Adresse télégraphique : Deponiale - Pans
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
- -Bureaux : 12. Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 157-47 -
'
Ii' 1\dmÍt)ÍstpatÍot) Pénitentiaire Coloniale
La peine des Travaux forcés.
(jm t-i ft/Tpjg
ADMINISTRATION pénitentiaire coloniale
est chargée d'assurer l'exécution, aux
colonies, de la peine des travaux forcés,
que la loi du 30 mai 1854 a transformée
en transportation et résidences temporaire et
perpétuelle hors du territoire métropolitain.
- Plusieurs colonies ont été tour à tour dési-
gnées, par décrets, comme lieux de transporta-
tion : la Guyane, qui a été la première à rece-
voir les condamnés aux travaux forcés, subsiste
seule de fait, sinon de droit, comme colonie péni-
tentiaire. Elle a, déplus, été choisie, en 1852, —
bien avant la loi sur
la peine des travaux
forcés, —comme co-
lonie d'expérien ce du
principe même de la
transportation.
D'autres colonies
— Obock et le Ga-
bon— ont été éga-
lement affectées à la
transportation pour
certaines catégories
de condamnés: Ara-
bes. asiatiques et co-
loniaux d'origine,
mais elles sont auj-
jourd'hui désaffec-
tées.
Enfin la Nouvelle-
CalédÚnie a, pen-
dant une longue pé-.
riode, reçu un grand
nombre de condam-
nés aux. travaux for-
cés. En 1896, le Gou-
vernement a suspen-
du l'envoi de for-
çats dans notre co-
lonie du Pacifique,et
par voie de consé-
quence, la transpor-
tation y a complète-
ment cessé depuis
lors.
Le chiffre des con-
damnés transportés
en Nouvelle-Calédo-
nie, de 1864 à 1897,
.atteint environ 20.000 hommes, tandis que la
Guyane a reçu de 1852 à 1902 plus de 35.000 in-
dividus.
Nous.ne pouvons donner exactement le chiffre
actuel de la population pénale : condamnés en
.cours de peine et libérés — en Nouvelle-Calédo-
nie, mais nous ne croyons pas être loin de la
vérité en l'évaluant à 7.000 individus, plutôt
moins que plus; l'effectif de la Guvnne se rap-
proche bien près du chiffre de 6.500 hommes.
C'est donc une armée de près de 15,000 crimi-
nels qu'il faut administrer et diriger.
Nous n'entreprendrons pas d'établir un paral-
lèlp. entre la peine des travaux forcés telle qu'elle
était subie dans les anciens bagnes de Toulon et
de Brest, — avant 1852 — (car nous supposons
-que la plupart de nos lecteurs ont lu les lIlisé-
rables de Victor Hugo), et celle de la transpor-
tation dans les colonies ; mais de même que les.
.anciens bagnes étaient plutôt connus sous forme
de légende, il est avéré que le régime actuel des
travaux forcés, à en juger par les questions par-
fois empreintes de naïveté, qui nous ont été si
souvent adressées, n'est guère plus connu que
l'ancien sysLème. Cette éLude a donepour but de
faire connaître le mode d'exécution de la peine
des travaux l'orcés — et, parlant, — l'adminis-
tration qui est .chargée d'assurer les prescrip-
Lions de la loi de 1854.
Après le prononcé de la peine
des Travaux forcés.
Dépôts de Saint-Martin-de-Ré et de l'Har-
rach (Algérie). — Transport des condamnés.'
Les individus condamnés pnr les cours d'as-
sises de France à la peine des travaux forcés,
PRESQU'ILE DUCOS (NOUVELLE-CALÉDONIE} — QUAI DE. DÉBARQUEMENT
soit à temps, soil à perpétuité, sont dirigés sur
le dépôt de Saint-Martiu-de-Ré, qui dépend du
ministère de l'Intérieur, dès que l'arrêt est
rendu. Ceux condamnés par les tribunaux cri-
minels d'Algérie et,depuis quelque temps, ceux
également condamnés par les juridictions des
colonies de l'Indo-Chine et de nos autres pos-
sessions françaises — sauf cependant la Nou-
velle-Calédonie — sont dirigés sur le dépôt de
rilarrach, près d'Alger.
Ces condamnés sont ensuite mis à la disposi-
tion du ministère des Colonies —d.'ou ressoEtis-
sent les services pénitentiaires coloniaux— afin
d'être embarqués sur un navire spécialement
affrété pour leur transport à la Guyane; ils for-
ment nn convoi de 700 à 800 forçats (condamnés
et relégués).
A la-- suite d'un contrat intervenu entre la..
Compagnie nantaise de navigation à vapeur et
HEtat, représenté par lp. Ministre des Colonies.
pour le transport des condamnés, celte Société
a fait construire un steamer, dont les àménage-
ments répondent à l'affectation spéciale de ce
navire..
La Loire., commandée par le sympathique ca-
pitaine Dano, dont l'énergie et les capacités
professionnelles sont connues de tous ceux qui
ont voyagé sur les différents vapeurs qui depuis
1886 ont fait ces transports, tant en Nouvelle-
Calédonie qu'à la Guyane, a été reçue par une
commission spéciale, nommée par le Ministre
des Colonies, pour s'assurer que toutes les ins-
tallations du navire et des appareils accessoires
répondaient aux exigences du cahier des charges,
et que la vitesse prévue dans des conditions de
chargement indiquées a bien été reconnue dans
des essais de vitesse, qui ont eu lieu le 30 no-
vembre 1902 devant la base de Belle-Ile, pen-
dant une duréé de
quatre heures.
Ce bâtiment, qui
a obtenu la première .
cote tant au Veritas
qu'au Lloyd, a été-
construit en France.
. La coque com-.'t
porle des cloisons,
étanches et des wa-
ter-ballasts d'une.-
contenance totale de ;
732 tonnes. L'en-
semble des moyens'.
• d'épuisement,y com-
pris les d.eux pom-
pes de circulation
qui peuvent, s'il en
était besoin, aspirer
à la cale. correspond
'à un débit de 1.008
tonnes à l'heure.
, Le navire peut re-
cevoir 26 passagers
de lî-0 classe-, 48 de
21 classe et 96 de
3e classe. 888 COI)-
damnés hommes et
30 condamnées fem-
mes peuvent être
transportés par la
.Loire. ;
Les passagers li-
bres sont tous logés
en cabines, leurïris-
'," .talIalTon^ pour.-tQu^
tes les classes pré- ;
sente tout le confor t ■'
nécessaire. Les salles à manger, salons, fumoirs
sont spacieux, bien distribués et bien com,pris.
Les couchettes en fer sont d'un entretien, et :'
d'une désinfection faciles : celles du haut peu-
vent se rabattre, ce qui permet de dégager la
cabine lorsqu'elle ne contient pas son complet
de passagers.
La commission de recette du navire a reconnu
que la Compagnie n'avait rien négligé pour '!
assurer le bien-être et l'hygiène du personnel
libre qu'elle doi.t transporter, ,
Les condamnés sont logés dans,des bagnes,
grillés solidement; bien que .les grilles soient en
partie démontàbles, et -en partie rabattables.
elles ont été étudiées, de façon à ne pas nuire à
leur solidité et à donner au personnel surveillant
les mêmes garanties de sécurité qu'avec des dis-
positifs entièrement fixes. En adoptant ces dis-
positions. on a eu en vue l'éventualité où le na-
vire serait affecté à un transport der troupes ou
d 'émigra:nts, qu il eût été profondément regret-
table de parquer dans des bagnes, fussent-ils
même toutes portes ouvertes.
Ces bagnes sont naturellement séparés en
ILLUSTRÉE
15 Décembre 1903 (3" Année). —N° 23.
Adresse télégraphique : Deponiale - Pans
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
- -Bureaux : 12. Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 157-47 -
'
Ii' 1\dmÍt)ÍstpatÍot) Pénitentiaire Coloniale
La peine des Travaux forcés.
(jm t-i ft/Tpjg
ADMINISTRATION pénitentiaire coloniale
est chargée d'assurer l'exécution, aux
colonies, de la peine des travaux forcés,
que la loi du 30 mai 1854 a transformée
en transportation et résidences temporaire et
perpétuelle hors du territoire métropolitain.
- Plusieurs colonies ont été tour à tour dési-
gnées, par décrets, comme lieux de transporta-
tion : la Guyane, qui a été la première à rece-
voir les condamnés aux travaux forcés, subsiste
seule de fait, sinon de droit, comme colonie péni-
tentiaire. Elle a, déplus, été choisie, en 1852, —
bien avant la loi sur
la peine des travaux
forcés, —comme co-
lonie d'expérien ce du
principe même de la
transportation.
D'autres colonies
— Obock et le Ga-
bon— ont été éga-
lement affectées à la
transportation pour
certaines catégories
de condamnés: Ara-
bes. asiatiques et co-
loniaux d'origine,
mais elles sont auj-
jourd'hui désaffec-
tées.
Enfin la Nouvelle-
CalédÚnie a, pen-
dant une longue pé-.
riode, reçu un grand
nombre de condam-
nés aux. travaux for-
cés. En 1896, le Gou-
vernement a suspen-
du l'envoi de for-
çats dans notre co-
lonie du Pacifique,et
par voie de consé-
quence, la transpor-
tation y a complète-
ment cessé depuis
lors.
Le chiffre des con-
damnés transportés
en Nouvelle-Calédo-
nie, de 1864 à 1897,
.atteint environ 20.000 hommes, tandis que la
Guyane a reçu de 1852 à 1902 plus de 35.000 in-
dividus.
Nous.ne pouvons donner exactement le chiffre
actuel de la population pénale : condamnés en
.cours de peine et libérés — en Nouvelle-Calédo-
nie, mais nous ne croyons pas être loin de la
vérité en l'évaluant à 7.000 individus, plutôt
moins que plus; l'effectif de la Guvnne se rap-
proche bien près du chiffre de 6.500 hommes.
C'est donc une armée de près de 15,000 crimi-
nels qu'il faut administrer et diriger.
Nous n'entreprendrons pas d'établir un paral-
lèlp. entre la peine des travaux forcés telle qu'elle
était subie dans les anciens bagnes de Toulon et
de Brest, — avant 1852 — (car nous supposons
-que la plupart de nos lecteurs ont lu les lIlisé-
rables de Victor Hugo), et celle de la transpor-
tation dans les colonies ; mais de même que les.
.anciens bagnes étaient plutôt connus sous forme
de légende, il est avéré que le régime actuel des
travaux forcés, à en juger par les questions par-
fois empreintes de naïveté, qui nous ont été si
souvent adressées, n'est guère plus connu que
l'ancien sysLème. Cette éLude a donepour but de
faire connaître le mode d'exécution de la peine
des travaux l'orcés — et, parlant, — l'adminis-
tration qui est .chargée d'assurer les prescrip-
Lions de la loi de 1854.
Après le prononcé de la peine
des Travaux forcés.
Dépôts de Saint-Martin-de-Ré et de l'Har-
rach (Algérie). — Transport des condamnés.'
Les individus condamnés pnr les cours d'as-
sises de France à la peine des travaux forcés,
PRESQU'ILE DUCOS (NOUVELLE-CALÉDONIE} — QUAI DE. DÉBARQUEMENT
soit à temps, soil à perpétuité, sont dirigés sur
le dépôt de Saint-Martiu-de-Ré, qui dépend du
ministère de l'Intérieur, dès que l'arrêt est
rendu. Ceux condamnés par les tribunaux cri-
minels d'Algérie et,depuis quelque temps, ceux
également condamnés par les juridictions des
colonies de l'Indo-Chine et de nos autres pos-
sessions françaises — sauf cependant la Nou-
velle-Calédonie — sont dirigés sur le dépôt de
rilarrach, près d'Alger.
Ces condamnés sont ensuite mis à la disposi-
tion du ministère des Colonies —d.'ou ressoEtis-
sent les services pénitentiaires coloniaux— afin
d'être embarqués sur un navire spécialement
affrété pour leur transport à la Guyane; ils for-
ment nn convoi de 700 à 800 forçats (condamnés
et relégués).
A la-- suite d'un contrat intervenu entre la..
Compagnie nantaise de navigation à vapeur et
HEtat, représenté par lp. Ministre des Colonies.
pour le transport des condamnés, celte Société
a fait construire un steamer, dont les àménage-
ments répondent à l'affectation spéciale de ce
navire..
La Loire., commandée par le sympathique ca-
pitaine Dano, dont l'énergie et les capacités
professionnelles sont connues de tous ceux qui
ont voyagé sur les différents vapeurs qui depuis
1886 ont fait ces transports, tant en Nouvelle-
Calédonie qu'à la Guyane, a été reçue par une
commission spéciale, nommée par le Ministre
des Colonies, pour s'assurer que toutes les ins-
tallations du navire et des appareils accessoires
répondaient aux exigences du cahier des charges,
et que la vitesse prévue dans des conditions de
chargement indiquées a bien été reconnue dans
des essais de vitesse, qui ont eu lieu le 30 no-
vembre 1902 devant la base de Belle-Ile, pen-
dant une duréé de
quatre heures.
Ce bâtiment, qui
a obtenu la première .
cote tant au Veritas
qu'au Lloyd, a été-
construit en France.
. La coque com-.'t
porle des cloisons,
étanches et des wa-
ter-ballasts d'une.-
contenance totale de ;
732 tonnes. L'en-
semble des moyens'.
• d'épuisement,y com-
pris les d.eux pom-
pes de circulation
qui peuvent, s'il en
était besoin, aspirer
à la cale. correspond
'à un débit de 1.008
tonnes à l'heure.
, Le navire peut re-
cevoir 26 passagers
de lî-0 classe-, 48 de
21 classe et 96 de
3e classe. 888 COI)-
damnés hommes et
30 condamnées fem-
mes peuvent être
transportés par la
.Loire. ;
Les passagers li-
bres sont tous logés
en cabines, leurïris-
'," .talIalTon^ pour.-tQu^
tes les classes pré- ;
sente tout le confor t ■'
nécessaire. Les salles à manger, salons, fumoirs
sont spacieux, bien distribués et bien com,pris.
Les couchettes en fer sont d'un entretien, et :'
d'une désinfection faciles : celles du haut peu-
vent se rabattre, ce qui permet de dégager la
cabine lorsqu'elle ne contient pas son complet
de passagers.
La commission de recette du navire a reconnu
que la Compagnie n'avait rien négligé pour '!
assurer le bien-être et l'hygiène du personnel
libre qu'elle doi.t transporter, ,
Les condamnés sont logés dans,des bagnes,
grillés solidement; bien que .les grilles soient en
partie démontàbles, et -en partie rabattables.
elles ont été étudiées, de façon à ne pas nuire à
leur solidité et à donner au personnel surveillant
les mêmes garanties de sécurité qu'avec des dis-
positifs entièrement fixes. En adoptant ces dis-
positions. on a eu en vue l'éventualité où le na-
vire serait affecté à un transport der troupes ou
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