Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1929 01 février 1929
Description : 1929/02/01-1929/02/28. 1929/02/01-1929/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743137x
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Les Annales Coloniales
Paue 9 :
114" CAMEROUN
Le Cameroun, pays « à mandat » comme le
Togo, est borné au Sud par la Guinée espa-
gnole et le Gabon, au Sud-Est et à l'Est par
le Moyen-Congo et 1'00banghi-Otari, au Nord
par le Lac Tchad, au Nord-Ouest et à l'Ouest
par la Nigéria et le Cameroun anglais, au Sud-
Ouest par l'Océan Atlantique.
Ce territoire, vaste. avec ses 431.320 kilo-
mètres carrés (dont 150.000 de forêt), comme
les quatre cinquièmes de la France, possède un
excellent port fluvial : Douai a, sur le Wouri,
à 23 jours de traversée de Marseille.
Le voyageur, venu de Marseille, de Bor-
deaux, du Havre, reçoit une saisissante impres-
sion lorsqu'il pénêtre dans le Cameroun par
l'embouchure du Wouri. Des Colonnes d'Her-
cule au Cap de Bonne-Espérance, c'est là le
port naturel le plus privilégié de toute la côte
occidentale d'Afrique. A l'horizon du Nord
se dresse un pic de 4.000 mètres. Les rives du
fleuve sont vert sombre et, sur l'immense nap-
pe des eaux, le calme glissement du paquebot
a succédé au tangage et au roulis. Treize milles
s-nt rapidement franchis, et un wharf bien ou-
tillé s'offre au navire, devant la ville même.
Un balisage lumineux permet d'accéder à
'Douala jour et nuit.
Dschang. — Tabacs de la station d'essai
La vaccination antivariolique
Centre important de transit, Douala compte
quelque 28.000 habitants, dont un millier d'Eu-
ropéens.
L'Enseignement
L'enseignement dans le Territoire (arrêté du
23 juillet J921) comprend :
1 ° Un enseignement primaire élémentaire
donné dans les écoles de village, dirigées par
des moniteurs indigènes, et les écoles régionales
dirigées par des instituteurs français ;
2° Un enseignement primaire supérieur et
professionnel donné à 1 'Ecole Supérieure de
Yaoundé ;
3° Un enseignement technique donné dans
les écoles annexes, en ce qui concerne l'ensei-
gnement pratique : artisans, mécaniciens, pos-
tiers, infirmiers, dactylographes.
Il existe une école de village dans tout cen-
tre important où l'on peut réunir 40 élèves de
6 à 12 ans.
L'école régionale recrute, par sélection, les
meilleurs des élèves pour les envoyer à 1 'Ecole
supérieure de Yaoundé dirigée par l'Inspecteur
des écoles assisté d'adjoints européens.
Le personnel enseignant comprend 12 insti-
tuteurs et institutrices, 56 moniteurs indigènes
répartis dans 56 écoles de village et 10 écoles
régionales.
L'effectif des élèves des écoles de village
était pour 1921 environ de 3.000 élèves, ce-
lui des écoles régionales de 1.880 élèves.
Il existe actuellement 3 écoles profession.
nelles et 3 sections professionnelles annexées à
des écoles régionales, une école d'artisans à
Foumbam destinée à former des ouvriers aptes
à faire revivre les arts indigènes d'une région
particulièrement intéressante.
La plupart des écoles régionales sont dotées
d'une mutuelle scolaire.
L'enseignement privé, dont le programme
d'étude est semblable à celui des écoles offi-
cielles, est représenté par :
12 écoles américaines, avec 22 moniteurs,
enseignant à 2.345 élèves.
5 écoles catholiques, avec 16 moniteurs, en-
seignant à 1.164 élèves.
14 écoles protestantes, avec 21 moniteurs,
enseignant à 1.226 élèves.
Ces écoles et notamment celles de la mis.
sion américaine donnent un enseignement tech..
nioue apprécié.
Les dépenses du service de l'enseignement
officiel s'élèvent à 1.200.000 francs, les éco-
les privées reçoivent environ 100.000 francs de
subventions et de primes.
L'Enseignement Agricole
L'Administration locale a, voici longtemps,
posé le principe qu'apprendre à l'autochtone
les meilleurs procédés de culture, réhabiliter à
ses yeux le labeur rural qui, seul, peut le nour-
rir et l'enrichir, améliorer son rendement par
des expériences prudentes et prolongées, cons-
tituent une tâche très urgente. Aussi l'enseigne-
ment agricole fait-il partie intégrante des pro-
grammes officiels : il y a même pris la place
prépondérante.
La Lutte contre la Maladie du Sommeil
Les Annales Coloniales ont annoncé en son
temps la création par M. Léon Perrier, ministre
des Colonies, d'une mission permanente de la
lutte contre la maladie du sommeil au Came-
roun.
Il ne s'agissait pas, à l'époque, d'entrepren-
dre, mais de continuer une lutte en fait entamée
dès 1920.
Longtemps, nos médecins ont dû assister à
peu près impuissants à l'évolution de la mala-
die. Aujourd'hui, et depuis quelques années,
le service médical dispose de remèdes d une
efficacité reconnue, et qui permettent d espérer
la guérison complète de la plupart des malades:
atoxyl, émétique d'aniline, novarseno-benzol,
Four ne 309, tryparsamide.
M. Jamot, chef de la mission, spécialiste
éprouvé de la région et de la maladie, a tracé
ainsi son programme :
10 Dépister les malades, les soigner de son
mieux, guérir tous ceux qui sont curables, sou-
lager les incurables et les rendre inoffensifs pour
le milieu où ils vivent.
2° Assainir les villages en les déplaçant, ou
en faisant effectuer en amont et en aval des
agglomérations riveraines aux abords des esca-
les, des gîtes d'étapes, des points d'eau et des
gués fréquentés, la destruction de toute végé-
tation d'arbustes, d'épineux et de ronces, en
exigeant la construction de cases plus confor-
tables, etc...
Cette deuxième partie du programme est
fonction, de l'activité des autorités administra-
tives : celles-ci conscientes de leurs devoirs
agissent en plein accord avec les médecins et
le Territoire a toute garantie.
La première partie est beaucoup plus con-
sidérable : elle implique en effet l'examen mé-
thodique et minutieux de tous les habitants,
sans exception, des régions contaminées ou sus-
pectes, et le maintien dans les villages, en vue
de leur traitement, de tous les indigènes recon-
nus malades. Le plan d'attaque du chef de
mission est de déterminer la limite du pourcen-
tage de la maladie et, partant de cette péri-
phérie, en direction du brasier, de traiter cura-
tivement par l'association des deux médicaments
les plus actifs — atoxyl et tryparsamide —
les indigènes des villages dont le taux de conta-
mination va de 0 à 15 % (une telle zone est
dite zone d'endémie).
Cette zone une fois refroidie, il n'existera
plus que la zone épidémique : les villages les
plus éprouvés en seront inondés d'atoxyl ; les
malades et les grands suspects recevront tous
1C3 six mois six injections de fortes doses
d'atoxyl et plus tard, les approvisionnements
le permettant, tous les habitant.. des villages
dont le taux d'infection dépassera 50 % se-
ront périodiquement atoxylés.
Le traitement est assuré par vingt équipes,
chacune dirigée par un agent sanitaire euro-
péen.
L'effort de la puissance mandataire pour
abattre le fléau épuisant est assurément remar-
quable. II se chiffre, au budget de cette an-
Paue 9 :
114" CAMEROUN
Le Cameroun, pays « à mandat » comme le
Togo, est borné au Sud par la Guinée espa-
gnole et le Gabon, au Sud-Est et à l'Est par
le Moyen-Congo et 1'00banghi-Otari, au Nord
par le Lac Tchad, au Nord-Ouest et à l'Ouest
par la Nigéria et le Cameroun anglais, au Sud-
Ouest par l'Océan Atlantique.
Ce territoire, vaste. avec ses 431.320 kilo-
mètres carrés (dont 150.000 de forêt), comme
les quatre cinquièmes de la France, possède un
excellent port fluvial : Douai a, sur le Wouri,
à 23 jours de traversée de Marseille.
Le voyageur, venu de Marseille, de Bor-
deaux, du Havre, reçoit une saisissante impres-
sion lorsqu'il pénêtre dans le Cameroun par
l'embouchure du Wouri. Des Colonnes d'Her-
cule au Cap de Bonne-Espérance, c'est là le
port naturel le plus privilégié de toute la côte
occidentale d'Afrique. A l'horizon du Nord
se dresse un pic de 4.000 mètres. Les rives du
fleuve sont vert sombre et, sur l'immense nap-
pe des eaux, le calme glissement du paquebot
a succédé au tangage et au roulis. Treize milles
s-nt rapidement franchis, et un wharf bien ou-
tillé s'offre au navire, devant la ville même.
Un balisage lumineux permet d'accéder à
'Douala jour et nuit.
Dschang. — Tabacs de la station d'essai
La vaccination antivariolique
Centre important de transit, Douala compte
quelque 28.000 habitants, dont un millier d'Eu-
ropéens.
L'Enseignement
L'enseignement dans le Territoire (arrêté du
23 juillet J921) comprend :
1 ° Un enseignement primaire élémentaire
donné dans les écoles de village, dirigées par
des moniteurs indigènes, et les écoles régionales
dirigées par des instituteurs français ;
2° Un enseignement primaire supérieur et
professionnel donné à 1 'Ecole Supérieure de
Yaoundé ;
3° Un enseignement technique donné dans
les écoles annexes, en ce qui concerne l'ensei-
gnement pratique : artisans, mécaniciens, pos-
tiers, infirmiers, dactylographes.
Il existe une école de village dans tout cen-
tre important où l'on peut réunir 40 élèves de
6 à 12 ans.
L'école régionale recrute, par sélection, les
meilleurs des élèves pour les envoyer à 1 'Ecole
supérieure de Yaoundé dirigée par l'Inspecteur
des écoles assisté d'adjoints européens.
Le personnel enseignant comprend 12 insti-
tuteurs et institutrices, 56 moniteurs indigènes
répartis dans 56 écoles de village et 10 écoles
régionales.
L'effectif des élèves des écoles de village
était pour 1921 environ de 3.000 élèves, ce-
lui des écoles régionales de 1.880 élèves.
Il existe actuellement 3 écoles profession.
nelles et 3 sections professionnelles annexées à
des écoles régionales, une école d'artisans à
Foumbam destinée à former des ouvriers aptes
à faire revivre les arts indigènes d'une région
particulièrement intéressante.
La plupart des écoles régionales sont dotées
d'une mutuelle scolaire.
L'enseignement privé, dont le programme
d'étude est semblable à celui des écoles offi-
cielles, est représenté par :
12 écoles américaines, avec 22 moniteurs,
enseignant à 2.345 élèves.
5 écoles catholiques, avec 16 moniteurs, en-
seignant à 1.164 élèves.
14 écoles protestantes, avec 21 moniteurs,
enseignant à 1.226 élèves.
Ces écoles et notamment celles de la mis.
sion américaine donnent un enseignement tech..
nioue apprécié.
Les dépenses du service de l'enseignement
officiel s'élèvent à 1.200.000 francs, les éco-
les privées reçoivent environ 100.000 francs de
subventions et de primes.
L'Enseignement Agricole
L'Administration locale a, voici longtemps,
posé le principe qu'apprendre à l'autochtone
les meilleurs procédés de culture, réhabiliter à
ses yeux le labeur rural qui, seul, peut le nour-
rir et l'enrichir, améliorer son rendement par
des expériences prudentes et prolongées, cons-
tituent une tâche très urgente. Aussi l'enseigne-
ment agricole fait-il partie intégrante des pro-
grammes officiels : il y a même pris la place
prépondérante.
La Lutte contre la Maladie du Sommeil
Les Annales Coloniales ont annoncé en son
temps la création par M. Léon Perrier, ministre
des Colonies, d'une mission permanente de la
lutte contre la maladie du sommeil au Came-
roun.
Il ne s'agissait pas, à l'époque, d'entrepren-
dre, mais de continuer une lutte en fait entamée
dès 1920.
Longtemps, nos médecins ont dû assister à
peu près impuissants à l'évolution de la mala-
die. Aujourd'hui, et depuis quelques années,
le service médical dispose de remèdes d une
efficacité reconnue, et qui permettent d espérer
la guérison complète de la plupart des malades:
atoxyl, émétique d'aniline, novarseno-benzol,
Four ne 309, tryparsamide.
M. Jamot, chef de la mission, spécialiste
éprouvé de la région et de la maladie, a tracé
ainsi son programme :
10 Dépister les malades, les soigner de son
mieux, guérir tous ceux qui sont curables, sou-
lager les incurables et les rendre inoffensifs pour
le milieu où ils vivent.
2° Assainir les villages en les déplaçant, ou
en faisant effectuer en amont et en aval des
agglomérations riveraines aux abords des esca-
les, des gîtes d'étapes, des points d'eau et des
gués fréquentés, la destruction de toute végé-
tation d'arbustes, d'épineux et de ronces, en
exigeant la construction de cases plus confor-
tables, etc...
Cette deuxième partie du programme est
fonction, de l'activité des autorités administra-
tives : celles-ci conscientes de leurs devoirs
agissent en plein accord avec les médecins et
le Territoire a toute garantie.
La première partie est beaucoup plus con-
sidérable : elle implique en effet l'examen mé-
thodique et minutieux de tous les habitants,
sans exception, des régions contaminées ou sus-
pectes, et le maintien dans les villages, en vue
de leur traitement, de tous les indigènes recon-
nus malades. Le plan d'attaque du chef de
mission est de déterminer la limite du pourcen-
tage de la maladie et, partant de cette péri-
phérie, en direction du brasier, de traiter cura-
tivement par l'association des deux médicaments
les plus actifs — atoxyl et tryparsamide —
les indigènes des villages dont le taux de conta-
mination va de 0 à 15 % (une telle zone est
dite zone d'endémie).
Cette zone une fois refroidie, il n'existera
plus que la zone épidémique : les villages les
plus éprouvés en seront inondés d'atoxyl ; les
malades et les grands suspects recevront tous
1C3 six mois six injections de fortes doses
d'atoxyl et plus tard, les approvisionnements
le permettant, tous les habitant.. des villages
dont le taux d'infection dépassera 50 % se-
ront périodiquement atoxylés.
Le traitement est assuré par vingt équipes,
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