Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-03-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mars 1929 01 mars 1929
Description : 1929/03/01-1929/03/31. 1929/03/01-1929/03/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743136h
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Page 2
Les Annales Coloniales
les ondes de l'infra-violet et de l'in-
fra-rouge ne l'impressionnent au-
cunement. Nous ne percevons aucu-
ne des ondes qui décident les mi-
grations des hirondelles et les vi-
brations de la télépathie sont en-
core, d'âme à âme, un jardin secret
interdit au plus grand nombre. Ré-
gions de silence inexplorées, en re-
lations peut-être avec d'autres
sphères, à travers les blancs et les
noirs de l'inconnaissable.
Jadis, dans
une caver-
ne rocheu-
se domi-
nant la
route de
Thèbes, en
Béotie, vi-
valt, selon
la légende, un être mystérieux, pro-
posant des énigmes à la sagacité
des hommes et condamnant à périr
ceux qui ne les devinaient pas. La
T.S.F. nous met en présence de
faits que nos sens ne peuvent abso-
lument pas enregistrer. Quel serait
notre sort si le fatal dilemme nous
était posé ? Les effets sont notre lot
ici-bas... la connaissance des cau-
ses demeure interdite à l'esprit hu-
main. Nous ne saurons probable-
ment jamais, ni pourquoi un cou-
rant oscillant déterminé par une
bobine et un condensateur ébranle
l'éther, ni pourquoi l'attaque d'un
métal par un liquide, dans une pile,
provoque, tout le long d'un câble
sous-marin, le déplacement d'une
force qu'on mesure, qu'on dirige et
qui actionne des appareils à si-
gnaux...
Ainsi, nous sommes en présence
d'ondes, qu'une pauvre petite étin-
celle lance à la vitesse de 300-000
kilomètres à la seconde, à travers
la terre entière.
Ce nouveau mode de transport
laisse loin derrière lui la vitesse
d'un avion, et l'automobile, tour-
billonnant sur piste, à 300 kilonlè-
tres à l'heure, rampe misérable-
ment. Chétifs moyens humains
comparés aux forces motrices dont
dispose l'Univers!
Les ondes dites hertziennes, du
nom du grand physicien allemand
Hertz qui trouva, en 1890, le moyen
de les révéler à notre connaissance,
ces ondes possèdent le privilège
d'explorer sans cesse l'éther. Ce do-
maine est infiniment plus grand
que celui de l'air, qui n'existe plus
guère au delà d'une vingtaine de
kilomètres autour de notre minus-
cule planète.
Lord Kelvin, l'éminent physicien,
appelle l'éther un solide élastique
remplissant tout l'espace. En vérité
c'est un monde bien étrange qu'il
faut traverser pour aller de Lyon
à Tananarive ou à Saigon au
rythme de 300.000 kilomètres à la
seconde. Nous imaginons l'empire
merveilleux de Mélusine, dans les
jets de flammes nous découvrons les
nymphes du feu et les poètes nous
tracent volontiers la carte d'iden-
tité d'un Elfe ou d'un Sylphe. Nul
n'a tenté de prêter un visage aux
ondes, des paysages en diaphanéi-
tés à l'éther. A moins que la som-
me de nos ignorances ne soit la base
splendide du royaume des fées!...
L'enfantine ferveur, aux pre-
miers âges de la foi, plaçait le trô-
ne criblé d'étoiles de Dieu-le-Père
dans l'azur impondérable, et voici
que la Légende Dorée s'efface, pour
laisser circuler les trains d'ondes
chargés de nouvelles terrestres :
S.O.S. désespérés, ordres brefs mili-
taires ou administratifs, les pathé-
tiques et les douces mélodies.
L'Indochine comme l'Afrique écoute...
(Dessin inédit de Marguerite CAYON-ROUAN).
RA.][]) ][O-COL ON][ES
Que signifient donc, pour nos
Colonies, ces trois lettres énigma-
tiques, T. S. F., le pseudonyme ter-
restre sous lequel circulent, autour
des cinq zones de la planète, les
ondes messagères.
La propriété souveraine de la
T. S. F- peut se définir par le mot
« communisme ». Il s'agit là d'un
communisme d'économie scientifi-
que, entendu non point à la façon
dont le conçoivent les partisans
d'un système politique, mais libre-
ment appliqué à l'universalité des
races : tous et partout.
Au point de vue moral, commer-
cial, politique, administratif, les
conséquences d'un circuit fermé et
quotidien « Paris, tour du monde,
Paris » seraient incalculables et
nous permettraient de réaliser,
sans nouvelles guerres, affranchis
de la tutelle des câbles sous-marins
et des fils terrestres, l'unité de nos
territoires. Demain, parties de la
Tour Eiffel, les ondes messagères
pourraient relier l'Afrique, Mada-
gascar, nos comptoirs des Indes,
l'Asie, la Nouvelle-Calédonie, Ta-
hiti, les îles Marquises, nos posses-
sions américaines.
Un événement se produirait-il
dans l'une de nos Colonies, Paris
en serait aussitôt informé. Avec la
même rapidité, les trains d'ondes
seraient prêts à transmettre des
instructions à nos différents postes
Les Annales Coloniales
les ondes de l'infra-violet et de l'in-
fra-rouge ne l'impressionnent au-
cunement. Nous ne percevons aucu-
ne des ondes qui décident les mi-
grations des hirondelles et les vi-
brations de la télépathie sont en-
core, d'âme à âme, un jardin secret
interdit au plus grand nombre. Ré-
gions de silence inexplorées, en re-
lations peut-être avec d'autres
sphères, à travers les blancs et les
noirs de l'inconnaissable.
Jadis, dans
une caver-
ne rocheu-
se domi-
nant la
route de
Thèbes, en
Béotie, vi-
valt, selon
la légende, un être mystérieux, pro-
posant des énigmes à la sagacité
des hommes et condamnant à périr
ceux qui ne les devinaient pas. La
T.S.F. nous met en présence de
faits que nos sens ne peuvent abso-
lument pas enregistrer. Quel serait
notre sort si le fatal dilemme nous
était posé ? Les effets sont notre lot
ici-bas... la connaissance des cau-
ses demeure interdite à l'esprit hu-
main. Nous ne saurons probable-
ment jamais, ni pourquoi un cou-
rant oscillant déterminé par une
bobine et un condensateur ébranle
l'éther, ni pourquoi l'attaque d'un
métal par un liquide, dans une pile,
provoque, tout le long d'un câble
sous-marin, le déplacement d'une
force qu'on mesure, qu'on dirige et
qui actionne des appareils à si-
gnaux...
Ainsi, nous sommes en présence
d'ondes, qu'une pauvre petite étin-
celle lance à la vitesse de 300-000
kilomètres à la seconde, à travers
la terre entière.
Ce nouveau mode de transport
laisse loin derrière lui la vitesse
d'un avion, et l'automobile, tour-
billonnant sur piste, à 300 kilonlè-
tres à l'heure, rampe misérable-
ment. Chétifs moyens humains
comparés aux forces motrices dont
dispose l'Univers!
Les ondes dites hertziennes, du
nom du grand physicien allemand
Hertz qui trouva, en 1890, le moyen
de les révéler à notre connaissance,
ces ondes possèdent le privilège
d'explorer sans cesse l'éther. Ce do-
maine est infiniment plus grand
que celui de l'air, qui n'existe plus
guère au delà d'une vingtaine de
kilomètres autour de notre minus-
cule planète.
Lord Kelvin, l'éminent physicien,
appelle l'éther un solide élastique
remplissant tout l'espace. En vérité
c'est un monde bien étrange qu'il
faut traverser pour aller de Lyon
à Tananarive ou à Saigon au
rythme de 300.000 kilomètres à la
seconde. Nous imaginons l'empire
merveilleux de Mélusine, dans les
jets de flammes nous découvrons les
nymphes du feu et les poètes nous
tracent volontiers la carte d'iden-
tité d'un Elfe ou d'un Sylphe. Nul
n'a tenté de prêter un visage aux
ondes, des paysages en diaphanéi-
tés à l'éther. A moins que la som-
me de nos ignorances ne soit la base
splendide du royaume des fées!...
L'enfantine ferveur, aux pre-
miers âges de la foi, plaçait le trô-
ne criblé d'étoiles de Dieu-le-Père
dans l'azur impondérable, et voici
que la Légende Dorée s'efface, pour
laisser circuler les trains d'ondes
chargés de nouvelles terrestres :
S.O.S. désespérés, ordres brefs mili-
taires ou administratifs, les pathé-
tiques et les douces mélodies.
L'Indochine comme l'Afrique écoute...
(Dessin inédit de Marguerite CAYON-ROUAN).
RA.][]) ][O-COL ON][ES
Que signifient donc, pour nos
Colonies, ces trois lettres énigma-
tiques, T. S. F., le pseudonyme ter-
restre sous lequel circulent, autour
des cinq zones de la planète, les
ondes messagères.
La propriété souveraine de la
T. S. F- peut se définir par le mot
« communisme ». Il s'agit là d'un
communisme d'économie scientifi-
que, entendu non point à la façon
dont le conçoivent les partisans
d'un système politique, mais libre-
ment appliqué à l'universalité des
races : tous et partout.
Au point de vue moral, commer-
cial, politique, administratif, les
conséquences d'un circuit fermé et
quotidien « Paris, tour du monde,
Paris » seraient incalculables et
nous permettraient de réaliser,
sans nouvelles guerres, affranchis
de la tutelle des câbles sous-marins
et des fils terrestres, l'unité de nos
territoires. Demain, parties de la
Tour Eiffel, les ondes messagères
pourraient relier l'Afrique, Mada-
gascar, nos comptoirs des Indes,
l'Asie, la Nouvelle-Calédonie, Ta-
hiti, les îles Marquises, nos posses-
sions américaines.
Un événement se produirait-il
dans l'une de nos Colonies, Paris
en serait aussitôt informé. Avec la
même rapidité, les trains d'ondes
seraient prêts à transmettre des
instructions à nos différents postes
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