Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-06-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juin 1929 01 juin 1929
Description : 1929/06/01-1929/06/30. 1929/06/01-1929/06/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431338
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Page 20
Les Annales Coloniales
L'Association Cotonnière Coloniale
et le programme cotonnier en Afrique Occidentale
Au cours de son voyage en A. O. F. et
spécialement au Soudan, l'attention de M.
Maginot, ministre des Colonies, a été forcé-
ment attirée sur les perspectives qu'offrent
pour l'avenir cotonnier de la zone nigérienne
le programme et les travaux d'hydraulique
entrepris par le Gouvernement Général sous
l'habile direction de M. l'ingénieur Bélime.
La cultuie du cotonnier en terrains irrigués
est appelée, au fur et à mesure de son exten-
sion, à procurer à nos industries métropoli-
taines un tonnage important d'une fibre de
bonne qualité, fournissant au producteur lui-
même un rendement ré-
munérateur.
Mais l'avenir cotonnier
de l'Afrique Occidentale
ne réside pas seulement
dans la culture irriguée,
qui n'en est qu'à ses dé-
buts dans la colonie du
Soudan français. La pro-
duction en culture sèche
qui est, pour les popula-
tions indigènes, le mode
traditionnel et familial
usité depuis des siècles, a
fait l'objet bien avant la
guerre, mais surtout de-
puis cinq ans, d'études et
de travaux intéressants
dans la plupart de nos
territoires africains, ayant
fourni dans l'ensemble
des résultats satisfai-
sants
L'Association C o t o n-
nière Coloniale a large-
ment participé depuis
plus de vingt ans à la
mise en œuvre du pro-
gramme cotonnier colo-
nial et n'a pas cessé d'ap-
p o r t e r aux administra-
tions locales le concours
le plus agissant.
C'est à cette Associa-
tion, « organisme de pro-
« pagande et d'études fondé en 1904 avec
« l'appui, principalement, de l'industrie co-
« tonnière, que revient l'honneur d'avoir
« cherché la première à définir et à aborder
« la tâche à accomplir (1). »
Sa première intervention avait eu pour
objet la création au Dahomey de trois usi-
nes d'égrenage à Cotonou, Savalou et Bohi.
con, qu'elle avait cédées en 1910 à la Com-
pagnie Française du Coton Colonial.
Pendant la période antérieure à 1914 et au
cours de la guerre, son effort s'était ensuite
(1) Rapport du Syndicat général de l'Indus-
trie cotonnière (juillet 1928j.
consacré à la Colonie du Haut-Sénégal-Ni-
ger qu'elle avait dotée de quatre stations
d'égrenage à Kayes, Ségou, San et M'Pe-
soba. Puis, à la Côte d'Ivoire, elle avait mis
tous ses soins à seconder les initiatives du
Gouvernement en installant trois usines à
Bouaké, Korhogo et Dimbokro, et en répan-
dant de nombreuses égreneuses à bras dans
l'intérieur de la Colonie.
Avant l'établissement de son nouveau pro-
gramme de 1924, l'A. C. C., provoquant ainsi
en faveur de-la culture cotonnière une impul-
sion des plus actives et réalisant un effort
Ouagadougou. — Usine d'égrenage de l'A. C. C.
soutenu, avait envoyé ou installé en Afrique
Occidentale 15 moteurs représentant une
force totale de 140 HP., 39 égreneuses dont
7 à rouleau et 32 réunissant 1.178 scies et 15
presses de force différente, répartis entre les
Colonies du Sénégal, du Haut-Sénégal-Ni-
ger, de la Côte d'Ivoire et du lJahomey.
Etendant en outre son action aux essais de
culture en vue de l'amélioration de la se-
mence, elle avait créé à grands frais, avec
l'aide du Gouvernement général, deux sta-
tions pour la culture irriguée à Richard- 1'011
au Sénégal, et aux environs de Kayes. Mais
à la suite de diverses difficultés d'ordre
financier ou dues à des circonstances locales,
ainsi qu'à un défaut de personnel, ces essais
durent être abandonnés.
Le programme cotonnier renforcé et
agrandi, établi en 1924 par M. le Gouverneur
Général Carde, d'accord avec M. Wadding-
ton, Président de l'Association Cotonnière
Coloniale, après le voyage d'étude que celui-
ci fit en Afrique Occidentale, a d'abord placé
la question cotonnière sur un nouveau plan
administratif et industriel : administratif, en
ce sens que le développement superficiel de
la culture a été entrepris par des voies et
moyens administratifs, en
obtenant des chefs et des
populations indigènes une
extension de la culture
du cotonnier du pays ;
industriel, en confiant à
l'A. C. C. la construction
et l'exploitation de nou-
velles usines d'égrenage,
de classement et de pres-
sage du coton, afin de
rendre marchande et ex-
portable la fibre produite
désormais en plus grande
quantité par les cultiva-
teurs indigènes et ache-
tée par le commerce.
En exécution de ce pro-
gramme, l'A. C. C., de
1924 à 1927, a remanié et
renforcé ses anciennes
usines et en a créé de
nouvelles, avec le con-
cours des colonies inté-
ressées et une subvention
provenant de la liquida-
tion des fonds du consor-
tium du coton, de telle
sorte qu'elle s'est trou-
vée à la tête de 16 sta-
tions d'égrenage au Sou-
dan, en Haute-Volta, à la
Côte d'Ivoire, au Daho-
homey, au Togo et en
Guinée. La machinerie
comporte, dans l'ensemble :
20 moteurs représentant une force de
567 CV.
38 égreneuses réunissant 2.520 scies.
17 presses.
En outre, elle a procédé à Koutiala (Sou-
dan Français) à l'installation d'une ferme-
école pourvue d'instruments aratoires et d'un
matériel important qui ont été cédés ultérieu-
rement à l'administration prenant désormais
à son compte toute la partie du programme
agricole.
Plaçant en effet et en même temps la ques-
tion cotonnière sur un Plan technique, le
Bureau et magasin de l'usine de l'A. C. C. à Bobo-Dioulasso.
Usine d'égrenage de l'A. C. C. à Sikasso (Soudan).
Les Annales Coloniales
L'Association Cotonnière Coloniale
et le programme cotonnier en Afrique Occidentale
Au cours de son voyage en A. O. F. et
spécialement au Soudan, l'attention de M.
Maginot, ministre des Colonies, a été forcé-
ment attirée sur les perspectives qu'offrent
pour l'avenir cotonnier de la zone nigérienne
le programme et les travaux d'hydraulique
entrepris par le Gouvernement Général sous
l'habile direction de M. l'ingénieur Bélime.
La cultuie du cotonnier en terrains irrigués
est appelée, au fur et à mesure de son exten-
sion, à procurer à nos industries métropoli-
taines un tonnage important d'une fibre de
bonne qualité, fournissant au producteur lui-
même un rendement ré-
munérateur.
Mais l'avenir cotonnier
de l'Afrique Occidentale
ne réside pas seulement
dans la culture irriguée,
qui n'en est qu'à ses dé-
buts dans la colonie du
Soudan français. La pro-
duction en culture sèche
qui est, pour les popula-
tions indigènes, le mode
traditionnel et familial
usité depuis des siècles, a
fait l'objet bien avant la
guerre, mais surtout de-
puis cinq ans, d'études et
de travaux intéressants
dans la plupart de nos
territoires africains, ayant
fourni dans l'ensemble
des résultats satisfai-
sants
L'Association C o t o n-
nière Coloniale a large-
ment participé depuis
plus de vingt ans à la
mise en œuvre du pro-
gramme cotonnier colo-
nial et n'a pas cessé d'ap-
p o r t e r aux administra-
tions locales le concours
le plus agissant.
C'est à cette Associa-
tion, « organisme de pro-
« pagande et d'études fondé en 1904 avec
« l'appui, principalement, de l'industrie co-
« tonnière, que revient l'honneur d'avoir
« cherché la première à définir et à aborder
« la tâche à accomplir (1). »
Sa première intervention avait eu pour
objet la création au Dahomey de trois usi-
nes d'égrenage à Cotonou, Savalou et Bohi.
con, qu'elle avait cédées en 1910 à la Com-
pagnie Française du Coton Colonial.
Pendant la période antérieure à 1914 et au
cours de la guerre, son effort s'était ensuite
(1) Rapport du Syndicat général de l'Indus-
trie cotonnière (juillet 1928j.
consacré à la Colonie du Haut-Sénégal-Ni-
ger qu'elle avait dotée de quatre stations
d'égrenage à Kayes, Ségou, San et M'Pe-
soba. Puis, à la Côte d'Ivoire, elle avait mis
tous ses soins à seconder les initiatives du
Gouvernement en installant trois usines à
Bouaké, Korhogo et Dimbokro, et en répan-
dant de nombreuses égreneuses à bras dans
l'intérieur de la Colonie.
Avant l'établissement de son nouveau pro-
gramme de 1924, l'A. C. C., provoquant ainsi
en faveur de-la culture cotonnière une impul-
sion des plus actives et réalisant un effort
Ouagadougou. — Usine d'égrenage de l'A. C. C.
soutenu, avait envoyé ou installé en Afrique
Occidentale 15 moteurs représentant une
force totale de 140 HP., 39 égreneuses dont
7 à rouleau et 32 réunissant 1.178 scies et 15
presses de force différente, répartis entre les
Colonies du Sénégal, du Haut-Sénégal-Ni-
ger, de la Côte d'Ivoire et du lJahomey.
Etendant en outre son action aux essais de
culture en vue de l'amélioration de la se-
mence, elle avait créé à grands frais, avec
l'aide du Gouvernement général, deux sta-
tions pour la culture irriguée à Richard- 1'011
au Sénégal, et aux environs de Kayes. Mais
à la suite de diverses difficultés d'ordre
financier ou dues à des circonstances locales,
ainsi qu'à un défaut de personnel, ces essais
durent être abandonnés.
Le programme cotonnier renforcé et
agrandi, établi en 1924 par M. le Gouverneur
Général Carde, d'accord avec M. Wadding-
ton, Président de l'Association Cotonnière
Coloniale, après le voyage d'étude que celui-
ci fit en Afrique Occidentale, a d'abord placé
la question cotonnière sur un nouveau plan
administratif et industriel : administratif, en
ce sens que le développement superficiel de
la culture a été entrepris par des voies et
moyens administratifs, en
obtenant des chefs et des
populations indigènes une
extension de la culture
du cotonnier du pays ;
industriel, en confiant à
l'A. C. C. la construction
et l'exploitation de nou-
velles usines d'égrenage,
de classement et de pres-
sage du coton, afin de
rendre marchande et ex-
portable la fibre produite
désormais en plus grande
quantité par les cultiva-
teurs indigènes et ache-
tée par le commerce.
En exécution de ce pro-
gramme, l'A. C. C., de
1924 à 1927, a remanié et
renforcé ses anciennes
usines et en a créé de
nouvelles, avec le con-
cours des colonies inté-
ressées et une subvention
provenant de la liquida-
tion des fonds du consor-
tium du coton, de telle
sorte qu'elle s'est trou-
vée à la tête de 16 sta-
tions d'égrenage au Sou-
dan, en Haute-Volta, à la
Côte d'Ivoire, au Daho-
homey, au Togo et en
Guinée. La machinerie
comporte, dans l'ensemble :
20 moteurs représentant une force de
567 CV.
38 égreneuses réunissant 2.520 scies.
17 presses.
En outre, elle a procédé à Koutiala (Sou-
dan Français) à l'installation d'une ferme-
école pourvue d'instruments aratoires et d'un
matériel important qui ont été cédés ultérieu-
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