Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-06-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juin 1929 01 juin 1929
Description : 1929/06/01-1929/06/30. 1929/06/01-1929/06/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431338
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Les Annales Coloniales
Page 19
le maintien des mesures rigoureuses actuelle-
ment en vigueur. On a parlé de vaccination
contre la fièvre jaune. L'Institut Rockefeller
a fait distribuer du vaccin de Noguchi.
L'emploi de ce vaccin est à l'étude.
Avec la Peste nous abordons l'étude d'un
fléau particulièrement meurtrier. En A. G.}o'
il est réservé, pour ainsi dire, au Sénégal.
Dans les années 1925, 1926 et 1927, on compte
les nombres de cas suivants :
1925 397 cas 229 décès
1926 """'" 842 » 484 »
1927 ......... 2.787 » 1.7)8 >»
Le n est pas faute que les autorités sani-
taires et administratives ne se soient livrées
à la chasse des rongeurs, dont les parasites
(puces), transmettent la peste à l'homme. En
effet, on détruit, en 1926, au Sénégal, 472.800
rongeurs, 85.057 pour la région de Dakar,
5.536 pour celle de Tiaroye. Les statistiques
de dératisation pour l'A .O.F. présentent des
nombres impressionnants:
1 923, on compte 634.614 rats détruits.
'924, » 620.893 " "
19-5 , » 791-653 » »
1926, 1, 472.800 » 11
1927, » 454.589 Il »
A cette campagne de dératisation,— elle ne
doit pas s'arrêter — on pourrait aussi, avec
avantage, joindre la pratique des vaccina-
tions par des vaccins injectables.
Les grandes vaccinations entreprises à Ma-
dagascar, nous permettront de juger de la
valeur du vaccin antipesteux.
Dans une vue aussi générale que celle-ci,
il nous est impossible d'entrer dans le détail,
concernant les autres infections, relativement
secondaires, syphilis — surtout en Mauritanie
— et paludisme mis à part. Pour ce dernier,
en A.O.F. comme partout ailleurs, la quinine
est là. La destruction des larves de mousti-
ques doit accompagner la quinisation pré-
ventive, cela va de soi. Pour la syphilis, la
chimiothérapie a fait ses preuves. Par ail-
leurs, le -pian qui est répandu surtout en
Côte d'Ivoire et Basse-Guinée, a trouvé son
maître avec le Stovarsol. Le Dr Bouffard
s'en est fait le protagoniste éclairé. Venue de
la Nigéria anglaise, une autre spirochètose :
la fièvre récurrente, qui sévit en Haute-
Volta, au Niger, au Dahomey, est efficace-
ment combattue avec les arsenicaux triva-
lents, comme avec le Stovarsol.
En A. O. F., la trypanosomiase ne se pré-
sente qu'en cas isolés. Toutefois, elle est as-
sez fréquente au Dahomey, dans la région
frontière du Togo. On sait que la lutte
contre la maladie du sommeil est menée
avec vigueur, dans les Cameroun et Togo
par la mission de prophylaxie de la Maladie
du Sommeil. Il faut à tout prix protéger
l'A. O. F. de cette redoutable affection, et
constituer, le plus rapidement possible, une
mission de recherches ayant pour objet
l'examen systématique de la région du Da-
homey (cercle de Djougou) en particulier.
Arrêtons-nous aussi sur la lèpre. Elle ne
prédomine dans aucune des colonies du
groupe de l'A. O. F., mais elle est répan-
due partout, en Guinée particulièrement. Il
y a certainement lieu d'établir des léprose-
ries, ou bien de constituer des villages de
lépreux. Un village lépreux s'est établi en
Côte d'Ivoire. Il est facile d'organiser ce
que les indigènes ont su faire spontanément.
Souvent confondue avec le béri-béri,
l'Ankylostomiase ne sera pas dédaignée.
Elle représente un réel danger. Nous con-
naissons les mesures prophylactiques qui
doivent être mises en vigueur. Une mention
particulière doit être faite de la tuberculose
qui se développe au Sénégal, en Haute-
Volta, en Guinée française. Elle reste rare
en Côte d'Ivoire, sauf dans le cercle
d'Aboisso, frontière de la Gold Coast, mais
dans cette région, elle' évolue lentement. La
tuberculose est une maladie de civilisation,
ou pour mieux dire, des civilisés.
Dans les premiers paragraphes de cet
aperçu, nous avons présenté les causes qui,
de l'A. O. F., doivent faire une colonie re-
marquablement prospère. Pays d'agriculture
et d'élevage (chevaux, ânes, bovidés, zébus,
moutons, chèvres, chameaux, porcs), pays fo-
restier, elle présente encore un sous-sol où
l'or (Côte d'Ivoire, Togo, Haut-Sénégal, Ni-
ger), le minerai de fer (Haut-Sénégal, Ni-
ger, Haute-Volta, Guinée, Dahomey), l'alu-
minium (Togo, Guinée), le bitume, le pé-
trole, le marbre, voisinent. Que ces riches-
ses soient immédiatement utilisables, non
sans doute, mais elles pourront l'être dans
un temps indéterminé. L'absence du charbon
interdit à l'A. O. F. la grande industrie.
Qu'elle devienne un pays de grande agri-
culture, cela suffira à son enrichissement, à
celui de la Métropole. Mais pour cela, il
faut de la main-d'œuvre. Nous avons mon-
tré dans les derniers paragraphes, les rai-
sons d'affaiblissement et de diminution de
celle-ci. C'esf encore une fois le cas de re-
dire, après d'autres : l'épée conquiert, le
caducée maintient.
Maintenir, ne saurait nous satisfaire. Au
moment où vont s'établir les larges budgets
que permettront les émprunts en prépara-
tion, on ne saurait trop demander aux dis-
pensateurs du <1 nerf » de la colonisation, de
situer en première place, dans leurs réparti-
tions, le Service de Santé colonial et celui de
l'Assistance Médicale Indigène.
Les dotations aux œuvres d'assistance à la
maternité, à celles de l'enfance, aux travaux
de prophylaxie, aux éléments de thérapeuti-
que curative, sous leurs formes multiples,
ne doivent pas être étriquées, mais massives.
Ce sont elles qui seront les pacificatrices et
les prolifiques. Le maître mot, le mot d'or-
dre, en A. O. F., comme au Cameroun,
comme au Congo, ceiui qui paiera, doit être:
guérir.
Seul, il permettra l'action française en
Afrique occidentale et équatoriale. De sa
compréhension par les Pouvoirs publics, dé-
pend l'avortement ou le succès de l'œuvre
civilisatrice, dont la France contemporaine,
assume la responsabilité.
Léon LA UND y"
Professeur agrégé de la Faculté
de Pharmacie de Paris.
IbA CULTURE DU 5D5AIb
Notions générales
On appelle Sisal une fibre extraite de diver-
ses variétés d'agaves dont l'une des plus
intéressantes porte le nom même de Sisal.
La fibre de Sisal se range parmi les fibres
dures. Elle sert principalement à la fabrica-
tion des cordages et ficelles.
Il eat consommé 300.000 tonnes par an de
cette fibre provenant pour la plus grande par-
tie du Mexique qui, depuis 1850, en a com-
mencé la culture industrielle et en a, dès
lors, approvisionné les Etats-Unis.
Le Sisal est la seule fibre convenant à la
fabrication des liens pour les moissonneuses-
lieuses ; il est également utilisé dans la ma-
rint:, en raison de son imputrescibilité, pour
la fabrication des cordages et des sacs.
Actuellement, la France absorbe chaque
année 10 % de la production totale, soit plus
de 30.000 tonnes sur lesquelles 1.200 tonnes
seulement lui sont fournies par ses colonies,
le surplus devant être acheté à l'étranger et
représentant une sortie de 100.000.000 de fr.
Les terres réunissant toutes les conditions
nécessaires à la culture économique du Sisal
sont relativement peu abondantes. Plusieurs
conditions essentielles doivent se trouver
réunies. La composition du sol, la présence
de l'eau, la durée de la saison des pluies et
l'abondant de la chute d'eau annuelle, sont
autant d'éléments dont il faut tenir compte
rigoureusement.
Certaines parties de l'Afrique Occidentale
Française conviennent particulièrement au
Sisal et l'expérience de quelques plantations
a permis de préciser les conditions d'une
bonne exploitation, de même que les résul-
tats obtenus en ont démontré tout l'intérêt du
point de vue des capitaux investis.
Constatation de grand intérêt, il n'existe
aucune maladie qui puisse affecter les plan-
tations.
Les frais de culture
et le rendement
Les frais de mise en culture, comprenant
toutes immobilisations et tous frais d'entre-
tien, de récolte et d'usinage jusqu'à la fin de
la huitième année, ne dépassent pas 6.200 fr.
à l'hectare. On peut compter dans cette pé-
riode sur cinq récoltes moyennes de 1.000 ki-
los à l'hectare scit un prix de revient sur les
lieux de production de 1.240 fr. la tonne, au-
quel il convient d'ajouter les frais de trans-
port et les frais généraux.
Le prix de vente moyen se tient depuis lon-
temps à un chiffre voisin de £ 35, soit 4.375
francs.
En admettant que les frais de transport,
frêt. assurance, manutention et tous autres
frais généraux portent le revient total à
1.800 francs la tonne, ce qui paraît très lar-
gement compté, il reste une marge bénéfi-
ciaire très substantielle.
En résumé, une plantation de 1.000 hecta
res en rendement produit annuellement en
moyenne environ 1.000 tonnes de fibre lais-
sant un profit de 2.500 fr. à la tonne.
La fibre constitue donc à elle seule un élé-
ment de profit considérable. Or, une décou-
verte récente pnmet de traitet les résidus et
d'en tirer un sous-produit dont les débouchés
sont pratiquement illimités l'alcool.
L'alcool de Sisal
Dès le début de: travaux de M. Fouque, le
Gouvernement français, quf. la fabrication de
l'alcool-carburant intéresse au plus haut
point, a accordé tout son appui aux recher-
ches entreprises par ce savant technicien.
L'Office National des Combustibles Liquides
l'a chargé d'une mission officielle en Algé-
rie et au Soudan et a reconnu la mise au
point industrielle du procédé. Le Gouverne-
ment Général de l'Algérie, de son côté, en
préconisait officiellement l'application dès le
mois de février 1928.
Une première usine, montée sur les tet-
rains de la région de Diakandapé, a fourni
d'excellents résultats.
Les bénéfices à attendre d'une telle fabrica-
tion d'alcool sont extrêmement élevés, le prix
de revient de l'hectolitre ne dépassant pas 60
francs et le prix de vente atteignant, suivant
les régions, 200 à 300 fr. Ce dernier prix est
avantageux si on le compare à l'essence qui
a été payée jusqu'à 10 fr. le litre dans la
Haute-Volta.
En traitant 100 tonnes de feuilles par joui,
ce qui correspond environ à une production
de fibres de 1.000 tonnes pour la campagne
(9 mois), on produira annuellement 7.500 hec.
tolitres d'alcool.
D'après ce qui précède, on peut tabler sut
un bénéfice net de 125 fr. l'hectolitre, en te-
nant largement compte des redevances à
payer aux détenteurs des procédés Fouque, ce
qui assurerait une substantielle rémunération
(7.500 hectolitres x 125 fr. = 937.5(0).
L'on peut assister, dans la région déjà ci-
tée, à l'exécution rigoureusement menée d'un
programme de mise en culture progressive
de 1.500 hectares, conçu de telle sorte qu'on
est en droit de compter, une fois les planta-
tions arrivées à maturité, sur un rendement
constant d'au moins 1.000 hectares.
Il faut espérer qu'une industrie aussi utile
et aussi rémunératrice se développera rapide-
ment. Tout le monde y trouvera son compte
et les progrès du machinisme, notamment,
peuvent être très heureusement affectés par la
culture et le traitement des fibres de Sisal.
Page 19
le maintien des mesures rigoureuses actuelle-
ment en vigueur. On a parlé de vaccination
contre la fièvre jaune. L'Institut Rockefeller
a fait distribuer du vaccin de Noguchi.
L'emploi de ce vaccin est à l'étude.
Avec la Peste nous abordons l'étude d'un
fléau particulièrement meurtrier. En A. G.}o'
il est réservé, pour ainsi dire, au Sénégal.
Dans les années 1925, 1926 et 1927, on compte
les nombres de cas suivants :
1925 397 cas 229 décès
1926 """'" 842 » 484 »
1927 ......... 2.787 » 1.7)8 >»
Le n est pas faute que les autorités sani-
taires et administratives ne se soient livrées
à la chasse des rongeurs, dont les parasites
(puces), transmettent la peste à l'homme. En
effet, on détruit, en 1926, au Sénégal, 472.800
rongeurs, 85.057 pour la région de Dakar,
5.536 pour celle de Tiaroye. Les statistiques
de dératisation pour l'A .O.F. présentent des
nombres impressionnants:
1 923, on compte 634.614 rats détruits.
'924, » 620.893 " "
19-5 , » 791-653 » »
1926, 1, 472.800 » 11
1927, » 454.589 Il »
A cette campagne de dératisation,— elle ne
doit pas s'arrêter — on pourrait aussi, avec
avantage, joindre la pratique des vaccina-
tions par des vaccins injectables.
Les grandes vaccinations entreprises à Ma-
dagascar, nous permettront de juger de la
valeur du vaccin antipesteux.
Dans une vue aussi générale que celle-ci,
il nous est impossible d'entrer dans le détail,
concernant les autres infections, relativement
secondaires, syphilis — surtout en Mauritanie
— et paludisme mis à part. Pour ce dernier,
en A.O.F. comme partout ailleurs, la quinine
est là. La destruction des larves de mousti-
ques doit accompagner la quinisation pré-
ventive, cela va de soi. Pour la syphilis, la
chimiothérapie a fait ses preuves. Par ail-
leurs, le -pian qui est répandu surtout en
Côte d'Ivoire et Basse-Guinée, a trouvé son
maître avec le Stovarsol. Le Dr Bouffard
s'en est fait le protagoniste éclairé. Venue de
la Nigéria anglaise, une autre spirochètose :
la fièvre récurrente, qui sévit en Haute-
Volta, au Niger, au Dahomey, est efficace-
ment combattue avec les arsenicaux triva-
lents, comme avec le Stovarsol.
En A. O. F., la trypanosomiase ne se pré-
sente qu'en cas isolés. Toutefois, elle est as-
sez fréquente au Dahomey, dans la région
frontière du Togo. On sait que la lutte
contre la maladie du sommeil est menée
avec vigueur, dans les Cameroun et Togo
par la mission de prophylaxie de la Maladie
du Sommeil. Il faut à tout prix protéger
l'A. O. F. de cette redoutable affection, et
constituer, le plus rapidement possible, une
mission de recherches ayant pour objet
l'examen systématique de la région du Da-
homey (cercle de Djougou) en particulier.
Arrêtons-nous aussi sur la lèpre. Elle ne
prédomine dans aucune des colonies du
groupe de l'A. O. F., mais elle est répan-
due partout, en Guinée particulièrement. Il
y a certainement lieu d'établir des léprose-
ries, ou bien de constituer des villages de
lépreux. Un village lépreux s'est établi en
Côte d'Ivoire. Il est facile d'organiser ce
que les indigènes ont su faire spontanément.
Souvent confondue avec le béri-béri,
l'Ankylostomiase ne sera pas dédaignée.
Elle représente un réel danger. Nous con-
naissons les mesures prophylactiques qui
doivent être mises en vigueur. Une mention
particulière doit être faite de la tuberculose
qui se développe au Sénégal, en Haute-
Volta, en Guinée française. Elle reste rare
en Côte d'Ivoire, sauf dans le cercle
d'Aboisso, frontière de la Gold Coast, mais
dans cette région, elle' évolue lentement. La
tuberculose est une maladie de civilisation,
ou pour mieux dire, des civilisés.
Dans les premiers paragraphes de cet
aperçu, nous avons présenté les causes qui,
de l'A. O. F., doivent faire une colonie re-
marquablement prospère. Pays d'agriculture
et d'élevage (chevaux, ânes, bovidés, zébus,
moutons, chèvres, chameaux, porcs), pays fo-
restier, elle présente encore un sous-sol où
l'or (Côte d'Ivoire, Togo, Haut-Sénégal, Ni-
ger), le minerai de fer (Haut-Sénégal, Ni-
ger, Haute-Volta, Guinée, Dahomey), l'alu-
minium (Togo, Guinée), le bitume, le pé-
trole, le marbre, voisinent. Que ces riches-
ses soient immédiatement utilisables, non
sans doute, mais elles pourront l'être dans
un temps indéterminé. L'absence du charbon
interdit à l'A. O. F. la grande industrie.
Qu'elle devienne un pays de grande agri-
culture, cela suffira à son enrichissement, à
celui de la Métropole. Mais pour cela, il
faut de la main-d'œuvre. Nous avons mon-
tré dans les derniers paragraphes, les rai-
sons d'affaiblissement et de diminution de
celle-ci. C'esf encore une fois le cas de re-
dire, après d'autres : l'épée conquiert, le
caducée maintient.
Maintenir, ne saurait nous satisfaire. Au
moment où vont s'établir les larges budgets
que permettront les émprunts en prépara-
tion, on ne saurait trop demander aux dis-
pensateurs du <1 nerf » de la colonisation, de
situer en première place, dans leurs réparti-
tions, le Service de Santé colonial et celui de
l'Assistance Médicale Indigène.
Les dotations aux œuvres d'assistance à la
maternité, à celles de l'enfance, aux travaux
de prophylaxie, aux éléments de thérapeuti-
que curative, sous leurs formes multiples,
ne doivent pas être étriquées, mais massives.
Ce sont elles qui seront les pacificatrices et
les prolifiques. Le maître mot, le mot d'or-
dre, en A. O. F., comme au Cameroun,
comme au Congo, ceiui qui paiera, doit être:
guérir.
Seul, il permettra l'action française en
Afrique occidentale et équatoriale. De sa
compréhension par les Pouvoirs publics, dé-
pend l'avortement ou le succès de l'œuvre
civilisatrice, dont la France contemporaine,
assume la responsabilité.
Léon LA UND y"
Professeur agrégé de la Faculté
de Pharmacie de Paris.
IbA CULTURE DU 5D5AIb
Notions générales
On appelle Sisal une fibre extraite de diver-
ses variétés d'agaves dont l'une des plus
intéressantes porte le nom même de Sisal.
La fibre de Sisal se range parmi les fibres
dures. Elle sert principalement à la fabrica-
tion des cordages et ficelles.
Il eat consommé 300.000 tonnes par an de
cette fibre provenant pour la plus grande par-
tie du Mexique qui, depuis 1850, en a com-
mencé la culture industrielle et en a, dès
lors, approvisionné les Etats-Unis.
Le Sisal est la seule fibre convenant à la
fabrication des liens pour les moissonneuses-
lieuses ; il est également utilisé dans la ma-
rint:, en raison de son imputrescibilité, pour
la fabrication des cordages et des sacs.
Actuellement, la France absorbe chaque
année 10 % de la production totale, soit plus
de 30.000 tonnes sur lesquelles 1.200 tonnes
seulement lui sont fournies par ses colonies,
le surplus devant être acheté à l'étranger et
représentant une sortie de 100.000.000 de fr.
Les terres réunissant toutes les conditions
nécessaires à la culture économique du Sisal
sont relativement peu abondantes. Plusieurs
conditions essentielles doivent se trouver
réunies. La composition du sol, la présence
de l'eau, la durée de la saison des pluies et
l'abondant de la chute d'eau annuelle, sont
autant d'éléments dont il faut tenir compte
rigoureusement.
Certaines parties de l'Afrique Occidentale
Française conviennent particulièrement au
Sisal et l'expérience de quelques plantations
a permis de préciser les conditions d'une
bonne exploitation, de même que les résul-
tats obtenus en ont démontré tout l'intérêt du
point de vue des capitaux investis.
Constatation de grand intérêt, il n'existe
aucune maladie qui puisse affecter les plan-
tations.
Les frais de culture
et le rendement
Les frais de mise en culture, comprenant
toutes immobilisations et tous frais d'entre-
tien, de récolte et d'usinage jusqu'à la fin de
la huitième année, ne dépassent pas 6.200 fr.
à l'hectare. On peut compter dans cette pé-
riode sur cinq récoltes moyennes de 1.000 ki-
los à l'hectare scit un prix de revient sur les
lieux de production de 1.240 fr. la tonne, au-
quel il convient d'ajouter les frais de trans-
port et les frais généraux.
Le prix de vente moyen se tient depuis lon-
temps à un chiffre voisin de £ 35, soit 4.375
francs.
En admettant que les frais de transport,
frêt. assurance, manutention et tous autres
frais généraux portent le revient total à
1.800 francs la tonne, ce qui paraît très lar-
gement compté, il reste une marge bénéfi-
ciaire très substantielle.
En résumé, une plantation de 1.000 hecta
res en rendement produit annuellement en
moyenne environ 1.000 tonnes de fibre lais-
sant un profit de 2.500 fr. à la tonne.
La fibre constitue donc à elle seule un élé-
ment de profit considérable. Or, une décou-
verte récente pnmet de traitet les résidus et
d'en tirer un sous-produit dont les débouchés
sont pratiquement illimités l'alcool.
L'alcool de Sisal
Dès le début de: travaux de M. Fouque, le
Gouvernement français, quf. la fabrication de
l'alcool-carburant intéresse au plus haut
point, a accordé tout son appui aux recher-
ches entreprises par ce savant technicien.
L'Office National des Combustibles Liquides
l'a chargé d'une mission officielle en Algé-
rie et au Soudan et a reconnu la mise au
point industrielle du procédé. Le Gouverne-
ment Général de l'Algérie, de son côté, en
préconisait officiellement l'application dès le
mois de février 1928.
Une première usine, montée sur les tet-
rains de la région de Diakandapé, a fourni
d'excellents résultats.
Les bénéfices à attendre d'une telle fabrica-
tion d'alcool sont extrêmement élevés, le prix
de revient de l'hectolitre ne dépassant pas 60
francs et le prix de vente atteignant, suivant
les régions, 200 à 300 fr. Ce dernier prix est
avantageux si on le compare à l'essence qui
a été payée jusqu'à 10 fr. le litre dans la
Haute-Volta.
En traitant 100 tonnes de feuilles par joui,
ce qui correspond environ à une production
de fibres de 1.000 tonnes pour la campagne
(9 mois), on produira annuellement 7.500 hec.
tolitres d'alcool.
D'après ce qui précède, on peut tabler sut
un bénéfice net de 125 fr. l'hectolitre, en te-
nant largement compte des redevances à
payer aux détenteurs des procédés Fouque, ce
qui assurerait une substantielle rémunération
(7.500 hectolitres x 125 fr. = 937.5(0).
L'on peut assister, dans la région déjà ci-
tée, à l'exécution rigoureusement menée d'un
programme de mise en culture progressive
de 1.500 hectares, conçu de telle sorte qu'on
est en droit de compter, une fois les planta-
tions arrivées à maturité, sur un rendement
constant d'au moins 1.000 hectares.
Il faut espérer qu'une industrie aussi utile
et aussi rémunératrice se développera rapide-
ment. Tout le monde y trouvera son compte
et les progrès du machinisme, notamment,
peuvent être très heureusement affectés par la
culture et le traitement des fibres de Sisal.
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