Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juillet 1929 01 juillet 1929
Description : 1929/07/01-1929/07/31. 1929/07/01-1929/07/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743132v
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Les Annales Coloniales
Page 19
U T I Q U K GG LA JOLIS * *
Choisir entre « les plus beaux souvenirs »
qu'on rapporte d'un pays prestigieux comme
la 'l unisie, quand on l'a parcourue cinq fois
en tout sens, que c'est chose malaisée ! Ils
se pressent, dans l'imagination, en « tourbil-
lon d'hirondelles ». Lequel saisir au vol ?
Est-ce une promenade matinale dans les
souks si caractéristiques de Tunis, où le tou-
riste peut saisir, sur le vif, les coutumes ara-
bes inchangées depuis des siècles ; ou bien
une course à dos d'âne sous les ombreuses et
riantes palmeraies de Tozeur et de Nefta? —
Est-ce une randonnée à travers le bted mo-
notone et farouche, mais captivant par sa
sauvagerie même ; ou bien une visite à la
charmante Djerba, l'île « aux sables d'or »
de Flaubert? — La rêverie, au clair de lune,
dans les ruines argentées de l'antique Sbeïtla,
ou la flânerie sous la puissante frondaison
des forêts khroumiriennes ?...
Et cependant, parmi ces souvenirs, il en
est deux qui priment, en nous, tous ceux des
splendeurs naturelles ou pittoresques : le
plaisir de ressusciter par l'imagination, for-
tement appuyée sur l'Histoire, quelques-unes
des anciennes villes mortes, et surtout celui
de creuser leur sol, pour en arracher ses
trésors d'art et ses secrets.
Car la Tunisie est un immense musée en
plein air, où les ruines antiques abondent,
le plus riche de toute l'Afrique du Nord, vé-
ritable « Voie royale », qu'on ne peut par-
courir sans enthousiasme et émotion. Les
Romains avaient fait, de presque tout ce
pays, un vaste jardin, égayé de cités opu-
lentes.
Or, parmi ces ruines, il en est de deux
sortes. Les unes, qu'on a pu relever, dressent
à nouveau, bien en relief dans l'éclatante
lumière, leurs superbes monun'ents : colon-
nades, arcs de triomphe, temples, amphi-
théâtres, forums, basiliques... Ce sont « les
villes d'or », dont le nom chante dans la
mémoire de tous ceux qui les ont vues. Des
autres, nivelées par le temps, et les hommes
pires que le temps, il n'existe presque rien
de visible. Mais, la terre, du moins, a gardé
intacts de nombreux objets antiques : tom-
bes, inscriptions, mosaïques, statues, mon-
naies... c'est comme de la vie figée long-
temps, qui surgit de la mort, encore palpi-
tante et chaude, sous le pic du chercheur.
Elles sont, presque toujours, situées sur le
bord de la mer, ce qui a permis d'emporter
au loin leurs plus riches débris. Deux villes
surtout, Carthage et Utique, nous offrent des
restes de ce genre. De la seconde seulement,
trop peu connue des touristes, je veux dire,
en quelques lignes, le charme prenant.
Utique fut la première ville fondée par les
Phéniciens sur la côte d'Afrique vers 1101
avant Jésus-Christ, trois siècles plus tôt que
Carthage. Elle devint vite florisante. Quand
Scipion Emilien eut ruiné, de fond en com-
ble, sa grande rivale (i), les Romains firent
d'Utique la métropole de leur colonie afri-
caine, pour plus d'un siècle. Dans cette pé-
riode qui va d'Auguste jusqu'après les Sévè-
res, où la plupart des provinces jouirent,
deux cents ans durant, d'une paix ininter-
rompue, « l'heureuse cité » atteignit l'apo-
gée de sa prospérité matérielle, déborda ses
murailles et s'agrandit de vastes faubourgs.
Sur tout le haut et les pentes de la colline
qui prolonge le Djebel Menzel Ghoul, les
villas, les jardins, les temples, s'étagèrent en
liantes perspectives. On en retrouve des res-
tes jusqu'au sommet de la montagne, à qua-
tre kilomètres de la ville phénicienne. Par-
tout, des citernes d'habitations privées, des
tronçons de colonnes, des fragments de mar-
bres précieux, des débris d'amphores, des
morceaux de mosaïques, parsèment le terrain,
et prouvent la multiplicité comme la beauté
des maisons. Utique était c( très riche ». Le
territoire qu'elle possédait en propre dans les
environs, jusque vers Bizerte, pouvait riva-
(1) 146 av. J.-C.
liser, pour la culture et l'élevage, avec les
plus fertiles de la colonie ; et son port se
livrait à un commerce très productif.
Aussi, de superbes monuments paraient la
ville, et procuraient aux Uticéens ces com-
modités de la vie si compliquée, pour le
corps et l'esprit, que menaient les riches ci-
toyens de ce temps-là : un immense amphi-
théâtre pour les combats de gladiateurs et
de bêtes féroces ; un cirque très étendu pour
les courses de chars et de chevaux; un ma-
gnifique théâtre où les amateurs pouvaient
applaudir les pièces de Térence, de Ménan-
dre, et la populace rire aux grosses farces
de Plaute ; de grands thermes (1) pour les
bains chauds et froids, l'un des plaisirs les
plus goûtés par les voluptueux Romains; un
bel aqueduc (2) qui faisait ruisseler l'eau par-
tout, et de vastes citernes pour la conserver ;
des temples majestueux, tel l'antique sanc-
tuaire d Apollon dans l'île, et relui qui cou-
ronnait l'acropole.
Une inscription donne à Utique le quali-
ficatif de splendidissima « la très belle », et
l'expression n'avait rien d'exagéré. Le pav-
Les fouilles d'Utique. — On va soulever l'énorme couvercle d'une tombe phénicienne.
sage qui lui servait de cadre était digne de
la ville, puisqu'aujourd'hui encore il forme
un vrai régal des yeux, quand on le contem-
ple du haut de l'emplacement qui portait
la citadelle phénicienne, vers la fin du prin-
temps.
Transportons-nous donc, avec un recul de
seize siècles, et en imagination, sur la ter-
rasse du temple qui s'y dressait imposant et
fier. Quel tableau ! En nous tournant vers
le Sud-Est, nous apercevons la mer toute
proche, avec sa couleur tantôt émeraude,
tantôt lapis-lazuli, particulière à ce golfe.
De nombreux vaisseaux la sillonnent, grands
oiseaux multicolores sur cet azur. A l'ex-
trême horizon, le promontoire de Mercure
(cap Bon) s'estompe dans la brume violacée.
Plus à droite, la Carthage romaine fait étin-
celer, en nuances variées, ses monuments
grandioses et superbes, sous le radieux soleil
d'Afrique. Ce sont ensuite, par-dessus la col-
line des camps Cornéliens, et le Djebel
Naheli aux teintes rouges, les cimes célèbres
(1) Nous connaissons l'emplacement de
Quatre.
(2) Les restes de l'aqueduc d'Utique, situés
à gauche de la route Tunis-Bizerte, sont
l'une des ruines les plus grandicses de la Tu-
nisie, mais presque jnmnis visiters, pnree quo
d'accès très difficile.
du Mont à double corne, et du Zaghouan,
qui semblent se hausser, pour mieux admirer
Utique. Vers l'Ouest, la Medjerda zigzague
dans la vaste plaine, « grand serpent jaune Il
à travers les cultures. En arrière, blanches
villas et jardins verdoyants montent à l'as-
saut du Menzel Ghoul d'aujourd'hui. Les
bourgs et les riches fermes s'étagent dans la
capricieuse courbure qui lui fait suite, et
d'où dévalent de nombreux ruisseaux brunis
du limon donnant aux terrains une si remar-
quable fertilité. Du côté nord, Membroney
cité la plus voisine d'Utique, se mire genti-
ment dans les flots ; et plus loin, Usalis sem-
ble nous regarder en curieuse, juste à fleur
d'horizon. on pointe vers le ciel les
mâts de ses navires, car « c'est un bon abri »,
et le pittoresque circuit se ferme dans la
mer, avec le piomontoire d'Apollon, « le
Beau-Dieu ».
Tout autour de nous, dans le premier plan,
Utique, ville haute et ville basse, étale ses
maisons à cinq ou six étages, ses terrasses
fleuries, -ses rues en pente, son Forum ani-
mé, son port en travail, tout son harmonieux
ensemble, d'où surgissent les beaux monu-
ments que nous savons, avec partout la foule,
l'agitation bruyante... C'était un spectacle
dont les habitants ne devaient guère se las-
ser, puisque le plaisir à le reconstituer est si
profond...
Toutefois, un tel plaisir intellectuel cède
le pas à celui que procurent les fouilles di-
rectes. Cette terre d'Utique, où l'on foule,
pour ainsi dire, des siècles de civilisations
disparues, elle recouvre tant de belles et in-
téressantes choses ! Le phénicien, le romain
et le chrétien s'y superposent et s'y mêlent
d'étrange façon .Or, la joie des trouvailles
revêt, pour nous, une double forme.
Nous avons d'abord le sentiment d'être
utiles à l'Archéologie, à l'Histoire. Car celle-
ci ramasse pieusement chaque pierre nou-
velle pour en bâtir sa maison: elle met à
profit les moindres détails. Parfois, même,
ces derniers jettent une lumière plus vive
sur les coutumes d'un peuple que le récit
d'une bataille ou l'exposé d'une révolution.
Un grand feu éblouit, une petite flamme
éclaire toujours. Eh bien, nous aussi, nous
apportons des matériaux divers pour cette
œuvre. Qu'il est passionnant de mettre à jour,
avec nos tombes phéniciennes, plus de deux
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U T I Q U K GG LA JOLIS * *
Choisir entre « les plus beaux souvenirs »
qu'on rapporte d'un pays prestigieux comme
la 'l unisie, quand on l'a parcourue cinq fois
en tout sens, que c'est chose malaisée ! Ils
se pressent, dans l'imagination, en « tourbil-
lon d'hirondelles ». Lequel saisir au vol ?
Est-ce une promenade matinale dans les
souks si caractéristiques de Tunis, où le tou-
riste peut saisir, sur le vif, les coutumes ara-
bes inchangées depuis des siècles ; ou bien
une course à dos d'âne sous les ombreuses et
riantes palmeraies de Tozeur et de Nefta? —
Est-ce une randonnée à travers le bted mo-
notone et farouche, mais captivant par sa
sauvagerie même ; ou bien une visite à la
charmante Djerba, l'île « aux sables d'or »
de Flaubert? — La rêverie, au clair de lune,
dans les ruines argentées de l'antique Sbeïtla,
ou la flânerie sous la puissante frondaison
des forêts khroumiriennes ?...
Et cependant, parmi ces souvenirs, il en
est deux qui priment, en nous, tous ceux des
splendeurs naturelles ou pittoresques : le
plaisir de ressusciter par l'imagination, for-
tement appuyée sur l'Histoire, quelques-unes
des anciennes villes mortes, et surtout celui
de creuser leur sol, pour en arracher ses
trésors d'art et ses secrets.
Car la Tunisie est un immense musée en
plein air, où les ruines antiques abondent,
le plus riche de toute l'Afrique du Nord, vé-
ritable « Voie royale », qu'on ne peut par-
courir sans enthousiasme et émotion. Les
Romains avaient fait, de presque tout ce
pays, un vaste jardin, égayé de cités opu-
lentes.
Or, parmi ces ruines, il en est de deux
sortes. Les unes, qu'on a pu relever, dressent
à nouveau, bien en relief dans l'éclatante
lumière, leurs superbes monun'ents : colon-
nades, arcs de triomphe, temples, amphi-
théâtres, forums, basiliques... Ce sont « les
villes d'or », dont le nom chante dans la
mémoire de tous ceux qui les ont vues. Des
autres, nivelées par le temps, et les hommes
pires que le temps, il n'existe presque rien
de visible. Mais, la terre, du moins, a gardé
intacts de nombreux objets antiques : tom-
bes, inscriptions, mosaïques, statues, mon-
naies... c'est comme de la vie figée long-
temps, qui surgit de la mort, encore palpi-
tante et chaude, sous le pic du chercheur.
Elles sont, presque toujours, situées sur le
bord de la mer, ce qui a permis d'emporter
au loin leurs plus riches débris. Deux villes
surtout, Carthage et Utique, nous offrent des
restes de ce genre. De la seconde seulement,
trop peu connue des touristes, je veux dire,
en quelques lignes, le charme prenant.
Utique fut la première ville fondée par les
Phéniciens sur la côte d'Afrique vers 1101
avant Jésus-Christ, trois siècles plus tôt que
Carthage. Elle devint vite florisante. Quand
Scipion Emilien eut ruiné, de fond en com-
ble, sa grande rivale (i), les Romains firent
d'Utique la métropole de leur colonie afri-
caine, pour plus d'un siècle. Dans cette pé-
riode qui va d'Auguste jusqu'après les Sévè-
res, où la plupart des provinces jouirent,
deux cents ans durant, d'une paix ininter-
rompue, « l'heureuse cité » atteignit l'apo-
gée de sa prospérité matérielle, déborda ses
murailles et s'agrandit de vastes faubourgs.
Sur tout le haut et les pentes de la colline
qui prolonge le Djebel Menzel Ghoul, les
villas, les jardins, les temples, s'étagèrent en
liantes perspectives. On en retrouve des res-
tes jusqu'au sommet de la montagne, à qua-
tre kilomètres de la ville phénicienne. Par-
tout, des citernes d'habitations privées, des
tronçons de colonnes, des fragments de mar-
bres précieux, des débris d'amphores, des
morceaux de mosaïques, parsèment le terrain,
et prouvent la multiplicité comme la beauté
des maisons. Utique était c( très riche ». Le
territoire qu'elle possédait en propre dans les
environs, jusque vers Bizerte, pouvait riva-
(1) 146 av. J.-C.
liser, pour la culture et l'élevage, avec les
plus fertiles de la colonie ; et son port se
livrait à un commerce très productif.
Aussi, de superbes monuments paraient la
ville, et procuraient aux Uticéens ces com-
modités de la vie si compliquée, pour le
corps et l'esprit, que menaient les riches ci-
toyens de ce temps-là : un immense amphi-
théâtre pour les combats de gladiateurs et
de bêtes féroces ; un cirque très étendu pour
les courses de chars et de chevaux; un ma-
gnifique théâtre où les amateurs pouvaient
applaudir les pièces de Térence, de Ménan-
dre, et la populace rire aux grosses farces
de Plaute ; de grands thermes (1) pour les
bains chauds et froids, l'un des plaisirs les
plus goûtés par les voluptueux Romains; un
bel aqueduc (2) qui faisait ruisseler l'eau par-
tout, et de vastes citernes pour la conserver ;
des temples majestueux, tel l'antique sanc-
tuaire d Apollon dans l'île, et relui qui cou-
ronnait l'acropole.
Une inscription donne à Utique le quali-
ficatif de splendidissima « la très belle », et
l'expression n'avait rien d'exagéré. Le pav-
Les fouilles d'Utique. — On va soulever l'énorme couvercle d'une tombe phénicienne.
sage qui lui servait de cadre était digne de
la ville, puisqu'aujourd'hui encore il forme
un vrai régal des yeux, quand on le contem-
ple du haut de l'emplacement qui portait
la citadelle phénicienne, vers la fin du prin-
temps.
Transportons-nous donc, avec un recul de
seize siècles, et en imagination, sur la ter-
rasse du temple qui s'y dressait imposant et
fier. Quel tableau ! En nous tournant vers
le Sud-Est, nous apercevons la mer toute
proche, avec sa couleur tantôt émeraude,
tantôt lapis-lazuli, particulière à ce golfe.
De nombreux vaisseaux la sillonnent, grands
oiseaux multicolores sur cet azur. A l'ex-
trême horizon, le promontoire de Mercure
(cap Bon) s'estompe dans la brume violacée.
Plus à droite, la Carthage romaine fait étin-
celer, en nuances variées, ses monuments
grandioses et superbes, sous le radieux soleil
d'Afrique. Ce sont ensuite, par-dessus la col-
line des camps Cornéliens, et le Djebel
Naheli aux teintes rouges, les cimes célèbres
(1) Nous connaissons l'emplacement de
Quatre.
(2) Les restes de l'aqueduc d'Utique, situés
à gauche de la route Tunis-Bizerte, sont
l'une des ruines les plus grandicses de la Tu-
nisie, mais presque jnmnis visiters, pnree quo
d'accès très difficile.
du Mont à double corne, et du Zaghouan,
qui semblent se hausser, pour mieux admirer
Utique. Vers l'Ouest, la Medjerda zigzague
dans la vaste plaine, « grand serpent jaune Il
à travers les cultures. En arrière, blanches
villas et jardins verdoyants montent à l'as-
saut du Menzel Ghoul d'aujourd'hui. Les
bourgs et les riches fermes s'étagent dans la
capricieuse courbure qui lui fait suite, et
d'où dévalent de nombreux ruisseaux brunis
du limon donnant aux terrains une si remar-
quable fertilité. Du côté nord, Membroney
cité la plus voisine d'Utique, se mire genti-
ment dans les flots ; et plus loin, Usalis sem-
ble nous regarder en curieuse, juste à fleur
d'horizon. on pointe vers le ciel les
mâts de ses navires, car « c'est un bon abri »,
et le pittoresque circuit se ferme dans la
mer, avec le piomontoire d'Apollon, « le
Beau-Dieu ».
Tout autour de nous, dans le premier plan,
Utique, ville haute et ville basse, étale ses
maisons à cinq ou six étages, ses terrasses
fleuries, -ses rues en pente, son Forum ani-
mé, son port en travail, tout son harmonieux
ensemble, d'où surgissent les beaux monu-
ments que nous savons, avec partout la foule,
l'agitation bruyante... C'était un spectacle
dont les habitants ne devaient guère se las-
ser, puisque le plaisir à le reconstituer est si
profond...
Toutefois, un tel plaisir intellectuel cède
le pas à celui que procurent les fouilles di-
rectes. Cette terre d'Utique, où l'on foule,
pour ainsi dire, des siècles de civilisations
disparues, elle recouvre tant de belles et in-
téressantes choses ! Le phénicien, le romain
et le chrétien s'y superposent et s'y mêlent
d'étrange façon .Or, la joie des trouvailles
revêt, pour nous, une double forme.
Nous avons d'abord le sentiment d'être
utiles à l'Archéologie, à l'Histoire. Car celle-
ci ramasse pieusement chaque pierre nou-
velle pour en bâtir sa maison: elle met à
profit les moindres détails. Parfois, même,
ces derniers jettent une lumière plus vive
sur les coutumes d'un peuple que le récit
d'une bataille ou l'exposé d'une révolution.
Un grand feu éblouit, une petite flamme
éclaire toujours. Eh bien, nous aussi, nous
apportons des matériaux divers pour cette
œuvre. Qu'il est passionnant de mettre à jour,
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