Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juillet 1929 01 juillet 1929
Description : 1929/07/01-1929/07/31. 1929/07/01-1929/07/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743132v
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Page 16 :
Les Annales Coloniales
Mais son atavisme slave, sa jeunesse aban-
donnée dans un désordre extrême où ses
dons naturels s'étaient épanouis librement,
en sont les principaux responsables. Excuses
auxquelles il faut ajouter l'absence de tou-
tes directives morales et sociales. Or, le fond
de ce cœur tourmenté est du plus beau mé-
tal. Aux Journaliers, à ces pages incohé-
rentes où il y a de tout, « de tout ce qui fait
vivre son âme », je demanderai la révélation
de son vrai visage qui se cache dans les
plis du burnous.
Il vaut mieux être grand qu'heureux,
écrit-elle un jour où elle souffre la faim.
Et du fond de sa misère, elle s'efforce de
grandir. « Je ne me sentirai jamais attirée
que vers les âmes qui souffrent de cette hau-
te et féconde souffrance qui a nom le mé-
contentement de soi-même, la soif de l'idéal,
de cette chose mystique et désirable qui doit
embraser nos âmes, les élever vers les sphè-
res sublimes de l'au-delà. » Ce désir ardent
vers quelque chose qui demeure, elle l'a
ressenti avec une intensité parfois tragique.
Isabelle exalte ce « sens sacré du beau 11
qui ennoblit les vies les plus humbles et qui
ne l'abandonna jamais. Par lui, elle a vaincu
le malheur. Elle sait en poursuivre le reflet
jusqu'aux heures d'agonie.
Comment fait-elle, la pauvre femme,
pour découvrir un rayon de soleil dans
la tempête qui l'éclaboussé de paquets
de mer, sur le pont du Berry, tandis que rage
la grande voix de la mort déchaînée? Com-
ment fait-elle pour admirer la descente du
soleil sur les sables embrasés, alors que souf-
fle le siroco et que l'eau manque à l'étape,
pour contempler les dunes noires sous le ciel
livide de l'hiver? La fatigue devait la ter-
rasser. Mais elle ne changerait pas son sort
contre celui des médiocres qui passent leur
vie quotidienne le cerveau creux et l'ceil
fixé sur la terre. Elle ne veut pas de leur
pitié. De la pitié? N'est-elle pas heureuse,
dans sa pauvreté magnifique, avec le grand
ciel du Sahara au-dessus de sa tête? Si elle
n'a pas de pain, elle lit. Et les jours où,
plus misérable encore, elle est privée de ce
réconfort, elle regarde autour d'elle, elle
sent l'harmonie des jeux d'ombre et de lu-
mière, elle s'imprègne de la beauté des for-
mes et des couleurs. Elle est impératrice du
désert dans les limites du rêve.
« Assis, tel un vagabond, sur le bord
d'une route, je regardais avec des yeux de
châtelain les champs d'or des colzas en
fleurs, d'émeraude des blés et des orges, et
d'opale des chichs aux énivrantes senteurs.
Cette richesse-là, seule la tombe pourra me
la prendre, et non les hommes. J)
La tombe elle-même n'a pu la lui prendre:
Isabelle Eberhardt demeure le plus grand
poète de l'Afrique. A cause de cela, il lui
sera beaucoup pardonné. Nul mieux qu'elle
n'a évoqué le Sahel tunisien , « cette Pales-
tine africaine aux vertes et molles prairies,
aux blancs petits villages se reflétant dans
l'eau bleue des golfes paisibles », et les mu-
railles de Sousse et la grève de Monastir
où battent éternellement les flots qui gémis-
sent sur les brisants.
Et j'imagine le sourire qui passe sur les
lèvres de la « Bonne Nomade ». Le sourire
mélancolique de ceux qui ont contemplé le
désert, la terre brûlée où les zaouïyas saintes
et les tombeaux maraboutiques somnolent
dans « l'ombre chaude de l'Islam », de ceux
qui ont écouté le vent gémir sur les jardins
à fleur de sable, de ceux qui savent la péren-
nité des êtres et des choses, et l'espace et le
vide sous la lumière immense. Et, dans le
sommeil qui vient, je mêle les sourires de
Tunis, de Dougga et d'Isabelle Eberhardt
et je ne distingue plus qu'un beau visage de
femme aux yeux tristes, à la bouche rieuse,
et qui est le visage même de l'Afrique.
Paule HENRY-BORDEAUX.
LA POLITIQUE
DE €@yLâis@Mirn@[Ni
IElNI fUINIDSDIE
Le temps n'est plus où une métropole pou-
vait considérer un territoire colonial comme
un simple objet d'exploitation.
Pas davantage ne serait soutenable la théo-
rie que les sacrifices faits par une grande
puissance pour tirer de l'anarchie et de la
misère des populations demeurées en retard
ne doivent comporter d'autres profits que
ceux d'une conscience satisfaite. Les rap-
ports de la métropole et de la colonie ne
peuvent être vraiment féconds qu'à la condi-
tion de représenter pour l'une et l'autre un
total d'avantages, justement balancés; c'est
le principe même de l'association, de la col-
laboration, bénéfices et pertes fondus dans
un sort commun.
Ce principe, dégagé par la France, la
première entre toutes les Nations dans l'his-
Dans le patio du dispensaire de Tunis : femmes berbères attendant la consultation.
toire de la civilisation, n'est plus discuté
aujourd'hui et prend toute sa valeur dans
l'application du régime du Protectorat.
C'est ce principe même qui justifie notre
présence dans la Régence et qui, comme
contre-partie, a incliné les Tunisiens à adop-
ter comme grande Patrie la France protec-
trice.
La collaboration franco-tunisienne prévue
et inscrite dans les traités,, dès le début, par
Paul Cambon, auquel la Tunisie reconnais-
sante vient d'élever ces jours derniers un
monument dans sa capitale, s'étend à tous
les domaines de l'activité.
C'est au sommet, celle du Bey et du Ré-
sident Général dans l'ordre politique. C'est
celle de l'administration et des colons avec
les populations indigènes.
Qu'il s'agisse de mettre les terres en va-
leur par la colonisation française ou la fixa-
tion au sol des Indigènes qui deviennent
ainsi propriétaires; qu'il s'agisse d'adminis-
trer les régions, de traiter les affaires muni-
cipales, de commercer, de développer l'hy-
giène, de lutter contre les maladies, de se
défendre contre toute menée extérieure, on
retrouve partout en Tunisie des organismes
officiels et privés où travaillent ensemble
français. et indigènes et dont la simple énu-
mération marque l'importance et l'esprit.
De plus en plus, en effet, les notables in-
digènes sont admis dans les Conseils élus
et les administrations : Grand Conseil, as-
semblées régionales ou municipales, Cham-
bre d'Agriculture et de Commerce, Justice,
Cadres administratifs, Armée, Services d'Hy-
giène, rien en fait de ce qui se rapporte
aux intérêts matériels, à la santé publique,
à la vie elle-même ne se discute et ne s'ac-
complit sans consultation et adhésion, sans
effort et sans profit qui ne soient le résul-
tat de la collaboration.
L'Administration générale donne une im-
pression assez exacte de cette collaboration
par le nombre important de postes réservés
aux fonctionnaires musulmans. On trouve en
effet, en face d'un peu plus de 4.000 fonc-
tionnaires français, environ 3.800 fonction-
naires tunisiens; à la direction des Services
Judiciaires, pour 15 Français on compte 150
Indigènes; à la Section d'Etat, pour 15 Fran-
çais, 40 Indigènes ; à la Direction générale
des Finances 900 Français environ et 754
Indigènes; à la Direction de la Sûreté, moins
de 600 Français et près de 400 Indigènes.
Le même esprit d'association a inspiré
l'organisation de la Justice en Tunisie et
pour faciliter aux Indigènes l'accession à
la Magistrature, le Gouvernement du Pro-
tectorat a institué des cours de droit pro-
fessés par des magistrats français qui ini-
tient les jeunes Tunisiens à nos méthodes et
nos conceptions juridiques. Si l'on regarde
l'armée, on retrouve là encore la grande
école d'union qu'elle représente et comment
ne pas évoquer à cet égard l'esprit de bra-
voure et de sacrifice des tirailleurs tunisiens
combattant à nos côtés dans la dernière
guerre, pour la grande patrie française et
pour notre civilisation !
Les Annales Coloniales
Mais son atavisme slave, sa jeunesse aban-
donnée dans un désordre extrême où ses
dons naturels s'étaient épanouis librement,
en sont les principaux responsables. Excuses
auxquelles il faut ajouter l'absence de tou-
tes directives morales et sociales. Or, le fond
de ce cœur tourmenté est du plus beau mé-
tal. Aux Journaliers, à ces pages incohé-
rentes où il y a de tout, « de tout ce qui fait
vivre son âme », je demanderai la révélation
de son vrai visage qui se cache dans les
plis du burnous.
Il vaut mieux être grand qu'heureux,
écrit-elle un jour où elle souffre la faim.
Et du fond de sa misère, elle s'efforce de
grandir. « Je ne me sentirai jamais attirée
que vers les âmes qui souffrent de cette hau-
te et féconde souffrance qui a nom le mé-
contentement de soi-même, la soif de l'idéal,
de cette chose mystique et désirable qui doit
embraser nos âmes, les élever vers les sphè-
res sublimes de l'au-delà. » Ce désir ardent
vers quelque chose qui demeure, elle l'a
ressenti avec une intensité parfois tragique.
Isabelle exalte ce « sens sacré du beau 11
qui ennoblit les vies les plus humbles et qui
ne l'abandonna jamais. Par lui, elle a vaincu
le malheur. Elle sait en poursuivre le reflet
jusqu'aux heures d'agonie.
Comment fait-elle, la pauvre femme,
pour découvrir un rayon de soleil dans
la tempête qui l'éclaboussé de paquets
de mer, sur le pont du Berry, tandis que rage
la grande voix de la mort déchaînée? Com-
ment fait-elle pour admirer la descente du
soleil sur les sables embrasés, alors que souf-
fle le siroco et que l'eau manque à l'étape,
pour contempler les dunes noires sous le ciel
livide de l'hiver? La fatigue devait la ter-
rasser. Mais elle ne changerait pas son sort
contre celui des médiocres qui passent leur
vie quotidienne le cerveau creux et l'ceil
fixé sur la terre. Elle ne veut pas de leur
pitié. De la pitié? N'est-elle pas heureuse,
dans sa pauvreté magnifique, avec le grand
ciel du Sahara au-dessus de sa tête? Si elle
n'a pas de pain, elle lit. Et les jours où,
plus misérable encore, elle est privée de ce
réconfort, elle regarde autour d'elle, elle
sent l'harmonie des jeux d'ombre et de lu-
mière, elle s'imprègne de la beauté des for-
mes et des couleurs. Elle est impératrice du
désert dans les limites du rêve.
« Assis, tel un vagabond, sur le bord
d'une route, je regardais avec des yeux de
châtelain les champs d'or des colzas en
fleurs, d'émeraude des blés et des orges, et
d'opale des chichs aux énivrantes senteurs.
Cette richesse-là, seule la tombe pourra me
la prendre, et non les hommes. J)
La tombe elle-même n'a pu la lui prendre:
Isabelle Eberhardt demeure le plus grand
poète de l'Afrique. A cause de cela, il lui
sera beaucoup pardonné. Nul mieux qu'elle
n'a évoqué le Sahel tunisien , « cette Pales-
tine africaine aux vertes et molles prairies,
aux blancs petits villages se reflétant dans
l'eau bleue des golfes paisibles », et les mu-
railles de Sousse et la grève de Monastir
où battent éternellement les flots qui gémis-
sent sur les brisants.
Et j'imagine le sourire qui passe sur les
lèvres de la « Bonne Nomade ». Le sourire
mélancolique de ceux qui ont contemplé le
désert, la terre brûlée où les zaouïyas saintes
et les tombeaux maraboutiques somnolent
dans « l'ombre chaude de l'Islam », de ceux
qui ont écouté le vent gémir sur les jardins
à fleur de sable, de ceux qui savent la péren-
nité des êtres et des choses, et l'espace et le
vide sous la lumière immense. Et, dans le
sommeil qui vient, je mêle les sourires de
Tunis, de Dougga et d'Isabelle Eberhardt
et je ne distingue plus qu'un beau visage de
femme aux yeux tristes, à la bouche rieuse,
et qui est le visage même de l'Afrique.
Paule HENRY-BORDEAUX.
LA POLITIQUE
DE €@yLâis@Mirn@[Ni
IElNI fUINIDSDIE
Le temps n'est plus où une métropole pou-
vait considérer un territoire colonial comme
un simple objet d'exploitation.
Pas davantage ne serait soutenable la théo-
rie que les sacrifices faits par une grande
puissance pour tirer de l'anarchie et de la
misère des populations demeurées en retard
ne doivent comporter d'autres profits que
ceux d'une conscience satisfaite. Les rap-
ports de la métropole et de la colonie ne
peuvent être vraiment féconds qu'à la condi-
tion de représenter pour l'une et l'autre un
total d'avantages, justement balancés; c'est
le principe même de l'association, de la col-
laboration, bénéfices et pertes fondus dans
un sort commun.
Ce principe, dégagé par la France, la
première entre toutes les Nations dans l'his-
Dans le patio du dispensaire de Tunis : femmes berbères attendant la consultation.
toire de la civilisation, n'est plus discuté
aujourd'hui et prend toute sa valeur dans
l'application du régime du Protectorat.
C'est ce principe même qui justifie notre
présence dans la Régence et qui, comme
contre-partie, a incliné les Tunisiens à adop-
ter comme grande Patrie la France protec-
trice.
La collaboration franco-tunisienne prévue
et inscrite dans les traités,, dès le début, par
Paul Cambon, auquel la Tunisie reconnais-
sante vient d'élever ces jours derniers un
monument dans sa capitale, s'étend à tous
les domaines de l'activité.
C'est au sommet, celle du Bey et du Ré-
sident Général dans l'ordre politique. C'est
celle de l'administration et des colons avec
les populations indigènes.
Qu'il s'agisse de mettre les terres en va-
leur par la colonisation française ou la fixa-
tion au sol des Indigènes qui deviennent
ainsi propriétaires; qu'il s'agisse d'adminis-
trer les régions, de traiter les affaires muni-
cipales, de commercer, de développer l'hy-
giène, de lutter contre les maladies, de se
défendre contre toute menée extérieure, on
retrouve partout en Tunisie des organismes
officiels et privés où travaillent ensemble
français. et indigènes et dont la simple énu-
mération marque l'importance et l'esprit.
De plus en plus, en effet, les notables in-
digènes sont admis dans les Conseils élus
et les administrations : Grand Conseil, as-
semblées régionales ou municipales, Cham-
bre d'Agriculture et de Commerce, Justice,
Cadres administratifs, Armée, Services d'Hy-
giène, rien en fait de ce qui se rapporte
aux intérêts matériels, à la santé publique,
à la vie elle-même ne se discute et ne s'ac-
complit sans consultation et adhésion, sans
effort et sans profit qui ne soient le résul-
tat de la collaboration.
L'Administration générale donne une im-
pression assez exacte de cette collaboration
par le nombre important de postes réservés
aux fonctionnaires musulmans. On trouve en
effet, en face d'un peu plus de 4.000 fonc-
tionnaires français, environ 3.800 fonction-
naires tunisiens; à la direction des Services
Judiciaires, pour 15 Français on compte 150
Indigènes; à la Section d'Etat, pour 15 Fran-
çais, 40 Indigènes ; à la Direction générale
des Finances 900 Français environ et 754
Indigènes; à la Direction de la Sûreté, moins
de 600 Français et près de 400 Indigènes.
Le même esprit d'association a inspiré
l'organisation de la Justice en Tunisie et
pour faciliter aux Indigènes l'accession à
la Magistrature, le Gouvernement du Pro-
tectorat a institué des cours de droit pro-
fessés par des magistrats français qui ini-
tient les jeunes Tunisiens à nos méthodes et
nos conceptions juridiques. Si l'on regarde
l'armée, on retrouve là encore la grande
école d'union qu'elle représente et comment
ne pas évoquer à cet égard l'esprit de bra-
voure et de sacrifice des tirailleurs tunisiens
combattant à nos côtés dans la dernière
guerre, pour la grande patrie française et
pour notre civilisation !
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