Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-09-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 septembre 1929 01 septembre 1929
Description : 1929/09/01-1929/09/30. 1929/09/01-1929/09/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431301
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
= Les Annaios Culuniales-
: P:t(jc 17
Agriculture et Industrie
La canne à sucre
La canne à sucre, sur laquelle reposent la
fortune et le bien-être de la Colonie, est depuis
de longues années cultivée intensivement dans
l'île.
Pour prospérer, la canne à sucre a besoin
d'un climat chaud et humide.
A la Guadeloupe où la température est do
25 à 30 degrés et où l'humidité est très grande,
la canne à sucre pousse merveilleusement par-
tout. Mais les plus relies plantations sont gé-
néralement celles que l'on rencontre dans les
grandes plaines du littoral exposées à l'air de
la mer, car c'est là que la canne trouve cette
chaleur et cette humidité dont elle a besoin
pour atteindre sa luxuriance.
La Grande-Terre par son sol et son exposi-
tion y est particulièrement propre. Aussi compte-
t-eH le les principaux centres sucriers de la Co-
lonie, répartis dans les communes de Pointe-a-
Pitre, du Morne-a-l'Eau, du Pei-t-Cunal, du
Port-Louis, du Moule, de Sainte-
Anne et de Saint-François.
La culture de la canne est entre-
prise par des petits, moyens et gros
agriculteurs. Les premiers cultivent
des superficies ne dépassant pas 4 ou
5 hectares, les seconds des superficies
ne dépassant pas 25 hectares; les uns
et les autres apportent leurs cannes
aux distilleries ou aux usines ; leur
culture est en général assez mal en-
tretenue et leur rendement en can-
nes plantées et rejetons ne dépasse
pas 25 ou 29 tonnes à l'hectare.
Des agriculteurs qu'on peut cepen-
dant classer parmi les moyens sont
quelquefois propriétaires de petites
distilleries et manipulent eux-mêmes
leurs récoltes. D'autres sont colons
des grandes sociétés sucrières. Les
meilleures plantations de la Colonie,
les mieux cultivées, appartiennent à
ces grandes sociétés.
Il n'est guère possible de savoir
d'une façon exacte la superficie plan-
tée en canne à la Guadeloupe. Des
essais de recensement agricole entre-
pris en 1927 n'ont donné aucun résul-
tat. On estime ordinairement à
30.000 hectares les surfaces occupées
par la canne ; mais quand on essaie
d'établir cette donnée à l'aide des
rendements et de la production, on
arrive à une étendue de 15.000 hec-
tares seulement, si l'on adopte les
rendements généralement accusés de
45 tonnes à l'hectare pour les gran-
des plantations, de 35 tonnes pour
les petites et en admettant que la pe-
tite culture fournit 1/3 des cannes
manipulées par les usines et toutes
celles broyées par les distilleries. La
superficie la plus probable est certai-
nement de 30.000 hectares. Il faut
conclure à un gaspillage considéra-
ble des terrains occupés (et non culti-
vés) en canne à sucre.
Les causes principales de cette mau-
vaise situation, c'est la multiplicité
des variétés cultivées sans sélection,
l'insuffisance des façons culturales,
l'insuffisance des fumures, une mau-
vaise utilisation des terrains affec-
tés à la canne.
La grande exploitation s'est déjà
inquiétée de cette situation. En 1917,
elle a créé une station agronomique
chargée uniquement de l'étude des
problèmes locaux relatifs à l'amélio-
ration de la culture de la canne à su-
cre. Grâce à cette institution quelques
progrès ont été réalisés sur les gran-
des exploitations. Au lieu de nombreuses varié-
tés en mélange celles-ci ont fini par adopter un
petit nombre de variétés d'élite d'origine étran-
gère qu'elles ont plantées séparément. Les fa-
çons culturales ont été améliorées : labour plus
profond, enfouissement de la paille des reje-
tons, culture en « haie ». Même des résultats
encourageants ont été enregistrés sur quelques
grandes exploitations où on a obtenu en 19,'S
un rendement moyen de 120 tonnes en cannes
plantées seules et de 50 tonnes avec les reje-
tins.
Le caféier
Le caféier est, avec la canne il sucre, la
plante dont la culture est la plus répandue
dans la colonie. Le café de la Guadeloupe est
très apprécié en France, où il est connu sous
le nom de café bonifieur lin vert Guadeloupe ;
toutefois, on préfère sur le marché métropoli-
tain le café de la Martinique alors que l'ile
voisine n'en cultive presque pas. Il y a là une
véritable légende que les planteurs guadelou-
péens n'ont pu jusqu'ici parvenir à détruire.
Le café ordinaire de la Guadeloupe est origi-
naire d'Arabie ; il se présente sur les marches
en café B (bonifieur) et en café H (habitanty
Cette double qualification tient au procédé etn7
ployé pour débarrasser le grain de la parche.
Le café bonifieur est passé dans les pilons ac-
tionnés en général par des roues hydrauliques,
tandis que le café habitant est passé dans des
pilons à bras d'homme.
Quelques colons se livrent à la culture du
café Libéria, notàmmertt dans les hauteurs du
Lamentin ; mais on n'est pas encore bien fixé
sur l'avenir réservé à cette culture. La plante
est en tout cas, excellente comme porte-greffe.
Etant très rustique, elle pourra sans doute favo-
riser la culture du café à la Guadeloupe dans
les terrains et dans les zones qui ne lui avaient
pas convenu jusqu'alors.
Le café d'Arabie se plaît surtout aux alti-
tudes de 300 à COO mètres. Les plus belles
caféières sont celles de Saint-Claude, des Trois-
Rivières, des Vieux-Habitants, de Gourbeyre et
de Capesterre.
La récolte du café se fait d'octobre à janvier.
Plants et gousses de cacao.
Le cacaoyer
Le cacaoyer aime les gorges des rivières et
les faibles altitudes, au-dessus de 400 mètres ii
donne peu de fruits.
Comme le caféier, il se produit par graines,
mais en semant directement en place. Les
graines doivent être mises en terre peu temps après l'ouverture de la gousse qui tes
renferme, car elles perdent vite leur faculté
germinative.
Les cacaos de Gourl>eyre, du Vieux-Fort, des
Trois-Hivières, des Vieux-Habitants sont juste-
ment renommés.
La récolte du café de 1928 a été à peu près
entièrement détruite par le cyclone. Les arbres
ont eux-mêmes beaucoup souffert et l'on ne
croit pas que la Guadeloupe puisse atteindre
en café sa production normale avant trois UliS.
En ce qui concerne le cacaoyer. la situation
parait plus mauvaise. Les agriculteurs n'ont
pas de tendance à reconstituer leurs planta-
ions, de sorte qu'il faut s'attendre à une di-
minution sérieuse durant les années prochaines
de la production en cacao.
Culture de la banane
à la Guadeloupe
Position du bananier
A cause de l'importance de la banane dans
l'alimentation locale, le bananier a, depuis son
introduction dans les Antilles, toujours occupe
une place plus ou moins importante sur les
propriétés.
On peut considérer trois périodes dans l'his-
toire du bananier à la Guadeloupe — du moins
pour la période contemporaine. 1* Période
avant 1921 ; 2* période ue 1921 au cyclone ;
3* période après le cyclone.
Avant 1921 le bananier était une plante fa-
milière à tous les agriculteurs ; mais il n'était
pas l'objet d'une culture spéciale. Il était sur-
tout abondant dans les plantations de caféiers
et de cacaoyers où il est employé comme abri
temporaire. On ne faisait pas alors une très
grande attention au choix des variétés. Il suf-
Usait que le fruit fût comestible. Même les
moins bonnes variétés étaient conservées dans
les plantations en vue de l'alimenta-
r tion du bétail.
Ces variétés étaient assez nombreu-
ses. Parmi les plus connues on peut
citer pour le Musa paradisiaca, la ba-
Ilulle jaune, la banane à corne, la
banane à cochons, le poteau. Pour le
Musa Sapientum, la figue pomme, la
figue sucrée, le poyo, le raimbaud, la
Ogue rose, la figue naine.
'On considère généralement comme
banane à consommer cuite les fruits
des Musa paradisiaca, et comme
banane à dessert ceux des Musa
sapientum. Cette distinction n'est pas
très rigoureuse. En réalité, presque
toutes les variétés de cette dernière
espèce peuvent être mangées crues
avant maturité complète. C'est no-
tamment le cas pour le poyo, le raim-
baud, la figue naine qui rentrent
pour une part importante dans l'ali-
mentation locale.
En lU21 une active propagande fut
entreprise en vue de l'exportation de
la banane. Le choix s'est porté sur
la variété poyo, non point parce que
la meilleure, mais parce que suppor-
tant mieux le voyage, l'endocarpe
du fruit étant Dien protégé par une
peau épaisse.
Dès ce moment on commença à la
Guadeloupe proprement dite à s'occu-
per plus particulièrement de cette
variété qui remplaça peu à peu les
autres dans les plantations de
caféier et de cacaoyer. Même des
plantations particulières de bananiers
furent entreprises assez timidement,
à cause de 1 insécurité du fret alloua
par la Compagnie Générale Transa-
tlantique. Le résultat fut que de 1923
à 1927, l'exportation de la banane
passa de 614.900 kilos & 1.5(;0.000
kilos.
Vint le cyclone du 12 septembre
1928. Toutes les cultures furent plus
ou moins atteintes. Mais alors que
les arbres furent mutilés, brisés, sou-
vent même arrachés, les plantes her-
bacées telles que le bananier furent
simplement couchées, sectionnées et
débarrassées de leur sommité. Un
mois après le cyclone, presque tous
les bananiers reprenaient leur végé-
tation. Alors, dans les plantations de
cacaoyers ou de caféiers, l'on s'em-
pressa de remplacer les manquants
par !e poyo qui, consommé cuit ou
cru, contribue d'une façon impor-
tante à l'alimentation et dont le
revenu est plus sûr et plus immédiat.
Ainsi, depuis le sinistre, celte culture
a acquis plus de faveur.
Les zones propres à la culture
du bananier
On sait que la Colonie de la Guadeloupe com-
porte deux îles de composition géologique eL de
climatologie bien différentes. L'une est de for-
mation sédimentaire constituée par un substra-
tum calcaire recouvert d'une couche argileuse
plus ou moins profonde, suivant les régions.
Elle est à peu près uniformément plate sauf
au centre, où des replis diversement orientés
constituent les mornes ou mamelons ne dépas-
sant pas 300 mètres d'altitude. La pluviométrie
relativement faible va en augmentant, de l'est
il l'ouest et varie de 1 m. 50 en moyenne, à la
Pointe des Châteaux, à t m. 80 dans la région
de Pointe-à-Pitre. La culture en grand du bana-
nier ne pourrait être envisagée dans cette ré-
gion, qu au moyen de l'irrigation, problème
en voie de solution, parmi ceux de la recons-
truction de la colonie depuis le cyclone de
: P:t(jc 17
Agriculture et Industrie
La canne à sucre
La canne à sucre, sur laquelle reposent la
fortune et le bien-être de la Colonie, est depuis
de longues années cultivée intensivement dans
l'île.
Pour prospérer, la canne à sucre a besoin
d'un climat chaud et humide.
A la Guadeloupe où la température est do
25 à 30 degrés et où l'humidité est très grande,
la canne à sucre pousse merveilleusement par-
tout. Mais les plus relies plantations sont gé-
néralement celles que l'on rencontre dans les
grandes plaines du littoral exposées à l'air de
la mer, car c'est là que la canne trouve cette
chaleur et cette humidité dont elle a besoin
pour atteindre sa luxuriance.
La Grande-Terre par son sol et son exposi-
tion y est particulièrement propre. Aussi compte-
t-eH le les principaux centres sucriers de la Co-
lonie, répartis dans les communes de Pointe-a-
Pitre, du Morne-a-l'Eau, du Pei-t-Cunal, du
Port-Louis, du Moule, de Sainte-
Anne et de Saint-François.
La culture de la canne est entre-
prise par des petits, moyens et gros
agriculteurs. Les premiers cultivent
des superficies ne dépassant pas 4 ou
5 hectares, les seconds des superficies
ne dépassant pas 25 hectares; les uns
et les autres apportent leurs cannes
aux distilleries ou aux usines ; leur
culture est en général assez mal en-
tretenue et leur rendement en can-
nes plantées et rejetons ne dépasse
pas 25 ou 29 tonnes à l'hectare.
Des agriculteurs qu'on peut cepen-
dant classer parmi les moyens sont
quelquefois propriétaires de petites
distilleries et manipulent eux-mêmes
leurs récoltes. D'autres sont colons
des grandes sociétés sucrières. Les
meilleures plantations de la Colonie,
les mieux cultivées, appartiennent à
ces grandes sociétés.
Il n'est guère possible de savoir
d'une façon exacte la superficie plan-
tée en canne à la Guadeloupe. Des
essais de recensement agricole entre-
pris en 1927 n'ont donné aucun résul-
tat. On estime ordinairement à
30.000 hectares les surfaces occupées
par la canne ; mais quand on essaie
d'établir cette donnée à l'aide des
rendements et de la production, on
arrive à une étendue de 15.000 hec-
tares seulement, si l'on adopte les
rendements généralement accusés de
45 tonnes à l'hectare pour les gran-
des plantations, de 35 tonnes pour
les petites et en admettant que la pe-
tite culture fournit 1/3 des cannes
manipulées par les usines et toutes
celles broyées par les distilleries. La
superficie la plus probable est certai-
nement de 30.000 hectares. Il faut
conclure à un gaspillage considéra-
ble des terrains occupés (et non culti-
vés) en canne à sucre.
Les causes principales de cette mau-
vaise situation, c'est la multiplicité
des variétés cultivées sans sélection,
l'insuffisance des façons culturales,
l'insuffisance des fumures, une mau-
vaise utilisation des terrains affec-
tés à la canne.
La grande exploitation s'est déjà
inquiétée de cette situation. En 1917,
elle a créé une station agronomique
chargée uniquement de l'étude des
problèmes locaux relatifs à l'amélio-
ration de la culture de la canne à su-
cre. Grâce à cette institution quelques
progrès ont été réalisés sur les gran-
des exploitations. Au lieu de nombreuses varié-
tés en mélange celles-ci ont fini par adopter un
petit nombre de variétés d'élite d'origine étran-
gère qu'elles ont plantées séparément. Les fa-
çons culturales ont été améliorées : labour plus
profond, enfouissement de la paille des reje-
tons, culture en « haie ». Même des résultats
encourageants ont été enregistrés sur quelques
grandes exploitations où on a obtenu en 19,'S
un rendement moyen de 120 tonnes en cannes
plantées seules et de 50 tonnes avec les reje-
tins.
Le caféier
Le caféier est, avec la canne il sucre, la
plante dont la culture est la plus répandue
dans la colonie. Le café de la Guadeloupe est
très apprécié en France, où il est connu sous
le nom de café bonifieur lin vert Guadeloupe ;
toutefois, on préfère sur le marché métropoli-
tain le café de la Martinique alors que l'ile
voisine n'en cultive presque pas. Il y a là une
véritable légende que les planteurs guadelou-
péens n'ont pu jusqu'ici parvenir à détruire.
Le café ordinaire de la Guadeloupe est origi-
naire d'Arabie ; il se présente sur les marches
en café B (bonifieur) et en café H (habitanty
Cette double qualification tient au procédé etn7
ployé pour débarrasser le grain de la parche.
Le café bonifieur est passé dans les pilons ac-
tionnés en général par des roues hydrauliques,
tandis que le café habitant est passé dans des
pilons à bras d'homme.
Quelques colons se livrent à la culture du
café Libéria, notàmmertt dans les hauteurs du
Lamentin ; mais on n'est pas encore bien fixé
sur l'avenir réservé à cette culture. La plante
est en tout cas, excellente comme porte-greffe.
Etant très rustique, elle pourra sans doute favo-
riser la culture du café à la Guadeloupe dans
les terrains et dans les zones qui ne lui avaient
pas convenu jusqu'alors.
Le café d'Arabie se plaît surtout aux alti-
tudes de 300 à COO mètres. Les plus belles
caféières sont celles de Saint-Claude, des Trois-
Rivières, des Vieux-Habitants, de Gourbeyre et
de Capesterre.
La récolte du café se fait d'octobre à janvier.
Plants et gousses de cacao.
Le cacaoyer
Le cacaoyer aime les gorges des rivières et
les faibles altitudes, au-dessus de 400 mètres ii
donne peu de fruits.
Comme le caféier, il se produit par graines,
mais en semant directement en place. Les
graines doivent être mises en terre peu
renferme, car elles perdent vite leur faculté
germinative.
Les cacaos de Gourl>eyre, du Vieux-Fort, des
Trois-Hivières, des Vieux-Habitants sont juste-
ment renommés.
La récolte du café de 1928 a été à peu près
entièrement détruite par le cyclone. Les arbres
ont eux-mêmes beaucoup souffert et l'on ne
croit pas que la Guadeloupe puisse atteindre
en café sa production normale avant trois UliS.
En ce qui concerne le cacaoyer. la situation
parait plus mauvaise. Les agriculteurs n'ont
pas de tendance à reconstituer leurs planta-
ions, de sorte qu'il faut s'attendre à une di-
minution sérieuse durant les années prochaines
de la production en cacao.
Culture de la banane
à la Guadeloupe
Position du bananier
A cause de l'importance de la banane dans
l'alimentation locale, le bananier a, depuis son
introduction dans les Antilles, toujours occupe
une place plus ou moins importante sur les
propriétés.
On peut considérer trois périodes dans l'his-
toire du bananier à la Guadeloupe — du moins
pour la période contemporaine. 1* Période
avant 1921 ; 2* période ue 1921 au cyclone ;
3* période après le cyclone.
Avant 1921 le bananier était une plante fa-
milière à tous les agriculteurs ; mais il n'était
pas l'objet d'une culture spéciale. Il était sur-
tout abondant dans les plantations de caféiers
et de cacaoyers où il est employé comme abri
temporaire. On ne faisait pas alors une très
grande attention au choix des variétés. Il suf-
Usait que le fruit fût comestible. Même les
moins bonnes variétés étaient conservées dans
les plantations en vue de l'alimenta-
r tion du bétail.
Ces variétés étaient assez nombreu-
ses. Parmi les plus connues on peut
citer pour le Musa paradisiaca, la ba-
Ilulle jaune, la banane à corne, la
banane à cochons, le poteau. Pour le
Musa Sapientum, la figue pomme, la
figue sucrée, le poyo, le raimbaud, la
Ogue rose, la figue naine.
'On considère généralement comme
banane à consommer cuite les fruits
des Musa paradisiaca, et comme
banane à dessert ceux des Musa
sapientum. Cette distinction n'est pas
très rigoureuse. En réalité, presque
toutes les variétés de cette dernière
espèce peuvent être mangées crues
avant maturité complète. C'est no-
tamment le cas pour le poyo, le raim-
baud, la figue naine qui rentrent
pour une part importante dans l'ali-
mentation locale.
En lU21 une active propagande fut
entreprise en vue de l'exportation de
la banane. Le choix s'est porté sur
la variété poyo, non point parce que
la meilleure, mais parce que suppor-
tant mieux le voyage, l'endocarpe
du fruit étant Dien protégé par une
peau épaisse.
Dès ce moment on commença à la
Guadeloupe proprement dite à s'occu-
per plus particulièrement de cette
variété qui remplaça peu à peu les
autres dans les plantations de
caféier et de cacaoyer. Même des
plantations particulières de bananiers
furent entreprises assez timidement,
à cause de 1 insécurité du fret alloua
par la Compagnie Générale Transa-
tlantique. Le résultat fut que de 1923
à 1927, l'exportation de la banane
passa de 614.900 kilos & 1.5(;0.000
kilos.
Vint le cyclone du 12 septembre
1928. Toutes les cultures furent plus
ou moins atteintes. Mais alors que
les arbres furent mutilés, brisés, sou-
vent même arrachés, les plantes her-
bacées telles que le bananier furent
simplement couchées, sectionnées et
débarrassées de leur sommité. Un
mois après le cyclone, presque tous
les bananiers reprenaient leur végé-
tation. Alors, dans les plantations de
cacaoyers ou de caféiers, l'on s'em-
pressa de remplacer les manquants
par !e poyo qui, consommé cuit ou
cru, contribue d'une façon impor-
tante à l'alimentation et dont le
revenu est plus sûr et plus immédiat.
Ainsi, depuis le sinistre, celte culture
a acquis plus de faveur.
Les zones propres à la culture
du bananier
On sait que la Colonie de la Guadeloupe com-
porte deux îles de composition géologique eL de
climatologie bien différentes. L'une est de for-
mation sédimentaire constituée par un substra-
tum calcaire recouvert d'une couche argileuse
plus ou moins profonde, suivant les régions.
Elle est à peu près uniformément plate sauf
au centre, où des replis diversement orientés
constituent les mornes ou mamelons ne dépas-
sant pas 300 mètres d'altitude. La pluviométrie
relativement faible va en augmentant, de l'est
il l'ouest et varie de 1 m. 50 en moyenne, à la
Pointe des Châteaux, à t m. 80 dans la région
de Pointe-à-Pitre. La culture en grand du bana-
nier ne pourrait être envisagée dans cette ré-
gion, qu au moyen de l'irrigation, problème
en voie de solution, parmi ceux de la recons-
truction de la colonie depuis le cyclone de
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