Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-09-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 septembre 1929 01 septembre 1929
Description : 1929/09/01-1929/09/30. 1929/09/01-1929/09/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431301
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Les Annales Coloniales :
Page 15 :
LA SITUATION DE LA GUADELOUPE EN n929
La Guadeloupe est l'une des plus pittores-
ques Hes du magnifique groupe des Petites An-
tilles. Son pourtour est de 444 kilomètres et
sa plus haute altitude de 1.484 mètres.
Ses côtes très irrégulières offrent des aspects
surprenants par leur diversité.
Ici, taillées à pic dans Je roc, elles présen-
tent comme dans la partie Nord de l'Anse-Ber-
trand, de hautes falaises où les vagues vien-
nent se briser avec fracas ; là, ce sont des haies
profondes : celles de Sainte-Rose et de la Grand'
Anse des Trois-Rivières entre autres, garnies
d'un sa51e fin, noir ou blanc.
Tantôt, c'est une pointe aiguë, la Pointe-des-
Châteaux, par exemple, qui s'avance hardie vers
l'Océan ; tantôt c'est une chaussée de granit qui
borde le pied de la montagne, à une faible hau-
teur de l'onde et que surplombe une falaise im-
posante.
Juste au milieu et séparant l'île en deux par-
ties bien distinctes, un bras de mer s'étend du
Nord au Sud, c'est la Rivière Salée.
Elle s'ouvre, au Nord, sur une baie immense,
appelée Grand-Cul-de-Sac.
Au Sud, elle aboutit à une baie beaucoup
moins large, le Petit-Cul-de-Sac, au fond de la-
quelle se dresse la Pointre-à-Pitre.
Pour avoir des dimensions plus restreintes, la
haie du' Petit-Cul-de-Sac n'en est pas moins
grandiose que sa sœur de l'autre bord, et elle
est certainement plus attrayante.
Cinq dépendances sont rattachées à la Co!o-
nie. Ce sont Marie-Galante, la plus grande de
toutes ; la Désirade, les Saintes, St-Barthélémy
et Saint-Martin.
Située dans le Sud de la Grande-Terre, Ma-
rie-Galante en est éloignée de six lieues et com-
prend trois communes : Grand'Bourg, Capes-
terre et St-Louis.
La Désirade est un îlot rocheux.
Les Saintes, situées à trois lieues au sud-est
de la pointe méridionale de la Guadeloupe, se
composent de huit îlots qui sont par ordre d'im-
portance : Terre-de-Haut, Terre-de-Bas, Ilet-à-Ca-
bris, Grand-îlet, la Coche, les Augustins, le Pâté,
la Redonde.
St-Barthélémy, situé à 175 kilomètres dans le
Nord-Ouest de la Guadeloupe, est de formation
volcanique.
St-Martin n'est qu'en partie française. L'autre
partie appartient aux Pays-Bas.
La Guadeloupe est divisée en deux arrondisse.
ments : l' Basse-Terre ; 2' Pointe-à-Pitre.
Ces deux arrondissements comprennent 11
cantons et 34 communes.
Arrondissement de la Basse-Terre
Canton de la Basse-Terre : Basse-Terre, Balt-
lif, Gourbeyre, Saint-Claude, Vieux-Fort, Vieux-
Habitants.
Canton de Capesterre ; Capesterre, Goyave,
Terre-de-Bas, Terre-de-Haut, Trois-Rivières.
Canton de Marie-Galante : Grand-Bourg, Ca-
pesterre, Saint-Louis.
Canton de Pointe-Noire : Pointe-Noire, Bouil-
lante, Deshaies.
Canton de Saint-Martin : Saint-Martin.
Canton de St-Barthé!emy : Saint-Barthélemy.
Arrondissement de Pointe-à-Pitre
Canton de Pointe-à-Pitre : Pointe-à-Pitre, Aby-
mes, Gosier, Morne-à-l'Eau.
Carton du Lamentin: Lamentin, Baie-Mahau.t,
Petit-Bourg, Sainte-Rose.
Canton du Moule : Moule, Sainte-Anne.
Canton du Port-Louis : Port-Louis, Anse-Ber-
trand, Petit-Canal.
Canton de Saint-François Saint-François, Dé-
sirade.
Guadeloupe proprement dite
La Guadeloupe proprement dite a la forme
d'un ovale irrégulier, allongé du Nord au
Sud et mesurant 180 kilomètres da circon-
férence. Ses points extrêmes sont
La Pointe Allègre et la Pointe du Vieux Fort
ou Delannay.
Au centre, du S.-S.-E. au N.-N.-O., s allonge
une chaîne de hautes montagnes dont le point
culminant est la Soufrière (1.484 mètres). Par-
fois elles s'abaissent graduellement et vont, en
pentes douces. mourir au rivage, parfois aussi.
elles s'arrêtent brusquement, en plein pays,
surplombant d'un escarpement majestueux des
plaines immenses où miroite au soleil le fil
d'argent d'un ruisseau.
La Guadeloupe proprement dite est de forma-
tion entièrement volcanique. Quatrei grands
foyers ont concouru à sa constitution. Ce sont,
du Nord au Sud : Grosse-Montagne, Deux-Ma-
melles. La Soufrière, Houëlmont, La Soufrière
seule est encore en activité ainsi que l'Echelle sa
plus proche voisine, qui s'est augmentée de
quelques solfatares à l'époque de la catastro-
phe de Saint-Pierre de la Martinique.
Le travail volcanique ne se borne cependant
pas à ces deux volcans. Il se produit encore sur
une partie de la Côte à Pointe-Noire et Bouil-
lante, par exemple, de petits cratères d'où
s'échappent des vapeurs sulfureuses. Il s'en ma-
nifeste même dans la nier, telles les eaux de la
fontaine Bouillante.
Basse-Terre
Au Sud de la Soufrière et presque à ses pieds,
il trois lieues exactement, s étend la ville de ia
Basse-Terre.
Elle est située sous 15*59'30" de latitude Nord
et 64'4'22" de longitude Ouest.
Elle date de 16i3 et eut, aux débuts de la co-
lonisation, une importance qui disparut avec la
fondation de la ville de la Pointe-à-Pitre. Au-
trefois le centre du mouvement commer-
cial de la colonie, elle est devenue simplement
la ville administrative en conservant le siège
du Gouvernement.
La Basse-Terre est encadrée par la Rivière du
Galion à l'Est et la Rivière des Pères à l'Ouest,
distantes, à leur embouchure, de trois kilomètres.
Elle est coupée juste ou milieu de sa longueur
par la Rivière-aux-Herbes dont les rives sont
réunies par deux ponts, l'un en pierre, fort an-
rien, l'autre en fer.
Sur la droite se dresse le massif du Vieux-
Fort, précédé de la montagne isolée, Le Houël-
mont ; sur la gauche, la campagne se déve-
loppe avec les caféièrcs du Baillif et des Vieux-
Habitants.
La plage, assez étendue, est garnie de sable
en certains endroits : au débarcadère et à l'em-
bouchure des rivières. Le reste du rivage est
protégé par d'énormes raves, à travers lesquels
se faufilent une quantité de petits havres qui
permettent d'atterrir presque partout.
Grande-T erre
La Grande-Terre a la forme d'un triangle iso-
cèle dont le sommet serait vers le S.-O. et la
base du N.-O. au S.-E. ; elle mesure 48 kilomè-
tres de l'Est à l'Ouest, 28 du Nord au Sud ; elle
a une superficie de 65.631 hectares. Les côtes
offrent dans cette partie un, aspect grandiose, de
nombreux rochers élevés au-dessus du niveau
de l'eau forment des espèces de « grottes » dans
lesquelles les eaux de la mer se précipitent en
bouillonnant et s'élèvent en vagues de 10 à 12
mètres le (Trou-aux-Vaches, fa Grande-Vigie,
l'anse Sainte-Marguerite, la pointe du Rempart,
ia pointe des Châteaux, le Souffleur, la Porte
d'Enfer .etc., etc...).
La Grande-Terre qui forme l'arrondissement
d.; Pointe-à-Pitre comprend les communes sui-
vantes : Pointe-à-Pitre, Abymes, Gosier, Morne-
à-l'Eau, Moule, Sainte-Anne, St-François, Port.
Louis, Anse-Bertrand, Petit-Canal, les quatre
communes qui géogranhiquement sont situées
dans la Guadeloupe : Lamentin, Baie Mahau.'t,
Sainte-Rose, Petit-Canal, enfin une dépendance
de l'île de la Dt'sirade.
La Pointe-à-Pitre
Placé au fond du vaste estuaire formé par le
rapprochement des deux îles que sépare la RI-
vière Salée, le port de la Pointe-à-Pitre a deux
issues.
Au Nord et à l'Est, il est délimité par les ri-
ves de la Grande-Terre qui se poursuivent vers
le Sud et forment avec l'ilet Monroux, l'îlet à
Rats et la Caye d'Argent l'un des côtés de sa
passe, l'autre côté est formé par les brisants de
l'îlet à cochons.
Au Nord encore et à l'Ouest, il est délimité
par les rives de la Guadeloupe proprement dite ;
enfin au Sud, il est séparé de la haute mer per
une série d'ilets.
L'entrée du Port de la Pointe-à-Pitre, placée au
Sud, donne accès de jour comme de nuit aux
grands navires. La largeur du goulet tortueux,
dont l'étroitesse protège la rade contre la lame,
est d'environ 90 mètres et sa longueur de 1.050.
On trouve 4 à 6 mètres d'eau au pied des quais.
Malgré les difficultés que semble offrir l'entrée
du Port, ce dernier remplira, grâce à de sérieux
dragages et à de judicieuses améliorations, les
conditions exigées de nos jours par nos ami-
raux pour faire un port excellent, celui-ci étant
en effet exceptionnellement favorisé par la na-
ture.
C'est à 2.000 mètres environ à l'Est de l'en-
trée de la Rivière Salée qu'est construite la
ville de Pointe-à-Pitre, chef-lieu commercial de
l'île. C'est la première ville où puisse débar.
quer le voyageur qui arrive de France.
D'assez bonnes routes relient la Pointe-à-Pitre
à toutes les communes de la Grande-Terre et à
la plupart de celles de la Guadeloupe propre-
ment dite. La route qui mène de Pointe-à-Pitre
à Basse-Terre mesure 68 kilomètres, elle tra-
verse le Petit-Bourg, la Goyave, la Capesterre.
le Saint-Sauveur, Jes Trois-Rivières, Gourbeyre
et offre un panorama féerique. Sur son plus
long parcours on domine la mer et l'on aper-
çoit sans cesse au loin les Saintes, composées
do deux îles en forme de dôme.
La Pointe-à-Pitre est reliée par une ligne télé-
phonique à toutes les communes de la colonie,
on peut envoyer de cette ville des messages
téléphoniques dans tous les autres centres.
La situation commerciale
de la Guadeloupe
De 1918 à. 1928, le mouvement commercial de
la Colonie a subi diverses variations. La courbe
suivie ne marque pas une progression cons-
tante. Des fléchissements sont constatés en
1921, 1925 et 1928. De 90 millions et demi de
francs en 1918 le trafic s'élève en 1919 à 167 mil-
lions et en 1920 à 264 millions.. La dévaluation
du franc qui s'accentue alors, aurait dû entraî-
ner une augmentation du chiffre d'affaires. On
constate cependant que ce chiffre tombe à
153 milLions en 1921 et la diminution porte sur
les importations comme sur les exportations.
Il faut en chercher la cause, d'une part, dans
la prudence observée tant par les acheteurs
que par les fournisseurs et d'autre part, dans
la mévente sur les marchés de la Métropole
d'un des principaux produits d'exportation : le
rhum. A partir de 1922, l'ascension recommence
avec les chiffres de 156 millions et demi pour
cette année, 191 millions pour 1923 et 292 mil-
lions et demi pour 1924.
En 1925, une nouvelle régression, due à la
baisse des cours du sucre et du rhum, se pro-
duit ; le commerce de la Colonie n'est que de
287 millions. Mais il remonte & 312 millions et
demi en 1926 et atteint 3;0 millions en 1927.
L'année 1928 voit le chiffre du mouvement
commercial tomber à 331 millions accusant une
diminution de 9 millions par rapport à l'année
précédente. Ce déficit est supporté surtout par
les exportations de denrées secondaires, le cy-
clone du 12 septembre ayant détruit ou endom-
magé bon nombre de plantations de café et de
cacao où la dernière récolte de l'année avait à
peine commencé. Il semblerait que les importa-
tions de vivres et de matériaux consécutives nu
cataclysme eussent dû contrebalancer le déficit
des exportations, mais il y a lieu de tenir
compte que plus de 5 millions de francs de mar-
chandises envoyées à. titre de secours par la
Métropole, la Martinique, ie Venezuela, n'ont
pas été rel*- dans les statistiques douanières
et que, d'p " .-, part, la prise en charge d'une
certaine qUbn-1lé de matériaux de construction
reçus par le commerce n'a eu lieu qu'en Jan-
vier 1929.
L'apport de ces matériaux augmentera le
chiffre des importations cette année et pendant
toute la période de reconstruction. Les expor-
tations de la Colonie considérablement réduites
en quantités, sauf pour le rhum, suivront éga-
lement une marche ascendante mais bien plus
lente.
A remarquer que pendant les années considé-
rées les exportations sont supérieures aux
Importations, indice de prospérité puisqu'avec
les ressources tirées de ses propres produits, la
colonie paie ses achats et peut constituer des
réserves.
A l'entrée comme à la sortie, le trafic avec
la Métropole a la prédominance. A l'importation
l'étranger n'a pour tout débouché que les seuls
produits que la Colonie ne peut se procurer en
France ; farineux alimentaires, bois, houille,
huile lourde, huile et essence de pétrole et
certains autres articles, en très petites quan-
tités, tels que : viandes salées, ciments, futailles
vides, engrais organiques, meubles, automo-
biles. Les principaux fournisseurs étrangers de
la Guadeloupe sont : l'Amérique du Nord et le
Canada pour les viandes salées, la farine, le
bois, les futailles vides, les huiles lourdes et les
huiles et essences de pétrole, le ciment, les
automobiles ; l'Angleterre pour la houille ; les
Indes anglaises pour le riz : les colonies hol-
landaises pour les huiles et essences de pétrole
et les engrais organiques ; la Tchécoslovaquie
pour les meubles (sièges en bois courbé).
Les futailles vides américaines sont aujour-
d'hui sérieusement concurrencées par l'article
similaire français à cause de la protection doua-
nière accordée à l'industrie de la tonnellerie
française. Il est à souhaiter que les fûts fabri-
Page 15 :
LA SITUATION DE LA GUADELOUPE EN n929
La Guadeloupe est l'une des plus pittores-
ques Hes du magnifique groupe des Petites An-
tilles. Son pourtour est de 444 kilomètres et
sa plus haute altitude de 1.484 mètres.
Ses côtes très irrégulières offrent des aspects
surprenants par leur diversité.
Ici, taillées à pic dans Je roc, elles présen-
tent comme dans la partie Nord de l'Anse-Ber-
trand, de hautes falaises où les vagues vien-
nent se briser avec fracas ; là, ce sont des haies
profondes : celles de Sainte-Rose et de la Grand'
Anse des Trois-Rivières entre autres, garnies
d'un sa51e fin, noir ou blanc.
Tantôt, c'est une pointe aiguë, la Pointe-des-
Châteaux, par exemple, qui s'avance hardie vers
l'Océan ; tantôt c'est une chaussée de granit qui
borde le pied de la montagne, à une faible hau-
teur de l'onde et que surplombe une falaise im-
posante.
Juste au milieu et séparant l'île en deux par-
ties bien distinctes, un bras de mer s'étend du
Nord au Sud, c'est la Rivière Salée.
Elle s'ouvre, au Nord, sur une baie immense,
appelée Grand-Cul-de-Sac.
Au Sud, elle aboutit à une baie beaucoup
moins large, le Petit-Cul-de-Sac, au fond de la-
quelle se dresse la Pointre-à-Pitre.
Pour avoir des dimensions plus restreintes, la
haie du' Petit-Cul-de-Sac n'en est pas moins
grandiose que sa sœur de l'autre bord, et elle
est certainement plus attrayante.
Cinq dépendances sont rattachées à la Co!o-
nie. Ce sont Marie-Galante, la plus grande de
toutes ; la Désirade, les Saintes, St-Barthélémy
et Saint-Martin.
Située dans le Sud de la Grande-Terre, Ma-
rie-Galante en est éloignée de six lieues et com-
prend trois communes : Grand'Bourg, Capes-
terre et St-Louis.
La Désirade est un îlot rocheux.
Les Saintes, situées à trois lieues au sud-est
de la pointe méridionale de la Guadeloupe, se
composent de huit îlots qui sont par ordre d'im-
portance : Terre-de-Haut, Terre-de-Bas, Ilet-à-Ca-
bris, Grand-îlet, la Coche, les Augustins, le Pâté,
la Redonde.
St-Barthélémy, situé à 175 kilomètres dans le
Nord-Ouest de la Guadeloupe, est de formation
volcanique.
St-Martin n'est qu'en partie française. L'autre
partie appartient aux Pays-Bas.
La Guadeloupe est divisée en deux arrondisse.
ments : l' Basse-Terre ; 2' Pointe-à-Pitre.
Ces deux arrondissements comprennent 11
cantons et 34 communes.
Arrondissement de la Basse-Terre
Canton de la Basse-Terre : Basse-Terre, Balt-
lif, Gourbeyre, Saint-Claude, Vieux-Fort, Vieux-
Habitants.
Canton de Capesterre ; Capesterre, Goyave,
Terre-de-Bas, Terre-de-Haut, Trois-Rivières.
Canton de Marie-Galante : Grand-Bourg, Ca-
pesterre, Saint-Louis.
Canton de Pointe-Noire : Pointe-Noire, Bouil-
lante, Deshaies.
Canton de Saint-Martin : Saint-Martin.
Canton de St-Barthé!emy : Saint-Barthélemy.
Arrondissement de Pointe-à-Pitre
Canton de Pointe-à-Pitre : Pointe-à-Pitre, Aby-
mes, Gosier, Morne-à-l'Eau.
Carton du Lamentin: Lamentin, Baie-Mahau.t,
Petit-Bourg, Sainte-Rose.
Canton du Moule : Moule, Sainte-Anne.
Canton du Port-Louis : Port-Louis, Anse-Ber-
trand, Petit-Canal.
Canton de Saint-François Saint-François, Dé-
sirade.
Guadeloupe proprement dite
La Guadeloupe proprement dite a la forme
d'un ovale irrégulier, allongé du Nord au
Sud et mesurant 180 kilomètres da circon-
férence. Ses points extrêmes sont
La Pointe Allègre et la Pointe du Vieux Fort
ou Delannay.
Au centre, du S.-S.-E. au N.-N.-O., s allonge
une chaîne de hautes montagnes dont le point
culminant est la Soufrière (1.484 mètres). Par-
fois elles s'abaissent graduellement et vont, en
pentes douces. mourir au rivage, parfois aussi.
elles s'arrêtent brusquement, en plein pays,
surplombant d'un escarpement majestueux des
plaines immenses où miroite au soleil le fil
d'argent d'un ruisseau.
La Guadeloupe proprement dite est de forma-
tion entièrement volcanique. Quatrei grands
foyers ont concouru à sa constitution. Ce sont,
du Nord au Sud : Grosse-Montagne, Deux-Ma-
melles. La Soufrière, Houëlmont, La Soufrière
seule est encore en activité ainsi que l'Echelle sa
plus proche voisine, qui s'est augmentée de
quelques solfatares à l'époque de la catastro-
phe de Saint-Pierre de la Martinique.
Le travail volcanique ne se borne cependant
pas à ces deux volcans. Il se produit encore sur
une partie de la Côte à Pointe-Noire et Bouil-
lante, par exemple, de petits cratères d'où
s'échappent des vapeurs sulfureuses. Il s'en ma-
nifeste même dans la nier, telles les eaux de la
fontaine Bouillante.
Basse-Terre
Au Sud de la Soufrière et presque à ses pieds,
il trois lieues exactement, s étend la ville de ia
Basse-Terre.
Elle est située sous 15*59'30" de latitude Nord
et 64'4'22" de longitude Ouest.
Elle date de 16i3 et eut, aux débuts de la co-
lonisation, une importance qui disparut avec la
fondation de la ville de la Pointe-à-Pitre. Au-
trefois le centre du mouvement commer-
cial de la colonie, elle est devenue simplement
la ville administrative en conservant le siège
du Gouvernement.
La Basse-Terre est encadrée par la Rivière du
Galion à l'Est et la Rivière des Pères à l'Ouest,
distantes, à leur embouchure, de trois kilomètres.
Elle est coupée juste ou milieu de sa longueur
par la Rivière-aux-Herbes dont les rives sont
réunies par deux ponts, l'un en pierre, fort an-
rien, l'autre en fer.
Sur la droite se dresse le massif du Vieux-
Fort, précédé de la montagne isolée, Le Houël-
mont ; sur la gauche, la campagne se déve-
loppe avec les caféièrcs du Baillif et des Vieux-
Habitants.
La plage, assez étendue, est garnie de sable
en certains endroits : au débarcadère et à l'em-
bouchure des rivières. Le reste du rivage est
protégé par d'énormes raves, à travers lesquels
se faufilent une quantité de petits havres qui
permettent d'atterrir presque partout.
Grande-T erre
La Grande-Terre a la forme d'un triangle iso-
cèle dont le sommet serait vers le S.-O. et la
base du N.-O. au S.-E. ; elle mesure 48 kilomè-
tres de l'Est à l'Ouest, 28 du Nord au Sud ; elle
a une superficie de 65.631 hectares. Les côtes
offrent dans cette partie un, aspect grandiose, de
nombreux rochers élevés au-dessus du niveau
de l'eau forment des espèces de « grottes » dans
lesquelles les eaux de la mer se précipitent en
bouillonnant et s'élèvent en vagues de 10 à 12
mètres le (Trou-aux-Vaches, fa Grande-Vigie,
l'anse Sainte-Marguerite, la pointe du Rempart,
ia pointe des Châteaux, le Souffleur, la Porte
d'Enfer .etc., etc...).
La Grande-Terre qui forme l'arrondissement
d.; Pointe-à-Pitre comprend les communes sui-
vantes : Pointe-à-Pitre, Abymes, Gosier, Morne-
à-l'Eau, Moule, Sainte-Anne, St-François, Port.
Louis, Anse-Bertrand, Petit-Canal, les quatre
communes qui géogranhiquement sont situées
dans la Guadeloupe : Lamentin, Baie Mahau.'t,
Sainte-Rose, Petit-Canal, enfin une dépendance
de l'île de la Dt'sirade.
La Pointe-à-Pitre
Placé au fond du vaste estuaire formé par le
rapprochement des deux îles que sépare la RI-
vière Salée, le port de la Pointe-à-Pitre a deux
issues.
Au Nord et à l'Est, il est délimité par les ri-
ves de la Grande-Terre qui se poursuivent vers
le Sud et forment avec l'ilet Monroux, l'îlet à
Rats et la Caye d'Argent l'un des côtés de sa
passe, l'autre côté est formé par les brisants de
l'îlet à cochons.
Au Nord encore et à l'Ouest, il est délimité
par les rives de la Guadeloupe proprement dite ;
enfin au Sud, il est séparé de la haute mer per
une série d'ilets.
L'entrée du Port de la Pointe-à-Pitre, placée au
Sud, donne accès de jour comme de nuit aux
grands navires. La largeur du goulet tortueux,
dont l'étroitesse protège la rade contre la lame,
est d'environ 90 mètres et sa longueur de 1.050.
On trouve 4 à 6 mètres d'eau au pied des quais.
Malgré les difficultés que semble offrir l'entrée
du Port, ce dernier remplira, grâce à de sérieux
dragages et à de judicieuses améliorations, les
conditions exigées de nos jours par nos ami-
raux pour faire un port excellent, celui-ci étant
en effet exceptionnellement favorisé par la na-
ture.
C'est à 2.000 mètres environ à l'Est de l'en-
trée de la Rivière Salée qu'est construite la
ville de Pointe-à-Pitre, chef-lieu commercial de
l'île. C'est la première ville où puisse débar.
quer le voyageur qui arrive de France.
D'assez bonnes routes relient la Pointe-à-Pitre
à toutes les communes de la Grande-Terre et à
la plupart de celles de la Guadeloupe propre-
ment dite. La route qui mène de Pointe-à-Pitre
à Basse-Terre mesure 68 kilomètres, elle tra-
verse le Petit-Bourg, la Goyave, la Capesterre.
le Saint-Sauveur, Jes Trois-Rivières, Gourbeyre
et offre un panorama féerique. Sur son plus
long parcours on domine la mer et l'on aper-
çoit sans cesse au loin les Saintes, composées
do deux îles en forme de dôme.
La Pointe-à-Pitre est reliée par une ligne télé-
phonique à toutes les communes de la colonie,
on peut envoyer de cette ville des messages
téléphoniques dans tous les autres centres.
La situation commerciale
de la Guadeloupe
De 1918 à. 1928, le mouvement commercial de
la Colonie a subi diverses variations. La courbe
suivie ne marque pas une progression cons-
tante. Des fléchissements sont constatés en
1921, 1925 et 1928. De 90 millions et demi de
francs en 1918 le trafic s'élève en 1919 à 167 mil-
lions et en 1920 à 264 millions.. La dévaluation
du franc qui s'accentue alors, aurait dû entraî-
ner une augmentation du chiffre d'affaires. On
constate cependant que ce chiffre tombe à
153 milLions en 1921 et la diminution porte sur
les importations comme sur les exportations.
Il faut en chercher la cause, d'une part, dans
la prudence observée tant par les acheteurs
que par les fournisseurs et d'autre part, dans
la mévente sur les marchés de la Métropole
d'un des principaux produits d'exportation : le
rhum. A partir de 1922, l'ascension recommence
avec les chiffres de 156 millions et demi pour
cette année, 191 millions pour 1923 et 292 mil-
lions et demi pour 1924.
En 1925, une nouvelle régression, due à la
baisse des cours du sucre et du rhum, se pro-
duit ; le commerce de la Colonie n'est que de
287 millions. Mais il remonte & 312 millions et
demi en 1926 et atteint 3;0 millions en 1927.
L'année 1928 voit le chiffre du mouvement
commercial tomber à 331 millions accusant une
diminution de 9 millions par rapport à l'année
précédente. Ce déficit est supporté surtout par
les exportations de denrées secondaires, le cy-
clone du 12 septembre ayant détruit ou endom-
magé bon nombre de plantations de café et de
cacao où la dernière récolte de l'année avait à
peine commencé. Il semblerait que les importa-
tions de vivres et de matériaux consécutives nu
cataclysme eussent dû contrebalancer le déficit
des exportations, mais il y a lieu de tenir
compte que plus de 5 millions de francs de mar-
chandises envoyées à. titre de secours par la
Métropole, la Martinique, ie Venezuela, n'ont
pas été rel*- dans les statistiques douanières
et que, d'p " .-, part, la prise en charge d'une
certaine qUbn-1lé de matériaux de construction
reçus par le commerce n'a eu lieu qu'en Jan-
vier 1929.
L'apport de ces matériaux augmentera le
chiffre des importations cette année et pendant
toute la période de reconstruction. Les expor-
tations de la Colonie considérablement réduites
en quantités, sauf pour le rhum, suivront éga-
lement une marche ascendante mais bien plus
lente.
A remarquer que pendant les années considé-
rées les exportations sont supérieures aux
Importations, indice de prospérité puisqu'avec
les ressources tirées de ses propres produits, la
colonie paie ses achats et peut constituer des
réserves.
A l'entrée comme à la sortie, le trafic avec
la Métropole a la prédominance. A l'importation
l'étranger n'a pour tout débouché que les seuls
produits que la Colonie ne peut se procurer en
France ; farineux alimentaires, bois, houille,
huile lourde, huile et essence de pétrole et
certains autres articles, en très petites quan-
tités, tels que : viandes salées, ciments, futailles
vides, engrais organiques, meubles, automo-
biles. Les principaux fournisseurs étrangers de
la Guadeloupe sont : l'Amérique du Nord et le
Canada pour les viandes salées, la farine, le
bois, les futailles vides, les huiles lourdes et les
huiles et essences de pétrole, le ciment, les
automobiles ; l'Angleterre pour la houille ; les
Indes anglaises pour le riz : les colonies hol-
landaises pour les huiles et essences de pétrole
et les engrais organiques ; la Tchécoslovaquie
pour les meubles (sièges en bois courbé).
Les futailles vides américaines sont aujour-
d'hui sérieusement concurrencées par l'article
similaire français à cause de la protection doua-
nière accordée à l'industrie de la tonnellerie
française. Il est à souhaiter que les fûts fabri-
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