Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-11-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 novembre 1929 01 novembre 1929
Description : 1929/11/01-1929/11/30. 1929/11/01-1929/11/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743128z
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Les Annales Coloniales
Page 13
tes consulaires. En ce qui concerne la rage,
les I. P. de Saïgon et de Hanoi ont, en
1928, traité 2.653 personnes mordues. Il
semble vraiment que la circulation des chiens
dans nos possessions indochinoises, se fasse
avec trop de facilité (1). C'est à Calmette
également, que l'on doit l'établissement de la
préparation du sérum antivenimeux contre
la morsure du terrible serpent Naja.
Enfin, contre le choléra, l'I. P. de Saïgon
est équipé pour fournir 36.000.000 de doses
vaccinantes par an.
A la création de l'Institut de Nhatrang,
remonte la préparation du sérum antipesteux
qui était la raison d'être de la fondation.
Depuis, s'est ajoutée la préparation de sé-
rums et vaccins pour l'usage vétérinaire. Ces
fabrications demandent, cela va sans dire,
énormément de terrain, pour permettre,
d'une part, la stabulation des animaux four-
nisseurs de sérum, et d'autre part, leur pâ-
turage.
Cochinchine. — Phu-Ly : Séance de vaccination dans une pagode.
En 1899, le Gouvernement général de
l'Indochine accorde à Yersin, la concession
de 500 hectares de terrains de forêt. La
concession de Suoi-Giao, du nom de la ri-
vière qui l'arrose, remplissait le but indi-
qué. Au fur et à mesure de son défriche-
ment et pour utiliser les terrains, on y ins-
talle des essais agronomiques. L'Institut
Pasteur d'Indochine se montre donc ici no-
vateur, dans l'étude des productions végéta-
les, susceptibles d'être acclimatées en ces
régions. Ces essais agronomiques permirent
de retenir, comme propres à la culture dans
la colonie, l'Hevea brasiliensis (arbre à ca-
outchouc), le caféier, le cacaoyer. En 1928,
les premiers résultats se complètent par i.1
démonstration due à Yersin et Lambert de
la possibilité d'acclimater en Indochine, le:.
(1) Le Conseil municipal de la ville d'Ha-
noï s'est récemment occupé de la lutte con-
tre la propagation de la rage et de la sur-
veillance des chiens errants. Souhaitons-lui
de prendre les décisions nécessaires.
Il
arbres à quinine, en particulier le Cinchona
Ledgeriana. Le succès de cette dernière expé-
rience conduisit à entreprendre en demi-
grand, l'acclimatation des Cinchonas. Ainsi
furent créées de nouvelles stations agrono-
miques à Hôn-Bà (1.500 mètres d'altitude),
Dran et à Djiring sur la voie d'accès du pla-
teau de Langbiang. Les résultats obtenus
jusqu'ici paraissent encourageants.
L'activité des I. P. d'Indochine ne se li-
mitait pas aux seules préparations mention-
nées ci-dessus. En 1922, ils furent pourvue
de vastes laboratoires, très agrandis depuis
1927, permettant, comme nous l'avons vu
ci-dessus, la fabrication, en quantité in-
dustrielle, des vaccins contre les maladies
épidémiques : peste et choléra, et endémi-
ques : fièvre typhoïde, furonculose, etc...
Pour permettre avec sécurité les diagnos-
tics bactériologiques, les I. P. d'Indochini
installent tour à tour, des laboratoires dans
lesquels les diagnostics bactériologique, séro-
logique, radioscopiquc : de la lèpre. de la
syphilis, de la tuberculose, peuvent être ef-
fectués par des mains compétentes. Un la-
boratoire du paludisme prête son concours
au diagnostic de cette affection, en même
temps qu'il exécute un plan de recherches
relatives à cette endémie.
Les études de chimie biologique si im-
portantes aujourd'hui, ne sont pas négligées.
M. Bréaudat, phannacien du service de San-
té Coloniale en fut l'instigateur. Aujour-
d'hui, un laboratoire d'analyses des produits
alimentaires, un service d'analyses pour les
eaux d'alimentation, un service d'études et
d'essais du caoutchouc, sont adjoints aux ser-
vices bactériologiques de toutes natures. Ces
laboratoires de Chimie biologique, sans
compter le laboratoire des recherches agro-
nomiques, dont nous avons parlé ci-dessus,
ont porté à son plus haut degré d'efficacité.
le rendement utilitaire des Instituts d'In-
dochine.
Ajoutons que l'industrie locale trouve éga-
lement l'aide de l'I. P. de Saigon, pour
tous les problèmes chimiques intéressant la
culture du riz, celle du café, celle du ka-
pok, etc...
Dans les lignes qui précèdent, je
me suis volontairement limité à la pré-
sentation des Instituts d'Indochine, dans
leurs rapports avec les nécessités immédiates
du diagnostic, du traitement, de la prophy-
laxie des maladies microbiennes, ainsi
qu'avec les besoins de l'Hygiène générale
et ceux de l'Agriculture. En d'autres ter-
mes, ce sont les services pratiques, qui ont
retenu notre attention. Il va sans dire que
le personnel scientifique des I. P. d'Indo-
chine, ne se limite pas à la préparation
et la mise au point, des fabrications d'or-
dre utilitaire. Celles-ci ne sont d'ailleurs ja-
mais que l'aboutissant des recherches
scientifiques pures. Donc, à côté des ser.
vices techniques, se placent les laboratoires
de recherches. Je n'entreprendrai pas de
présenter les travaux de nos Collègues d'lii-
dochine. Depuis quelques années, ils sont
publiés dans leur intégrité, ou sous forme
analytique dans les a Archives des I.P. d'In-
dochine ». La « Société de Pathologie Exo-
tique » leur doit de nombreuses pages de
grand intérêt. C'est dans ces publications,
ainsi que dans les « Annales de l'Institut
Pasteur », qu'il convient de les rechercher.
Nous pensons que ces quelques lignes,
permettront aux lecteurs des Annales Colo-
niales, de se faire une idée de la place pré-
pondérante, prise en Indochine, par l'Insti-
tut Pasteur et disons, pour être plus gêné
ral, par la recherche scientifique, ("est à
celle-ci que l'empire colonial français devra,
dans les temps futurs, sa prospérité. Qu'on
se dise bien qu'avant de bâtir, poser des
rails, construire des ponts, etc... etc..., il
faut assurer la prophylaxie des agents
d'exécution de ces travaux, contre les endé-
mies. Ce n est pas la peine de transporter,
à grands frais, une main-d'œuvre humaine,
très menacée dans sa vie, en raison des
causes d'insalubrité de pays non industriel-
lement équipés, si l'on ne sait pas l'entourer
des précautions sanitaires, indispensables à
sa conservation. La prospection des hommes
de sciences : naturalistes, médecins, phar-
maciens, devrait toujours précéder lïnstal-
lation de n'importe quelle entreprise indus-
trielle. Elle permettrait d'établir, dès le dé-
but, avec le moins de déchets possible, et
dans des conditions véritablement humaines,
l'exploitation des énormes ressources de notre
empire colonial.
L'exemple des Instituts Pasteur d'Indo-
chine, dont l'influence a été si grande, di-
sons le mot : incalculable, dans le dévelop-
pement de l'Indochine, sera présent, avec
avantage, à la mémoire des Gouverneurs
généraux de nos Colonies. Il leur montrera,
il nous montrera à tous, tant que nous som-
mes, ce que peut la méthode scientifique,
animée de l'esprit de coordination.
L. LAUNOY,
Professeur-Agrégé
de la Faculté de Pharmacie
de Paris.
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tes consulaires. En ce qui concerne la rage,
les I. P. de Saïgon et de Hanoi ont, en
1928, traité 2.653 personnes mordues. Il
semble vraiment que la circulation des chiens
dans nos possessions indochinoises, se fasse
avec trop de facilité (1). C'est à Calmette
également, que l'on doit l'établissement de la
préparation du sérum antivenimeux contre
la morsure du terrible serpent Naja.
Enfin, contre le choléra, l'I. P. de Saïgon
est équipé pour fournir 36.000.000 de doses
vaccinantes par an.
A la création de l'Institut de Nhatrang,
remonte la préparation du sérum antipesteux
qui était la raison d'être de la fondation.
Depuis, s'est ajoutée la préparation de sé-
rums et vaccins pour l'usage vétérinaire. Ces
fabrications demandent, cela va sans dire,
énormément de terrain, pour permettre,
d'une part, la stabulation des animaux four-
nisseurs de sérum, et d'autre part, leur pâ-
turage.
Cochinchine. — Phu-Ly : Séance de vaccination dans une pagode.
En 1899, le Gouvernement général de
l'Indochine accorde à Yersin, la concession
de 500 hectares de terrains de forêt. La
concession de Suoi-Giao, du nom de la ri-
vière qui l'arrose, remplissait le but indi-
qué. Au fur et à mesure de son défriche-
ment et pour utiliser les terrains, on y ins-
talle des essais agronomiques. L'Institut
Pasteur d'Indochine se montre donc ici no-
vateur, dans l'étude des productions végéta-
les, susceptibles d'être acclimatées en ces
régions. Ces essais agronomiques permirent
de retenir, comme propres à la culture dans
la colonie, l'Hevea brasiliensis (arbre à ca-
outchouc), le caféier, le cacaoyer. En 1928,
les premiers résultats se complètent par i.1
démonstration due à Yersin et Lambert de
la possibilité d'acclimater en Indochine, le:.
(1) Le Conseil municipal de la ville d'Ha-
noï s'est récemment occupé de la lutte con-
tre la propagation de la rage et de la sur-
veillance des chiens errants. Souhaitons-lui
de prendre les décisions nécessaires.
Il
arbres à quinine, en particulier le Cinchona
Ledgeriana. Le succès de cette dernière expé-
rience conduisit à entreprendre en demi-
grand, l'acclimatation des Cinchonas. Ainsi
furent créées de nouvelles stations agrono-
miques à Hôn-Bà (1.500 mètres d'altitude),
Dran et à Djiring sur la voie d'accès du pla-
teau de Langbiang. Les résultats obtenus
jusqu'ici paraissent encourageants.
L'activité des I. P. d'Indochine ne se li-
mitait pas aux seules préparations mention-
nées ci-dessus. En 1922, ils furent pourvue
de vastes laboratoires, très agrandis depuis
1927, permettant, comme nous l'avons vu
ci-dessus, la fabrication, en quantité in-
dustrielle, des vaccins contre les maladies
épidémiques : peste et choléra, et endémi-
ques : fièvre typhoïde, furonculose, etc...
Pour permettre avec sécurité les diagnos-
tics bactériologiques, les I. P. d'Indochini
installent tour à tour, des laboratoires dans
lesquels les diagnostics bactériologique, séro-
logique, radioscopiquc : de la lèpre. de la
syphilis, de la tuberculose, peuvent être ef-
fectués par des mains compétentes. Un la-
boratoire du paludisme prête son concours
au diagnostic de cette affection, en même
temps qu'il exécute un plan de recherches
relatives à cette endémie.
Les études de chimie biologique si im-
portantes aujourd'hui, ne sont pas négligées.
M. Bréaudat, phannacien du service de San-
té Coloniale en fut l'instigateur. Aujour-
d'hui, un laboratoire d'analyses des produits
alimentaires, un service d'analyses pour les
eaux d'alimentation, un service d'études et
d'essais du caoutchouc, sont adjoints aux ser-
vices bactériologiques de toutes natures. Ces
laboratoires de Chimie biologique, sans
compter le laboratoire des recherches agro-
nomiques, dont nous avons parlé ci-dessus,
ont porté à son plus haut degré d'efficacité.
le rendement utilitaire des Instituts d'In-
dochine.
Ajoutons que l'industrie locale trouve éga-
lement l'aide de l'I. P. de Saigon, pour
tous les problèmes chimiques intéressant la
culture du riz, celle du café, celle du ka-
pok, etc...
Dans les lignes qui précèdent, je
me suis volontairement limité à la pré-
sentation des Instituts d'Indochine, dans
leurs rapports avec les nécessités immédiates
du diagnostic, du traitement, de la prophy-
laxie des maladies microbiennes, ainsi
qu'avec les besoins de l'Hygiène générale
et ceux de l'Agriculture. En d'autres ter-
mes, ce sont les services pratiques, qui ont
retenu notre attention. Il va sans dire que
le personnel scientifique des I. P. d'Indo-
chine, ne se limite pas à la préparation
et la mise au point, des fabrications d'or-
dre utilitaire. Celles-ci ne sont d'ailleurs ja-
mais que l'aboutissant des recherches
scientifiques pures. Donc, à côté des ser.
vices techniques, se placent les laboratoires
de recherches. Je n'entreprendrai pas de
présenter les travaux de nos Collègues d'lii-
dochine. Depuis quelques années, ils sont
publiés dans leur intégrité, ou sous forme
analytique dans les a Archives des I.P. d'In-
dochine ». La « Société de Pathologie Exo-
tique » leur doit de nombreuses pages de
grand intérêt. C'est dans ces publications,
ainsi que dans les « Annales de l'Institut
Pasteur », qu'il convient de les rechercher.
Nous pensons que ces quelques lignes,
permettront aux lecteurs des Annales Colo-
niales, de se faire une idée de la place pré-
pondérante, prise en Indochine, par l'Insti-
tut Pasteur et disons, pour être plus gêné
ral, par la recherche scientifique, ("est à
celle-ci que l'empire colonial français devra,
dans les temps futurs, sa prospérité. Qu'on
se dise bien qu'avant de bâtir, poser des
rails, construire des ponts, etc... etc..., il
faut assurer la prophylaxie des agents
d'exécution de ces travaux, contre les endé-
mies. Ce n est pas la peine de transporter,
à grands frais, une main-d'œuvre humaine,
très menacée dans sa vie, en raison des
causes d'insalubrité de pays non industriel-
lement équipés, si l'on ne sait pas l'entourer
des précautions sanitaires, indispensables à
sa conservation. La prospection des hommes
de sciences : naturalistes, médecins, phar-
maciens, devrait toujours précéder lïnstal-
lation de n'importe quelle entreprise indus-
trielle. Elle permettrait d'établir, dès le dé-
but, avec le moins de déchets possible, et
dans des conditions véritablement humaines,
l'exploitation des énormes ressources de notre
empire colonial.
L'exemple des Instituts Pasteur d'Indo-
chine, dont l'influence a été si grande, di-
sons le mot : incalculable, dans le dévelop-
pement de l'Indochine, sera présent, avec
avantage, à la mémoire des Gouverneurs
généraux de nos Colonies. Il leur montrera,
il nous montrera à tous, tant que nous som-
mes, ce que peut la méthode scientifique,
animée de l'esprit de coordination.
L. LAUNOY,
Professeur-Agrégé
de la Faculté de Pharmacie
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