Presse et revues
40 pages
Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-01-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1931 01 janvier 1931
Description : 1931/01/01 (A32,N1)-1931/01/31. 1931/01/01 (A32,N1)-1931/01/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9742760x
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Page 2
Les Annales Coloniales
LES PORTS DE RABAT ET DE KENITRA
Un pays ne peut se développer que s'il possède des
ports bien distribués sur ses côtes et bien outillés.
C'est ce qu'a compris le Gouvernement Chérifien, qui
a donné tous ses soins, depuis l'occupation française,
à l'établissement et à l'amélioration constante des
ports du Maroc.
Les ports de Kénitra et de Rabat, débouchés des
plaines fertiles du Sebou, des Zaërs et des Zemmours,
sont situés respectivement sur le Sebou à 17 km. de
son embouchure et sur le Bou-Regreg (à son embou-
chure). Leur aménagement et leur exploitation ont
Vue partielle des quais de Rabat.
été confiés à la « Société des Ports Marocains de
Méhédya-Kénitra et Rabat-Salé », dont l'œuvre pa-
tiente et continue peut se résumer ainsi : en 1917 seu-
les des barcasses et de petits bateaux de pêche pou-
vaient s'abriter à Rabat et à Kénitra, actuellement
des navires d'un tirant d'eau d'au moins 4 m. 50 peu-
vent régulièrement entrer dans ces deux ports. Pour
obtenir un tel résultat il a fallu créer des
ouvrages très importants : jetées marines puissantes,
digues et épis intérieurs nombreux ; il a fallu dra-
guer des centaines de milliers de mètres cubes, pour
percer la barre qui obstruait l'embouchure de chacun-
des deux fleuves et approfondir ou entretenir les Che-
naux de navigation. Il a fallu d'autre part construire-
des quais, les munir de grues, de magasins, de terre-
pleins et de voies ferrées. Tous ces travaux conti-
nuent d'ailleurs, dans le but, d'une part, d'augmen-
ter très sensiblement le tirant d'eau et le tonnage des
bateaux susceptibles d'opérer à Kénitra et à Rabat,.
et d'autre part, d'augmenter la capacité de trafic de-
ces deux ports. On va de plus créer prochainement à
Méhédya, situé à l'embouchure même du Sebou, ua
avant-port susceptible de recevoir des bateaux d'un
tirant d'eau de 7 à 8 mètres, et qui aidera puissam-
ment le port de Kénitra.
Quand le programme de travaux en cours d'exécu-
tion sera réalisé, Rabat disposera de 420 mètres de-
quai (contre 200 m. actuellement), munis de 9 grues
à vapeur, et Kénitra possèdera 880 mètres de quais,.
munis de 17 grues sur portique (au lieu de 550 mè-
tres, équipés de 6 grues). Un silo d'embarquement
de céréales pouvant stocker 60.000 quintaux d&
grains va être prochainement construit à Kénitra. Un
quai y sera spécialisé pour la manutention des char-
bons.
L'avant-port de Méhédya disposera d'un quai de-
120 mètres, équipé de 4 grues puissantes, et desservi
par un terre-plein de 7 hectares.
Rabat possède, de plus, tout le matériel flottant qui
lui est nécessaire pour assurer commodément le tralic
en rade extérieure.
Kénitra et Rabat sont, enfin, remarquablement des-
servis par les voies ferrées et les routes, qui les met-
tent en relations directes avec tout l'arrière-pays
(Tanger au nord, Fez et Meknès à l'est, Casablanca
au Sud).
Les résultats se chiffrent d'ailleurs de la façon sui-
vante : en 1918, les deux ports avaient manipulé-
100.000 tonnes de marchandises. En 1928, ce trafic a
été triplé, en 1929 il a été quadruplé. En 1930, malgré-
la crise qui sévit au Maroc, il n'a pas diminué.
Kénitra est actuellement le deuxième port du Ma-
roc, et se classe immédiatement après Casablanca
par l'importance de son trafic.
Cette situation s'améliore continuellement, comme-
celle de Rabat, et l'arrière-pays se développant régu-
lièrement, tout permet de croire que les ports d&
Méhédya-Kénitra et Rabat-Salé sont destinés à un
splendide avenir.
COMPAGNIE CENTRALE DU MAROC
La Compagnie Générale du Maroc, a été
constituée 'à Paris, au capital de io.ooo.ooo
de francs, le 12 février 1912, par les prin-
cipaux Etablissements financiers français
groupés autour de la Banque de Paris et des
Pays-Bas. Le 23 mars 1920 la Compagnie
portait son capital de 10 à 20 millions, et de
20 à 35 millions le 2 décembre 1930.
Depuis sa fondation, l'activité de la Com-
pagnie Générale du Maroc n'a cessé de
s'employer dans toutes les branches, indus-
trielles, commerciales et agricoles en vue de
procurer au Maroc l'outillage indispensable
à son développement économique.
C'est ainsi qu'elle a participé largement
à la création des Sociétés concessionnaires
des Ports de Mehedva-Kenitra et Rabat-
Salé, et des lignes de chemins de fer (Com-
pagnie Franco-Espagnole du Chemin de fer
de Tanger à Fez, Compagnie des Chemins
de fer du Maroc, Compagnie des Chemins
de fer du Maroc Oriental).
Elle a collaboré à la fondation des im-
portantes sociétés chargées de la production
et du transport de la force électrique : Ener-
gie Electrique du Maroc, Société Marocaine
de Distribution d'Eau, de Gaz et d'Elec-
tricité, Compagnie Fasi d'Electricité, Com-
pagnie d'Eclairage et de Force au Maroc.
Elle a fourni son appoint à l'exécution du
programme de constructions et travaux pu-
blics en créant, avec différents groupes fi-
nanciers, la Société d'Entreprises au Maroc,
et facilité l'apport et la fabrication des ma-
tières premières en intervenant dans la for-
mation et le développement de firmes telles
que la Société des Chaux, Ciments et Maté-
riaux de Construction au Maroc et la So-
ciété des Carrières Marocaines.
L'extension des transports sur route
étant indispensable au Protectorat, la Com-
pagnie Générale du Maroc a participé à la
création et au développement des organis-
mes constitués à cet effet : tels que la Com-
pagnie Générale de Transports et Tourisme
au Maroc et ses filiales. Elle a contribué
aussi à l'organisation des transports urbains
avec l'a Compagnie des Tramways et Auto-
bus de Casablanca.
Dans le domaine agricole, elle a procédé
dans une large part à l'assainissement et à
l'irrigation des terres arables, à leur mise
en valeur, à l'amélioration de leur rende-
ment : Société des Agaves d'Agadir, So-
ciété Agricole des Zemmours, Société des
Fermes de Meknassa, des Fermes de Tazi,
Société des Fruits et Primeurs au Maroc,
Compagnie Africaine des Plantes à Par-
fums, Compagnie Fruitière du Maroc.
Assurée de l'importance qu'il y a pour le
Maroc à améliorer la qualité du cheptel, à
assurer le perfectionnement des méthodes
d'élevage, et. tirer un meilleur parti de la
laine produite par la recherche et la pro-
duction d'une meilleure qualité, elle a con-
tribué à la fondation de l'Union Ovine de
l'Afrique du Nord, organisme d'études placé
au dessus de toute préoccupation purement
commerciale...
Dans un autre ordre d'activité et pour
introduire au Maroc les avantages des pro-
cédés modernes de ravitaillement, elle a
constitué : la Société des Moulins du Magh-
reb, la Société Anonyme Marocaine d'Appro-
visionnement, la Société Anonyme de Pêche-
ries et de Conserves Alimentaires, la Société
des Brasseries du Maroc, la Biscuiterie Fran-
co-Marocaine.
Enfin, il y a lieu de prévoir, pour les
années à. venir, un large développement de
l'exploitation des richesses découvertes dans
le sous-sol marocain.
Telle est l'œuvre civilisatrice à laquelle
notre Compagnie s'est vouée selon les hau-
tes directives du Protectorat, dans le but
d'organiser la vie collective, condition indis-
pensable de l'essor économique et financier.
Les Annales Coloniales
LES PORTS DE RABAT ET DE KENITRA
Un pays ne peut se développer que s'il possède des
ports bien distribués sur ses côtes et bien outillés.
C'est ce qu'a compris le Gouvernement Chérifien, qui
a donné tous ses soins, depuis l'occupation française,
à l'établissement et à l'amélioration constante des
ports du Maroc.
Les ports de Kénitra et de Rabat, débouchés des
plaines fertiles du Sebou, des Zaërs et des Zemmours,
sont situés respectivement sur le Sebou à 17 km. de
son embouchure et sur le Bou-Regreg (à son embou-
chure). Leur aménagement et leur exploitation ont
Vue partielle des quais de Rabat.
été confiés à la « Société des Ports Marocains de
Méhédya-Kénitra et Rabat-Salé », dont l'œuvre pa-
tiente et continue peut se résumer ainsi : en 1917 seu-
les des barcasses et de petits bateaux de pêche pou-
vaient s'abriter à Rabat et à Kénitra, actuellement
des navires d'un tirant d'eau d'au moins 4 m. 50 peu-
vent régulièrement entrer dans ces deux ports. Pour
obtenir un tel résultat il a fallu créer des
ouvrages très importants : jetées marines puissantes,
digues et épis intérieurs nombreux ; il a fallu dra-
guer des centaines de milliers de mètres cubes, pour
percer la barre qui obstruait l'embouchure de chacun-
des deux fleuves et approfondir ou entretenir les Che-
naux de navigation. Il a fallu d'autre part construire-
des quais, les munir de grues, de magasins, de terre-
pleins et de voies ferrées. Tous ces travaux conti-
nuent d'ailleurs, dans le but, d'une part, d'augmen-
ter très sensiblement le tirant d'eau et le tonnage des
bateaux susceptibles d'opérer à Kénitra et à Rabat,.
et d'autre part, d'augmenter la capacité de trafic de-
ces deux ports. On va de plus créer prochainement à
Méhédya, situé à l'embouchure même du Sebou, ua
avant-port susceptible de recevoir des bateaux d'un
tirant d'eau de 7 à 8 mètres, et qui aidera puissam-
ment le port de Kénitra.
Quand le programme de travaux en cours d'exécu-
tion sera réalisé, Rabat disposera de 420 mètres de-
quai (contre 200 m. actuellement), munis de 9 grues
à vapeur, et Kénitra possèdera 880 mètres de quais,.
munis de 17 grues sur portique (au lieu de 550 mè-
tres, équipés de 6 grues). Un silo d'embarquement
de céréales pouvant stocker 60.000 quintaux d&
grains va être prochainement construit à Kénitra. Un
quai y sera spécialisé pour la manutention des char-
bons.
L'avant-port de Méhédya disposera d'un quai de-
120 mètres, équipé de 4 grues puissantes, et desservi
par un terre-plein de 7 hectares.
Rabat possède, de plus, tout le matériel flottant qui
lui est nécessaire pour assurer commodément le tralic
en rade extérieure.
Kénitra et Rabat sont, enfin, remarquablement des-
servis par les voies ferrées et les routes, qui les met-
tent en relations directes avec tout l'arrière-pays
(Tanger au nord, Fez et Meknès à l'est, Casablanca
au Sud).
Les résultats se chiffrent d'ailleurs de la façon sui-
vante : en 1918, les deux ports avaient manipulé-
100.000 tonnes de marchandises. En 1928, ce trafic a
été triplé, en 1929 il a été quadruplé. En 1930, malgré-
la crise qui sévit au Maroc, il n'a pas diminué.
Kénitra est actuellement le deuxième port du Ma-
roc, et se classe immédiatement après Casablanca
par l'importance de son trafic.
Cette situation s'améliore continuellement, comme-
celle de Rabat, et l'arrière-pays se développant régu-
lièrement, tout permet de croire que les ports d&
Méhédya-Kénitra et Rabat-Salé sont destinés à un
splendide avenir.
COMPAGNIE CENTRALE DU MAROC
La Compagnie Générale du Maroc, a été
constituée 'à Paris, au capital de io.ooo.ooo
de francs, le 12 février 1912, par les prin-
cipaux Etablissements financiers français
groupés autour de la Banque de Paris et des
Pays-Bas. Le 23 mars 1920 la Compagnie
portait son capital de 10 à 20 millions, et de
20 à 35 millions le 2 décembre 1930.
Depuis sa fondation, l'activité de la Com-
pagnie Générale du Maroc n'a cessé de
s'employer dans toutes les branches, indus-
trielles, commerciales et agricoles en vue de
procurer au Maroc l'outillage indispensable
à son développement économique.
C'est ainsi qu'elle a participé largement
à la création des Sociétés concessionnaires
des Ports de Mehedva-Kenitra et Rabat-
Salé, et des lignes de chemins de fer (Com-
pagnie Franco-Espagnole du Chemin de fer
de Tanger à Fez, Compagnie des Chemins
de fer du Maroc, Compagnie des Chemins
de fer du Maroc Oriental).
Elle a collaboré à la fondation des im-
portantes sociétés chargées de la production
et du transport de la force électrique : Ener-
gie Electrique du Maroc, Société Marocaine
de Distribution d'Eau, de Gaz et d'Elec-
tricité, Compagnie Fasi d'Electricité, Com-
pagnie d'Eclairage et de Force au Maroc.
Elle a fourni son appoint à l'exécution du
programme de constructions et travaux pu-
blics en créant, avec différents groupes fi-
nanciers, la Société d'Entreprises au Maroc,
et facilité l'apport et la fabrication des ma-
tières premières en intervenant dans la for-
mation et le développement de firmes telles
que la Société des Chaux, Ciments et Maté-
riaux de Construction au Maroc et la So-
ciété des Carrières Marocaines.
L'extension des transports sur route
étant indispensable au Protectorat, la Com-
pagnie Générale du Maroc a participé à la
création et au développement des organis-
mes constitués à cet effet : tels que la Com-
pagnie Générale de Transports et Tourisme
au Maroc et ses filiales. Elle a contribué
aussi à l'organisation des transports urbains
avec l'a Compagnie des Tramways et Auto-
bus de Casablanca.
Dans le domaine agricole, elle a procédé
dans une large part à l'assainissement et à
l'irrigation des terres arables, à leur mise
en valeur, à l'amélioration de leur rende-
ment : Société des Agaves d'Agadir, So-
ciété Agricole des Zemmours, Société des
Fermes de Meknassa, des Fermes de Tazi,
Société des Fruits et Primeurs au Maroc,
Compagnie Africaine des Plantes à Par-
fums, Compagnie Fruitière du Maroc.
Assurée de l'importance qu'il y a pour le
Maroc à améliorer la qualité du cheptel, à
assurer le perfectionnement des méthodes
d'élevage, et. tirer un meilleur parti de la
laine produite par la recherche et la pro-
duction d'une meilleure qualité, elle a con-
tribué à la fondation de l'Union Ovine de
l'Afrique du Nord, organisme d'études placé
au dessus de toute préoccupation purement
commerciale...
Dans un autre ordre d'activité et pour
introduire au Maroc les avantages des pro-
cédés modernes de ravitaillement, elle a
constitué : la Société des Moulins du Magh-
reb, la Société Anonyme Marocaine d'Appro-
visionnement, la Société Anonyme de Pêche-
ries et de Conserves Alimentaires, la Société
des Brasseries du Maroc, la Biscuiterie Fran-
co-Marocaine.
Enfin, il y a lieu de prévoir, pour les
années à. venir, un large développement de
l'exploitation des richesses découvertes dans
le sous-sol marocain.
Telle est l'œuvre civilisatrice à laquelle
notre Compagnie s'est vouée selon les hau-
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