Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-04-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 avril 1931 01 avril 1931
Description : 1931/04/01 (A32,N4)-1931/04/30. 1931/04/01 (A32,N4)-1931/04/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9742757f
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Page 12
! Les Annales Coloniales
4
LE PO HT DE BOU MÂ
La deuxième étape des travaux du port de Douala
est terminée depuis le début de cette année 1931.
Jetons un regard en arrière et. examinons l'œuvre
réalisée.
Situation fin 1926. — En fin d'année 1926, la situa-
tion de Douala était la suivante :
Seuls, les cargos de faible tirant d'eau, soit par
leurs dimensions, soit par le peu d'importance de
leur chargement, pouvaient monter le Wouri et
parvenir à Douala.
Et encore, pour ceux-ci, les opérations devaient-
elles se faire au large par l'intermédiaire de chalands
venant accoster les cargos mouillés au large, les
Le nouveau terre-plein montrant les hangars, les nombreuses voies de desserte et les diverses grues de levage à gauche, en biais, le
raccordement du. quai d'accostage au quai de chalandage. Photographie prise du pont du Hoggar (20 juin 1930).
chalands sont eux-mêmes chargés oU" déchargés soit
le long de wharfs particuliers et assez précaires, soit
le long du wharf du Gouvernement, seul poste im-
portant, très fatigué et ne permettant déjà plus
l'accostage direct des navires.
En .1.927, M. le Gouverneur Marchand, en accord
avec le Ministère des Colonies, arrête un programme
de travaux et décide l'exécution d'estacades en béton
armé formant quai continu, en arrière duquel des
terre-pleins seront établis.
Des dragages doivent, en outre, en réduisant l'im-
portance des deux seuils les plus importants de la
passe, faciliter l'accès du port aux navires de com-
mer ce.
Une première tranche de travaux comportait :
1° La construction d'un mur estacade en béton
armé, assurant 2 m. 50 de mouillage minimum et
une longueur accostable de 200 mètres environ.
Cette construction était en principe réservée aux
chalands, c'est le quai dit « de chalandage ».
2° La construction d'un mur estacade, également
en béton armé, assurant 6 m. de mouillage à basse
mer, la longueur de cette estacade étant de 100 mè-
tres environ.
3° Deux hangars en charpente métallique, entière-
ment clos,. donnant une surface couverte de 3.600
mètres carrés.
4° Des terre-pleins, en arrière des estacades, d'une
superficie d'environ 60.000 mètres carrés.
5° Des dragages destinés à améliorer le chenal et
à fournir les matériaux de création des-terre-pleins.
60 Enfin, un boulevard maritime, de 1.500 mètres
de longueur, étant décidé, il serait gagné sur le
fleuve, dont la berge serait rectifiée et protégée par
un dallage général et continu en béton armé.
Tous ces travaux, dont l'exécution avait ete confiée,
après concours, à' la Compagnie Générale des Colo-
nies, devaient être terminés dans un délai maximum
de trente mois.
Situation fin 1930. — Le programme définitif, ar-
rêté en avril 1927, était aussitôt mis en route.
Il était. complètement réalisé, à la. satisfaction
générale, dix-huit mois après, en avance d'une année
sur les prévisions, et dotait Douala de 300 mètres de
quais accostables, .de 3.600 mètres carrés de hangars
clos et couverts, de plus de 60.000 mètres carrés de
terre-pleins ; en outre, par l'extraction de près de
800.000 mètres cubes de dragages divers, dans le
chenal, l'accès à Douala à tous les bateaux fréquen-
tant la côte était assuré en profitant de la marée.
Le territoire envisagea, dès ce moment, de réaliser,
par une nouvelle tranche de travaux, la création de
nouveaux postes d'accostage pour navires. Le pro-
longement des ouvrages déjà réalisés fut décidé et
conné à la même entreprise.
Il s'agissait, cette fois, d'établir 450 mètres environ
de nouveaux quais par profondeur variant de 6 m.
à 9 m. à basse mer et de réaliser, par des remblais
en arrière de ces quais, des terre-pleins nouveaux
dont la surface atteindrait 30.000 mètres carrés.
Les travaux commencés en mai 1929 ont été acti-
vement poussés, complètement terminés et livrés à
l'exploitation en février 1931, soit vingt mois après.
Tous ces travaux, qui font honneur à la Colonie,
et tout particulièrement à M. le Gouverneur Mar-
chand, qui a voulu doter le territoire confié à ses
soins des éléments de prospérité correspondant à ses
possibilités, ont été exécutés dans d'excellentes condi-
tions d'économie et de rapidité dont on ne peut que
féliciter l'entreprise qui en a été chargée.
Doit-on déduire de ce qui précède que le port de
Douala soit maintenant complètement outillé pour
répondre à tous les besoins du territoire et des usa-
gers ? Non ; il reste à faire un gros effort pour
terminer l'œuvre si heureusement commencée.
Comme nous l'avons dit, les navires fréquentant la
cote peuvent maintenant, pour la plupart, accéder à
Douala, mais ils doivent. choisir l'heure propice et
profiter du moment favorable pendant lequel, la ma-
rée aidant, ils peuvent franchir les passes encore
trop élevées du fleuve.
Des dragages sont projetés dans ce fleuve, nous
le savons, dragages qui doivent le rectifia-, l'appro-
fondir et ainsi permettre l'accès, à tout moment, de
notre port. Nous souhaitons que ces travaux ne soient
pas. plus longtemps différés et qu'au moment où tous
les Français regardent enfin vers nos Colonies le
Cameroun puisse poursuivre la mise en valeur de
son territoire, si riche en possibilités, par l'aménage-
ment définitif de son port de Douala.
Celui-ci ne peut être assuré par la création d'un
avant-port' en eaux profondes à Souellaba, qui entraî-
nerait des dépenses considérables, la créàtion de
toute une ville, nouvelle faisant double emploi avec
celle de Douala, où des travaux d'assainissement et
d'urbanisme ont été exécutés sous la haute impul-
sion du Haut-Commissaire de la République, M. le
Gouverneur Marchand. ,
Il n'existe d'ailleurs pas de ressources en eau pota-
ble à Souellaba, tandis qu'au contraire, à Douala-
Ville, les ressources aquifères peuvent être dévelop-
pées, et ainsi les navires qui fréquentent la Côte occi-
dentale de l'Afrique, qui ne trouvent généralement
pas à se ravitailler en eau potable entre Dakar et
Pointe-Noire, pourront trouver une nouvelle base de
ravitaillement.
Les dragages du Wouri doivent donc être exécutés
dans le plus bref délai, afin que le chenal d'accès soit
arasé avec un plan d'eau suffisant pour permettre
aux Compagnies de navigation française et étran-
gères de remonter jusqu'au port de. Douala à toute
heure de la marée.
La division navale qui s'est rendue au Cameroun
au moment de l'inauguration du port, les vapeurs
français qui monLent à Douala, ont pu témoigner: des
améliorations qui ont déjà été réalisées à cet égard
de 1927 à 1929.
Les travaux de dragages; assez, délicats, qui restent
à exécuter pour achever le gros œuvre du port de
Douala se révèlent comme devant être particulière-
ment rémunérateurs pour le territoire du Cameroun
et ont été inscrits de ce chef'dans le programme des
travaux sur fonds d'emprunt présenté par M. le
Gouverneur Marchand, qui a judicieusement estimé
qu'avant de prolonger le réseau ferré existant -dans
l'hinterland il convenait d'aménager pratiquement les
accès maritimes de l'un des plus beaux ports de la
Côte occidentale d'Afrique.
! Les Annales Coloniales
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LE PO HT DE BOU MÂ
La deuxième étape des travaux du port de Douala
est terminée depuis le début de cette année 1931.
Jetons un regard en arrière et. examinons l'œuvre
réalisée.
Situation fin 1926. — En fin d'année 1926, la situa-
tion de Douala était la suivante :
Seuls, les cargos de faible tirant d'eau, soit par
leurs dimensions, soit par le peu d'importance de
leur chargement, pouvaient monter le Wouri et
parvenir à Douala.
Et encore, pour ceux-ci, les opérations devaient-
elles se faire au large par l'intermédiaire de chalands
venant accoster les cargos mouillés au large, les
Le nouveau terre-plein montrant les hangars, les nombreuses voies de desserte et les diverses grues de levage à gauche, en biais, le
raccordement du. quai d'accostage au quai de chalandage. Photographie prise du pont du Hoggar (20 juin 1930).
chalands sont eux-mêmes chargés oU" déchargés soit
le long de wharfs particuliers et assez précaires, soit
le long du wharf du Gouvernement, seul poste im-
portant, très fatigué et ne permettant déjà plus
l'accostage direct des navires.
En .1.927, M. le Gouverneur Marchand, en accord
avec le Ministère des Colonies, arrête un programme
de travaux et décide l'exécution d'estacades en béton
armé formant quai continu, en arrière duquel des
terre-pleins seront établis.
Des dragages doivent, en outre, en réduisant l'im-
portance des deux seuils les plus importants de la
passe, faciliter l'accès du port aux navires de com-
mer ce.
Une première tranche de travaux comportait :
1° La construction d'un mur estacade en béton
armé, assurant 2 m. 50 de mouillage minimum et
une longueur accostable de 200 mètres environ.
Cette construction était en principe réservée aux
chalands, c'est le quai dit « de chalandage ».
2° La construction d'un mur estacade, également
en béton armé, assurant 6 m. de mouillage à basse
mer, la longueur de cette estacade étant de 100 mè-
tres environ.
3° Deux hangars en charpente métallique, entière-
ment clos,. donnant une surface couverte de 3.600
mètres carrés.
4° Des terre-pleins, en arrière des estacades, d'une
superficie d'environ 60.000 mètres carrés.
5° Des dragages destinés à améliorer le chenal et
à fournir les matériaux de création des-terre-pleins.
60 Enfin, un boulevard maritime, de 1.500 mètres
de longueur, étant décidé, il serait gagné sur le
fleuve, dont la berge serait rectifiée et protégée par
un dallage général et continu en béton armé.
Tous ces travaux, dont l'exécution avait ete confiée,
après concours, à' la Compagnie Générale des Colo-
nies, devaient être terminés dans un délai maximum
de trente mois.
Situation fin 1930. — Le programme définitif, ar-
rêté en avril 1927, était aussitôt mis en route.
Il était. complètement réalisé, à la. satisfaction
générale, dix-huit mois après, en avance d'une année
sur les prévisions, et dotait Douala de 300 mètres de
quais accostables, .de 3.600 mètres carrés de hangars
clos et couverts, de plus de 60.000 mètres carrés de
terre-pleins ; en outre, par l'extraction de près de
800.000 mètres cubes de dragages divers, dans le
chenal, l'accès à Douala à tous les bateaux fréquen-
tant la côte était assuré en profitant de la marée.
Le territoire envisagea, dès ce moment, de réaliser,
par une nouvelle tranche de travaux, la création de
nouveaux postes d'accostage pour navires. Le pro-
longement des ouvrages déjà réalisés fut décidé et
conné à la même entreprise.
Il s'agissait, cette fois, d'établir 450 mètres environ
de nouveaux quais par profondeur variant de 6 m.
à 9 m. à basse mer et de réaliser, par des remblais
en arrière de ces quais, des terre-pleins nouveaux
dont la surface atteindrait 30.000 mètres carrés.
Les travaux commencés en mai 1929 ont été acti-
vement poussés, complètement terminés et livrés à
l'exploitation en février 1931, soit vingt mois après.
Tous ces travaux, qui font honneur à la Colonie,
et tout particulièrement à M. le Gouverneur Mar-
chand, qui a voulu doter le territoire confié à ses
soins des éléments de prospérité correspondant à ses
possibilités, ont été exécutés dans d'excellentes condi-
tions d'économie et de rapidité dont on ne peut que
féliciter l'entreprise qui en a été chargée.
Doit-on déduire de ce qui précède que le port de
Douala soit maintenant complètement outillé pour
répondre à tous les besoins du territoire et des usa-
gers ? Non ; il reste à faire un gros effort pour
terminer l'œuvre si heureusement commencée.
Comme nous l'avons dit, les navires fréquentant la
cote peuvent maintenant, pour la plupart, accéder à
Douala, mais ils doivent. choisir l'heure propice et
profiter du moment favorable pendant lequel, la ma-
rée aidant, ils peuvent franchir les passes encore
trop élevées du fleuve.
Des dragages sont projetés dans ce fleuve, nous
le savons, dragages qui doivent le rectifia-, l'appro-
fondir et ainsi permettre l'accès, à tout moment, de
notre port. Nous souhaitons que ces travaux ne soient
pas. plus longtemps différés et qu'au moment où tous
les Français regardent enfin vers nos Colonies le
Cameroun puisse poursuivre la mise en valeur de
son territoire, si riche en possibilités, par l'aménage-
ment définitif de son port de Douala.
Celui-ci ne peut être assuré par la création d'un
avant-port' en eaux profondes à Souellaba, qui entraî-
nerait des dépenses considérables, la créàtion de
toute une ville, nouvelle faisant double emploi avec
celle de Douala, où des travaux d'assainissement et
d'urbanisme ont été exécutés sous la haute impul-
sion du Haut-Commissaire de la République, M. le
Gouverneur Marchand. ,
Il n'existe d'ailleurs pas de ressources en eau pota-
ble à Souellaba, tandis qu'au contraire, à Douala-
Ville, les ressources aquifères peuvent être dévelop-
pées, et ainsi les navires qui fréquentent la Côte occi-
dentale de l'Afrique, qui ne trouvent généralement
pas à se ravitailler en eau potable entre Dakar et
Pointe-Noire, pourront trouver une nouvelle base de
ravitaillement.
Les dragages du Wouri doivent donc être exécutés
dans le plus bref délai, afin que le chenal d'accès soit
arasé avec un plan d'eau suffisant pour permettre
aux Compagnies de navigation française et étran-
gères de remonter jusqu'au port de. Douala à toute
heure de la marée.
La division navale qui s'est rendue au Cameroun
au moment de l'inauguration du port, les vapeurs
français qui monLent à Douala, ont pu témoigner: des
améliorations qui ont déjà été réalisées à cet égard
de 1927 à 1929.
Les travaux de dragages; assez, délicats, qui restent
à exécuter pour achever le gros œuvre du port de
Douala se révèlent comme devant être particulière-
ment rémunérateurs pour le territoire du Cameroun
et ont été inscrits de ce chef'dans le programme des
travaux sur fonds d'emprunt présenté par M. le
Gouverneur Marchand, qui a judicieusement estimé
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