BULLETIN MENSUEL DE L'AGENCE ÉCONOMIQUE DE L'A. O. F. 249
II- - RENSEIGNEMENTS ÉCONOMIQUES
D'ORDRE GÉNÉRAL 1
Les Colonies dans l'économie nationale
Les Comités de Propagande Coloniale
La constitution des premiers Comités de Propagande
Coloniale date Se la fin de l'année 1924. L'idée prit
naissance à l'Agence Economique de l'A. 0. F. qui,
pour la réaliser, s'adressa aux personnalités les plus
actives des Chambres de Commerce ou des Offices
régionaux du Commerce extérieur, aux coloniaux en
retraite et aux Groupements d'Anciens Combattants.
Ainsi fut provoquée la création d'un certain nombre
de ces organismes. M. André Hesse, Ministre de Colo-
nies, décida d'étendre et de réglementer cette initiative
de l'Agence. Par circulaire du 22 octobre 1925, il invi-
tait les maires des principaux centres industriels et
commerciaux de la Métropole à provoquer, dans leurs
cités respectives, la création de Comités de Propagande.
M. Léon Perrier a, depuis, porté toute son attention
sur cette innovation ; il l'a encouragée en présidant
personnellement à la fondation de plusieurs Comités ;
il a augmenté son rendement en réglementant et en
unifiant les concours que leur apportent les Agences
Economiques.
L'objet essentiel de l'institution est la constitution,
dans les divers centres économiques de la Métropole,
de foyers d'activité coloniale. Grâce à ces groupements
se sont révélées des initiatives dont l'activité a obtenu
déjà, sur bien des points, de notables résultats. Suivant
les indications qui leur ont été données, ils poursui-
vent un double objectif : la propagande générale, puis
l'étude pratique des questions économiques d'ordre
colonial intéressant leur région.
La propagande générale vise au développement
- dans le public de la mentalité coloniale. L'Agence
Economique alimente, à cet effet, les Comités en leur
faisant, gratuitement, le service du Bulletin mensuel
de l'A. O. F. où se trouvent résumés tous les événe-
ments d'ordre économique intéressant la Colonie. Elle
met à leur disposition, des conférenciers, des films et
projections, des notices à insérer dans les journaux
régionaux et locaux, des tracts, ainsi que les éléments
d'une petite bibliothèque coloniale comprenant les
ouvrages relatifs à l'A. O. F. La plupart des Comités
ont su judicieusement exploiter ces ressources de
propagande; certains, outre les conférences faites par
les représentants de l' Agence, ont organisé, à l'aide de
compétences locales, un cycle de réunions, au cours
desquelles l'éducation du public est poursuivie métho-
diquement et avec plein succès.
Plusieurs, abordant le problème à la base, ont entre-
pris l'instruction coloniale de la jeunesse. Ils ont orga-
nisé pour elle des cours du soir consacrés à l'étude de
notre empire d'outre mer, cours términés par un con- *
cours doté de prix, par les soins du Comité et de l'Agence.
Indépendamment de cette propagande générale,
les Comités poursuivent un but plus précis et plus
commercial, qui est de développer les relations d'affaires
entre la Métropole et les Colonies. Pour remplir cet
objet, les conférences, tracts et articles de presse ne
suffisent pas. Il faut, individuellement, à domicile,
toucher les producteurs métropolitains, leur montrer
les ressources que leur offrent les colonies en matières
premières et comme clientes pour leur fabrication.
A cet effet, l'Agence a pris l'initiative d'établir des
monographies relatives aux produits des diverses
régions métropolitaines susceptibles d'être achetés en
A. O. F. et aux matières premières de la Colonie aptes
à intéresser les industriels et commerçants métropo-
litains.
Ces monographies, conçues dans la forme la plus
pratique, donnent les statistiques, les parts respec-
tives de la France et de l'Etranger dans les transac-
tions, la forme habituelle des ventes, les conditions
d'emballage, les droits de douane, et, dans une mesure
forcément approximative, le prix des transports et
le fret. Elles sont établies, d'après les données fournies
par la Colonie, à raison de deux par mois, et adressées aux
Comités en assez grand nombre, pour être réparties,
par leurs soins, entre tous les producteurs intéressés
de leur région. Cette forme de propagande a suscité,
de. la part de ces derniers, des initiatives réellement
intéressantes et a été l'origine de rapports commer-
ciaux nouveaux et fructueux entre l'industrie fran-
çaise et l'A. O. F. Elle est complétée par l'envoi d'échan-
tillons qui constituent l'amorce de musées commer-
ciaux.
L'Agence Economique de l'A. O. F. a, dès le 1er sep-
tembre 1927, entrepris l'établissement du plan de la
campagne de propagande 1927-1928. A cette "date,
elle a consulté les Comités sur l'efficacité des divers
procédés de divulgation précédemment utilisés, en
les invitant à lui faire connaître leurs suggestions pour
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