Organe de documentation scientifique pour l'Agriculture et les recherches forestières
22e Année JANVIER-FÉVRIER Bulletin n° 245-246
ÉTUDES & DOSSIERS
Études botaniques sur le genre Hevea.
Par Aug. CHEVALIER.
La culture de l'Arbre à caoutchouc (Hevea brasiliensis Mûll. Arg.) a pris depuis vingt ans surtout une importance considérable. En Extrême-Orient tropical les plantations couvrent 3 216 000 ha. ce qui suppose environ un milliard 300 millions d'arbres plantés au moins. Environ 50 milliards de francs ont été investis depuis qua- rante années dans les plantations d'Hevea; la matière exportée représente une dizaine de milliards chaque année (1).
Il a suffit de moins de cinquante années de recherches scienti- fiques pour mettre cette culture au degré de perfectionnement où elle se trouve aujourd'hui. Des clones à rendement élevé se sont, en beaucoup d'endroits, substitués aux Hevea tout-venant et cer- tains donnent à superficie égale et à frais d'entretien et de récolte du latex équivalents ou même inférieurs des rendements parfois quatre ou cinq fois plus élevés; enfin depuis quelque temps des plants de semis résultant d'hybridations entre clones à haut ren- dement et ayant accru encore les qualités de leurs parents et no- tamment la haute production, qualités devenues héréditaires, ten- dent à se substituer aux plants greffés.
On pourrait croire qu'une plante qui a de nos jours une telle importance économique est bien connue. Il n'en est rien. Depuis que les premiers plants d'Hevea ont été introduits dans le Moyen- Orient, venus de graines collectées tout à fait au hasard, sur des
(1) On estimait ces temps derniers que les exportations de 1941 ont dépassé 1 500 000 t. d'une valeur de 40 milliards au cours actuel du franc.
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