Titre : Bulletin mensuel de l'Agence économique de l'Afrique occidentale française
Auteur : Agence économique de l'Afrique occidentale francaise. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327181170
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 novembre 1929 01 novembre 1929
Description : 1929/11/01 (A10,N107)-1929/11/30. 1929/11/01 (A10,N107)-1929/11/30.
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : L'Afrique et la France aux... Collection numérique : L'Afrique et la France aux XIXe et XXe siècles
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97328459
Source : CIRAD, 2016-120610
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/07/2016
BULLETIN MENSUEL DE L'AGENCE ÉCONOMIQUE DE L'A. O. F.
319
sait aujourd'hui la grande forêt primitive. Dans des
- régions indiquées sur les cartes comme désertiques,
aujourd'hui le voyageur est étonné de voir la grande
étendue des anatis pratiqués par les planteurs indigènes.
Partout dans la forêt vierge, il rencontre des campe-
ments inconnus quelques années auparavant. Si parfois
Te débrousseur respecte un très gros acajou il fait
évidemment disparaître toute la régénération naturelle
préexistante.
Souvent des exploitants forestiers, qui pour ménager
l'avenir, prennent. des_ chantiers qu'ils n'exploiteront
le moment venu d'exploiter ces chantiers, ils ont,constaté
que les planteurs indigènes étaient déjà installés et
avaient brûlé leur réserve d'acajou.
Toutes ces causes doivent rendre pessimiste au sujet
de l'avenir de l'acajou.
Coupant chaque année plus d'acajou qu 'il ne s 'en
produit, il conviendrait en toute rigueur pour maintenir
un régime permanent d'exploitation, de limiter la
superficie des concessions forestières ou d accorder
des permis portant autorisation de ne couper annuelle-
ment qu'un nombre déterminé d'arbres.
On se heurte à une impossibilité d'ordre pratique.
Toute la superficie de l'aire de l'acajou est dpjà concédée
en chantiers. La propagande administrative a attiré
à la colonie des exploitants forestiers qui ont investi
aujourd'hui dans l'exploitation forestière des capitaux
importants. Il ne peut donc être question de restreindre
la production par des mesures administratives. D autre
part comme les indigènes détruisent beaucoup de
forêt sans qu'il soit à l'heure actuelle possible de- remé-
dier à cet état de choses, mieux vaut laisser les exploi-
tants enlever. les arbres précieux avant que les planteurs
ne les brûlent.
Reste donc le fait inéluctable de la disparition des
coupeurs d'acajou devant lequel on sera bientôt placé,
si l'on continue à abattre chaque année une dizaine
de milliers d'acajou.
Heureusement, la forêt contient de nombreux suc-
cédanés de l'acajou qu'il conviendrait de ne pas négli-
ger dès maintenant. Les services de propagande doi-
vent s'efforcer d'étudier et de faire connaître les essen-
ces de remplacement, de manière à leur créer des débou-
chés qui aujourd'hui leur manquent encore. Il ne faut
pas attendre pour cela la pénurie de l'acajou de Bassam.
Parmi ces espèces, l'acajou blanc est aujourd'hui
exploité au même titre que l'acajou. La forêt de l'ouest
en possède des réserves importantes que la mise en
service éventuelle du chemin de fer de Sassandra per-
mettrait d'atteindre. Quant aux autres, il ne font
l'objet que d'un trafic restreint. Le Tiama aujourd 'hui
est en défaveur, le Niangon, bonne essence d'ébénisterie
et de menuiserie sans avoir la valeur de l'acajou, n est
pas apprécié à sa valeur, les Sipo et Aboudikro se
véndent encore difficilement, le Bossé n'a qu'un marché
limité.
Cependant, si vraisemblablement ces essences consti-
tueront un jour un sérieux appoint à 1 exploitation
forestière, parce qu'elles fournissent des bois de valeur
et qu'elles sont souvent abondantes dans leur aire,
il ne conviendrait pas d'accepter comme un fait défi-
nitif la raréfaction de l'acajou de Bassam. Celui-ci
est un bois de qualité supérieure à ses succédanés.
Certes l'acajou blanc est, malgré certaines appréhen-
sions des acheteurs étrangers, un bois excellent, à grain
ordinairement plus fin que l'acajou ; il est plus dense,
et l'examen de la structure à la loupe ne permet pas de
le distinguer de l'acajou de Bassam.
Mais il n'a pas la beauté des reflets de certains acajous
de Bassam. En particulier il n'y a pas d'acajous blancs
figurés. L'acajou de Bassam est peut-être aussi plus
facile à travailler.
L'acajou blanc est d'autre part un arbre qui n'at-
teint pas les dimensions considérables de l'acajou
de Bassam.
Quant aux bois d'acajou fournis par^ les divers
Entandrophragma, Guaera ou Cola, ils diffèrent beau-
coup par la structure du bois des Khayas, et parconsé-
quent doivent être différemment travaillés et ne les
remplacent rigoureusement pas.
L'acajou de Bassam est un bois remarquable outre
la beauté de sa coloration et de ses reflets, par son
faible retrait, ses facilités de travail et ses qualités
de conservation.
Une première mesure de conservation de l'acajou
a été prise depuis longtemps. Celle qui fixe à 0 m, 80
le diamètre minimum (pris à 4 mètres au-dessus du sol)
au delà duquel il est interdit d abattre un acajou.
Cette restriction aujourd'hui généralement bien obser-
vée est cependant insuffisante comme nous l'avons dit
à assurer la pérennité de l exploitation de l acajou
à son rythme actuel.
D'autres mesures appliquées en 1927-1928 pour
obliger les indigènes à laisser sur pied dans leurs plan-
tations tous les arbres de valeur ont du être abandonnées
étant peu efficaces et d'app.ication trop difficile.
On en est venu depuis 1928 au système classique
des réserves forestières soustraites à tous droits d usage
des indigènes. Plus de 100.000 hectares sont aujour-
d'hui réservés au service forestier, et le domaine fores-
tier vraiment constitué ira désormais en s 'accroissant
graduellement par incorporation de nouvelles réserves.
En assurant simplement la surveillance de ces réser-
ves, on sauve ainsi des milliers de jeunes plants qu 'il
était malaisé de conserver autrement. Dès qu elles
seront pénétrées par des chemins suffisants, le service
forestier pourra faire dégager méthodiquement tous
les jeunes acajous 'de la brousse qui les gêne plus ou
moins, et par ce simple moyen aboutir dans l'avenir
à une forêt plus riche en acajou, car il est certain que
de nombreux jeunes p.ants à là longue meurent étouf-
fés par la voûte végétale qu'ils ne parviennent pas
toujours à crever.
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sait aujourd'hui la grande forêt primitive. Dans des
- régions indiquées sur les cartes comme désertiques,
aujourd'hui le voyageur est étonné de voir la grande
étendue des anatis pratiqués par les planteurs indigènes.
Partout dans la forêt vierge, il rencontre des campe-
ments inconnus quelques années auparavant. Si parfois
Te débrousseur respecte un très gros acajou il fait
évidemment disparaître toute la régénération naturelle
préexistante.
Souvent des exploitants forestiers, qui pour ménager
l'avenir, prennent. des_ chantiers qu'ils n'exploiteront
que les planteurs indigènes étaient déjà installés et
avaient brûlé leur réserve d'acajou.
Toutes ces causes doivent rendre pessimiste au sujet
de l'avenir de l'acajou.
Coupant chaque année plus d'acajou qu 'il ne s 'en
produit, il conviendrait en toute rigueur pour maintenir
un régime permanent d'exploitation, de limiter la
superficie des concessions forestières ou d accorder
des permis portant autorisation de ne couper annuelle-
ment qu'un nombre déterminé d'arbres.
On se heurte à une impossibilité d'ordre pratique.
Toute la superficie de l'aire de l'acajou est dpjà concédée
en chantiers. La propagande administrative a attiré
à la colonie des exploitants forestiers qui ont investi
aujourd'hui dans l'exploitation forestière des capitaux
importants. Il ne peut donc être question de restreindre
la production par des mesures administratives. D autre
part comme les indigènes détruisent beaucoup de
forêt sans qu'il soit à l'heure actuelle possible de- remé-
dier à cet état de choses, mieux vaut laisser les exploi-
tants enlever. les arbres précieux avant que les planteurs
ne les brûlent.
Reste donc le fait inéluctable de la disparition des
coupeurs d'acajou devant lequel on sera bientôt placé,
si l'on continue à abattre chaque année une dizaine
de milliers d'acajou.
Heureusement, la forêt contient de nombreux suc-
cédanés de l'acajou qu'il conviendrait de ne pas négli-
ger dès maintenant. Les services de propagande doi-
vent s'efforcer d'étudier et de faire connaître les essen-
ces de remplacement, de manière à leur créer des débou-
chés qui aujourd'hui leur manquent encore. Il ne faut
pas attendre pour cela la pénurie de l'acajou de Bassam.
Parmi ces espèces, l'acajou blanc est aujourd'hui
exploité au même titre que l'acajou. La forêt de l'ouest
en possède des réserves importantes que la mise en
service éventuelle du chemin de fer de Sassandra per-
mettrait d'atteindre. Quant aux autres, il ne font
l'objet que d'un trafic restreint. Le Tiama aujourd 'hui
est en défaveur, le Niangon, bonne essence d'ébénisterie
et de menuiserie sans avoir la valeur de l'acajou, n est
pas apprécié à sa valeur, les Sipo et Aboudikro se
véndent encore difficilement, le Bossé n'a qu'un marché
limité.
Cependant, si vraisemblablement ces essences consti-
tueront un jour un sérieux appoint à 1 exploitation
forestière, parce qu'elles fournissent des bois de valeur
et qu'elles sont souvent abondantes dans leur aire,
il ne conviendrait pas d'accepter comme un fait défi-
nitif la raréfaction de l'acajou de Bassam. Celui-ci
est un bois de qualité supérieure à ses succédanés.
Certes l'acajou blanc est, malgré certaines appréhen-
sions des acheteurs étrangers, un bois excellent, à grain
ordinairement plus fin que l'acajou ; il est plus dense,
et l'examen de la structure à la loupe ne permet pas de
le distinguer de l'acajou de Bassam.
Mais il n'a pas la beauté des reflets de certains acajous
de Bassam. En particulier il n'y a pas d'acajous blancs
figurés. L'acajou de Bassam est peut-être aussi plus
facile à travailler.
L'acajou blanc est d'autre part un arbre qui n'at-
teint pas les dimensions considérables de l'acajou
de Bassam.
Quant aux bois d'acajou fournis par^ les divers
Entandrophragma, Guaera ou Cola, ils diffèrent beau-
coup par la structure du bois des Khayas, et parconsé-
quent doivent être différemment travaillés et ne les
remplacent rigoureusement pas.
L'acajou de Bassam est un bois remarquable outre
la beauté de sa coloration et de ses reflets, par son
faible retrait, ses facilités de travail et ses qualités
de conservation.
Une première mesure de conservation de l'acajou
a été prise depuis longtemps. Celle qui fixe à 0 m, 80
le diamètre minimum (pris à 4 mètres au-dessus du sol)
au delà duquel il est interdit d abattre un acajou.
Cette restriction aujourd'hui généralement bien obser-
vée est cependant insuffisante comme nous l'avons dit
à assurer la pérennité de l exploitation de l acajou
à son rythme actuel.
D'autres mesures appliquées en 1927-1928 pour
obliger les indigènes à laisser sur pied dans leurs plan-
tations tous les arbres de valeur ont du être abandonnées
étant peu efficaces et d'app.ication trop difficile.
On en est venu depuis 1928 au système classique
des réserves forestières soustraites à tous droits d usage
des indigènes. Plus de 100.000 hectares sont aujour-
d'hui réservés au service forestier, et le domaine fores-
tier vraiment constitué ira désormais en s 'accroissant
graduellement par incorporation de nouvelles réserves.
En assurant simplement la surveillance de ces réser-
ves, on sauve ainsi des milliers de jeunes plants qu 'il
était malaisé de conserver autrement. Dès qu elles
seront pénétrées par des chemins suffisants, le service
forestier pourra faire dégager méthodiquement tous
les jeunes acajous 'de la brousse qui les gêne plus ou
moins, et par ce simple moyen aboutir dans l'avenir
à une forêt plus riche en acajou, car il est certain que
de nombreux jeunes p.ants à là longue meurent étouf-
fés par la voûte végétale qu'ils ne parviennent pas
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