REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX 13
impossible d'obtenir à la fois une bonne récolte de
fèves et de fourrage, car les deux récoltes sont es-
pacées d'au moins trois semaines. On se sert des
mêmes machines agricoles que pour les céréales de
petite taille. Au début, on employait surtout des
moissonneuses-lieuses, puis des batteuses; mais on
préfère aujourd'hui les moissonneuses-batteuses com-
binées. Les gerbes ne doivent pas être fortes ni
trop serrées. On les dispose verticalement en petites
meules.
La paille obtenue après le battage sert à la nour-
riture des animaux de ferme ou peut être utilisée
comme fumier.
Il est nécessaire de prendre des précautions spé-
ciales pour conserver les graines de soya, à cause
de leur pourcentage élevé d'humidité. En vrac, il
sera bon de faire des inspections fréquentes et si
l'humidité dépasse 15 %, on devra répandre le soya.
*
* *
Standards. — Le Département de l'Agriculture
a, dès 1925, prévu des standards pour le soya. Les
inspections sont faites sur les principaux marchés
par des fonctionnaires fédéraux du « Bureau of
Agricultural Economies ». Dans 1 * Illinois par exem-
ple, elles ont lieu à Bloomington, Chicago, Peoria,
Taylorville, East St-Louis et Cairo.
On distingue cinq catégories de soya : jaune,
verte, brune, noire et mixte. Le « Jaune » et le
« Vert » ne doivent pas contenir plus de 5 de
grains d'autres couleurs; les autres catégories pas
plus de 10 Des tolérances maxima sont prévues
pour le poids par boisseau, l'humidité, les pourcen-
tages de brisures, de matières étrangères et de grai-
nes de soya d'autres catégories.
Chaque catégorie est divisée en cinq qualités :
U. S. N° l, U. S. N° 2, U. S. N° 3, U. t S.
N° 4, et U. S. Sample Grade. En général, c'est
la qualité N° 2 qui sert de base aux transactions,
en particulier pour les huileries. L'examen d'un lot
de soya par les inspecteurs donne lieu à l'établisse-
ment d'un certificat, dont l'original est remis au
propriétaire du lot et un double conservé par l'Ad-
ministration.
IV. — MARCHÉ DU SOYA
Le commerce du soya aux Etats-Unis a pris une
extension telle que, depuis le mois d'octobre 1936,
il a justifié l'établissement d'un marché à terme au
« Chicago Board of Trade ».
Les unités de transactions sont Te lot de 5.000
boisseaux ou le lot de 1.000 boisseaux (ou de mul-
tiples de 1.000 boisseaux). Seules les graines cor-
respondant aux standards « soya jaune N° 2 et soya
jaune N° 3 » établis par le Gouvernement améri-
cain, peuvent être offertes sur ce marché. De plus,
les règlements du Chicago Board of Trade concer-
nant les contrats de maïs sont applicables aux tran-
sactions de soya.
Dès l'ouverture en 1936, ce marché a été parti-
culièrement actif et les cours sont restés fermes pen-
dant près de deux ans, oscillant entre $ 1, » et
$ 1,26 par boisseau. Ils ont fléchi en 1938 à l'an-
nonce de l'abondante récolte et sont restés au-des-
sous de 90 cents jusqu'au début de la guerre. En
octobre 1939, avec l' augmentation des exportations,
le marché s' est fortement amélioré et les prix du
soya ont, pendant plusieurs mois, dépassé$1, »,
jusqu'au printemps 1940, époque à laquelle on a
enregistré de sérieuses baisses, les cours étant des-
cendus jusqu'à 82 cents. Ce n'est que lorsqu'il fut
connu que la récolte de 1940 était inférieure à la
précédente qu'une hausse s'est produite. A la date
du 25 février 1941, on cote le soya 95 cents 1/2
le boisseau pour livraison en mai.
A noter que ce produit a fait l'objet de nom-
breuses spéculations au Chicago Board of Trade où
134.971.000 boisseaux de soya ont été vendus en
1940, contre seulement 79.943.000 en 1939.
V. — EXPORTATIONS
Jusqu'en 1938, les exportations de graines de
soya ont été restreintes à quelques envois vers l'Al-
lemagne, le Canada et les pays de l'Amérique la-
tine.
En 1938 cependant, ces exportations ont porté sur
158.679.669 livres d'une valeur de 8 2.052.242;
elles ont atteint leur maximum en 1939, année pen-
dant laquelle elles se sont élevées à 627.741.363
lbs. valant $ 10.603.468.
En réalité, ces exportations sont dues à la guerre
et ont été effectuées au cours du 46 trimestre de
1939. Leur augmentation s'explique du fait que,
l'Allemagne s'étant réservée tout excédent de soya
disponible pour l'exportation en Mandchourie, les
autres pays d'Europe se sont trouvés dans l'impos-
sibilité de s'y approvisionner et ont été obligés de
se tourner vers le marché américain. Voici d'ailleurs
le total de ces expéditions à l'étranger :
Armée 1939 en ,. vres
en livres
Pays-Bas 350.245.762
Danemark 106.887.230
Suède 108.648.950
Norvège 20.287.564
Canada. 16.673.404
Royaume-Uni 9.865.284
France 7.916.164
Finlande. 3.180.000
Belgique 2.797.250
Mexique 946.997
Autres pays. 294.418
Une partie de ces chargements a été expédiée di-
rectement de Chicago par les cargos norvégiens et
hollandais qui, à cette époque, assuraient la liaison
directe entre les ports des Grands Lacs et ceux des
Povs-Bas et de la Scandinavie.
D'autre part, le Chicago Board of Trade estime
que les exportations de soya pendant la saison du
1er octobre 1939 au 30 septembre 1940, ont atteint
le chiffre record de 10.949.000 boisseaux, contre
seulement 4.401.000 au cours des douze mois pré-
cédents.
Depuis le mois de mai 1940, ces exportations
sont négligeables.
VI. — USAGES DU SOYA
Si les exportations de graines de soya des Etats-
Unis représentent à peine 10 de la production,
la consommation de ce produit sur le marché inté-
rieur est considérable.
