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d'homme exige un nombre de bourjanes au moins deux fois et demie plus
considérable que le transport par charrettes à bras. Si, par conséquent, les.
marchandises à destination de Tananarive avaient été, pendant les deux derniè-
res années, transportées uniquement à dos d'homme, on aurait constaté
l'entrée dans cetle ville de 61.191 bourjanes, en 1901, contre 62.419, en 1902;
le poids des marchandises a donc été plus élevé pendant cette dernière année.
Ce résultat est d'autant plus réel qu'il y a encore lieu de tenir compte.
au profit de 1902, des marchandises introduites dans la capitale, en quantité
beaucoup plus forte qu'en 1901 par charrettes à traction animale. L'usage de
ce dernier mode de transport paraît, depuis quelques mois, tendre à se déve-
lopper sensiblement. Dans le dernier trimestre 1902, en effet, 54 charrettes,
traînées par mulets (non compris les voitures le la poste) et 102 charrettes
traînées par bœufs sont entrées à Tananarive, alors que la statistique accusait
seulement, pour le lei semestre de la même année, 4 voitures à mulets et,
pour le second semestre 1901, 18 charrettes à mulets et une trainée par bœufs.
Le commerce des bœufs avec l'Afrique du Sud
Le ccurant d'affaires que nous avons signalé dans les numéros précédents
du Bulletin Economique ne s'est pas ralenti pendant le 4e trimestre 1902. Le
chiffre total des bœufs exportés de Madagascar au cours de l'année entière
s'élève à près de 40.000, dépassant ainsi de beaucoup les prévisions les plus
optimistes. Le plus grand nombre de ces animaux est dirigé sur l'Afrique du
Sud. Il est permis de dire que le commerce des bœufs de Madagascar est destiné
à prendre une importance de plus en plus considérable dans cette région, au
fur et à mesure que les nouvelles colonies anglaises se repeupleront et que la
vie économique reprendra son cours normal dans ces pays dévastés par trois
années d'hostilités.
Les colons, et même les indigènes, comprennent l'importance du débouché
qui vient de leur être ouvert et l'intérêt qu'ils ont à s'établir solidement sur
les marchés du Natal. Le Journal Officiel annonçait, au mois de décembre,
qu'un indigène du cercle de la Grande-Terre, nommé Zara, désirait être mis en
relations avec des acheteurs de bœufs et s'engageait à livrer 600 têtes de bétail
par mois au port d'embarquement, c'est-à-dire à Ankatafa. Il faut le féliciter
de cette initiative, dont l'exemple ne manquera pas d'être suivi par d'autres
indigènes. Elle est le meilleur témoignage de la tranquillité qui règne actuel-
lement parmi les populations malgaches les moins bien disposées au début de
l'occupation à subir notre influence; c'est la consécration d'une ère de con-
fiance, qui ne peut qu'avoir la plus salutaire répercussion sur le commerce des
bœufs, si florissant déjà depuis quelques mois, et sur les transactions, en
général. C'est également la preuve que les indigènes commencent à se dé-
pouiller de leurs anciens préjugés et à perdre l'attachement, quasi supers-
titieux qu'ils avaient autrefois pour leurs bœufs; à notre contact, ils com-
prennent que les troupeaux sont un objet de commerce et une source de
lucre et non pas seulement le signe extérieur d'une richesse presque ina-
liénable et stérile.
Les colons français eux aussi s'occupent avec activité depuis quelque
temps du commerce des bœufs. Beaucoup d'entre eux sont devenus les agents
des grosses entreprises d'exportation pour le compte desquelles ils procèdent
à des achats dans le pays moyennant une commission assez élevée. D'autres
ont fondé, sur plusieurs points de l'île, des sociétés qui se proposent la vente
directe aux consommateurs sur les marchés de l'étranger.
Ces derniers éprouveront certainement plus de difficultés à bien asseoir leur
entreprise. Ils ont, en effet, à compter avec la concurrence des maisons déjà
établies et connues depuis longtemps des acheteurs.
Pour acquérir à leur tour une place honorable sur les marchés de l'Afrique du
Sud, les colons français auraient intérêt, semble-t-il, à ne pas négliger certaines
précautions et notamment à bien se mettre au courant des usages commerciaux
du pays dans lequel ils vont opérer et s'y conformer. C'est ainsi qu'en ce qUI
concerne les conditions de paiement ils auraient sans doute avantage à ne pas
exiger, comme ils le font parfois, le règlement au comptant en or français ou
par des dépôts effectués dans des banques françaises de Madagascar. Le paiement
au comptant est, en effet, absolument contraire aux usages généralement ad mi»
au Natal. De plus, ce pays n'étant pas en relations financières directes avec la
France, l'or français y est complètement inconnu.
d'homme exige un nombre de bourjanes au moins deux fois et demie plus
considérable que le transport par charrettes à bras. Si, par conséquent, les.
marchandises à destination de Tananarive avaient été, pendant les deux derniè-
res années, transportées uniquement à dos d'homme, on aurait constaté
l'entrée dans cetle ville de 61.191 bourjanes, en 1901, contre 62.419, en 1902;
le poids des marchandises a donc été plus élevé pendant cette dernière année.
Ce résultat est d'autant plus réel qu'il y a encore lieu de tenir compte.
au profit de 1902, des marchandises introduites dans la capitale, en quantité
beaucoup plus forte qu'en 1901 par charrettes à traction animale. L'usage de
ce dernier mode de transport paraît, depuis quelques mois, tendre à se déve-
lopper sensiblement. Dans le dernier trimestre 1902, en effet, 54 charrettes,
traînées par mulets (non compris les voitures le la poste) et 102 charrettes
traînées par bœufs sont entrées à Tananarive, alors que la statistique accusait
seulement, pour le lei semestre de la même année, 4 voitures à mulets et,
pour le second semestre 1901, 18 charrettes à mulets et une trainée par bœufs.
Le commerce des bœufs avec l'Afrique du Sud
Le ccurant d'affaires que nous avons signalé dans les numéros précédents
du Bulletin Economique ne s'est pas ralenti pendant le 4e trimestre 1902. Le
chiffre total des bœufs exportés de Madagascar au cours de l'année entière
s'élève à près de 40.000, dépassant ainsi de beaucoup les prévisions les plus
optimistes. Le plus grand nombre de ces animaux est dirigé sur l'Afrique du
Sud. Il est permis de dire que le commerce des bœufs de Madagascar est destiné
à prendre une importance de plus en plus considérable dans cette région, au
fur et à mesure que les nouvelles colonies anglaises se repeupleront et que la
vie économique reprendra son cours normal dans ces pays dévastés par trois
années d'hostilités.
Les colons, et même les indigènes, comprennent l'importance du débouché
qui vient de leur être ouvert et l'intérêt qu'ils ont à s'établir solidement sur
les marchés du Natal. Le Journal Officiel annonçait, au mois de décembre,
qu'un indigène du cercle de la Grande-Terre, nommé Zara, désirait être mis en
relations avec des acheteurs de bœufs et s'engageait à livrer 600 têtes de bétail
par mois au port d'embarquement, c'est-à-dire à Ankatafa. Il faut le féliciter
de cette initiative, dont l'exemple ne manquera pas d'être suivi par d'autres
indigènes. Elle est le meilleur témoignage de la tranquillité qui règne actuel-
lement parmi les populations malgaches les moins bien disposées au début de
l'occupation à subir notre influence; c'est la consécration d'une ère de con-
fiance, qui ne peut qu'avoir la plus salutaire répercussion sur le commerce des
bœufs, si florissant déjà depuis quelques mois, et sur les transactions, en
général. C'est également la preuve que les indigènes commencent à se dé-
pouiller de leurs anciens préjugés et à perdre l'attachement, quasi supers-
titieux qu'ils avaient autrefois pour leurs bœufs; à notre contact, ils com-
prennent que les troupeaux sont un objet de commerce et une source de
lucre et non pas seulement le signe extérieur d'une richesse presque ina-
liénable et stérile.
Les colons français eux aussi s'occupent avec activité depuis quelque
temps du commerce des bœufs. Beaucoup d'entre eux sont devenus les agents
des grosses entreprises d'exportation pour le compte desquelles ils procèdent
à des achats dans le pays moyennant une commission assez élevée. D'autres
ont fondé, sur plusieurs points de l'île, des sociétés qui se proposent la vente
directe aux consommateurs sur les marchés de l'étranger.
Ces derniers éprouveront certainement plus de difficultés à bien asseoir leur
entreprise. Ils ont, en effet, à compter avec la concurrence des maisons déjà
établies et connues depuis longtemps des acheteurs.
Pour acquérir à leur tour une place honorable sur les marchés de l'Afrique du
Sud, les colons français auraient intérêt, semble-t-il, à ne pas négliger certaines
précautions et notamment à bien se mettre au courant des usages commerciaux
du pays dans lequel ils vont opérer et s'y conformer. C'est ainsi qu'en ce qUI
concerne les conditions de paiement ils auraient sans doute avantage à ne pas
exiger, comme ils le font parfois, le règlement au comptant en or français ou
par des dépôts effectués dans des banques françaises de Madagascar. Le paiement
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