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travaillera pas plus dans un sens que dans un autre et conservera la forme qui
aura été donnée au sciage.
Le débit en plateaux ou en planches est plus difficile à obtenir dans de bonnes
conditions. La pièce tirée dans le milieu d'un tronc ne se gondolera pas, le
retrait sera le même sur l'un et l'autre des deux plats, tout au plus sera-t-elle un
peu moins épaisse sur les bords qu'à son centre (Voir fig. 1, partie A B). On
dit alors que la planche est débitée sur maille ou sur quartier. Par contre, les
pièces tirées suivant des sections tangentielles aux couches annuelles concentri-
ques ne conserveront pas la rectitude que leur donne le trait de scie, elles auront
d'autant plus de tendance à se voiler qu'elles auront été prises plus éloignées du
cœur de l'arbre (Fig. 1, C D). Le fait s'explique aisément, la planche est, dans ce
cas, composée d'éléments d'âges différents, le bois le plus jeune (côté de l'écorce)
est plus spongieux et plus humide; par la dessication il prend un retrait plus
considérable que celui de la face opposée (côté du cœur) qui est plus lignifié
et gorgé d'eau, la contraction se fait donc inégalement : la planche se voile et
devient convexe du côté du centre de l'arbre. Les menuisiers expliquent ce fait
en disant que le bois tire au cœur.
Est-il possible de soustraire les bois à cette déformation ? Oui, et d'une façon
complète, si le débit est effectué sur mailles ; il faut alors que chaque planche
soit tirée suivant un rayon et on comprend que, pour atteindre ce résultat, le
travail de sciage soit rendu très difficile et qu'au surplus les planches doivent
avoir une épaisseur beaucoup plus forte sur un de leurs bords que sur l'autre,
leur section est triangulaire au lieu d'être rectangulaire. Aussi, dans la pratique,
cherche-t-on à concilier les avantages du débit sur maille, qui donne la plus
belle et la meilleure marchandise, avec ceux du débit par traits de scie parallèles,
qui est le plus simple et le plus facile. La figure 2 montre un tracé de sciage qui
peut donner des produits de bonne qualité, mais ce tracé présente plus de diffi-
cultés d'exécution que celui figuré sous le numéro 3, pour lequel la tronce peut
n'occuper que trois positions différentes. On voit aussi que plus on se rapproche
du débit théoriquement parfait, plus les planches, diminuent de largeur. Il
importe que chaque concessionnaire forestier établisse son gabarit en vue des
produits qui lui sont demandés ou qui sont du placement le plus courant dans
la Colonie. En aucun cas, il ne devra se contenter du type primitif à traits de scie
parallèles, qui ne donne un produit marchand que pour moitié au plus du cercle
mis au sciage.
Mais, quel que soit le procédé de débit mis en pratique, les bois sont après
façonnage loin d'être arrivés à un état suffisant de dessication. S'ils étaient
immédiatement mis en œuvre, ils subiraient un retrait considérable et les pièces
de menuiserie ou de charpente viendraient à jour. Aussi, convient-il de laisser à
la dessication le temps de se parfaire ; pour cela de nouvelles précautions sont à
prendre : le dessèchement ne doit pas être trop rapide, autrement les pièces,
celles de fortes dimensions surtout, se crevasseraient, se fendraient et perdraient
presque toute valeur, il serait à désirer de pouvoir les emmagasiner sous des
hangars couverts dont le sol serait damé et à pente dirigée vers l'extérieur.
Dans la plupart des cas de telles constructions n'existent pas sur les chantiers
d'exploitation, bien qu'elles pourraient y être établies à peu de frais en utilisant
les déchets de sciage, ainsi que les madriers et planches de rebut.. A défaut de
hangars, les produits débités devront être empilés en un endroit surélevé; tous
les soins seront pris pour qu'aucune pièce ne touche le sol et que les surfaces de
contact des planches entre elles soient aussi réduites que possible; on pourra
les diminuer soit au moyen de cales, soit en disposant les piles de façon que les
pièces ne se touchent que par leurs extrémités. Le tout sera recouvert avec
soin; le moindre rayon de soleil provoquerait des fentes susceptibles de faire
classer la pièce au rebut ; toute infiltration d'eau, toute gouttière amènerait la
vermoulure.
Les bois devront, selon leur nature et leurs dimensions, rester ainsi de 8 mois
à 2 ans avant de pouvoir être avantageusement mis en œuvre. Ce temps ne doit
pas être considéré comme exagéré, mais plutôt comme un minimum ; les pièces
que l'on destine en France, soit à l'ébénisterie, soit à la carrosserie, subissent,
avant de pouvoir être employées, un emmagasinage de 3 à 5 ans.
La plupart des dispositions qui viennent d'être préconisées ne sont pas
appliquées par les concessionnaires forestiers, elles sont pourtant indispensables
si l'on veut obtenir une marchandise non pas de choix, mais offrant simplement
les garanties de résistance, de solidité et de durée que doivent présenter tous ma-
tériaux entrant dans les constructions. L'acheteurcommerçant ou entrepreneur,
semble se montrer peu exigeant de ce côté; aussi l'exploitant s'est-il jusqu'ici
travaillera pas plus dans un sens que dans un autre et conservera la forme qui
aura été donnée au sciage.
Le débit en plateaux ou en planches est plus difficile à obtenir dans de bonnes
conditions. La pièce tirée dans le milieu d'un tronc ne se gondolera pas, le
retrait sera le même sur l'un et l'autre des deux plats, tout au plus sera-t-elle un
peu moins épaisse sur les bords qu'à son centre (Voir fig. 1, partie A B). On
dit alors que la planche est débitée sur maille ou sur quartier. Par contre, les
pièces tirées suivant des sections tangentielles aux couches annuelles concentri-
ques ne conserveront pas la rectitude que leur donne le trait de scie, elles auront
d'autant plus de tendance à se voiler qu'elles auront été prises plus éloignées du
cœur de l'arbre (Fig. 1, C D). Le fait s'explique aisément, la planche est, dans ce
cas, composée d'éléments d'âges différents, le bois le plus jeune (côté de l'écorce)
est plus spongieux et plus humide; par la dessication il prend un retrait plus
considérable que celui de la face opposée (côté du cœur) qui est plus lignifié
et gorgé d'eau, la contraction se fait donc inégalement : la planche se voile et
devient convexe du côté du centre de l'arbre. Les menuisiers expliquent ce fait
en disant que le bois tire au cœur.
Est-il possible de soustraire les bois à cette déformation ? Oui, et d'une façon
complète, si le débit est effectué sur mailles ; il faut alors que chaque planche
soit tirée suivant un rayon et on comprend que, pour atteindre ce résultat, le
travail de sciage soit rendu très difficile et qu'au surplus les planches doivent
avoir une épaisseur beaucoup plus forte sur un de leurs bords que sur l'autre,
leur section est triangulaire au lieu d'être rectangulaire. Aussi, dans la pratique,
cherche-t-on à concilier les avantages du débit sur maille, qui donne la plus
belle et la meilleure marchandise, avec ceux du débit par traits de scie parallèles,
qui est le plus simple et le plus facile. La figure 2 montre un tracé de sciage qui
peut donner des produits de bonne qualité, mais ce tracé présente plus de diffi-
cultés d'exécution que celui figuré sous le numéro 3, pour lequel la tronce peut
n'occuper que trois positions différentes. On voit aussi que plus on se rapproche
du débit théoriquement parfait, plus les planches, diminuent de largeur. Il
importe que chaque concessionnaire forestier établisse son gabarit en vue des
produits qui lui sont demandés ou qui sont du placement le plus courant dans
la Colonie. En aucun cas, il ne devra se contenter du type primitif à traits de scie
parallèles, qui ne donne un produit marchand que pour moitié au plus du cercle
mis au sciage.
Mais, quel que soit le procédé de débit mis en pratique, les bois sont après
façonnage loin d'être arrivés à un état suffisant de dessication. S'ils étaient
immédiatement mis en œuvre, ils subiraient un retrait considérable et les pièces
de menuiserie ou de charpente viendraient à jour. Aussi, convient-il de laisser à
la dessication le temps de se parfaire ; pour cela de nouvelles précautions sont à
prendre : le dessèchement ne doit pas être trop rapide, autrement les pièces,
celles de fortes dimensions surtout, se crevasseraient, se fendraient et perdraient
presque toute valeur, il serait à désirer de pouvoir les emmagasiner sous des
hangars couverts dont le sol serait damé et à pente dirigée vers l'extérieur.
Dans la plupart des cas de telles constructions n'existent pas sur les chantiers
d'exploitation, bien qu'elles pourraient y être établies à peu de frais en utilisant
les déchets de sciage, ainsi que les madriers et planches de rebut.. A défaut de
hangars, les produits débités devront être empilés en un endroit surélevé; tous
les soins seront pris pour qu'aucune pièce ne touche le sol et que les surfaces de
contact des planches entre elles soient aussi réduites que possible; on pourra
les diminuer soit au moyen de cales, soit en disposant les piles de façon que les
pièces ne se touchent que par leurs extrémités. Le tout sera recouvert avec
soin; le moindre rayon de soleil provoquerait des fentes susceptibles de faire
classer la pièce au rebut ; toute infiltration d'eau, toute gouttière amènerait la
vermoulure.
Les bois devront, selon leur nature et leurs dimensions, rester ainsi de 8 mois
à 2 ans avant de pouvoir être avantageusement mis en œuvre. Ce temps ne doit
pas être considéré comme exagéré, mais plutôt comme un minimum ; les pièces
que l'on destine en France, soit à l'ébénisterie, soit à la carrosserie, subissent,
avant de pouvoir être employées, un emmagasinage de 3 à 5 ans.
La plupart des dispositions qui viennent d'être préconisées ne sont pas
appliquées par les concessionnaires forestiers, elles sont pourtant indispensables
si l'on veut obtenir une marchandise non pas de choix, mais offrant simplement
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