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centigrades (eau-de-vie anisée, absinthe de traite, rhum, etc.). Mais il est difficile
d'astreindre l'indigène à suivre une méthode, quelque simple qu'elle soit, et plus
des trois quarts du caoutchouc produit est traité par leurs moyens défectueux
habituels. Du reste, l'emploi du trioxyméthilène ne dispense pas de celui des
coagulants, puisqu'il conserve simplement le latex sans le solidifier ; il est vrai
qu'on peut le mélanger à l'acide sulfurique dans la proportion suivante :
Solution alcoolique 10 grammes
Acide sulfurique. 40 -
le tout pour un litre d'eau, de quoi traiter environ 3 kilos de latex. Mais l'acide
sulfurique coûte cher dans la Colonie ; son transport est difficile et on reconnaît
que le caoutchouc ainsi obtenu, bien que de meilleur aspect et ne noircissant
pas, n'est pas sensiblement supérieur à celui qui provient des coagulants indigè-
nes bien employés : citron, orange, tamarin, et, en général, tous fruits acides.
C'est la fermentation des particules végétales laissées dans le caoutchouc par les
indigènes naturellement peu soigneux qui le font noircir peu à peu et contribuent
à lui donner l'odeur sui generis qu'on constate trop souvent.
Le prix élevé de l'acide phénique proscrit son emploi ; il remplirait pourtant
les deux conditions de coagulants et d'antiseptique ; en général, tous les acides
et sels organiques sont bons.
Il existe une méthode de préparation rationnelle, qui a le grand avantage
d'être d une simplicité extrême et de ne rien emprunter à la droguerie, elle évite
ainsi les dosages impossibles avec les indigènes et donne un produit parfait
comme aspect et conservation. Cette méthode n'est pas neuve, mais nous n'ayons
jamais entendu dire qu'elle ait été employée à Madagascar ; les Soudanais la
connaissent et s'en servent quelquefois plus ou moins bien, mais d'une façon que
nous ignorons (Bulletm des ingénieurs civils, 1900 ; nous ne l'avons pas encore
trouvée exposée d'une façon simple dans les quelques livres et publications
traitant de la matière qui nous sont passés sous les yeux ; la voici depouillée de
toutes complications et telle qu'elle a-été expérimentée plusieurs fois par nous et
des indigènes.
Méthode de préparation à chaud avec ou sans adjonction de coagulants.
On fait bouillir de l'eau, à gros bouillons, dans laquelle on a exprimé le jus de
citrons par exemple. Nous avons employé personnellement l'acide citrique ou
oxalique du commerce, mais c'était faute d'avoir des fruits sous la main et le
résultat eût été le même. On mêle à cette eau bien bouillante le latex fraîchement
récolte (il est de tout avantage d'opérer sur place) et on continue à faire bouillir
jusqu a ce que le liquide restant après résultat présente l'apparence du petit lait
dans la fabrication du beurre. La proportion de l'eau doit être au moins égale a
cinq ou six fois le volume du latex traité.
La coagulation est instantanée ; le produit est malaxé pour en exprimer toute
eaumère et façonné en galettes minces ; on le met ensuite à sécher à l'ombre.
L'eau qui pourrait rester à l'intérieur ne compromet pas la conservation, puis-
qu'elle est aseptisée. La chaleur est le meilleur destructeur de tous ferments, mais
il faut qu'elle atteigne au moins 100 degrés, d'où la nécessité, dès le début de
l'opération, d'avoir de l'eau en pleine ébullition ; l'adjonction de coagulants, dont
on peut se passer, facilite la prise et augmente, dans une grande proportion, la
facilité de résistance aux agents extérieurs.
Ce traitement empêche toute mauvaise odeur, cause de moins value pour un
produit, acheté, en général, sans analyse et coté seulement d'après son aspect. Le
caoutchouc ainsi préparé atteint facilement en France les prix de 6 francs, 7
francs et 8 francs le kilo.
Dans le district de Marolambo, où ces constatations ont été faites, les indigè-
nes gâtent encore le produit par l'adjonction de latex peu riches en matières
caoutchoutiferes, tel celui du nonoka (ficus melleri) arbre très commun le long
des cours d'eau de la région. Cette fraude a déjà été signalée par M. Prudhomme,
chef de l'agriculture, dans son étude si intéressante et si complète des plantes à
caoutchouc de la côte Est (L'Agriculture sur la côte Est. Comité de Madagascar,
Paris. Journal Officiel, supplément de la côte Est, janvier à avril 1900), mais on
ne saurait trop y revenir. En nous servant de la méthode à chaud sur des latex
apportés par des indigènes, nous avons remarqué que le coagulat obtenu était
moins volumineux et moins lourd que celui obtenu par eux avec leur méthode ;
nousenavonsconclu arbitrairement qu'il y avait mélange de latex et que peut-être
ous ne coagulaient pas par l'eau chaude; cette hypothèse ne pourrait être
centigrades (eau-de-vie anisée, absinthe de traite, rhum, etc.). Mais il est difficile
d'astreindre l'indigène à suivre une méthode, quelque simple qu'elle soit, et plus
des trois quarts du caoutchouc produit est traité par leurs moyens défectueux
habituels. Du reste, l'emploi du trioxyméthilène ne dispense pas de celui des
coagulants, puisqu'il conserve simplement le latex sans le solidifier ; il est vrai
qu'on peut le mélanger à l'acide sulfurique dans la proportion suivante :
Solution alcoolique 10 grammes
Acide sulfurique. 40 -
le tout pour un litre d'eau, de quoi traiter environ 3 kilos de latex. Mais l'acide
sulfurique coûte cher dans la Colonie ; son transport est difficile et on reconnaît
que le caoutchouc ainsi obtenu, bien que de meilleur aspect et ne noircissant
pas, n'est pas sensiblement supérieur à celui qui provient des coagulants indigè-
nes bien employés : citron, orange, tamarin, et, en général, tous fruits acides.
C'est la fermentation des particules végétales laissées dans le caoutchouc par les
indigènes naturellement peu soigneux qui le font noircir peu à peu et contribuent
à lui donner l'odeur sui generis qu'on constate trop souvent.
Le prix élevé de l'acide phénique proscrit son emploi ; il remplirait pourtant
les deux conditions de coagulants et d'antiseptique ; en général, tous les acides
et sels organiques sont bons.
Il existe une méthode de préparation rationnelle, qui a le grand avantage
d'être d une simplicité extrême et de ne rien emprunter à la droguerie, elle évite
ainsi les dosages impossibles avec les indigènes et donne un produit parfait
comme aspect et conservation. Cette méthode n'est pas neuve, mais nous n'ayons
jamais entendu dire qu'elle ait été employée à Madagascar ; les Soudanais la
connaissent et s'en servent quelquefois plus ou moins bien, mais d'une façon que
nous ignorons (Bulletm des ingénieurs civils, 1900 ; nous ne l'avons pas encore
trouvée exposée d'une façon simple dans les quelques livres et publications
traitant de la matière qui nous sont passés sous les yeux ; la voici depouillée de
toutes complications et telle qu'elle a-été expérimentée plusieurs fois par nous et
des indigènes.
Méthode de préparation à chaud avec ou sans adjonction de coagulants.
On fait bouillir de l'eau, à gros bouillons, dans laquelle on a exprimé le jus de
citrons par exemple. Nous avons employé personnellement l'acide citrique ou
oxalique du commerce, mais c'était faute d'avoir des fruits sous la main et le
résultat eût été le même. On mêle à cette eau bien bouillante le latex fraîchement
récolte (il est de tout avantage d'opérer sur place) et on continue à faire bouillir
jusqu a ce que le liquide restant après résultat présente l'apparence du petit lait
dans la fabrication du beurre. La proportion de l'eau doit être au moins égale a
cinq ou six fois le volume du latex traité.
La coagulation est instantanée ; le produit est malaxé pour en exprimer toute
eaumère et façonné en galettes minces ; on le met ensuite à sécher à l'ombre.
L'eau qui pourrait rester à l'intérieur ne compromet pas la conservation, puis-
qu'elle est aseptisée. La chaleur est le meilleur destructeur de tous ferments, mais
il faut qu'elle atteigne au moins 100 degrés, d'où la nécessité, dès le début de
l'opération, d'avoir de l'eau en pleine ébullition ; l'adjonction de coagulants, dont
on peut se passer, facilite la prise et augmente, dans une grande proportion, la
facilité de résistance aux agents extérieurs.
Ce traitement empêche toute mauvaise odeur, cause de moins value pour un
produit, acheté, en général, sans analyse et coté seulement d'après son aspect. Le
caoutchouc ainsi préparé atteint facilement en France les prix de 6 francs, 7
francs et 8 francs le kilo.
Dans le district de Marolambo, où ces constatations ont été faites, les indigè-
nes gâtent encore le produit par l'adjonction de latex peu riches en matières
caoutchoutiferes, tel celui du nonoka (ficus melleri) arbre très commun le long
des cours d'eau de la région. Cette fraude a déjà été signalée par M. Prudhomme,
chef de l'agriculture, dans son étude si intéressante et si complète des plantes à
caoutchouc de la côte Est (L'Agriculture sur la côte Est. Comité de Madagascar,
Paris. Journal Officiel, supplément de la côte Est, janvier à avril 1900), mais on
ne saurait trop y revenir. En nous servant de la méthode à chaud sur des latex
apportés par des indigènes, nous avons remarqué que le coagulat obtenu était
moins volumineux et moins lourd que celui obtenu par eux avec leur méthode ;
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