Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-11-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 novembre 1903 05 novembre 1903
Description : 1903/11/05 (A7,N136,T13). 1903/11/05 (A7,N136,T13).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6583388x
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2014
270 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Hanes pour enlever le caoutchouc qui s'est coagulé naturellement sur le tronc.
Par cette méthode, le produit, qui est encore de bonne qualité, renferme tou-
jours une certaine quantité de fragments d'écorce. Une liane incisée donne de
15 à 20 boules de caoutchouc, ou environ 150 grammes; ce produit peut perdre
au séchage de 20 à 30 de son poids et même plus s'il est acheté très peu de
temps après sa préparation. D'après M. Cassart, ce caoutchoutier serait le meil-
leur de la contrée, mais le produit exigerait plus de soins de conservation que le
tjibola, il craint surtout l'humidité.
Le caoutchouc noir dit tiikala possède, comme son nom l'indique, une teinte
extérieure noire occasionnée par l'action de l'air, mais à l'intérieur des boules
ou des lanières il reste blanc si les lanières ne sont pas trop minces. Ce produit
est fourni par une liane qui est incisée longitudinalement sur une longueur de
2 mètres environ à partir de 50 centimètres au-dessus du niveau du sol; le latex
qui s'écoule abondamment de cette blessure est recueilli dans un vase en terre
ou dans une calebasse disposée par l'indigène au pied de la liane. La coagula-
tion du latex est obtenue en le versant dans de l'eau chaude; l'action de la cha-
leur et la dilution séparent les globules de caoutchouc en suspension qui vien-
nent surnager. L'indigène procède ensuite à l'écrémage du liquide à l'aide d'une
écorce, et la masse pâteuse qu'il sépare ainsi est disposée entre deux grandes
feuilles d'un arbre de la forêt et piétinée jusqu'à ce que la plus grande partie de
l'eau en ait été enlevée.
On obtient ainsi une plaque mince que l'on coupe en lanières et qu'on façonne
en boules dont le séchage s'achève sur des claies. Une liane produirait de 70 à
100 boules de tjikala.
Le caoutchouc ainsi obtenu est fréquemment vendu par l'indigène avant qu'il
ne soit bien sec. La dessiccation complète n'est guère obtenue qu'après deux ou
trois mois d'un séchage soigné; pendant le séchage, on aura soin d'éviter la
superposition des boules et on les retournera tous les trois ou quatre jours.
L'écorce de la liane qui fournit le tjikala est d'une couleur différente de celles
qui fournissent le kanianga et le tjibola; le fruit est plus allongé, et bien qu'il
soit aussi mangé par l'indigène, ce dernier l'estime moins.
Caoutchouc Bakuba dit Suma. Ce caoutchouc proviendrait de la même liane
que le produit dénommé kanianga, mais cette liane donne plus de latex.
Celui-ci, à moitié coagulé à l'air libre, est bouilli avec de l'eau et l'indigène en
forme des boules qu'il comprime dans les mains. M. Cassart n'a pas eu l'occa-
sion de voir la récolte du latex, mais il suppose que l'indigène coupe des tron-
çons de liane et laisse couler le latex dans des récipients; cette méthode de
récolte a été défendue par l'État aussi l'indigène nie-t-il son emploi.
Il serait, comme on le voit, très intéressant de posséder des renseignements
aussi circonstanciés sur les modes de récolte et de préparation du caoutchouc
dans d'autres régions congolaises; ces documents seraient encore d'une bien
plus grande valeur s'ils étaient accompagnés de matériaux d'herbier permettant
une détermination spécifique des lianes productrices.
Nous engageons vivement les agents des diverses exploitations coloniales à
suivre l'exemple de M. Cassart et à nous fournir des renseignements analogues
qui ont une grande valeur tant au point de vue ethnographique qu'au point de
vue commercial et industriel.
É. DE WILDEMAN.
4 -
Hanes pour enlever le caoutchouc qui s'est coagulé naturellement sur le tronc.
Par cette méthode, le produit, qui est encore de bonne qualité, renferme tou-
jours une certaine quantité de fragments d'écorce. Une liane incisée donne de
15 à 20 boules de caoutchouc, ou environ 150 grammes; ce produit peut perdre
au séchage de 20 à 30 de son poids et même plus s'il est acheté très peu de
temps après sa préparation. D'après M. Cassart, ce caoutchoutier serait le meil-
leur de la contrée, mais le produit exigerait plus de soins de conservation que le
tjibola, il craint surtout l'humidité.
Le caoutchouc noir dit tiikala possède, comme son nom l'indique, une teinte
extérieure noire occasionnée par l'action de l'air, mais à l'intérieur des boules
ou des lanières il reste blanc si les lanières ne sont pas trop minces. Ce produit
est fourni par une liane qui est incisée longitudinalement sur une longueur de
2 mètres environ à partir de 50 centimètres au-dessus du niveau du sol; le latex
qui s'écoule abondamment de cette blessure est recueilli dans un vase en terre
ou dans une calebasse disposée par l'indigène au pied de la liane. La coagula-
tion du latex est obtenue en le versant dans de l'eau chaude; l'action de la cha-
leur et la dilution séparent les globules de caoutchouc en suspension qui vien-
nent surnager. L'indigène procède ensuite à l'écrémage du liquide à l'aide d'une
écorce, et la masse pâteuse qu'il sépare ainsi est disposée entre deux grandes
feuilles d'un arbre de la forêt et piétinée jusqu'à ce que la plus grande partie de
l'eau en ait été enlevée.
On obtient ainsi une plaque mince que l'on coupe en lanières et qu'on façonne
en boules dont le séchage s'achève sur des claies. Une liane produirait de 70 à
100 boules de tjikala.
Le caoutchouc ainsi obtenu est fréquemment vendu par l'indigène avant qu'il
ne soit bien sec. La dessiccation complète n'est guère obtenue qu'après deux ou
trois mois d'un séchage soigné; pendant le séchage, on aura soin d'éviter la
superposition des boules et on les retournera tous les trois ou quatre jours.
L'écorce de la liane qui fournit le tjikala est d'une couleur différente de celles
qui fournissent le kanianga et le tjibola; le fruit est plus allongé, et bien qu'il
soit aussi mangé par l'indigène, ce dernier l'estime moins.
Caoutchouc Bakuba dit Suma. Ce caoutchouc proviendrait de la même liane
que le produit dénommé kanianga, mais cette liane donne plus de latex.
Celui-ci, à moitié coagulé à l'air libre, est bouilli avec de l'eau et l'indigène en
forme des boules qu'il comprime dans les mains. M. Cassart n'a pas eu l'occa-
sion de voir la récolte du latex, mais il suppose que l'indigène coupe des tron-
çons de liane et laisse couler le latex dans des récipients; cette méthode de
récolte a été défendue par l'État aussi l'indigène nie-t-il son emploi.
Il serait, comme on le voit, très intéressant de posséder des renseignements
aussi circonstanciés sur les modes de récolte et de préparation du caoutchouc
dans d'autres régions congolaises; ces documents seraient encore d'une bien
plus grande valeur s'ils étaient accompagnés de matériaux d'herbier permettant
une détermination spécifique des lianes productrices.
Nous engageons vivement les agents des diverses exploitations coloniales à
suivre l'exemple de M. Cassart et à nous fournir des renseignements analogues
qui ont une grande valeur tant au point de vue ethnographique qu'au point de
vue commercial et industriel.
É. DE WILDEMAN.
4 -
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 14/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6583388x/f14.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6583388x/f14.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6583388x/f14.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6583388x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6583388x
Facebook
Twitter