Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-10-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 octobre 1903 20 octobre 1903
Description : 1903/10/20 (A7,N135,VOL13). 1903/10/20 (A7,N135,VOL13).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6583387h
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2014
232 REVUE DES CULTURES COLONIALES
pouvait être dans un milieu où la température moyenne de l'hiver oscillait entre
+ 12° et + 13°.
Imbu de ces théories, Hardy, mon honorable prédécesseur, avait cependant
admis que le souffle direct de ce vent avait parfois une température de-}--0, mais
que les parties qui en étaient abritées conservaient une ambiance de + 8° et 10°.
Les végétaux exotiques périssaient, pensait-on, parce que, frappés directement
par ce courant polaire, ils se mettaient en équilibre de température avec lui à un
degré peu fait pour leur constitution. On ne voulait pas voir que ces végétations
des tropiques étaient détruites par un froidrèel dans lequel le vent polaire n'avait,
dans ce cas, aucune action immédiate. Bien au contraire, le véritable danger pour
l'acclimateur ne résidait pas dans la période pluvieuse et venteuse, mais surtout
dans la série de temps ensoleillés le jour et calmes et clairs la nuit, qui provo-
quent ou favorisent le rayonnement plus ou moins aigu à certaines époques hiver-
nales; ces météores difficiles, sinon impossibles à combattre, sont surtout néfastes
au début du printemps pour la végétation exotique, même pour l'indigène.
Des documents établissent que, dans la première période de la conquête, on a
constaté à Alger même des intempéries très prononcées avec manifestation de
neige recouvrant le sol pendant plusieurs jours.
Un des vieux chefs de carré du Jardin d'Essai d'Alger, feu Mathieu Burckhart,
employé dans cet établissement depuis sa fondation en 1833 par le lieutenant
de marine Barnier, puis dirigé par le commandant Bérard, m'avait souvent
signalé les rigueurs de l'hiver 1844-1845, qui fit périr un grand nombre de végé-
taux envoyés par le Muséum de Paris. La neige séjourna longtemps dans le Jardin
d'Essai, surtout à l'ombre : cependant — et c'est là le danger des mauvaises
observations — on n'enregistra qu'un minimum de + 1°.?
C'est avec ce terme minimum, que l'on considéra comme une exception à tout
jamais renouvelable, que l'on établit des moyennes hivernales et des degrés de
résistance ou non, que pouvaient supporter des végétaux empruntés aux zones
intertropicales.
On partait d'un principe absolument faux. En effet, ce n'est pas par les temps
de neige, quelque néfastes qu'ils soient à cette végétation, que se produisent
toujours les plus basses températures dans les pays à actifs rayonnements, d'au-
tant plus que ce météore aqueux y est relativement rare dans les plaines peu
élevées du climat marin et encore plus sur le littoral.
D'autre part, les moyennes prises avec des chiffres qui ne comprennent pas
ces minima de longue durée causés par le rayonnement, et qui [étaient inconnus
jusqu'ici, ont forcément fourni des indications erronées sur le classement de
résistance de certaines plantes intertropicales, puisque le véritable degré de
température qu'elles avaient subi n'avait pas été relevé.
On a établi que l'Algérie avait une moyenne hivernale de 13°o à 16° entre
novembre et mars, avec un minimum de 11 à 12° en janvier; c'est absolument
arbitraire : l'Algérie n'étant qu'une série d'étages à climats divers, il faut pré-
ciser l'aire des moyennes.
La moyenne hivernale 13-16° avait même été formulée pour la région d'Alger,
et des auteurs ont cru devoir l'élever encore.
Mais, en climatologie agricole, ces données sont sans valeur puisqu'elles ne
tiennent pas compte des minima absolus et vrais que le système et le lieu d'ob-
servations ne permettent pas de constater. Aussi, quand il a voulu déterminer à
quel degré succombaient brusquement certains végétaux, en se basant sur la
pouvait être dans un milieu où la température moyenne de l'hiver oscillait entre
+ 12° et + 13°.
Imbu de ces théories, Hardy, mon honorable prédécesseur, avait cependant
admis que le souffle direct de ce vent avait parfois une température de-}--0, mais
que les parties qui en étaient abritées conservaient une ambiance de + 8° et 10°.
Les végétaux exotiques périssaient, pensait-on, parce que, frappés directement
par ce courant polaire, ils se mettaient en équilibre de température avec lui à un
degré peu fait pour leur constitution. On ne voulait pas voir que ces végétations
des tropiques étaient détruites par un froidrèel dans lequel le vent polaire n'avait,
dans ce cas, aucune action immédiate. Bien au contraire, le véritable danger pour
l'acclimateur ne résidait pas dans la période pluvieuse et venteuse, mais surtout
dans la série de temps ensoleillés le jour et calmes et clairs la nuit, qui provo-
quent ou favorisent le rayonnement plus ou moins aigu à certaines époques hiver-
nales; ces météores difficiles, sinon impossibles à combattre, sont surtout néfastes
au début du printemps pour la végétation exotique, même pour l'indigène.
Des documents établissent que, dans la première période de la conquête, on a
constaté à Alger même des intempéries très prononcées avec manifestation de
neige recouvrant le sol pendant plusieurs jours.
Un des vieux chefs de carré du Jardin d'Essai d'Alger, feu Mathieu Burckhart,
employé dans cet établissement depuis sa fondation en 1833 par le lieutenant
de marine Barnier, puis dirigé par le commandant Bérard, m'avait souvent
signalé les rigueurs de l'hiver 1844-1845, qui fit périr un grand nombre de végé-
taux envoyés par le Muséum de Paris. La neige séjourna longtemps dans le Jardin
d'Essai, surtout à l'ombre : cependant — et c'est là le danger des mauvaises
observations — on n'enregistra qu'un minimum de + 1°.?
C'est avec ce terme minimum, que l'on considéra comme une exception à tout
jamais renouvelable, que l'on établit des moyennes hivernales et des degrés de
résistance ou non, que pouvaient supporter des végétaux empruntés aux zones
intertropicales.
On partait d'un principe absolument faux. En effet, ce n'est pas par les temps
de neige, quelque néfastes qu'ils soient à cette végétation, que se produisent
toujours les plus basses températures dans les pays à actifs rayonnements, d'au-
tant plus que ce météore aqueux y est relativement rare dans les plaines peu
élevées du climat marin et encore plus sur le littoral.
D'autre part, les moyennes prises avec des chiffres qui ne comprennent pas
ces minima de longue durée causés par le rayonnement, et qui [étaient inconnus
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résistance de certaines plantes intertropicales, puisque le véritable degré de
température qu'elles avaient subi n'avait pas été relevé.
On a établi que l'Algérie avait une moyenne hivernale de 13°o à 16° entre
novembre et mars, avec un minimum de 11 à 12° en janvier; c'est absolument
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et des auteurs ont cru devoir l'élever encore.
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