Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-10-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 octobre 1903 20 octobre 1903
Description : 1903/10/20 (A7,N135,VOL13). 1903/10/20 (A7,N135,VOL13).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6583387h
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2014
VARIÉTÉS 243
de toutes parts entre les grandes îles, nous voyions parfaitement sur les versanls
des collines les nappes verdâtres d'abacas. Elles ressortaient d'aulant mieux en
maints endroits que l'aspect général était plutôt nu, roussi d'infertilité: soulève-
ments plus ou moins volcaniques, dont la surface, lavée par les pluies et
insolée, ne laissait voir, çà et là, que ces bouquets de bananiers.
On a supposé, et on croit encore, que le développement de l'abaca est intime-
ment lié à un sol d'essence volcanique. Ce raisonnement n'a de valeur jusqu'ici que
par cette constatation, que dans les îles de la Sonde et aux Philippines seulement,
on trouve de l'abaca, et aux abords de volcans, soit éteints, soit en activité. Il
est vrai que dans le sud de Luçon, c'est surtout aux abords des volcans qu'on a
créé les grandes plantations, mais il y en a aussi dans l'île de Leyte, et précisé-
ment cette dernière, dont la constitution géologique se rapprocherait de celle du
Tonkin, fournit la plus grosse production et la meilleure qualité de fibres. On
trouve dans Leyte des mines de fer, des alluvions aurifères, des granits, du
calcaire; ses terres montagneuses sont argilo-siliceuses, rougies par les oxydes
ferrugineux comme au Tonkin.
Partout où les volcans ont éructé leurs matières en fusion, dans le plus grand
périmètre d'action, les terrains se sont enrichis, à la suite des siècles, d'éléments
d'intense fertilité; les laves se sont effritées et ont formé des couches épaisses
rendues compactes, liées entre elles par les détritus organique?. Nul doute qu'en
de pareils endroits on ait voulu établir des cultures rapides et faciles, aisé-
ment renouvelées en cas de catastrophes; nul doute aussi qu'on ait voulu tirer
parti de leur extrême fécondité par une accumulation de vie végétale sous
toutes les formes; en effet, les plantations d'abacas, quoiqu'en rangs serrés,
croissent à l'abri des plus beaux produits des Philippines : cocotiers, ylang-
ylang, papayers, jacquiers. Toute plantation est en quelque sorte un jardin
d'essai; c'est un fouillis d'arbres géants et d'arbustes; c'eet une exubérance
intense de sève, et les fruits mêmes ne sont point privés de cette profusion de
feuilles et de branches.
Somme toute, j'ai pu me convaincre qu'aux Philippines l'abaca était cultivé
en des endroits très différents les uns des autres, et je n'ai pu savoir pourquoi,
préférablement, l'abaca existait ici et non là où sa culture me paraissait égale-
ment possible.
Les tentatives faites en Indo-Chine et particulièrement au Tonkin, vers 1892,
ont abouti à la bonne venue du Musa textilis et l'on a constaté la parfaite ténacité
de ses fibres.
On eut pu, dès cette époque, en conseiller la culture, mai~ il faut avouer que
les jardins d'essai possédaient très peu de plants et que, malgré le concours
offert par M. de Bérard, notre consul de France à Manille, on n'avait pu trouver
un moyen pratique d'introduction de graines et de plants.
Les expériences faites au cours de l'Exposition de Hanoi ont remis cette ques-
tion au jour; il est essentiel de la reprendre, car, malgré les légères différences
de latitude entre le Tonkin et les Philippines, il est de toute évidence que
l'abaca se développera ici dans des conditions propices.
La culture en grand se présente naturellement dans l'utilisation des collines
boisées concentriques au Delta. Ce sera là que les efforts des colons devront
se porter.
La direction de l'Agriculture devra se préoccuper de déterminer les zones
favorables en se basant : 1° sur la quantité d'eau annuelle tombée aux points
de toutes parts entre les grandes îles, nous voyions parfaitement sur les versanls
des collines les nappes verdâtres d'abacas. Elles ressortaient d'aulant mieux en
maints endroits que l'aspect général était plutôt nu, roussi d'infertilité: soulève-
ments plus ou moins volcaniques, dont la surface, lavée par les pluies et
insolée, ne laissait voir, çà et là, que ces bouquets de bananiers.
On a supposé, et on croit encore, que le développement de l'abaca est intime-
ment lié à un sol d'essence volcanique. Ce raisonnement n'a de valeur jusqu'ici que
par cette constatation, que dans les îles de la Sonde et aux Philippines seulement,
on trouve de l'abaca, et aux abords de volcans, soit éteints, soit en activité. Il
est vrai que dans le sud de Luçon, c'est surtout aux abords des volcans qu'on a
créé les grandes plantations, mais il y en a aussi dans l'île de Leyte, et précisé-
ment cette dernière, dont la constitution géologique se rapprocherait de celle du
Tonkin, fournit la plus grosse production et la meilleure qualité de fibres. On
trouve dans Leyte des mines de fer, des alluvions aurifères, des granits, du
calcaire; ses terres montagneuses sont argilo-siliceuses, rougies par les oxydes
ferrugineux comme au Tonkin.
Partout où les volcans ont éructé leurs matières en fusion, dans le plus grand
périmètre d'action, les terrains se sont enrichis, à la suite des siècles, d'éléments
d'intense fertilité; les laves se sont effritées et ont formé des couches épaisses
rendues compactes, liées entre elles par les détritus organique?. Nul doute qu'en
de pareils endroits on ait voulu établir des cultures rapides et faciles, aisé-
ment renouvelées en cas de catastrophes; nul doute aussi qu'on ait voulu tirer
parti de leur extrême fécondité par une accumulation de vie végétale sous
toutes les formes; en effet, les plantations d'abacas, quoiqu'en rangs serrés,
croissent à l'abri des plus beaux produits des Philippines : cocotiers, ylang-
ylang, papayers, jacquiers. Toute plantation est en quelque sorte un jardin
d'essai; c'est un fouillis d'arbres géants et d'arbustes; c'eet une exubérance
intense de sève, et les fruits mêmes ne sont point privés de cette profusion de
feuilles et de branches.
Somme toute, j'ai pu me convaincre qu'aux Philippines l'abaca était cultivé
en des endroits très différents les uns des autres, et je n'ai pu savoir pourquoi,
préférablement, l'abaca existait ici et non là où sa culture me paraissait égale-
ment possible.
Les tentatives faites en Indo-Chine et particulièrement au Tonkin, vers 1892,
ont abouti à la bonne venue du Musa textilis et l'on a constaté la parfaite ténacité
de ses fibres.
On eut pu, dès cette époque, en conseiller la culture, mai~ il faut avouer que
les jardins d'essai possédaient très peu de plants et que, malgré le concours
offert par M. de Bérard, notre consul de France à Manille, on n'avait pu trouver
un moyen pratique d'introduction de graines et de plants.
Les expériences faites au cours de l'Exposition de Hanoi ont remis cette ques-
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de latitude entre le Tonkin et les Philippines, il est de toute évidence que
l'abaca se développera ici dans des conditions propices.
La culture en grand se présente naturellement dans l'utilisation des collines
boisées concentriques au Delta. Ce sera là que les efforts des colons devront
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La direction de l'Agriculture devra se préoccuper de déterminer les zones
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