Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-10-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 octobre 1903 20 octobre 1903
Description : 1903/10/20 (A7,N135,VOL13). 1903/10/20 (A7,N135,VOL13).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6583387h
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2014
234 REVUE DES CULTURES COLONIALES
santes et inexactes pour la climatologie. Le thermomètre-fronde lui-même, se
mouvant dans une couche d'air relativement haute, et pas au moment opportun;
tout en indiquant un chiffre autre se rapprochant plus de la vérité, il n'expli-
quait pas cependant les effets de la désorganisation des végétaux par le froid.
Quant aux renseignements provenant des anciens Algériens, ils n'offraient
aucune exactitude relativement à l'acuité et à la durée du froid. D'autre part,
imbus de la légende d'une Algérie coloniale, pays chaud et torride, ils croyaient
nuire à leur pays en révélant les refroidissements au-dessous de zéro, la glace et
la neige, manifestations météoriques pourtant fort communes et très accusées
dans la plus grande partie du territoire algérien, mais atténuées et pouvant
passer inaperçues sur le littoral dont les jardins ont la végétation de véritables
serres tempérées.
Dans la première série de mes observations au Jardin d'Essai d'Alger, mon
attention avait été particulièrement attirée sur des désastres complets d'accli-
matation dus à des abaissements de. température que les instruments d'observa-
tions dynamiques n'accusaient que très relativement, sans jamais se rapprocher
du point de congélation. Les chiffres enregistrés par l'Observatoire d'Alger con-
firmaient ceux de notre station. Cependant il y avait de la gelée blanche sur cer-
tains terrains et sur beaucoup de plantes dont plusieurs étaient fortement alté-
rées; enfin on trouvait parfois le matin de minces couches de glace sur de l'eau
accidentellement stagnante.
C'est alors que des expériences faites avec des instruments nus, à minima, sup-
portés par de simples fourchines de hauteurs diverses, ne subissant donc aucune
influence de protection contre le rayonnement ou les courants, fournirent bientôt
de précieuses indications sur les nombreux refroidissements nocturnes, surtout
sur ceux de la couche d'air voisine du sol, qui désorganisaient nos plantes déli-
cates d'origine tropicale ou intertropicale.
Une discussion assez sérieuse, et qui mérite d'être signalée, que j'eus avec un
savant russe, de Tchihatchef, alors en séjour à Alger, me fit apporter encore plus
d'attention à l'étude de ce genre de phénomènes thermiques.
On sait que ce savant, correspondant de l'Institut de France, auteur de travaux
très importants sur l'Asie Mineure, s'occupait avec passion — ayant été le tra-
ducteur du remarquable ouvrage de Grisebach, Végétation du Globe — de toutes
questions se rattachant à l'étude des phénomènes physiques qui constituent les
climats.
Dans l'une de ses nombreuses visites au Jardin d'Essai pendant l'hiver 1877-
1878, j'eus l'occasion de lui signaler des refroidissements à glace qui avaient
altéré beaucoup de végétaux. Ce savant fut quelque peu rebelle à la constatation
des effets de ce gel qui paraissait si peu compatible avec le milieu de végétation
tropicale dans lequel il se trouvait. Ce froid, disait-il, ne concordait pas avec les
chiffres recueillis aux thermomètres abrités de la Station du Jardin d'Essai, ni
avec ceux de l'Observatoire national, à Mustapha, où ce savant avait été relever
la lecture des instruments.
Cependant la constatation des minima de thermomètres nus lui parut une
observation irréfutable confirmée par l'état déplorable de quelques plantes inté- -
ressantes fort maltraitées par le froid. •
On retrouve la trace de cette anecdote dans son livre Algérie et Tunisie, 1878, -
pages 160 et suivantes.
santes et inexactes pour la climatologie. Le thermomètre-fronde lui-même, se
mouvant dans une couche d'air relativement haute, et pas au moment opportun;
tout en indiquant un chiffre autre se rapprochant plus de la vérité, il n'expli-
quait pas cependant les effets de la désorganisation des végétaux par le froid.
Quant aux renseignements provenant des anciens Algériens, ils n'offraient
aucune exactitude relativement à l'acuité et à la durée du froid. D'autre part,
imbus de la légende d'une Algérie coloniale, pays chaud et torride, ils croyaient
nuire à leur pays en révélant les refroidissements au-dessous de zéro, la glace et
la neige, manifestations météoriques pourtant fort communes et très accusées
dans la plus grande partie du territoire algérien, mais atténuées et pouvant
passer inaperçues sur le littoral dont les jardins ont la végétation de véritables
serres tempérées.
Dans la première série de mes observations au Jardin d'Essai d'Alger, mon
attention avait été particulièrement attirée sur des désastres complets d'accli-
matation dus à des abaissements de. température que les instruments d'observa-
tions dynamiques n'accusaient que très relativement, sans jamais se rapprocher
du point de congélation. Les chiffres enregistrés par l'Observatoire d'Alger con-
firmaient ceux de notre station. Cependant il y avait de la gelée blanche sur cer-
tains terrains et sur beaucoup de plantes dont plusieurs étaient fortement alté-
rées; enfin on trouvait parfois le matin de minces couches de glace sur de l'eau
accidentellement stagnante.
C'est alors que des expériences faites avec des instruments nus, à minima, sup-
portés par de simples fourchines de hauteurs diverses, ne subissant donc aucune
influence de protection contre le rayonnement ou les courants, fournirent bientôt
de précieuses indications sur les nombreux refroidissements nocturnes, surtout
sur ceux de la couche d'air voisine du sol, qui désorganisaient nos plantes déli-
cates d'origine tropicale ou intertropicale.
Une discussion assez sérieuse, et qui mérite d'être signalée, que j'eus avec un
savant russe, de Tchihatchef, alors en séjour à Alger, me fit apporter encore plus
d'attention à l'étude de ce genre de phénomènes thermiques.
On sait que ce savant, correspondant de l'Institut de France, auteur de travaux
très importants sur l'Asie Mineure, s'occupait avec passion — ayant été le tra-
ducteur du remarquable ouvrage de Grisebach, Végétation du Globe — de toutes
questions se rattachant à l'étude des phénomènes physiques qui constituent les
climats.
Dans l'une de ses nombreuses visites au Jardin d'Essai pendant l'hiver 1877-
1878, j'eus l'occasion de lui signaler des refroidissements à glace qui avaient
altéré beaucoup de végétaux. Ce savant fut quelque peu rebelle à la constatation
des effets de ce gel qui paraissait si peu compatible avec le milieu de végétation
tropicale dans lequel il se trouvait. Ce froid, disait-il, ne concordait pas avec les
chiffres recueillis aux thermomètres abrités de la Station du Jardin d'Essai, ni
avec ceux de l'Observatoire national, à Mustapha, où ce savant avait été relever
la lecture des instruments.
Cependant la constatation des minima de thermomètres nus lui parut une
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