Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-08-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 août 1903 20 août 1903
Description : 1903/08/20 (A7,N131,T13). 1903/08/20 (A7,N131,T13).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6583383v
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2014
104 REVUE DES CULTURES COLONIALES
se développer aux dépens de l'axe, seraient seulement raccourcies dans leurs
extrémités; l'axe lui-même, s'il s'allongeait outre mesure, serait étêté.
Pendant l'été, des arrosements sont nécessaires, la plante serait-elle forte.
Pendant l'hiver, la stagnation des eaux doit être combattue.
Dans toute la grande zone étudiée ici, la fructification ne devant qu'y être
accidentelle, la plante ne devant même pas y vivre longtemps, les principes de
culture s'appliquant à son entretien et à son rendement sont inutiles à rappeler.
DU GREFFAGE
Les Caféiers de Libéria et le Maragogipe n'ayant pas montré, dans nos essais,
une résistance supérieure au Caféier d'Arabie, il ne fallait pas rechercher en eux
un bon porte-greffe et c'est alors que j'entrepris pour la dernière fois l'applica-
tion d'idées plus hasardeuses que rationnelles en procédant au greffage des
Coffea sur d'autres genres de Rubiacées.
Dans cet ordre d'idées, mes essais antérieurs avec les Cinchonées avaient été
forcément nuls et il devait en être de même avec les Coffea (1). En effet, j'avais eu
cette pensée chimérique, mais qu'il fallait combattre par l'expérimentation, de
rechercher, pour le Caféier, ce que j'avais fait pour le quinquina, un sujet qui
aurait peut-être donné une plus grande vitalité au greffon ou au moins de sous-
traire la partie inférieure de la plante sensible à des écarts géothermiques et
à des refroidissements de la couche inférieure de l'air au voisinage immédiat
du sol, dont j'ai signalé plusieurs fois les exagérations au Hamma même, par
l'enregistrement des chutes de température entre — 4°et — 5° pendant plusieurs
heures de la nuit.
D'autre part, le porte-greffe peut avoir une résistance plus grande à la nature
du sol et c'est ainsi que le Coffea libérien supporte mieux les terrains compacts et
trop frais que le Coffea arabica: de là, en dehors de la résistance des racines aux
maladies parasitaires, la nécessité du greffage de l'un sur l'autre.
Quelles étaient les Rubiacées les plus vigoureuses sous le climat du littoral
algérien? Tel a été l'objet d'une étude préalable.
Malheureusement, les Rubiacèes exotiques, ligneuses et vigoureuses sont encore
assez limitées dans nos cultures et beaucoup ont une nature toute particulière,
des exigences de température et de sol : elles craignent en général le froid,
l'insolation, la siccité de l'air et du sol.
En plantes reconnues rustiques il n'y avait que Hamelia patens, Rondelelia spe-
ciosa, Pavetta gracilis, mais, en résumé, des petites plantes à végétation moindre
que les Caféiers. Cependant, en serre, en lieu bien clos, on eut quelques résul-
tats incomplets, c'est-à-dire une reprise temporaire et trompeuse des greffes,
puis le tout disparut. Une Rubiacée très rustique du Japon, Gardenia Thunber-
giana, fort bel arbrisseau, greffé en plein air, il est vrai, quoique à greffe pro-
tégée, n'a donné aucun résultat.
Plus tard, essayant de me rapprocher de genres plus voisins des Coffea, des
essais infructueux ont été entrepris sur de vrais Musssenda des plus robustes,
c'est-à-dire ceux croissant dans les montagnes de l'île Bourbon.
Dans ces cas, il est difficile, sinon très souvent impossible, de trouver un sujet
(1) Rapport au gouverneur général, 13 février 1884 (Algérie agricole, 1884, n° 76.)
se développer aux dépens de l'axe, seraient seulement raccourcies dans leurs
extrémités; l'axe lui-même, s'il s'allongeait outre mesure, serait étêté.
Pendant l'été, des arrosements sont nécessaires, la plante serait-elle forte.
Pendant l'hiver, la stagnation des eaux doit être combattue.
Dans toute la grande zone étudiée ici, la fructification ne devant qu'y être
accidentelle, la plante ne devant même pas y vivre longtemps, les principes de
culture s'appliquant à son entretien et à son rendement sont inutiles à rappeler.
DU GREFFAGE
Les Caféiers de Libéria et le Maragogipe n'ayant pas montré, dans nos essais,
une résistance supérieure au Caféier d'Arabie, il ne fallait pas rechercher en eux
un bon porte-greffe et c'est alors que j'entrepris pour la dernière fois l'applica-
tion d'idées plus hasardeuses que rationnelles en procédant au greffage des
Coffea sur d'autres genres de Rubiacées.
Dans cet ordre d'idées, mes essais antérieurs avec les Cinchonées avaient été
forcément nuls et il devait en être de même avec les Coffea (1). En effet, j'avais eu
cette pensée chimérique, mais qu'il fallait combattre par l'expérimentation, de
rechercher, pour le Caféier, ce que j'avais fait pour le quinquina, un sujet qui
aurait peut-être donné une plus grande vitalité au greffon ou au moins de sous-
traire la partie inférieure de la plante sensible à des écarts géothermiques et
à des refroidissements de la couche inférieure de l'air au voisinage immédiat
du sol, dont j'ai signalé plusieurs fois les exagérations au Hamma même, par
l'enregistrement des chutes de température entre — 4°et — 5° pendant plusieurs
heures de la nuit.
D'autre part, le porte-greffe peut avoir une résistance plus grande à la nature
du sol et c'est ainsi que le Coffea libérien supporte mieux les terrains compacts et
trop frais que le Coffea arabica: de là, en dehors de la résistance des racines aux
maladies parasitaires, la nécessité du greffage de l'un sur l'autre.
Quelles étaient les Rubiacées les plus vigoureuses sous le climat du littoral
algérien? Tel a été l'objet d'une étude préalable.
Malheureusement, les Rubiacèes exotiques, ligneuses et vigoureuses sont encore
assez limitées dans nos cultures et beaucoup ont une nature toute particulière,
des exigences de température et de sol : elles craignent en général le froid,
l'insolation, la siccité de l'air et du sol.
En plantes reconnues rustiques il n'y avait que Hamelia patens, Rondelelia spe-
ciosa, Pavetta gracilis, mais, en résumé, des petites plantes à végétation moindre
que les Caféiers. Cependant, en serre, en lieu bien clos, on eut quelques résul-
tats incomplets, c'est-à-dire une reprise temporaire et trompeuse des greffes,
puis le tout disparut. Une Rubiacée très rustique du Japon, Gardenia Thunber-
giana, fort bel arbrisseau, greffé en plein air, il est vrai, quoique à greffe pro-
tégée, n'a donné aucun résultat.
Plus tard, essayant de me rapprocher de genres plus voisins des Coffea, des
essais infructueux ont été entrepris sur de vrais Musssenda des plus robustes,
c'est-à-dire ceux croissant dans les montagnes de l'île Bourbon.
Dans ces cas, il est difficile, sinon très souvent impossible, de trouver un sujet
(1) Rapport au gouverneur général, 13 février 1884 (Algérie agricole, 1884, n° 76.)
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