Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-05-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mai 1903 20 mai 1903
Description : 1903/05/20 (A7,N123,T12). 1903/05/20 (A7,N123,T12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65833774
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/03/2014
A PROPOS DES POIVRIERS DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE 291
Cet article nous a remis en mémoire un travail publié en 1902 par M. Heim
et intitulé : « Sur un poivre du Congo. Piper guineense var. Gilletii C. DC. (1). »
C'est dans la Revue que nous avons donné une courte description de cette plante
qui a été déterminée par M. C. De Candolle, sur un échantillon recueilli au
Congo par J. Gillet, et que nous lui avions communiqué. Les échantillons des
fruits sans feuilles étudiés par M. Heim, ont été soumis par lui à M. C. De Can-
dolle qui y aurait reconnu la var. Gilletii, mais, d'après M. Heim, ce qui diffé
rencie le P. guineense de la var. Gilletii et ce qui porte cet auteur à élever 1 ePiper
guineense var. Gilletii au rang d'espèce sous le nom de P. Gilletii (C. DC.) Heim,
c'est que le P. guineense serait un poivre à pipérine, le P. Gilletii un poivre à
cubébine.
Ce n'est pas la première fois que l'on signale la présence d'un poivre à cubèbe
au Congo, mais c'est la première fois que cette manière de voir est appuyée sur
une réaction chimique, coloration en rouge des cristaux résultant de l'épuise-
ment par l'alcool d'un mélange du résidu de la distillation par l'alcool avec de
la chaux.
Tout récemment, sans songer à la trouvaille de M. Heim, j'avais soumis à
M. le professeur Herlant les échantillons de poivre du Congo, que nous possé-
dons au Jardin botanique de Bruxelles, et les essais microchimiques n'ont pu
déceler dans aucun de ces poivres, pas même dans le type authentique Piper
guineense var. Gilletii C. DC., de trace de cubébine ; tous les poivres du Congo, y
compris cette variété, seraient donc des poivres à pipérine.
Tous les poivres de l'Afrique occidentale présentent, d'ailleurs, un aspect très
semblable et leurs caractères anatomiques sont presque identiques. Dans les
recherches faites par M. Herlant, la pipérineest toujours nettement décelable et,
même d'après la note manuscrite que nous a communiquée aimablement M. le
professeur Herlant, nous trouvons ces mots à propos des deux échantillons de la
var. Gilletii du Congo :
b) Fruits en grappe de 9 centimètres de long, ovoïdes, brunâtres; bec net-
tement visible au sommet, pédicelles courts. Réaction de la pipérine très nette et
instantanée.
c) Fruits en grappes de 6 centimètres de long; ovoïdes, mucronés au sommet,
brun rougeâtre, pédicelle plus long que le fruit; celui-ci a 5 sur 4 millimètres.
Réaction de la pipérine moins forte que pour le n° b.
Les conclusions que tire M. Heim de son exposé demandent donc encore véri-
fication. Certes le P. Gilletii qu'il a examiné et le P. Guineense var. Gilletii C. DC.,
qui ne sont peut-être pas deux choses identiques, n'ont aucun intérêt pharma-
ceutique, même si l'un des deux renfermait de la cubébine, le cubèbe n'ayant
d'ailleurs plus actuellement la valeur qu'il avait il y a quelques années. M. Heim
estime que le poivre à cubébine du Congo pourrait être utilisé dans l'industrie.
Grâce à l'essence qu'il contient, il pourrait être avantageusement employé pour
parfumer les savons, mais la récolte de ce poivrier ne pourrait être rémunéra-
trice que dans les régions où la plante croît naturellement et en quantité
notable. C'est ce que nous avons toujours soutenu et, quant à son emploi, c'est
également ce que M. Herlant avait avancé.
Mais M. Heim refuse toute valeur industrielle aux poivres à pipérine ; celle-ci
ne peut servir à préparer l'héliotropine, qui n'est pas, comme on l'a cru pendant
(1) Notes et Études sur les productions et les cultures coloniales, Challamel. Pari
Cet article nous a remis en mémoire un travail publié en 1902 par M. Heim
et intitulé : « Sur un poivre du Congo. Piper guineense var. Gilletii C. DC. (1). »
C'est dans la Revue que nous avons donné une courte description de cette plante
qui a été déterminée par M. C. De Candolle, sur un échantillon recueilli au
Congo par J. Gillet, et que nous lui avions communiqué. Les échantillons des
fruits sans feuilles étudiés par M. Heim, ont été soumis par lui à M. C. De Can-
dolle qui y aurait reconnu la var. Gilletii, mais, d'après M. Heim, ce qui diffé
rencie le P. guineense de la var. Gilletii et ce qui porte cet auteur à élever 1 ePiper
guineense var. Gilletii au rang d'espèce sous le nom de P. Gilletii (C. DC.) Heim,
c'est que le P. guineense serait un poivre à pipérine, le P. Gilletii un poivre à
cubébine.
Ce n'est pas la première fois que l'on signale la présence d'un poivre à cubèbe
au Congo, mais c'est la première fois que cette manière de voir est appuyée sur
une réaction chimique, coloration en rouge des cristaux résultant de l'épuise-
ment par l'alcool d'un mélange du résidu de la distillation par l'alcool avec de
la chaux.
Tout récemment, sans songer à la trouvaille de M. Heim, j'avais soumis à
M. le professeur Herlant les échantillons de poivre du Congo, que nous possé-
dons au Jardin botanique de Bruxelles, et les essais microchimiques n'ont pu
déceler dans aucun de ces poivres, pas même dans le type authentique Piper
guineense var. Gilletii C. DC., de trace de cubébine ; tous les poivres du Congo, y
compris cette variété, seraient donc des poivres à pipérine.
Tous les poivres de l'Afrique occidentale présentent, d'ailleurs, un aspect très
semblable et leurs caractères anatomiques sont presque identiques. Dans les
recherches faites par M. Herlant, la pipérineest toujours nettement décelable et,
même d'après la note manuscrite que nous a communiquée aimablement M. le
professeur Herlant, nous trouvons ces mots à propos des deux échantillons de la
var. Gilletii du Congo :
b) Fruits en grappe de 9 centimètres de long, ovoïdes, brunâtres; bec net-
tement visible au sommet, pédicelles courts. Réaction de la pipérine très nette et
instantanée.
c) Fruits en grappes de 6 centimètres de long; ovoïdes, mucronés au sommet,
brun rougeâtre, pédicelle plus long que le fruit; celui-ci a 5 sur 4 millimètres.
Réaction de la pipérine moins forte que pour le n° b.
Les conclusions que tire M. Heim de son exposé demandent donc encore véri-
fication. Certes le P. Gilletii qu'il a examiné et le P. Guineense var. Gilletii C. DC.,
qui ne sont peut-être pas deux choses identiques, n'ont aucun intérêt pharma-
ceutique, même si l'un des deux renfermait de la cubébine, le cubèbe n'ayant
d'ailleurs plus actuellement la valeur qu'il avait il y a quelques années. M. Heim
estime que le poivre à cubébine du Congo pourrait être utilisé dans l'industrie.
Grâce à l'essence qu'il contient, il pourrait être avantageusement employé pour
parfumer les savons, mais la récolte de ce poivrier ne pourrait être rémunéra-
trice que dans les régions où la plante croît naturellement et en quantité
notable. C'est ce que nous avons toujours soutenu et, quant à son emploi, c'est
également ce que M. Herlant avait avancé.
Mais M. Heim refuse toute valeur industrielle aux poivres à pipérine ; celle-ci
ne peut servir à préparer l'héliotropine, qui n'est pas, comme on l'a cru pendant
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