Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-05-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mai 1903 20 mai 1903
Description : 1903/05/20 (A7,N123,T12). 1903/05/20 (A7,N123,T12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65833774
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/03/2014
VARIÉTÉS 303
actuellement perçu en espèces, sera perçu en coton. Cela revient à faire un pas
en arrière, cela revient aux procédés appliqués aux Indes néerlandaises. Il est cer-
tain que M. Roume n'hésitera pas à prendre la mesure la plus favorable s'il la
croit bonne aux intérêts de l'industrie française; mais cette exploitation, cette
régie presque directe par l'État, présente des difficultés évidentes, capables
d'entraver plus tard l'initiative des particuliers.
L'Association Cotonnière Coloniale, tout en faisant des essais, a porté ses vues
sur le coton indigène, et le contrat qu'elle a passé avec ses représentants actuels
nous semble une des meilleures tentatives pour le développement normal de la
main-d'œuvre par des particuliers, puisque ceux-ci doivent acheter des quan-
tités appréciables de coton du pays. MM. Quesnel et Poiret ont reçu des indica-
tions à cet égard et nul doute qu'à la campagne prochaine, 1904, ils bénéficieront
de l'effort présent ; l'indigène les connaîtra, il aura déjà reçu une rétribution
pour ses produits, il sera tout disposé, en 1905, à doubler son rendement.
Il nous semble, au contraire, que c'est en subventionnant des colons soudanais
comme elle vient de le faire que l'Association Cotonnière Coloniale élargira la
production ; c'est en fournissant des fonds aux entreprises privées, c'est en
encourageant certains employés résolus des maisons de commerce qui con-
naissent le pays, qui possèdent là-bas des concessions parfois défrichées et cul-
tivées que l'on poussera les noirs à se rendre auprès d'eux, à écouter leurs con-
seils et à entrer en relations pour cultiver le coton. Ce qu'il faut à l'Association,
ce sont des Soudanais, des hommes qui connaissent bien le pays, et qui par leurs
relations passées représentent à eux seuls un nombre certain et déterminé
de bras.
VI
CONCLUSIONS
J'ai montré à l'Association Cotonnière Coloniale ce qu'est notre colonie du
Soudan; je n'ai pas eu.d'autre but dans cette étude. Des ouvrages documentés
ont traité la culture du cotonnier, l'avenir de l'industrie cotonnière, sa vitalité
en France et les dangers qu'elle court à l'heure actuelle; aussi n'ai je pas empiété
sur des sujets étudiés avec tant de compétence. J'ai voulu simplement apporter
le modeste contingent de mes connaissances soudanaises à l'Association, pour
lui montrer qu'elle a dirigé ses premiers efforts dans la bonne voie.
Toutefois, ce qu'il ne faut pas lui cacher, c'est que la culture du coton, en
Afrique occidentale, ne saurait atteindre un développement appréciable avant
quelques années et que, pour atteindre ce but, des capitaux assez considérables
seront nécessaires ; mais il est vrai que l'on est encore à la période du début et
qu'elle a reçu de nombreuses promesses de souscriptions et d'adhésions nou-
velles. J'ai montré la vallée du Niger telle que je l'ai vue, sans rien exagérer.
En dehors des terrains situés sur les rives du fleuve, en dehors des terres allu-
vionnaires enrichies tous les ans par la crue, il ne faut pas oublier les îlots de
culture de la brousse, les clairières du plateau Nigérien, au milieu desquelles
vivent en toute aisance des populations d'un commerce facile, travaillant juste
assez, à l'heure actuelle, pour subvenir à leurs besoins, mais capables et dési-
reuses d'enrichir leur production, de procurer leur main-d'œuvre pour satisfaire
des désirs qui naîtront au contact de notre civilisation.
actuellement perçu en espèces, sera perçu en coton. Cela revient à faire un pas
en arrière, cela revient aux procédés appliqués aux Indes néerlandaises. Il est cer-
tain que M. Roume n'hésitera pas à prendre la mesure la plus favorable s'il la
croit bonne aux intérêts de l'industrie française; mais cette exploitation, cette
régie presque directe par l'État, présente des difficultés évidentes, capables
d'entraver plus tard l'initiative des particuliers.
L'Association Cotonnière Coloniale, tout en faisant des essais, a porté ses vues
sur le coton indigène, et le contrat qu'elle a passé avec ses représentants actuels
nous semble une des meilleures tentatives pour le développement normal de la
main-d'œuvre par des particuliers, puisque ceux-ci doivent acheter des quan-
tités appréciables de coton du pays. MM. Quesnel et Poiret ont reçu des indica-
tions à cet égard et nul doute qu'à la campagne prochaine, 1904, ils bénéficieront
de l'effort présent ; l'indigène les connaîtra, il aura déjà reçu une rétribution
pour ses produits, il sera tout disposé, en 1905, à doubler son rendement.
Il nous semble, au contraire, que c'est en subventionnant des colons soudanais
comme elle vient de le faire que l'Association Cotonnière Coloniale élargira la
production ; c'est en fournissant des fonds aux entreprises privées, c'est en
encourageant certains employés résolus des maisons de commerce qui con-
naissent le pays, qui possèdent là-bas des concessions parfois défrichées et cul-
tivées que l'on poussera les noirs à se rendre auprès d'eux, à écouter leurs con-
seils et à entrer en relations pour cultiver le coton. Ce qu'il faut à l'Association,
ce sont des Soudanais, des hommes qui connaissent bien le pays, et qui par leurs
relations passées représentent à eux seuls un nombre certain et déterminé
de bras.
VI
CONCLUSIONS
J'ai montré à l'Association Cotonnière Coloniale ce qu'est notre colonie du
Soudan; je n'ai pas eu.d'autre but dans cette étude. Des ouvrages documentés
ont traité la culture du cotonnier, l'avenir de l'industrie cotonnière, sa vitalité
en France et les dangers qu'elle court à l'heure actuelle; aussi n'ai je pas empiété
sur des sujets étudiés avec tant de compétence. J'ai voulu simplement apporter
le modeste contingent de mes connaissances soudanaises à l'Association, pour
lui montrer qu'elle a dirigé ses premiers efforts dans la bonne voie.
Toutefois, ce qu'il ne faut pas lui cacher, c'est que la culture du coton, en
Afrique occidentale, ne saurait atteindre un développement appréciable avant
quelques années et que, pour atteindre ce but, des capitaux assez considérables
seront nécessaires ; mais il est vrai que l'on est encore à la période du début et
qu'elle a reçu de nombreuses promesses de souscriptions et d'adhésions nou-
velles. J'ai montré la vallée du Niger telle que je l'ai vue, sans rien exagérer.
En dehors des terrains situés sur les rives du fleuve, en dehors des terres allu-
vionnaires enrichies tous les ans par la crue, il ne faut pas oublier les îlots de
culture de la brousse, les clairières du plateau Nigérien, au milieu desquelles
vivent en toute aisance des populations d'un commerce facile, travaillant juste
assez, à l'heure actuelle, pour subvenir à leurs besoins, mais capables et dési-
reuses d'enrichir leur production, de procurer leur main-d'œuvre pour satisfaire
des désirs qui naîtront au contact de notre civilisation.
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