Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-03-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mars 1903 20 mars 1903
Description : 1903/03/20 (A7,N121,T12). 1903/03/20 (A7,N121,T12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6583373g
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2014
DISSERTATION SUR LA MULTIPLICATION DES ISONANDRA GUTTA
173
Mais attendre l àge adulte d'un arborescent issu de semis pour connaître la
richesse et la quantité de son latex, ensuite le multiplier par bouturage pour
conserver la fixité de ses caractères, attendre encore l'époque où le peuplement
complet aura un rendement économique, tout cela est lent, bien éloigné pendant
que la chimie synthétique avance à grands pas dans le domaine de l'agricul-
ture.
Puisque l'on connaît à l'état spontané ou déjà issus de sélection par la culture
et l'analyse des types d'Isonand,'a à forte végétation, à latex abondant et riche,
leur multiplication rapide par bouturage si facile semble maintenant exclusi-
vement indiquée de préférence aux lenteurs et aux incertitudes du plant pro-
venant de semis.
#
* *
L'aire de végétation naturelle des Isonandra est très étroite, concentrée sur un
point de l'archipel malais et de la péninsule de Malacca, dans une bande su b-
équatoriale et soumise à un climat absolument insulaire.
Peuvent être considérés comme les véritables centres de végétation spontanée
de ces plantes : Singapore, archipel Riouw, îles de Banka et de Billiton.
Les arbres à Gutta peuvent-ils sortir de cette zone et être implantés dans des
climats continentaux? On a vu, pour la Guinée française, l'intérêt, la nécessité
plutôt, de détailler les conditions météorologiques de la région si l'on ne veut
pas être trompé par des analogies dans les moyennes udométriques.
En dehors de leur milieu naturel, ces plantes peuvent perdre les qualités qui
les font rechercher, et cette appréhension, qui hante maintenant l'esprit des cli-
matologues et des économistes, avait été émise très justement en 1883 par
M. Seligman-Lui :
« Les arbres transportés, disait-il, sur un sol, sous un climat qui n'est pas celui
qui leur convient, périront, ou bien, maladifs et dégénérés, ils végèteront ne
donnant qu'un produit de qualité inférieure (1). »
J'ai soutenu cette idée pour le Camphrier et surtout pour les arbres à caout-
chouc en 1899, dans les nos 40 et 41 de la Revue des Cultures coloniales ; mais elle
y a été traitée avec beaucoup plus d'autorité en juin 1898, n° 13, par notre
savant confrère M. Heckel, qui avait reçu dans son Jardin colonial, à Marseille,
les apports de la mission Raoul.
M. Heckel pose un principe et des conséquences d'acclimatation qui ne sont
pas assez connus. En effet, il a avancé avec raison — et les faits le confirment
déjà — « que le moindre changement de vie dans les végétaux apporte des per-
turbations profondes dans la nature chimique et physique des produits, parfois
même il en tarit la source complètement M.
On sait déjà, et cela peut tenir à l'individu ou à son déplacement, que des
Isonandra comme des Ficus révèlent une trop grande proportion de résine friable
par rapport à la matière gommeuse : ces deux termes sont donc à considérer.
Comme indication intéressante relative au maintien des qualités chez les Iso-
nandra déplacés, on ne peut que rappeler l'exemple trop restreint du seul pied
qui prospéré à la Grande-Comore : il est devenu classique après les citations de
Milne Edwards et les savantes recherches de M. Guignard.
(1) Annales télégraphiques, 1883. Possibilité <1 acclimatation des arbres guttifères en Cochinchiue
française.
173
Mais attendre l àge adulte d'un arborescent issu de semis pour connaître la
richesse et la quantité de son latex, ensuite le multiplier par bouturage pour
conserver la fixité de ses caractères, attendre encore l'époque où le peuplement
complet aura un rendement économique, tout cela est lent, bien éloigné pendant
que la chimie synthétique avance à grands pas dans le domaine de l'agricul-
ture.
Puisque l'on connaît à l'état spontané ou déjà issus de sélection par la culture
et l'analyse des types d'Isonand,'a à forte végétation, à latex abondant et riche,
leur multiplication rapide par bouturage si facile semble maintenant exclusi-
vement indiquée de préférence aux lenteurs et aux incertitudes du plant pro-
venant de semis.
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L'aire de végétation naturelle des Isonandra est très étroite, concentrée sur un
point de l'archipel malais et de la péninsule de Malacca, dans une bande su b-
équatoriale et soumise à un climat absolument insulaire.
Peuvent être considérés comme les véritables centres de végétation spontanée
de ces plantes : Singapore, archipel Riouw, îles de Banka et de Billiton.
Les arbres à Gutta peuvent-ils sortir de cette zone et être implantés dans des
climats continentaux? On a vu, pour la Guinée française, l'intérêt, la nécessité
plutôt, de détailler les conditions météorologiques de la région si l'on ne veut
pas être trompé par des analogies dans les moyennes udométriques.
En dehors de leur milieu naturel, ces plantes peuvent perdre les qualités qui
les font rechercher, et cette appréhension, qui hante maintenant l'esprit des cli-
matologues et des économistes, avait été émise très justement en 1883 par
M. Seligman-Lui :
« Les arbres transportés, disait-il, sur un sol, sous un climat qui n'est pas celui
qui leur convient, périront, ou bien, maladifs et dégénérés, ils végèteront ne
donnant qu'un produit de qualité inférieure (1). »
J'ai soutenu cette idée pour le Camphrier et surtout pour les arbres à caout-
chouc en 1899, dans les nos 40 et 41 de la Revue des Cultures coloniales ; mais elle
y a été traitée avec beaucoup plus d'autorité en juin 1898, n° 13, par notre
savant confrère M. Heckel, qui avait reçu dans son Jardin colonial, à Marseille,
les apports de la mission Raoul.
M. Heckel pose un principe et des conséquences d'acclimatation qui ne sont
pas assez connus. En effet, il a avancé avec raison — et les faits le confirment
déjà — « que le moindre changement de vie dans les végétaux apporte des per-
turbations profondes dans la nature chimique et physique des produits, parfois
même il en tarit la source complètement M.
On sait déjà, et cela peut tenir à l'individu ou à son déplacement, que des
Isonandra comme des Ficus révèlent une trop grande proportion de résine friable
par rapport à la matière gommeuse : ces deux termes sont donc à considérer.
Comme indication intéressante relative au maintien des qualités chez les Iso-
nandra déplacés, on ne peut que rappeler l'exemple trop restreint du seul pied
qui prospéré à la Grande-Comore : il est devenu classique après les citations de
Milne Edwards et les savantes recherches de M. Guignard.
(1) Annales télégraphiques, 1883. Possibilité <1 acclimatation des arbres guttifères en Cochinchiue
française.
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