Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-03-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mars 1903 05 mars 1903
Description : 1903/03/05 (A7,N120,T12). 1903/03/05 (A7,N120,T12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65833722
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2014
DISSERTATION SUR LA MULTIPLICATION DES ISONANDRA GUTTA 137
forts. Mais en pleine terre, le bouturage se comporle inversement : la petite
bouture y périt rapidement; la moyenne, celle grosse comme le pouce, s'y enra-
cine et lance des bourgeons dans la saison même, quelquefois l'année suivante.
On peut rappeler que le Ficus macrophyllo est plus facilement bouturé sur vieux
bois que sur jeune et encore mieux avec des branches énormes qui constituent
de suite de véritables arbres.
Par contre, on connaît le facile bouturage d'une espèce très voisine, Ficus
elastica, dont la réussite est certaine avec des rameaux presque herbacés.
Les modes de culture doivent changer avec les milieux; la théorie est insuffi-
sante, souvent nuisible; l'expérience seule doit servir de guide et elle manque
encore en agriculture coloniale.
:t:< -
L'expérience faite au Jardin d'Essai d'Alger sur les Isonandra est certainement
une des plus intéressantes, dans les conditions qui l'ont provoquée, à porter à
l'actif de ce grand établissement qui, soit dit en passant, en compte beaucoup
d'autres. Si les conséquences en avaient été comprises, il est probable que la
situation des Isonandra dans nos colonies serait à l'heure actuelle mieux déter-
minée.
•k
* #
Les Isonandra bouturés au Jardin d'Essai d'Alger, ainsi que les boutures non
enracinées rapportées et conservées par la mission Sérullas, avaient la Guinée
française comme destination, indication un peu vague, car on n'avait pas déter-
miné leur localisation dans ce grand pays, et par conséquent à quel climat les
soumettre tout d'abord : climat littoral, marin; continental et élevé, comme
dans le Fouta-Djallon, par exemple, qui était, à cette époque, l'objet de toutes
les préoccupations. Dans ce dernier point, quelle que fût la station choisie, on
pouvait prévoir que la température, avec ses abaissements voisins du froid pen-
dant certaine saison, était, en outre d'autres facteurs climatériques insuffisants,
des conditions absolument défavorables aux arbres à Gutta déjà fort sensibles à
la chute de la chaleur au-dessous de + 15°.
En thermométrie, comme en pluviométrie, les totaux comme les moyennes ne
sont pas des indications assez précises, comme on le pensait autrefois, pour
apprécier les phases complexes qui, en météorologie, constituent les bases
principales d'un climat : le cas présent en est la meilleure démonstration.
La chaleur n'est qu'un terme, souvent insuffisant, quelquefois nuisible, quand
il n'est pas complété par les météores aqueux.
La Guinée française a été tout d'abord choisie pour les Isonandra parce que, en
dehors de son degré thermique, sa pluviométrie annuelle accusait une tranche
d'eau de près de 4 mètres de hauteur, c'est-à-dire environ 4.000 millimètres. On
comparait à tort cette pluviométrie à celle de la région naturelle des Isonandra,
Malaca et Bornéo, où la tranche d'eau est souvent inférieure, puisqu'elle reste
aux environs de 3 mètres et ne la dépasse que rarement pour atteindre une
hauteur de trois à quatre mètres et demi.
Mais l'étude des chutes pluviales dans les deux pays démontre une répartition
absolument différente qui explique pourquoi les arbres à Gutta ne peuvent sortir
de leur centre de création en conservant toutes leurs qualités.
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forts. Mais en pleine terre, le bouturage se comporle inversement : la petite
bouture y périt rapidement; la moyenne, celle grosse comme le pouce, s'y enra-
cine et lance des bourgeons dans la saison même, quelquefois l'année suivante.
On peut rappeler que le Ficus macrophyllo est plus facilement bouturé sur vieux
bois que sur jeune et encore mieux avec des branches énormes qui constituent
de suite de véritables arbres.
Par contre, on connaît le facile bouturage d'une espèce très voisine, Ficus
elastica, dont la réussite est certaine avec des rameaux presque herbacés.
Les modes de culture doivent changer avec les milieux; la théorie est insuffi-
sante, souvent nuisible; l'expérience seule doit servir de guide et elle manque
encore en agriculture coloniale.
:t:< -
L'expérience faite au Jardin d'Essai d'Alger sur les Isonandra est certainement
une des plus intéressantes, dans les conditions qui l'ont provoquée, à porter à
l'actif de ce grand établissement qui, soit dit en passant, en compte beaucoup
d'autres. Si les conséquences en avaient été comprises, il est probable que la
situation des Isonandra dans nos colonies serait à l'heure actuelle mieux déter-
minée.
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Les Isonandra bouturés au Jardin d'Essai d'Alger, ainsi que les boutures non
enracinées rapportées et conservées par la mission Sérullas, avaient la Guinée
française comme destination, indication un peu vague, car on n'avait pas déter-
miné leur localisation dans ce grand pays, et par conséquent à quel climat les
soumettre tout d'abord : climat littoral, marin; continental et élevé, comme
dans le Fouta-Djallon, par exemple, qui était, à cette époque, l'objet de toutes
les préoccupations. Dans ce dernier point, quelle que fût la station choisie, on
pouvait prévoir que la température, avec ses abaissements voisins du froid pen-
dant certaine saison, était, en outre d'autres facteurs climatériques insuffisants,
des conditions absolument défavorables aux arbres à Gutta déjà fort sensibles à
la chute de la chaleur au-dessous de + 15°.
En thermométrie, comme en pluviométrie, les totaux comme les moyennes ne
sont pas des indications assez précises, comme on le pensait autrefois, pour
apprécier les phases complexes qui, en météorologie, constituent les bases
principales d'un climat : le cas présent en est la meilleure démonstration.
La chaleur n'est qu'un terme, souvent insuffisant, quelquefois nuisible, quand
il n'est pas complété par les météores aqueux.
La Guinée française a été tout d'abord choisie pour les Isonandra parce que, en
dehors de son degré thermique, sa pluviométrie annuelle accusait une tranche
d'eau de près de 4 mètres de hauteur, c'est-à-dire environ 4.000 millimètres. On
comparait à tort cette pluviométrie à celle de la région naturelle des Isonandra,
Malaca et Bornéo, où la tranche d'eau est souvent inférieure, puisqu'elle reste
aux environs de 3 mètres et ne la dépasse que rarement pour atteindre une
hauteur de trois à quatre mètres et demi.
Mais l'étude des chutes pluviales dans les deux pays démontre une répartition
absolument différente qui explique pourquoi les arbres à Gutta ne peuvent sortir
de leur centre de création en conservant toutes leurs qualités.
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