Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-03-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mars 1903 05 mars 1903
Description : 1903/03/05 (A7,N120,T12). 1903/03/05 (A7,N120,T12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65833722
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2014
146 REVUE DES CULTURES COLONIALES
veut obtenir un rendement régulier. Cette nécessité force le planteur à mettre le
cacaoyer en culture sur des étendues relativement peu considérables.
c) Cette dernière considération est d'autant plus importante que d'après les
expériences faites à Java dans des cultures de montagne, plus personne ne
pourra conseiller de planter de grands espaces uniquement en cacao et de
mettre ainsi, comme on dit, « tous ses œufs dans le même panier ». On peut, à
mon avis, dire sans crainte qu'à Java une plantation de cacaoyers ne peut couvrir
au maximum plus de 450 à 500 bouws. Dans la plupart des cas, on devra même
faire des plantations moins considérables, en moyenne peut-être de 250 bouws
seulement, parce que l'on est devenu beaucoup plus prudent dans le choix des
terrains et que l'on a un grand nombre d'exemples prouvant que l'on ne peut
rien obtenir si le terrain et le climat ne sont pas propices à la culture.
II. Puisque nous sommes forcés de donner à nos plantations de cacaoyers
beaucoup de soins et d'y consacrer beaucoup d'argent, quelle que soit la variété
mise en culture, il me semble rationnel de choisir les variétés qui produisent un
cacao de première qualité; ce sont les variétés du groupe criollo.
Les qualités premières obtiennent toujours de meilleurs prix sur le marché et
sont toujours moins sujettes aux fluctuations de prix que les qualités infé-
rieures. Nous remarquons ce fait dans chaque crise du café, et nous voyons la
même chose se reproduire actuellement pour le thé de Ceylan et de toutes les
Indes Anglaises. Dans ces dernières contrées, la culture du thé ne rapporte
actuellement plus de bénéfices, parce que les planteurs travaillaient ce produit
uniquement pour obtenir une très grande quantité de matières et qu'ils ne
songeaient que fort peu à la qualité. Il en est résulté une surproduction de thés
de qualité moyenne et par suite une grande diminution de prix. Le thé de
Java, par contre, a relativement bien maintenu son prix et l'on n'entend pas ici
les récriminations des planteurs comme dans les Indes Anglaises et à Ceylan. Le
même fait s'observe dans la culture du café au Brésil et dans une plus forte propor-
tion pour les vins de qualité inférieure du sud de la France qui, en 1900-1901,
furent presque invendables.
Des prix variants de 1 franc à 1 fr. 50 l'hectolitre furent pendant un temps de
belles occasions pour le vendeur. Par contre, les bons vins de Bordeaux con-
servèrent leurs anciens prix. L'appréciation qui fait supposer que la plantation de
« forastero » rapporte en quantité ce qu'une autre variété rapporterait en qualité
ne peut être acceptée, car :
III. Comme la culture du cacao se développe considérablement dans diffé-
rentes régions et que le criollo est de plus en plus remplacé par le forastero plus
robuste, d'ici à quelques années, le marché sera surchargé de cacao de qualité
moyenne. Une diminution de valeur sera naturellement la conséquence de ce
fait. Si Java se lance également dans la culture de ce forastero, la quantité de
cacao de valeur moyenne en sera encore augmentée, et nos planteurs contribueront
à une plus forte baisse de prix.
IV. Si, comme nous l'avons déjà dit, les forastero sont de plus en plus
cultivés et si les criollo disparaissent de certaines régions, cela est à attribuer
davantage aux conditions locales économiques désavantageuses qu'aux condi-
tions du marché. Dans les Indes occidentales, dans l'Amérique centrale et méri-
dionale, dans le Cameroum et à Samoa, partout on observe le manque de main-
d'œuvre qui force souvent le planteur à choisir les forastero plus robustes et se
prêtant mieux pour la culture extensive que le criollo plus délicat. Dans le Véné-
veut obtenir un rendement régulier. Cette nécessité force le planteur à mettre le
cacaoyer en culture sur des étendues relativement peu considérables.
c) Cette dernière considération est d'autant plus importante que d'après les
expériences faites à Java dans des cultures de montagne, plus personne ne
pourra conseiller de planter de grands espaces uniquement en cacao et de
mettre ainsi, comme on dit, « tous ses œufs dans le même panier ». On peut, à
mon avis, dire sans crainte qu'à Java une plantation de cacaoyers ne peut couvrir
au maximum plus de 450 à 500 bouws. Dans la plupart des cas, on devra même
faire des plantations moins considérables, en moyenne peut-être de 250 bouws
seulement, parce que l'on est devenu beaucoup plus prudent dans le choix des
terrains et que l'on a un grand nombre d'exemples prouvant que l'on ne peut
rien obtenir si le terrain et le climat ne sont pas propices à la culture.
II. Puisque nous sommes forcés de donner à nos plantations de cacaoyers
beaucoup de soins et d'y consacrer beaucoup d'argent, quelle que soit la variété
mise en culture, il me semble rationnel de choisir les variétés qui produisent un
cacao de première qualité; ce sont les variétés du groupe criollo.
Les qualités premières obtiennent toujours de meilleurs prix sur le marché et
sont toujours moins sujettes aux fluctuations de prix que les qualités infé-
rieures. Nous remarquons ce fait dans chaque crise du café, et nous voyons la
même chose se reproduire actuellement pour le thé de Ceylan et de toutes les
Indes Anglaises. Dans ces dernières contrées, la culture du thé ne rapporte
actuellement plus de bénéfices, parce que les planteurs travaillaient ce produit
uniquement pour obtenir une très grande quantité de matières et qu'ils ne
songeaient que fort peu à la qualité. Il en est résulté une surproduction de thés
de qualité moyenne et par suite une grande diminution de prix. Le thé de
Java, par contre, a relativement bien maintenu son prix et l'on n'entend pas ici
les récriminations des planteurs comme dans les Indes Anglaises et à Ceylan. Le
même fait s'observe dans la culture du café au Brésil et dans une plus forte propor-
tion pour les vins de qualité inférieure du sud de la France qui, en 1900-1901,
furent presque invendables.
Des prix variants de 1 franc à 1 fr. 50 l'hectolitre furent pendant un temps de
belles occasions pour le vendeur. Par contre, les bons vins de Bordeaux con-
servèrent leurs anciens prix. L'appréciation qui fait supposer que la plantation de
« forastero » rapporte en quantité ce qu'une autre variété rapporterait en qualité
ne peut être acceptée, car :
III. Comme la culture du cacao se développe considérablement dans diffé-
rentes régions et que le criollo est de plus en plus remplacé par le forastero plus
robuste, d'ici à quelques années, le marché sera surchargé de cacao de qualité
moyenne. Une diminution de valeur sera naturellement la conséquence de ce
fait. Si Java se lance également dans la culture de ce forastero, la quantité de
cacao de valeur moyenne en sera encore augmentée, et nos planteurs contribueront
à une plus forte baisse de prix.
IV. Si, comme nous l'avons déjà dit, les forastero sont de plus en plus
cultivés et si les criollo disparaissent de certaines régions, cela est à attribuer
davantage aux conditions locales économiques désavantageuses qu'aux condi-
tions du marché. Dans les Indes occidentales, dans l'Amérique centrale et méri-
dionale, dans le Cameroum et à Samoa, partout on observe le manque de main-
d'œuvre qui force souvent le planteur à choisir les forastero plus robustes et se
prêtant mieux pour la culture extensive que le criollo plus délicat. Dans le Véné-
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