Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-02-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 février 1903 20 février 1903
Description : 1903/02/20 (A7,N119,T12). 1903/02/20 (A7,N119,T12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6583371n
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2014
VARIÉTÉS 121
l'on peut obtenir par le recouvrement du sol. La question est cependant d'impor-
tance suffisante pour fixer encore l'attention, car on n'y songe pas toujours suf-
fisamment.
C'est ainsi qu'à New-York, le grand parc situé au centre de la ville sera peut-
être victime du procédé, que l'on y pratique avec soin, d'enlever toutes les
feuilles tombées et les débris végétaux qui se trouvaient sous les plantes. La plu-
part des arbres dépérissent et on estime que, pour remettre le parc en bon état,
il faudrait un demi-million de dollars environ.
Le mauvais état dans lequel se trouve le « Haarlemmer Hout » (promenade
réputée d'Haarlem) est également attribué aux soins de propreté dont il a été
l'objet. L'architecte du jardin, M. L.-A. Springer, a exposé en détail, dans un rap-
port trop long pour être reproduit ici, les causes de cette déperdition de vigueur.
Il n'est d'ailleurs pas nécessaire d'aller aussi loin pour juger des effets néfastes
de l'enlèvement soigneux de toutes les parties qui tombent des arbres. Tout le
monde connaît, ici, le bois aux bambous du Jardin botanique de Buitenzorg; si je
ne me trompe, c'est en 1883 que l'on décida de faire enlever tous les jours les
feuilles qui étaient tombées des tiges. Sous ces plantes la terre devint dure
comme la pierre et les résultats ne se firent pas attendre : au bout d'environ
deux ans les plants si beaux et si vigoureux commencèrent à dépérir et la vie
paraissait les abandonner. Heureusement il fut encore possible de remédier au
mal. En retournant assez profondément le sol et en balayant à sa surface toutes
les feuilles ramassées dans les chemins, on parvint à redonner de la vigueur aux
plantes, etenviron deux ans après, les bambous étaientredevenus très vigoureux.
Je pourrais ici encore citer de nombreux exemples pour prouver la grande
utilité de la pratique qui consiste à ne pas enlever les feuilles qui tombent sur le
sol, sous les plantes, et à amener même en certains cas encore un supplément.
M. le professeur H. Drummond dit dans ses travaux : « Si nous considérons les
peines et le travail que coûtent au cultivateur les récoltes de ses champs, ce qu'il
doit labourer, herser, amender, retourner le sol et le débarrasser de ses mau-
vaises herbes, il y a lieu de s'étonner de la manière dont opère la nature pour
obtenir des récoltes régulières sans qu'il lui faille tous ces travaux. Un bois issu-
de plantation naturelle devient de plus en plus fort; les arbres et les autres
végétaux qui y croissent, fleurissent, donnent fruits et graines, et cela n'est pas
seulement dans des bois, mais partout où se forme une végétation naturelle. Il
est vrai que la nature ne réunit généralement pas de nombreux plants d'une
même espèce, mais nous pouvons cependant beaucoup apprendre en observant -
ce qu'elle produit.
D'après Darwin, ce sont les vers de terre qui se chargent dans la nature de
renouveler le sol; toute la terre passe par le corps de ces organismes et de la
terre provenant d'une certaine profondeur est amenée à la surface, c'est en man-
geant que ces vers se créent un passage au travers du sol. Leur nourriture est
constiluée en majeure partie par des portions à moitié décomposées de végé-
taux ; les vers doivent prendre ces matériaux à la surface du sol et les déposent
dans le sous-sol, qui, par ce processus, se trouve fortement amendé. Si l'on veut
attirer les vers de terre, il faudra recouvrir le sol d'une couche végétale, dans
laquelle il faut naturellement mettre des feuilles en notable proportion.
Les expériences entreprises à Saint-Clair, à l'effet d'obtenir de meilleurs résul-
tats de l'action de vers de terre, ont été très favorables. Dans une plantation
expérimentale de diverses variétés de cacaoyers on amena sur le sol une couche
l'on peut obtenir par le recouvrement du sol. La question est cependant d'impor-
tance suffisante pour fixer encore l'attention, car on n'y songe pas toujours suf-
fisamment.
C'est ainsi qu'à New-York, le grand parc situé au centre de la ville sera peut-
être victime du procédé, que l'on y pratique avec soin, d'enlever toutes les
feuilles tombées et les débris végétaux qui se trouvaient sous les plantes. La plu-
part des arbres dépérissent et on estime que, pour remettre le parc en bon état,
il faudrait un demi-million de dollars environ.
Le mauvais état dans lequel se trouve le « Haarlemmer Hout » (promenade
réputée d'Haarlem) est également attribué aux soins de propreté dont il a été
l'objet. L'architecte du jardin, M. L.-A. Springer, a exposé en détail, dans un rap-
port trop long pour être reproduit ici, les causes de cette déperdition de vigueur.
Il n'est d'ailleurs pas nécessaire d'aller aussi loin pour juger des effets néfastes
de l'enlèvement soigneux de toutes les parties qui tombent des arbres. Tout le
monde connaît, ici, le bois aux bambous du Jardin botanique de Buitenzorg; si je
ne me trompe, c'est en 1883 que l'on décida de faire enlever tous les jours les
feuilles qui étaient tombées des tiges. Sous ces plantes la terre devint dure
comme la pierre et les résultats ne se firent pas attendre : au bout d'environ
deux ans les plants si beaux et si vigoureux commencèrent à dépérir et la vie
paraissait les abandonner. Heureusement il fut encore possible de remédier au
mal. En retournant assez profondément le sol et en balayant à sa surface toutes
les feuilles ramassées dans les chemins, on parvint à redonner de la vigueur aux
plantes, etenviron deux ans après, les bambous étaientredevenus très vigoureux.
Je pourrais ici encore citer de nombreux exemples pour prouver la grande
utilité de la pratique qui consiste à ne pas enlever les feuilles qui tombent sur le
sol, sous les plantes, et à amener même en certains cas encore un supplément.
M. le professeur H. Drummond dit dans ses travaux : « Si nous considérons les
peines et le travail que coûtent au cultivateur les récoltes de ses champs, ce qu'il
doit labourer, herser, amender, retourner le sol et le débarrasser de ses mau-
vaises herbes, il y a lieu de s'étonner de la manière dont opère la nature pour
obtenir des récoltes régulières sans qu'il lui faille tous ces travaux. Un bois issu-
de plantation naturelle devient de plus en plus fort; les arbres et les autres
végétaux qui y croissent, fleurissent, donnent fruits et graines, et cela n'est pas
seulement dans des bois, mais partout où se forme une végétation naturelle. Il
est vrai que la nature ne réunit généralement pas de nombreux plants d'une
même espèce, mais nous pouvons cependant beaucoup apprendre en observant -
ce qu'elle produit.
D'après Darwin, ce sont les vers de terre qui se chargent dans la nature de
renouveler le sol; toute la terre passe par le corps de ces organismes et de la
terre provenant d'une certaine profondeur est amenée à la surface, c'est en man-
geant que ces vers se créent un passage au travers du sol. Leur nourriture est
constiluée en majeure partie par des portions à moitié décomposées de végé-
taux ; les vers doivent prendre ces matériaux à la surface du sol et les déposent
dans le sous-sol, qui, par ce processus, se trouve fortement amendé. Si l'on veut
attirer les vers de terre, il faudra recouvrir le sol d'une couche végétale, dans
laquelle il faut naturellement mettre des feuilles en notable proportion.
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tats de l'action de vers de terre, ont été très favorables. Dans une plantation
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