Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-02-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 février 1903 05 février 1903
Description : 1903/02/05 (A7,N118,T12). 1903/02/05 (A7,N118,T12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65833707
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2014
72 REVUE DR S CULTURES COLONIALES
Faute d'ouvrages spéciaux, je n'avais pu, en Afrique, déterminer la nature du
cryptogame qui cause la maladie en question.
Sitôt revenu en Belgique, je montrai des feuilles malades et mes dessins du
parasite à mon ami M. É. De Wildeman, conservateur au Jardin botanique de
l'État, qui y reconnut tout de suite le Cephaleuros virescens Kunze, cette curieuse
algue qui fut tour à tour rangée parmi les champignons et les lichens et qui est
assurément un type très remarquable de parasite facultatif.
J'emprunte à M. De Wildeman (1) la synonymie de cette espèce :
Cephaleuros virescens Kunze (1827), sec. Hariot, in Journ. de Bot., 1889.
Mycoideaparasitica Cunningham, in Trans. Linn. Soc., 1850.
Cephaleuros Mycoidea Karst, in Ann. Jard. bot. Buitenzorg, t. X, p. 25.
Cephaleuros parasitica Hieronymus, in Deutsch Ost. Afrika, Bd. V, Theil C,
(1895), p. 23.
Le Cephaleuros virescens est, en réalité, une sorte de moisissure extrêmement
répandue dans les régions tropicales comme certains Mucor, le Pénicillium glau-
cum, le Cladosporium herbarum le sont dans nos pays et ailleurs.
Cet organisme peut vivre en holophyte absolu, c'est-à-dire sans trace de
parasitisme, lorsqu'il se borne à étaler ses filaments à la surface des feuilles de
nombreuses espèces tropicales. Dans certains cas, il vit en symbiose avec un
champignon et constitue alors le lichen Strigula complanata, observé par Mar-
shall Ward (2) sur des espèces des Indes et constaté par M. Delacroix sur ces
échantillons de la Réunion.
Enfin, il peut, dans des conditions spéciales, se développer en vrai parasite et
causer de sérieux dommages aux plantes cultivées sous les tropiques.
En ce qui concerne le caféier, un Cephaleuros peu distinct du C. virescens,
le C. Coffeæ, a été observé et fort bien étudié par M. J. Went (3) sur le caféier
de Libéria cultivé à Tegal (Java).
Plus récemment, M. G. Delacroix (4) indiquait la forme typique sur des feuilles
de caféier de Libéria provenant de l'île de la Réunion en même temps que l'état
lichen. Et il ajoutait que, sous cette dernière forme, l'algue paraît moins nocive,
car le plus souvent la macule est absente et la pénétration ne dépasse pas la
cuticule de la feuille.
Ces deux auteurs ne signalent pas les conditions particulières dans lesquelles
l'algue en cause devient parasite sur le caféier, J'ai pu à Léopoldville faire, à ce
point de vue, des observations concluantes. C'est un excès de radiation qui y
détermine l'évolution parasitaire du Cephaleuros virescens. Lors de mon séjour au
Congo, cette conception avait pénétré dans mon esprit, mais j'ai longtemps
hésité à l'exprimer par écrit, à défaut de faits expérimentaux capables d'entraîner
la conviction.
Bien que l'on ait affaire à des organismes semblables au point de vue morpho-
logique, on pouvait objecter que ce sont néanmoins des formes distinctes
(espèces ou variétés, peu importe), et nier la possibilité pour la même race de
devenir parasite.
(1) Observations sur les Algues rapportées par M. J. Massart d'un voyage aux Indes néerlan-
daises (Annales du Jardin botanique de Buitenzorg, Vo Supplément, p. 71, 1897).
(2) MARSHALL WARD. Structure, development and life history of a tropical epiphyllous Lichcn
(Trans. of the Linn. Society, janvier 1884).
(3) Centrait, fur Bakteriologie und Parasitenkunde, Zweite Abtheilung, 1895, p. 681.
(4) Revue des Cultures coloniales, 3° année, p. 36, 1899.
Faute d'ouvrages spéciaux, je n'avais pu, en Afrique, déterminer la nature du
cryptogame qui cause la maladie en question.
Sitôt revenu en Belgique, je montrai des feuilles malades et mes dessins du
parasite à mon ami M. É. De Wildeman, conservateur au Jardin botanique de
l'État, qui y reconnut tout de suite le Cephaleuros virescens Kunze, cette curieuse
algue qui fut tour à tour rangée parmi les champignons et les lichens et qui est
assurément un type très remarquable de parasite facultatif.
J'emprunte à M. De Wildeman (1) la synonymie de cette espèce :
Cephaleuros virescens Kunze (1827), sec. Hariot, in Journ. de Bot., 1889.
Mycoideaparasitica Cunningham, in Trans. Linn. Soc., 1850.
Cephaleuros Mycoidea Karst, in Ann. Jard. bot. Buitenzorg, t. X, p. 25.
Cephaleuros parasitica Hieronymus, in Deutsch Ost. Afrika, Bd. V, Theil C,
(1895), p. 23.
Le Cephaleuros virescens est, en réalité, une sorte de moisissure extrêmement
répandue dans les régions tropicales comme certains Mucor, le Pénicillium glau-
cum, le Cladosporium herbarum le sont dans nos pays et ailleurs.
Cet organisme peut vivre en holophyte absolu, c'est-à-dire sans trace de
parasitisme, lorsqu'il se borne à étaler ses filaments à la surface des feuilles de
nombreuses espèces tropicales. Dans certains cas, il vit en symbiose avec un
champignon et constitue alors le lichen Strigula complanata, observé par Mar-
shall Ward (2) sur des espèces des Indes et constaté par M. Delacroix sur ces
échantillons de la Réunion.
Enfin, il peut, dans des conditions spéciales, se développer en vrai parasite et
causer de sérieux dommages aux plantes cultivées sous les tropiques.
En ce qui concerne le caféier, un Cephaleuros peu distinct du C. virescens,
le C. Coffeæ, a été observé et fort bien étudié par M. J. Went (3) sur le caféier
de Libéria cultivé à Tegal (Java).
Plus récemment, M. G. Delacroix (4) indiquait la forme typique sur des feuilles
de caféier de Libéria provenant de l'île de la Réunion en même temps que l'état
lichen. Et il ajoutait que, sous cette dernière forme, l'algue paraît moins nocive,
car le plus souvent la macule est absente et la pénétration ne dépasse pas la
cuticule de la feuille.
Ces deux auteurs ne signalent pas les conditions particulières dans lesquelles
l'algue en cause devient parasite sur le caféier, J'ai pu à Léopoldville faire, à ce
point de vue, des observations concluantes. C'est un excès de radiation qui y
détermine l'évolution parasitaire du Cephaleuros virescens. Lors de mon séjour au
Congo, cette conception avait pénétré dans mon esprit, mais j'ai longtemps
hésité à l'exprimer par écrit, à défaut de faits expérimentaux capables d'entraîner
la conviction.
Bien que l'on ait affaire à des organismes semblables au point de vue morpho-
logique, on pouvait objecter que ce sont néanmoins des formes distinctes
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devenir parasite.
(1) Observations sur les Algues rapportées par M. J. Massart d'un voyage aux Indes néerlan-
daises (Annales du Jardin botanique de Buitenzorg, Vo Supplément, p. 71, 1897).
(2) MARSHALL WARD. Structure, development and life history of a tropical epiphyllous Lichcn
(Trans. of the Linn. Society, janvier 1884).
(3) Centrait, fur Bakteriologie und Parasitenkunde, Zweite Abtheilung, 1895, p. 681.
(4) Revue des Cultures coloniales, 3° année, p. 36, 1899.
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