Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-01-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 janvier 1903 05 janvier 1903
Description : 1903/01/05 (A7,N116,T12). 1903/01/05 (A7,N116,T12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65833685
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/03/2014
UNE PLANTATION DE CAOUTCHOUTIERS AU CONGO 3
Ils occupent les cahutes d'après leurs régions et en tenant compte surtout de la
grande inimitié qui sépare les habitants de l'intérieur des riverains, qu'il s'agit
de mêler le moins possible. Entretenir la paix parmi ce personnel n'est pas tou-
jours chose aisée : le noir est éminemment batailleur, et comme il joint à ce
défaut celui de voleur sans égal, il s'agit de s'interposer dans maints conflits.
Afin de faciliter la surveillance et l'ordre, les groupements de huttes sont,
autant que possible, réglés sur celui des équipes de travail; ces équipes, d'une
vingtaine d'hommes en général, dirigées par des capitas, habitent des cases
voisines; le capita a, jusqu'à un certain point, la responsabilité de cette partie
du village; une vingtaine de sentinelles, dont la mission principale est la surveil-
lance des plantations, concourent au maintien du bon ordre.
Un mot de la répartition du personnel au travail. Nous avons déjà 20 hommes
préposés à l'entretien des pépinières, 20 hommes pour la surveillance; le plus
gros contingent, soit 200 hommes, est employé au déboisement : ce dernier tra-
vail, selon la densité de la forêt, est plus ou moins lent : coupés à 1 mètre du
sol, on laisse les arbres couchés pendant quinze jours ou trois semaines, après
quoi il est possible de les brûler. Une équipe de 20 noirs s'occupe des routes,
qui sont nettoyées continuellement par un certain nombre de petits travailleurs
de dix à douze ans. Le reste du personnel est employé au nettoyage à la houe
des plantations. Il faut encore ajouter 8 à 10 boys pour le service des blancs;
boys préposés respectivement à la cuisine, au lavage, à l'entretien des poules,
des chèvres, des moutons, etc.
Quelques mots maintenant sur les diverses plantations.
Cearas. — Presque tous proviennent de semis. Cette graine, comme l'on sait,
grâce à un testa très dur, se transporte facilement; cette qualité entraîne un
inconvénient dans la germination, qui, si l'on n'y remédiait, serait longue et
chanceuse. Il a été conseillé divers moyens, limage, séjour dans l'eau, etc. Après
les avoir tous essayés, il a semblé préférable de couper le bout des graines avec
une pince; cette méthode est très expéditive, quatre gamins de six à dix ans en
préparent de 6 à 8.000 par jour; résultat de germination, 30 à 60 au bout de
dix jours. Ces graines sont semées très superficiellement, à raison de 500 par
planche; des paillis doivent les protéger du soleil pendant quinze jours ou
trois semaines. Au bout de deux ou trois mois, les Cearas atteignent de 0,n75 à
1 mètre et peuvent être mis en place à des intervalles de 3 mètres en tous sens ;
pour ce faire, il est préférable de les débarrasser en même temps qu'une partie
de leurs feuilles. Ils reprennent très facilement; au pis aller, la perte est de
10 et est remplacée dans la quinzaine. Dans l'année, l'arbre atteint 3 mètres.
Il se ramifie à 2 mètres généralement, c'est l'avantage de l'écartement de 3 mètres.
Un autre avantage de cet écart est de permettre une plus grande résistance au
vent, car cette essence a ses racines très superficielles, et, d'autre part, se casse
très aisément. Ces racines superficielles obligent les hommes à une grande
attention dans le nettoyage, qui est nécessaire tous les mois dans les commence-
ments; plus tard, à la ramification, celui-ci devient inutile. Le Manihot Glaziovii
se met à grainer au bout d'un an; les semences, enfermées au nombre de trois
dans des capsules doivent être recueillies avant la déhiscence de celles-ci ; la
récolte en est ainsi plus aisée.
Vu la facilité du semis, le bouturage devient inutile ; celui-ci se fait cependant
très aisément, sans aucune précaution, dès qu'il s'opère sur une partie assez
grande, à bois bien aoûté.
Ils occupent les cahutes d'après leurs régions et en tenant compte surtout de la
grande inimitié qui sépare les habitants de l'intérieur des riverains, qu'il s'agit
de mêler le moins possible. Entretenir la paix parmi ce personnel n'est pas tou-
jours chose aisée : le noir est éminemment batailleur, et comme il joint à ce
défaut celui de voleur sans égal, il s'agit de s'interposer dans maints conflits.
Afin de faciliter la surveillance et l'ordre, les groupements de huttes sont,
autant que possible, réglés sur celui des équipes de travail; ces équipes, d'une
vingtaine d'hommes en général, dirigées par des capitas, habitent des cases
voisines; le capita a, jusqu'à un certain point, la responsabilité de cette partie
du village; une vingtaine de sentinelles, dont la mission principale est la surveil-
lance des plantations, concourent au maintien du bon ordre.
Un mot de la répartition du personnel au travail. Nous avons déjà 20 hommes
préposés à l'entretien des pépinières, 20 hommes pour la surveillance; le plus
gros contingent, soit 200 hommes, est employé au déboisement : ce dernier tra-
vail, selon la densité de la forêt, est plus ou moins lent : coupés à 1 mètre du
sol, on laisse les arbres couchés pendant quinze jours ou trois semaines, après
quoi il est possible de les brûler. Une équipe de 20 noirs s'occupe des routes,
qui sont nettoyées continuellement par un certain nombre de petits travailleurs
de dix à douze ans. Le reste du personnel est employé au nettoyage à la houe
des plantations. Il faut encore ajouter 8 à 10 boys pour le service des blancs;
boys préposés respectivement à la cuisine, au lavage, à l'entretien des poules,
des chèvres, des moutons, etc.
Quelques mots maintenant sur les diverses plantations.
Cearas. — Presque tous proviennent de semis. Cette graine, comme l'on sait,
grâce à un testa très dur, se transporte facilement; cette qualité entraîne un
inconvénient dans la germination, qui, si l'on n'y remédiait, serait longue et
chanceuse. Il a été conseillé divers moyens, limage, séjour dans l'eau, etc. Après
les avoir tous essayés, il a semblé préférable de couper le bout des graines avec
une pince; cette méthode est très expéditive, quatre gamins de six à dix ans en
préparent de 6 à 8.000 par jour; résultat de germination, 30 à 60 au bout de
dix jours. Ces graines sont semées très superficiellement, à raison de 500 par
planche; des paillis doivent les protéger du soleil pendant quinze jours ou
trois semaines. Au bout de deux ou trois mois, les Cearas atteignent de 0,n75 à
1 mètre et peuvent être mis en place à des intervalles de 3 mètres en tous sens ;
pour ce faire, il est préférable de les débarrasser en même temps qu'une partie
de leurs feuilles. Ils reprennent très facilement; au pis aller, la perte est de
10 et est remplacée dans la quinzaine. Dans l'année, l'arbre atteint 3 mètres.
Il se ramifie à 2 mètres généralement, c'est l'avantage de l'écartement de 3 mètres.
Un autre avantage de cet écart est de permettre une plus grande résistance au
vent, car cette essence a ses racines très superficielles, et, d'autre part, se casse
très aisément. Ces racines superficielles obligent les hommes à une grande
attention dans le nettoyage, qui est nécessaire tous les mois dans les commence-
ments; plus tard, à la ramification, celui-ci devient inutile. Le Manihot Glaziovii
se met à grainer au bout d'un an; les semences, enfermées au nombre de trois
dans des capsules doivent être recueillies avant la déhiscence de celles-ci ; la
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