Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2013
LA CULTURE ET LE TRAITEMENT DE LA GUTTA-PERCHA
Le Bulletin Economique de l'Indo-Chine a déjà, à plusieurs reprises (1), don- né des renseignements sur la culture de la gutta-percha, soit en Indo-Chine, soit dans les pays avoisinants. Au même titre, nous reproduisons l'extrait suivant d'un rapport de M. de Jouffroy d'Ahbans, Consul de France à Singapore.
L'avenir de la production de la gutta-percha est dans la culture rationnelle, en plantations, et dans le traitement des feuilles des arbres de l'Isonandra Hookeri, du Dichopsis oblongifolia et autres, soit à l'état frais, soit à l'état sec, suivant les résultats des analyses et des expériences.
L'usine devra être, de préférence, installée dans le voisinage im- médiat de la plantation. L'emplacement de la plantation devra être un terrain à gutta, c'est-à-dire qu'on devra y avoir reconnu des existences antérieures d'arbres à gutta, nettement démontrées par la présence de jeunes rejetons sortis des racines des arbres abattus par les indigènes. Il devra, autant que possible, se trouver dans le district, dans un rayon de cinquante kilomètres, les éléments d'une pépinière naturelle. Les jeunes arbustes seront tirés du sol et trans- plantés sur la plantation par contrats avec indigènes malais, java- nais et dayaks. La culture des arbres consistera à développer le feuillage au détriment du tronc, à faire de la végétation en buisson, de manière à faciliter la cueillette des feuilles. Par suite de la plan- 'tation, en lignes, les frais de transport seront réduits à un mini- mum. L'alimentation de l'usine en feuilles sera ainsi assurée, d'une façon permanente et régulière, sans aléa. Rien n'empêchera d'ache- ter aux indigènes les feuilles qu'ils pourront récolter dans la forêt vierge, en dehors de la plantation, en vue d'augmenter le rendement de l'usine, suivant les possibilités et à des prix déterminés.
Mais il serait absolument imprudent de faire, de cet approvision- nement en feuilles par les indigènes, la base de l'installation et du fonctionnement de l'usine. Il y aurait trop d'aléa. Et puis, la Com- pagnie serait à la merci desdits indigènes qui pourraient, à un mo- ment donné, demander des prix exorbitants. Tandis qu'avec une plantation, la Compagnie devient maîtresse des cours.
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