Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2013
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Si nous continuons notre route vers le Nord, nous ne tardons pas à arriver au sommet d'une crête, dont la direction générale est de l'Ouest à l'Est, tandis qu'au Nord, le terrain s'abaisse brusquement pour tomber à 400 mètres d'altitude. C'est ainsi que nous passons du bassin du Donnaï dans celui du Mékong.
, L'accès de cette région est difficile ; elle est séparée, à l'Est, de la côte d'Annam par une série de chaînes parallèles très élevées ; à l'Ouest, du Mékong par un vaste désert. La population, défiante - à l'excès, est peu hospitalière et même hostile aux étrangers. A quel- ques journées de marche au Nord du Lang-Bian, on trouve un lac assez étendu, que les indigènes appellent le Darlac. C'est le seul que j'aie vu dans toute l'étendue de la chaîne annamitique.
En continuant à remonter vers le Nord, nous traversons un pays présentant de longues ondulations de terrain, avec des altitudes va- riant de 300 a 800 mètres. Les belles forêts sont rares ; la population est formée par la tribu moï des Radés, chez lesquels on trouve de beaux chevaux et de nombreux troupeaux de bœufs.
A la latitude de Quinhone, on pénètre chez les Moïs Bahnars et Sédangs ; le pays devient plus accidenté, mais sans s'élever notable- ment. A part quelques pics qui dépassent 1.500 mètres, l'altitude générale varie entre 300 et 1.000 mètres.
Dès lors, plus on remonte vers le Nord, plus la montagne est tourmentée, et sauf certains plateaux de moyenne altitude, comme - celui des Bolovens, ce pays paraît tout à fait impropre à l'établisse- ment d'un sanatorium de montagne. Ainsi, nous avons peu de choix dans la chaîne annamitique pour l'emplacement d'une station sanitaire, et à part le plateau du Lang- Bian, qui paraît réunir les conditions voulues, il n'y a pas d'autres points favorables.
Le plateau des Ma, plus riant d'aspect que celui du Lang-Bian, n'a pas l'altitude voulue. Le plateau des Bolovens, outre qu'il n'est pas assez élevé, est d'un accès trop difficile. Il ne saurait être ques- tion d'établir le sanatorium sur un des pics isolés de la chaîne an- namitique, car on n'y trouverait ni assez de place pour bâtir, ni de l'eau en quantité suffisante.
Voyons donc de plus près le plateau du Lang-Bian et recherchons si les conditions climatériques et autres sont favorables à la créa- tion d'un sanatorium.
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