Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2013
U CULTURE DU MANIOC EN ANNAM (1) Cultivé de tout temps par les indigènes de la région intertropi- cale de l'Amérique et principalement au Mexique, le manioc n'a pas tardé à être connu dans tous les pays tropicaux. C'est ainsi qu'on le trouve aux Antilles, à la Guyane, à la Réunion, dans l'Inde et en Annam. En Afrique, les peuplades nègres en font une grande consommation ; il est la base de leur nourriture.
Dans toutes ces contrées, le manioc est cultivé avec le plus grand soin, et sa préparation n'est plus un secret.
Le manioc est de la famille des euphorbiacées. C'est une plante vénéneuse qui ne peut être exploitée par le premier venu. Les empoisonnements par le manioc ne sont pas rares. La tige du ma- nioc atteint deux ou trois mètres de hauteur ; elle est noueuse, ten- dre, cassante ; l'écorce en est lisse, d'un vert brun ; les feuilles, sem- blables à celles du ricin, sont d'un vert pâle ; la racine est épaisse, charnue et féculente.
Le manioc peut être classé en deux variétés : le manioc doux et le manioc amer. Le premier n'est pas vénéneux et peut se manger tel qu'on le récolte. L'autre doit être débarrassé des sucs vénéneux qu'il contient avant d'être réduit en farine.
Culture. — En Annam, et principalement dans la province de Quang-Nam, le manioc est planté tous les ans au moyen de bou- tures. Il demande un terrain de préférence sablonneux, bien aéré ; il faut le débarrasser des plantes parasites qui nuisent à son déve- loppement. Il doit être mis en place pendant la saison des pluies.
Les boutures sont plantées par couples et obliquement pour faci- liter la pousse des racines.
Au bout de quinze jours, les feuilles commencent à sortir et la croissance continue rapide et régulière. En un an, le manioc peut donner une récolte et il n'est pas rare de voir un même plant produire pendant deux ou trois ans. La récolte doit être faite avant l'époque des pluies qui font pourrir cet arbrisseau.
Les tubercules sont au nombre de deux ou trois par pied ; ils s'arrachent facilement et affectent une forme oblongue. L'écorce en est noirâtre et rugueuse.
(1) D'après un rapport de M. le Résident supérieur en Annam.
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