Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2013
NOTE SUR LE TERRAIN TERTIAIRE DU FLEUVE ROUGE (TONKIN) La constatation de gisements de combustible gras, c'est-à-dire à forte proportion de matières volatiles, susceptible d'améliorer les charbons maigres du Tonkin, connus et exploités aux mines d'Hen- gay et de Kébao, est d'une importance capitale pour l'avenir indus- triel de la colonie et d'une importance non moins grande pour l'approvisionnement de notie marine en Extrême-Orient.
Cette constatation affecte, dans l'état actuel des choses, c'est-à- dire au moment où les grandes puissances européennes semblent se réunir dans les mers de Chine, en vue d'une action non désinté- ressée, le caractère d'une nécessité absolue de posséder un pareil combustible, afin de nous mettre à l'abri des exigences des houillères étrangères fournissant au Tonkin et à notre flotte le charbon gras qui leur est nécessaire.
Rechercher dans la colonie le combustible gras ou tout autre charbon équivalent, c'est faire œuvre patriotique et utile. Notre étude géologique du bassin du Fleuve Rouge et de ses affluents, la Rivière Claire et la Rivière Noire, plantera, je l'espère, quelques jalons qui permettront d'atteindre le but désiré.
Nos premiers pas durent se diriger sur le point signalé tout ré- cemment comme contenant du charbon type Cardiff et du charbon gras, nous voulons parler de Laokay, que les journaux du Tonkin indiquaient comme une contrée recélant des couches de houille.
Les trois ou quatre attaques entreprises dans un rayon de 1.500 mètres autour de Laokay ne pouvaient justifier les dires des jour- naux : les matières noires, peut-être charbonneuses, qui sont dépo- sées sur les schistes gneisiformes, ou même intercalées dans ces schistes d'une façon tout irrégulière, ne peuvent laisser aucun doute sur l'inanité de ces recherches. Ce sent des débris de date récente accumulés dans des petites vallées, creusées dans les schistes gnoi- siformes micacés, amphiboliques, qui ne laissent aucun espoir de les voir se transformer en profondeur en couches de charbon; il ne faut donc pas compter sur ces matières noires, que nous n'osons pas appeler charbonneuses, qui rappellent toutefois les poches de graphite qu'on rencontre souvent dans ces terrains, pour y établir une exploitation quelconque.
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