Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2013
TRAVAUX DE CULTURE EXÉCUTÉS A DAK JOPPAU, EN 1898, PAR LA SOCIÉTÉ DELIGNON & Cie
M. C. Paris, représentant de la Société Delignon et Cie, qui a créé en 1898 un établissement agricole et commercial à Dak Joppau, province de Binh-Dinh (Annam), donne les renseignements suivants sur les travaux d'agriculture entre- pris et dirigés par lui : « En exécution du contrat convenu entre M. Delignon-Buffon et moi, je débarquais à Quinhon le 21 mai et repartais le 23 à la recherche de terrains de plantations. Il s'agissait de trouver, à une altitude suffisante pour tempérer l'ardeur excessive du soleil, des terres libres et fertiles. Je me dirigeai sur le plateau An-Ké. Immé- diatement après les cols, les territoires de Tong-An et d'An-Binh, composés de défilés et de vallons étroits, ne m'eussent pas attiré, pas plus que le vallon d'An-Thuong, fermé vers le Sud, ni le village d'An-Ké, à cause de sa réputation malsaine. Mais, ayant franchi le Song-Ba, je fus frappé de l'aspect rustique du canton de Tang-Phong, très animé, avec ses troupeaux et ses terres qu'on labourait pour y semer du riz de montagne. Je fis choix d'un emplacement coupé en croix par un ruisseau (Dak Joppau) et la route du Laos. M. De- lignon, qui arrivait à Quinhon quelques jours après, approuvait ce choix et nous jetions aussitôt les fondements de notre établissement.
« Notre campement n'était pas luxueux, mais nous étions pleins d'enthousiasme et de belle humeur. Nous avions, avant notre dé- part de France, demandé des graines aux consuls des diverses esca- les. Nous en trouvâmes à Singapore et à Saigon provenant du jar- din de Buitenzorg ; ces graines, bien préparées, comme tout ce qui sort de ce grandiose établissement, avaient germé en nous attendant et nous n'eûmes qu'à installer immédiatement nos pépinières.
Moins de trois mois après, 200.000 plants de café, 40.000 plants de thé sortaient de terre.
« Les mois de juillet, août, septembre, octobre, furent pluvieux,; mais les indigènes affirmaient que la véritable saison des pluies commençait en novembre. Le 10 de ce mois, en effet, survint un déluge qui dura 4 jours, calme chez nous, qui sommes à l'origine des torrents, dévastateur en plaine. Nos plants, jeunes encore,
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