Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1899-06-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 55886 Nombre total de vues : 55886
Description : 01 juin 1899 01 juin 1899
Description : 1899/06/01 (A2,N12). 1899/06/01 (A2,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6562544k
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2013
- 387 -
antique, que nos ancêtres observaient toujours, mais que les gens
d'aujourd'hui n'observent plus guère, exigeait que le premier
labour fût toujours commencé à l'Est franc, au point indiqué par le
lever du soleil et que le laboureur continuât en s'avançant vers le
Sud, de manière à toujours présenter l'épaule droite à l'intérieur de
la rizière. C'est ce qu'on nommait le pratakscen préas thorni, ou,
plus simplement, le sâmpéas srê: « L'hommage à la terre ou le salut
à la rizière ».
Le premier labour terminé, on prend les grosses mottes qui por-
tent des herbes et on les emploie à réparer, consolider, relever les
parties faibles des talus. Le premier labour est dit das srê, la « levée
de la rizière ». Si la rizière n'est pas absolument inondée, elle res-
semble alors à un champ à blé qui vient de recevoir un second
labour. Les mottes de terre sont grosses et solides, mais qu'une
forte pluie survienne et ces mottes seront bien prêts de s'ameublir.
Si la saison n'est pas trop avancée, si on n'est pas trop pressé de
faire les semis'ou les repiquages, il est d'usage d'attendre dix jours
avant de procéder au second labour, afin que les herbes arrachées
et retournées par le versoir de la charrue aient le temps de pourrir
dans la terre détrempée.
Les dix jours écoulés, on procède au second labour, mais en ayant
soin d'aller en sens inverse du premier ; si donc, on a présenté
l'épaule droite au centre de la rizière, on lui présentera l'épaule
gauche, afin que la charrue, repassant sur la terre rejetée par le
versoir achève de la briser et de l'ameublir. Le second labour est
dit pré srê (1) le « retournage de la rizière ».
La troisième opération a lieu le lendemain, si on est pressé, ou le
surlendemain ou les jours suivants, si on a le temps. Alors, on
amène sur la rizière labourée la herse, ou ronéâs, qui est un simple
rateau à dix dents de bois, quelquefois durcies au feu, mais toujours
placées sur une même ligne. Le rateau est, le plus souvent, fait en
bois de popél (hopea odorata), de trach (dipterocarpus alatus), ou
de popuol (?) ; la flèche de cette herse est faite de deux baguettes en
bois de kray (?) ou de pruos (garcinia) (2) qui sont réunis à mi-
(1) Prê se dit aussi du mouvement que fait une personne couchée ou un chien
couché sur le côté gauche, en se retournant sur le côté droit.
(2) Cet arbre est le mangoustanier sauvage, à fruits plus petits que le man-
goustanier cultivé, mais la chair, moins blanche, est beaucoup moins bonne au
goût.
antique, que nos ancêtres observaient toujours, mais que les gens
d'aujourd'hui n'observent plus guère, exigeait que le premier
labour fût toujours commencé à l'Est franc, au point indiqué par le
lever du soleil et que le laboureur continuât en s'avançant vers le
Sud, de manière à toujours présenter l'épaule droite à l'intérieur de
la rizière. C'est ce qu'on nommait le pratakscen préas thorni, ou,
plus simplement, le sâmpéas srê: « L'hommage à la terre ou le salut
à la rizière ».
Le premier labour terminé, on prend les grosses mottes qui por-
tent des herbes et on les emploie à réparer, consolider, relever les
parties faibles des talus. Le premier labour est dit das srê, la « levée
de la rizière ». Si la rizière n'est pas absolument inondée, elle res-
semble alors à un champ à blé qui vient de recevoir un second
labour. Les mottes de terre sont grosses et solides, mais qu'une
forte pluie survienne et ces mottes seront bien prêts de s'ameublir.
Si la saison n'est pas trop avancée, si on n'est pas trop pressé de
faire les semis'ou les repiquages, il est d'usage d'attendre dix jours
avant de procéder au second labour, afin que les herbes arrachées
et retournées par le versoir de la charrue aient le temps de pourrir
dans la terre détrempée.
Les dix jours écoulés, on procède au second labour, mais en ayant
soin d'aller en sens inverse du premier ; si donc, on a présenté
l'épaule droite au centre de la rizière, on lui présentera l'épaule
gauche, afin que la charrue, repassant sur la terre rejetée par le
versoir achève de la briser et de l'ameublir. Le second labour est
dit pré srê (1) le « retournage de la rizière ».
La troisième opération a lieu le lendemain, si on est pressé, ou le
surlendemain ou les jours suivants, si on a le temps. Alors, on
amène sur la rizière labourée la herse, ou ronéâs, qui est un simple
rateau à dix dents de bois, quelquefois durcies au feu, mais toujours
placées sur une même ligne. Le rateau est, le plus souvent, fait en
bois de popél (hopea odorata), de trach (dipterocarpus alatus), ou
de popuol (?) ; la flèche de cette herse est faite de deux baguettes en
bois de kray (?) ou de pruos (garcinia) (2) qui sont réunis à mi-
(1) Prê se dit aussi du mouvement que fait une personne couchée ou un chien
couché sur le côté gauche, en se retournant sur le côté droit.
(2) Cet arbre est le mangoustanier sauvage, à fruits plus petits que le man-
goustanier cultivé, mais la chair, moins blanche, est beaucoup moins bonne au
goût.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
- Auteurs similaires Indochine française Indochine française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Indochine française" or dc.contributor adj "Indochine française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 17/35
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6562544k/f17.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6562544k/f17.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6562544k/f17.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6562544k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6562544k