Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2013
DEVIS POUR LA CRÉATION EN INDO-CHINE D'UNE CACAOYÈRE DE 500 HECTARES ('1)
Il n'est guère possible, en agriculture, d'établir un devis de ce que pourra coûter exactement une plantation au moment où elle com- mencera à produire et surtout lorsque la nature du terrain de cette plantation et de la végétation qui le recouvre est inconnue. De cette ignorance de l'état des lieux, il peut résulter des écarts assez consi- dérables entre les appréciations et les dépenses réelles, écarts pro- venant souvent de la plus ou moins grande densité de la végétation et de la difficulté qui en résulte pour les défrichements ; provenant aussi des accidents de terrain non prévus et qui nécessitent des travaux importants pour les drainages, les irrigations ou la construction des routes.
Tels prix, basés sur le coût de la main-d'œuvre dans une colonie ne peuvent s'appliquer aux mêmes travaux dans une autre colonie.
Il est donc impossible de généraliser un devis et de le considérer partout comme exact.
Pour le devis ci-après, nous supposons une plantation à établir en Indo-Chine sur un terrain légèrement vallonné, recouvert de grandes forêts et à proximité d'une voie de communication impor- tante ou d'une rivière pouvant en tenir lieu et pouvant servir aux irrigations. Pour nos calculs, nous avons pris comme base la jour- née de l'ouvrier engagé par contrat et payée à raison de vingt-cinq cents de dollar.
Nous spécifions bien que ces coolies devraient être engagés par contrat et, en l'espèce, nous prenons des ouvriers chinois de l'île de Hainam ou de Swatow, Macao ou Hong-Kong, car la main-d'œuvre se paie généralement un peu plus cher en Indo-Chine, tout en étant très défectueuse et très instable. Le système du contrat, tel qu'il est pratiqué dans les Indes Néerlandaises, nous paraît donc seul pou- voir donner satisfaction pour une exploitation importante, et c'est sur cette considération que nous avons établi nos calculs et prévu, pour l'engagement et le voyage desdits coolies, une somme assez élevée.
(1) Dressé par M. Braquehais, Chef du Service de l'Agriculture au Cambodge.
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