Bulletin économique de l'Indochine

Presse et revues

266 pages

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SOMMAIRE
- Pages
- P. SALLENAVE Résistances mécaniques et assemblages des bois
  .......... Page(s) .......... 449
- P. MAURAND Le gemmage des pins
  .......... Page(s) .......... 517
- NOTES ET DOCUMENTS
  - Production et consommation d'énergie électrique en Indochine en 1942
    .......... Page(s) .......... 553
  - Répertoire des sociétés anonymes indochinoises (suite et fin)
    .......... Page(s) .......... 561
  - Réorganisation de la pêche au Japon
    .......... Page(s) .......... 608
  - Exploitation des sables ferreux au Japon
    .......... Page(s) .......... 611
  - Nouveaux procédés métallurgiques au Japon
    .......... Page(s) .......... 613
  - Inventions récentes de nouveaux procédés industriels
    .......... Page(s) .......... 615

LE GEMMAGE DES PINS
L'espèce de pin qui est exploitée pour sa résine en Indochine est le Pin à
deux feuilles (Pinus Merkusii).

Il en existe des peuplements : au Tonkin (Phu-lang-thuong, Yên-lâp), dans
le Nord-Annam (Hoàng-mai), dans le Sud-Annam (Haut-Donnaï), au Laos
(plateau de Nakay, Tran-ninh) et au Cambodge (Kompong Thom, Pursat,
Cardamomes).

Etaient seuls exploités, depuis 1914, les peuplements de petite superficie du
Tonkin, depuis 1918, ceux encore moins importants du Nord-Annam et depuis
quelques années, quelques centaines d'hectares au Laos, sur le plateau de Nakay.

Depuis 1937, l'Institut des Recherches Agronomiques et Forestières étudie
les possibilités de mise en valeur des peuplements de Pin à deux feuilles
beaucoup plus importants du Lang-Bian (Haut-Donnaï — Sud-Annam).

J'écrivais, à ce sujet, dans la brochure intitulée : Une richesse ignorée : Les
forêts de Pin à deux feuilles du Lang-Bian, parue en 1938 :
« Les touristes qui fréquentent Dalat sont unanimes à reconnaître que son charme est
fait en grande partie de la présence de ces bouquets de pins qui couvrent les côteaux tout
autour de la station. Le soleil y distille une agréable odeur de résine par laquelle le
promeneur, retrouvant l'ambiance de maints sites de France qu'il affectionnait, se sent
revivifié. Or, ces pins n'existent pas seulement aux environs de Dalat. Dès le plateau de
Djiring, le voyageur en rencontre à proximité de la route, tantôt en peuplements purs, tantôt
mélangés à d'autres essences. C'est entre Djiring et Dalat que se voient les plus belles
pineraies. En certains endroits, par exemple à la station expérimentale de Lang-hanh, de
l'Institut des Recherches Agronomiques et Forestières, ou sur les bords de la piste du poste
du bac, de magnifiques futaies s'offrent aux regards.

« Il existe au Lang-Bian deux espèces de pins qui se distinguent par un caractère très net :
chez l'une d'elles, les aiguilles sont attachées par deux ; chez l'autre, elles le sont par trois.

C'est pourquoi on leur a donné respectivement le nom de Pin à 2 feuilles (Pinus Merkusii)
et Pin à 3 feuilles (Pinus Khasya).

« Ces espèces ne vivent pour ainsi dire pas en mélange, sauf aux limites de leur aire. Les
pins à 2 feuilles se trouvent aux altitudes inférieures à 1.000 mètres; les pins à 3 feuilles
au-dessus. Tous ceux, en particulier, que l'on rencontre à Dalat sont de cette dernière espèce.

« La valeur de ces deux espèces de pins est fort différente. Les pins à 2 feuilles sont en
général plus gros, plus hauts et plus droits que ceux de Dalat ; de plus, ils sont capables,
comme les pins maritimes du département des Landes, en France, de fournir de fortes
quantités de résine par gemmage.

« Si les pins à 3 feuilles des environs de Dalat ont trouvé leur utilisation la meilleure,
qui est de concourir au charme et à la salubrité de la station, il n'en est pas de même pour
les forêts de pins à 2 feuilles, qui constituent un capital dont on n'a pas encore tiré parti.

S'il en a été ainsi, c'est que l'état actuel des peuplements naturels vieux et clair-plantés n'a
guère favorisé leur exploitation.

« Ces forêts, en effet, « ne paient pas », à cause surtout de leur très faible densité
(quelques dizaines d'arbres par hectare) qui oblige les gemmeurs et les ramasseurs de résine
à de longs trajets.

« De plus — ce qui est encore plus grave — les parties exploitées sont définitivement
ruinées après quelques années de récolte par suite de l'absence presque complète de semis et

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