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LE PAYSANNAT EN ANNAM
Avant propos.
Le mot paysannat peut s'envisager sous différentes acceptions. Il peut
d'abord énoncer l'idée générale d'une condition, condition d'un caractère
universel et que régissent le contact du paysan avec la terre et son attache-
ment à celle-ci. La culture, par ses exigences, marque fortement ceux qui
s y livrent et le paysan, soumis au rythme des saisons, vit et agit selon ce
même rythme.
Le terme paysannat peut également désigner une classe ; il en est ainsi
en Europe, où la classe paysanne se distingue de la classe ouvrière, de celle
des employés, de celle de la bourgeoisie. Mais employer le mot "classe" pour
le paysannat annamite semble assez impropre ; car le paysannat, en Indo-
chine, c'est toute la nation. Les autres catégories de citoyens, ouvriers, fonc-
tionnaires, lettrés, bourgeois, ne constituent que de minces couches sociales
à peine en formation.
Le terme paysannat peut revêtir le sens d'organisation spéciale, orga-
nisation qui prend toute sa valeur en Indochine, par la simple loi du nombre.
A vouloir envisager un tel problème dans le cadre indochinois, on risque
de le compliquer, de l'étendre indéfiniment, de manquer de clarté dans
l'exposé et de netteté dans les solutions proposées. Je limiterai donc la
présente note au paysannat de l'Annam.
Pour bien comprendre ce paysannat, il faut admettre que les Annamites,
paysans de race et de tradition ancestrale, se groupent en villages. Cadre de
la vie du paysan, le village, essentiellement, constitue une cellule paysanne.
Dans sa migration lente du nord au sud, l'Annamite, cultivateur spécia-
lisé, a toujours constitué une nation de riziculteurs qui, par le nombre et
par l'action de la force, a peu à peu étendu son domaine, absorbant ou
détruisant les autres races et prenant possession des plaines.
Riziculteur, seules les plaines basses couvertes de marais ou irrigables
ont intéressé. Et c'est ainsi qu'il a glissé de plaine en plaine le long de la
côte de l'Annam, franchissant les vastes forêts du sud, sans s'y arrêter,
Pour envahir et aménager les marais cochinchinois dédaignés par les Cam-
bodgiens, de mœurs très différentes.
Il résulte de cette tendance, issue de besoins fonciers alimentaires, que
l'A 1"6 néglige les régions montagneuses et que si parfois il essaye
d'aborder l'arrière-pays, il le fait par des tentatives sporadiques, sans élan,
sans désir profond de s'y fixer. Amoureux de la plaine, qu'il transforme
avec soin pour lui faire produire le maximum, la forêt et les montagnes
couvertes de brousse, asile de la fièvre qui le décime, lui inspirent une
Avant propos.
Le mot paysannat peut s'envisager sous différentes acceptions. Il peut
d'abord énoncer l'idée générale d'une condition, condition d'un caractère
universel et que régissent le contact du paysan avec la terre et son attache-
ment à celle-ci. La culture, par ses exigences, marque fortement ceux qui
s y livrent et le paysan, soumis au rythme des saisons, vit et agit selon ce
même rythme.
Le terme paysannat peut également désigner une classe ; il en est ainsi
en Europe, où la classe paysanne se distingue de la classe ouvrière, de celle
des employés, de celle de la bourgeoisie. Mais employer le mot "classe" pour
le paysannat annamite semble assez impropre ; car le paysannat, en Indo-
chine, c'est toute la nation. Les autres catégories de citoyens, ouvriers, fonc-
tionnaires, lettrés, bourgeois, ne constituent que de minces couches sociales
à peine en formation.
Le terme paysannat peut revêtir le sens d'organisation spéciale, orga-
nisation qui prend toute sa valeur en Indochine, par la simple loi du nombre.
A vouloir envisager un tel problème dans le cadre indochinois, on risque
de le compliquer, de l'étendre indéfiniment, de manquer de clarté dans
l'exposé et de netteté dans les solutions proposées. Je limiterai donc la
présente note au paysannat de l'Annam.
Pour bien comprendre ce paysannat, il faut admettre que les Annamites,
paysans de race et de tradition ancestrale, se groupent en villages. Cadre de
la vie du paysan, le village, essentiellement, constitue une cellule paysanne.
Dans sa migration lente du nord au sud, l'Annamite, cultivateur spécia-
lisé, a toujours constitué une nation de riziculteurs qui, par le nombre et
par l'action de la force, a peu à peu étendu son domaine, absorbant ou
détruisant les autres races et prenant possession des plaines.
Riziculteur, seules les plaines basses couvertes de marais ou irrigables
ont intéressé. Et c'est ainsi qu'il a glissé de plaine en plaine le long de la
côte de l'Annam, franchissant les vastes forêts du sud, sans s'y arrêter,
Pour envahir et aménager les marais cochinchinois dédaignés par les Cam-
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Il résulte de cette tendance, issue de besoins fonciers alimentaires, que
l'A 1"6 néglige les régions montagneuses et que si parfois il essaye
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