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Aigrette colonelle. — L'aigrette colonelle ou grande aigrette blanche
est un bel oiseau haut sur pattes. Le corps est tout blanc, d'un blanc
magnifique, les pattes, les doigts et les ongles sont complètement noirs.
Le bec est jaune, de 12. à 15 centimètres au plus, droit et fort à la base,
légèrement recourbé en bas à la pointe. Chez l'adulte, la mandibule supé-
rieure est quelquefois noire et jaune. C'est peut-être là une des caractéristi-
ques du sexe, mais je n'en suis pas encore sûr, car cet oiseau étant rare
ici tellement on le chassa, je n'ai pu en avoir que cinq spécimens dont un
seul vit bien depuis un an, les autres étant morts peu de temps après leur
arrivée pour des causes diverses. Le cou est long et gracile. L'oiseau à trois
mois atteint déjà 80 centimètres de hauteur en position ordinaire, adulte -
il peut atteindre 1 m. 10 à 1 m. 20. Il peut atteindre une proie placée à
1 m. 50 ou 1 m. 60 à l'âge adulte. C'est un bel oiseau, timide et sauvage,
mais méchant et dangereux lorsqu'il se croit en danger. Nous avons été
blessé deux fois au bras en nous emparant de l'aigrette colonelle adulte
n° 6. Le gros danger à l'approche de ces oiseaux lorsqu'ils ne sont pas
domestiqués se trouve sur ce fait : ils piquent du bec tout ce qui est
luisant. Leur bec peut être porté à une grande distance par suite de
l'allongement brusque et rapide de leur cou. Il faut donc, dès qu'on
s'approche d'eux, avoir soin de préserver ses yeux, car mieux vaut
s'exposer à une piqûre insignifiante des mains ou du bras qu'à une ponction
de l'œil. Il va sans dire que le danger n'existe surtout qu'au début, après la
capture des oiseaux adultes ou des jeunes au nid, car, au bout de quelques
temps de cage, l'oiseau s'apprivoise et ne craignant plus rien à l'approche
de l'homme, ne cherche plus à l'attaquer.
L'aigrette colonelle fournit la plume d'aigrette appelée commerciale-
ment « colonelle ». Cette plume a une valeur moindre que la crosse, mais
- une aigrette colonelle rapporte autant en valeur qu'une crosse, car les
plumes, plus longues, arrivent à donner par le poids une valeur égale à
celle de la crosse.
Les plumes de l'aigrette colonelle arrivées à maturité traînent sur le
sol, c'est pourquoi celles qui ont 40 ou 4-5 centimètres de long 'ont, avant
d'avoir été nettoyées à l'eau oxygénée, l'extrémité de couleur jaune ou
rouge sale ; cela est dû à la terre des marais ou à la terre argileuse boueuse
sur laquelle s'est promené l'oiseau.
Vorompotsy. — Les vorompotsy ou pique-bœufs sont. bien connus de
tout le monde. Oiseau blanc, bec jaune, court, fort et pointu, pattes
noires, doigts noirs, onglons noirs, pelage blanc portant des plumes rouges
sur le poitrail et des plumes rose crême sur le dos. Ces dernières ont de
la valeur et se vendent 2 fr. 50 la gramme sur le marché. L'oiseau en
liberté vit au milieu des troupeaux. Il est peu sauvage et s'apprivoise
bien.
Ces différentes sortes d'aigrettes étant décrites, voyons leur mode de
vie.
Nourriture. — Habitudes. — A l'état naturel, les, noires vivent en com-
munauté. Elles se nourrissent d'insectes, de poissons, et. probablement des
petits mollusques et crustacés qu'elles peuvent pêcher sur les récifs à
marée basse. Elles volent d'un îlot à l'autre, cherchant les insectes dans
les herbes qui les recouvrent, lorsque la marée est basse. Lorsque la marée
est basse, elles chassent aussi les poissons, cherchant dans les creux des
coraux découverts les mollusques, crustacés, petits crabes, petits poissons
et tous petits animalcules qui pullulent dans la mer, surtout sur les bancs
