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petite colonisation, n'a pas vécu longtemps, et actuellement M. Jeanson
cultive à peu près tout le manioc qu'il usine, ce qui l'oblige à mener les -
deux questions culture et usinage de front, et ce n'est pas une sinécure.
Voici quelques données sur la culture en grand du manioc ici :
, 1° Labours. — a) En terrain neuf : un labour de défonçage vers la fin des
pluies, un recoupage en août et un autre labour avant la plantation, c'est-
à-dire aux premières pluies ; b) En terrain déjà travàillé : un labour en août
et un autre à la plantation;
2° Plantation. — La mise en place des boutures, qui doit se faire en lignes,
a lieu en saison des pluies, de décembre à février. La quantité de pieds à'
l'hectare doit être d'environ 15.000 en terrain riche et peut aller jusqu'à
25.000 en terrain médiocre ou déjà fatigué ;
3° Variétés cultivées. — La variété la plus cultivée est la Kervéguen
(manioc Bourbon ou Camanioc) qui est une plante trapue à tiges fortes
brunes, se ramifiant très bas et par conséquent très résistante aux vents,
particulièrement violents en ce pays ; elle est d'autre part très productive
et c'est la plus riche en fécule. On plante aussi le soso et la singapoore;
4° Durée de végétation. — Par suite du vent et de la sécheresse qui
contrarient sa végétation, le manioc, ici, n'est pratiquement arrachable
qu'au bout de dix-huit à vingt mois, c'est-à-dire près avoir passé en terre
au moins deux saisons des pluies ; on pourrait même à la rigueur le laisser
deux ans en terre sans que les tubercules se boisent trop ;
5° Arrachage. — L'arrachage a lieu de mai à octobre, pendant la période
de repos de là végétation ;
6° Rendement. — Le rendement en racines vertes est variable suivant
les terrains et le temps qu'il a été laissé en terre, toutefois, après dix-huit
mois et si le terrain avait été bien travaillé, le rendement moyen est
d'environ 12 tonnes à l'hectare ; les tubercules sont généralement très sains,
car dans les terres bien drainées naturellement des plateaux qui descendent
de la montagne d'Ambre il n'y a jamais de pourriture comme dans les
plaines humides du Sambirano et de la Mahavavy.
Quant au rendement en fécule, il est d'environ 22 010. Je ne crois pas
qu'il ait été fait de cossettes, pour lesquelles le rendement devrait atteindre
environ 40 0/0 de racines vertes. ■
Etant donné la sécheresse qui règne ici sans interruption d'avril à
novembre, il serait très pratique pour un particulier de faire de la cossette
dont l'usinage est moins compliqué que pour la fécule et demanderait par
conséquent une mise de fonds peu importante ; •
- 7° Ennemis du manioc. — Le sanglier est à peu près le seul ennemi
sérieux du manioc, en dehors bien entendu des bœufs dont il faut également
se protéger, il pullule dans les ravins boisés qui descendent de la montagne
d'Ambre.
, En résumé, le manioc vient bien dans le pays, c'est une excellente
culture de début, et les terres qui lui conviennent se chiffrent par milliers
d'hectares. Cette culture, sans être très riche, est rémunératrice en ce qui
concerne l'exportation du produit en Europe, mais à la condition toutefois
d'être faite en grand, avec des moyens aratoires à grand travail réduisant
au'minimum le prix de revient. On peut objecter que dans ces conditions
elle ne peut être entreprise que par des particuliers ou des sociétés disposant
d'importants capitaux. Oui ! Mais les petits planteurs peuvent toujours
s'y livrer en vue d'engraisser des animaux au lieu de vendre leur récolte
aux usines.
petite colonisation, n'a pas vécu longtemps, et actuellement M. Jeanson
cultive à peu près tout le manioc qu'il usine, ce qui l'oblige à mener les -
deux questions culture et usinage de front, et ce n'est pas une sinécure.
Voici quelques données sur la culture en grand du manioc ici :
, 1° Labours. — a) En terrain neuf : un labour de défonçage vers la fin des
pluies, un recoupage en août et un autre labour avant la plantation, c'est-
à-dire aux premières pluies ; b) En terrain déjà travàillé : un labour en août
et un autre à la plantation;
2° Plantation. — La mise en place des boutures, qui doit se faire en lignes,
a lieu en saison des pluies, de décembre à février. La quantité de pieds à'
l'hectare doit être d'environ 15.000 en terrain riche et peut aller jusqu'à
25.000 en terrain médiocre ou déjà fatigué ;
3° Variétés cultivées. — La variété la plus cultivée est la Kervéguen
(manioc Bourbon ou Camanioc) qui est une plante trapue à tiges fortes
brunes, se ramifiant très bas et par conséquent très résistante aux vents,
particulièrement violents en ce pays ; elle est d'autre part très productive
et c'est la plus riche en fécule. On plante aussi le soso et la singapoore;
4° Durée de végétation. — Par suite du vent et de la sécheresse qui
contrarient sa végétation, le manioc, ici, n'est pratiquement arrachable
qu'au bout de dix-huit à vingt mois, c'est-à-dire près avoir passé en terre
au moins deux saisons des pluies ; on pourrait même à la rigueur le laisser
deux ans en terre sans que les tubercules se boisent trop ;
5° Arrachage. — L'arrachage a lieu de mai à octobre, pendant la période
de repos de là végétation ;
6° Rendement. — Le rendement en racines vertes est variable suivant
les terrains et le temps qu'il a été laissé en terre, toutefois, après dix-huit
mois et si le terrain avait été bien travaillé, le rendement moyen est
d'environ 12 tonnes à l'hectare ; les tubercules sont généralement très sains,
car dans les terres bien drainées naturellement des plateaux qui descendent
de la montagne d'Ambre il n'y a jamais de pourriture comme dans les
plaines humides du Sambirano et de la Mahavavy.
Quant au rendement en fécule, il est d'environ 22 010. Je ne crois pas
qu'il ait été fait de cossettes, pour lesquelles le rendement devrait atteindre
environ 40 0/0 de racines vertes. ■
Etant donné la sécheresse qui règne ici sans interruption d'avril à
novembre, il serait très pratique pour un particulier de faire de la cossette
dont l'usinage est moins compliqué que pour la fécule et demanderait par
conséquent une mise de fonds peu importante ; •
- 7° Ennemis du manioc. — Le sanglier est à peu près le seul ennemi
sérieux du manioc, en dehors bien entendu des bœufs dont il faut également
se protéger, il pullule dans les ravins boisés qui descendent de la montagne
d'Ambre.
, En résumé, le manioc vient bien dans le pays, c'est une excellente
culture de début, et les terres qui lui conviennent se chiffrent par milliers
d'hectares. Cette culture, sans être très riche, est rémunératrice en ce qui
concerne l'exportation du produit en Europe, mais à la condition toutefois
d'être faite en grand, avec des moyens aratoires à grand travail réduisant
au'minimum le prix de revient. On peut objecter que dans ces conditions
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