— 156 —
entre ces rouilles et celles du blé. Certes, mes investigations sont partielles,
incomplètes nécessairement. Il m'est permis cependant de rappeler que
mon opinion est singulièrement confirmée par mes constatations relatives
à l'avoine. L'urédinée qui la ronge avec une telle virulence que des champs
entiers ont disparu, en quelques jours, sous les atteintes du fléau, est
exactement le Puccinia coronifera ou Lolu, dont les télentospores, portant
à leur sommet des excroissances en forme de cornes, ne sauraient être con-
fondues avec aucune autre catégorie de probasides. Si donc je ne m'abuse,
les rouilles des graminées domestiques sont étrangères. Elles ont pénétré
dans la Grande Ile avec les semences. En ce qui concerne l'avoine, qui est
hétéroïque je signale que certaines de ses fructifications se rencontrent sur
les vulpins, les fétuques, le ray-grass, etc., dont l'introduction aurait pu
indirectement déterminer celle du Puccinia coronifera.
Pour revenir au blé, si, comme je l'estime, la maladie se propage
principalement par les grains, leur parfait émondement par des agents
chimiques ou mécaniques ne pourrait suffire à enrayer complètement la
contagion.
J'ai dit précédemment que la plupart des télentospores péticellées du
PUCcil/ia graminis s'échappent des sores. Elles tombent sur le sol. Qu'ad-
vient-il d'elles, dans la suite? Je l'ignore complètement. Des études inter-
mittentes, faites à distance, ne permettent pas d'élucider des problèmes
du plus haut intérêt. En Europe, et dans les régions où se produit un
véritable hivernage, la télentospore, qu'on doit identifier à un kyste, ne
germe qu'au printemps. Elle subit sans altération les plus grands froids.
Son enveloppe se déchire, et le tube promycélium s'accuse aux premières
chaleurs et aux pluies favorables d'avril. Dans l'Emyrne, où la saison
chaude et humide suit précisement la récolte, les probasides passent-elles,
nonobstant, à l'état de vie ralentie? Je ne le pense pas, en raison des
conditions climatériques optima réalisées. Mais je n'exprime ici qu'une
conjecture rationnelle, qui n'a aucun fondement expérimental. Néanmoins,
il me semble prudent de ne point emblaver le même terrain pendant deux
années consécutives. D'ailleurs la pratique de l'assolement se recommande
par des considérations si décisives que je crois superflu d'insister.
L'énonciation des mesures prophyllactiques propres à être employées
utilement dans la lutte contre l'expansion et la perpétuité de la rouille
serait incomplète, si mention n'était faite du rôle néfaste du son dans la
dispersion des fructifications et des fragments mycéliens. J'ai signalé, plus
haut, les hyphes et les urédospores nombreuses qui adhèrent à l'écorce du
grain. Elles peuvent, sans perdre leur faculté végétative, traverser l'intestin
de l'animal pour lequel le son a constitué un aliment et se retrouver quasi
intactes dans ses déjections, abandonnées sur le sol au hasard de ses
pérégrinations.
Il serait donc expédient de détruire le son si sa valeur pécuniaire locale
est minime. Constitue-t-il un produit commercial non négligeable ? Il
importe alors de le soumettre avant son utilisation à une température
élevée, ou mieux à la toréfaction.
La pratique, dans la culture du blé, des précautions les plus, diligentes,
l'emploi exclusif de semences rationnellement émondées, ne sauraient
avoir, il faut le concéder, une efficacité absolue. Je n'ai sur la biologie du
champignon, et en particulier sur les destinées de la télentospore, que des
données très insuffisantes. Des sources d'infection peuvent donc subsistel
qui sont actuellement ignorées. En Emyrne, comme le fait se produit en
entre ces rouilles et celles du blé. Certes, mes investigations sont partielles,
incomplètes nécessairement. Il m'est permis cependant de rappeler que
mon opinion est singulièrement confirmée par mes constatations relatives
à l'avoine. L'urédinée qui la ronge avec une telle virulence que des champs
entiers ont disparu, en quelques jours, sous les atteintes du fléau, est
exactement le Puccinia coronifera ou Lolu, dont les télentospores, portant
à leur sommet des excroissances en forme de cornes, ne sauraient être con-
fondues avec aucune autre catégorie de probasides. Si donc je ne m'abuse,
les rouilles des graminées domestiques sont étrangères. Elles ont pénétré
dans la Grande Ile avec les semences. En ce qui concerne l'avoine, qui est
hétéroïque je signale que certaines de ses fructifications se rencontrent sur
les vulpins, les fétuques, le ray-grass, etc., dont l'introduction aurait pu
indirectement déterminer celle du Puccinia coronifera.
Pour revenir au blé, si, comme je l'estime, la maladie se propage
principalement par les grains, leur parfait émondement par des agents
chimiques ou mécaniques ne pourrait suffire à enrayer complètement la
contagion.
J'ai dit précédemment que la plupart des télentospores péticellées du
PUCcil/ia graminis s'échappent des sores. Elles tombent sur le sol. Qu'ad-
vient-il d'elles, dans la suite? Je l'ignore complètement. Des études inter-
mittentes, faites à distance, ne permettent pas d'élucider des problèmes
du plus haut intérêt. En Europe, et dans les régions où se produit un
véritable hivernage, la télentospore, qu'on doit identifier à un kyste, ne
germe qu'au printemps. Elle subit sans altération les plus grands froids.
Son enveloppe se déchire, et le tube promycélium s'accuse aux premières
chaleurs et aux pluies favorables d'avril. Dans l'Emyrne, où la saison
chaude et humide suit précisement la récolte, les probasides passent-elles,
nonobstant, à l'état de vie ralentie? Je ne le pense pas, en raison des
conditions climatériques optima réalisées. Mais je n'exprime ici qu'une
conjecture rationnelle, qui n'a aucun fondement expérimental. Néanmoins,
il me semble prudent de ne point emblaver le même terrain pendant deux
années consécutives. D'ailleurs la pratique de l'assolement se recommande
par des considérations si décisives que je crois superflu d'insister.
L'énonciation des mesures prophyllactiques propres à être employées
utilement dans la lutte contre l'expansion et la perpétuité de la rouille
serait incomplète, si mention n'était faite du rôle néfaste du son dans la
dispersion des fructifications et des fragments mycéliens. J'ai signalé, plus
haut, les hyphes et les urédospores nombreuses qui adhèrent à l'écorce du
grain. Elles peuvent, sans perdre leur faculté végétative, traverser l'intestin
de l'animal pour lequel le son a constitué un aliment et se retrouver quasi
intactes dans ses déjections, abandonnées sur le sol au hasard de ses
pérégrinations.
Il serait donc expédient de détruire le son si sa valeur pécuniaire locale
est minime. Constitue-t-il un produit commercial non négligeable ? Il
importe alors de le soumettre avant son utilisation à une température
élevée, ou mieux à la toréfaction.
La pratique, dans la culture du blé, des précautions les plus, diligentes,
l'emploi exclusif de semences rationnellement émondées, ne sauraient
avoir, il faut le concéder, une efficacité absolue. Je n'ai sur la biologie du
champignon, et en particulier sur les destinées de la télentospore, que des
données très insuffisantes. Des sources d'infection peuvent donc subsistel
qui sont actuellement ignorées. En Emyrne, comme le fait se produit en
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
- Auteurs similaires Madagascar Madagascar /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Madagascar" or dc.contributor adj "Madagascar")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 167/261
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65399783/f167.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65399783/f167.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65399783/f167.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65399783
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65399783