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Et M. le consul général de France au cap de Bonne-Espérance ajoute :
« Dans ces conditions, j'estime qu'il serait inadmissible que cette grande
ligne française, qui aura pour but de mettre en relations faciles la plupart
de nos colonies africaines entre elles et aussi de développer notre commerce
et notre influence dans toute l'Afrique, ne desservit pas au moins un port
d'une colonie aussi importante que celle de Madagascar, située presque sur
la route. Les vingt-quatre ou quarante-huit heures à peine de retard qu'occa-
sionnera cette escale pourront du reste être facilement regagnées en suppri-
mant une ou deux escales dans d'autres ports étrangers de l'Afrique qui ont
beaucoup moins d'importance pour nous. Il est bon, sans doute, de
desservir le plus possible les ports étrangers qui peuvent aider au succès
de notre grande ligne africaine, mais cela ne doit pas être au détriment de
la France et de ses colonies qui doivent être, en principe, les premières
et les mieux servies, alors même que notre compagnie n'y trouverait pas
immédiatement un bénéfice matériel.
« Le grand défaut de notre belle colonie de Madagascar est d'être un
peu isolée et en dehors de toute grande route commerciale, par suite de sa
situation géographique. Mais nous pouvons précisément remédier
facilement à cette infériorité en y faisant toucher cette grande ligne afri-
caine et ce serait une faute énorme que de ne pas le faire.
« Sans doute, les ports de Madagascar sont actuellement insuffisants et
mal outillés. Mais la création d'un seul bon port, à Majunga par exemple,
où aboutira sans doute un jour prochain une ligne ferrée venant de
Tananarive, n'est pas au-dessus des moyens de notre belle colonie de
Madagascar, qui en retirera du reste très vite de grands avantages.
CONCLUSION
« Il résulte clairement des renseignements que j'ai donnés dans ce
rapport que le commerce de la France et de ses colonies avec l'Afrique du
Sud britannique n'occupe pas la place qu'il devrait y avoir. -
« Sur environ 1 milliard de francs de marchandises importées chaque
année dans ce riche pays, la part de la France n'est, en effet, en moyenne,
que de 15 millions de francs, et, sur plus de 1 milliard 725 millions de francs
de produits sud-africains exportés en 1913, nos achats ne se sont montés
qu'à 6 millions de francs.
« Cette situation est d'autant plus mauvaise et anormale que nous
avons placé, en actions, plus de 2 milliards de francs dans les mines d'or
et de diamants de ce pays, dont pas une seule cependant n'est française.
Après l'Angleterre, aucune nation n'a engagé autant d'argent que la France
pour la mise en valeur des richesses de l'Afrique du Sud, où notre com-
merce devrait occuper normalement le deuxième rang, alors qu'il n'arrive
qu'au sixième rang pour les exportations et au septième pour les importa-
tions.
« Comme je l'ai déjà expliqué, nous devons, pour relever notre situation
dans ce pays :
« 1° Envoyer des bons voyageurs français en Afrique du Sud pour y
mieux étudier les besoins et les ressources du pays et aussi nous mettre en
relations étroites avec les grandes maisons anglaises de Londres qui sont
en réalité les vrais fournisseurs et acheteurs de l'Afrique du Sud.
« Après la terrible guerre que soutiennent, en ce moment, les alliés pour
le triomphe de la liberté et de la civilisation dans le monde entier, il semble
Et M. le consul général de France au cap de Bonne-Espérance ajoute :
« Dans ces conditions, j'estime qu'il serait inadmissible que cette grande
ligne française, qui aura pour but de mettre en relations faciles la plupart
de nos colonies africaines entre elles et aussi de développer notre commerce
et notre influence dans toute l'Afrique, ne desservit pas au moins un port
d'une colonie aussi importante que celle de Madagascar, située presque sur
la route. Les vingt-quatre ou quarante-huit heures à peine de retard qu'occa-
sionnera cette escale pourront du reste être facilement regagnées en suppri-
mant une ou deux escales dans d'autres ports étrangers de l'Afrique qui ont
beaucoup moins d'importance pour nous. Il est bon, sans doute, de
desservir le plus possible les ports étrangers qui peuvent aider au succès
de notre grande ligne africaine, mais cela ne doit pas être au détriment de
la France et de ses colonies qui doivent être, en principe, les premières
et les mieux servies, alors même que notre compagnie n'y trouverait pas
immédiatement un bénéfice matériel.
« Le grand défaut de notre belle colonie de Madagascar est d'être un
peu isolée et en dehors de toute grande route commerciale, par suite de sa
situation géographique. Mais nous pouvons précisément remédier
facilement à cette infériorité en y faisant toucher cette grande ligne afri-
caine et ce serait une faute énorme que de ne pas le faire.
« Sans doute, les ports de Madagascar sont actuellement insuffisants et
mal outillés. Mais la création d'un seul bon port, à Majunga par exemple,
où aboutira sans doute un jour prochain une ligne ferrée venant de
Tananarive, n'est pas au-dessus des moyens de notre belle colonie de
Madagascar, qui en retirera du reste très vite de grands avantages.
CONCLUSION
« Il résulte clairement des renseignements que j'ai donnés dans ce
rapport que le commerce de la France et de ses colonies avec l'Afrique du
Sud britannique n'occupe pas la place qu'il devrait y avoir. -
« Sur environ 1 milliard de francs de marchandises importées chaque
année dans ce riche pays, la part de la France n'est, en effet, en moyenne,
que de 15 millions de francs, et, sur plus de 1 milliard 725 millions de francs
de produits sud-africains exportés en 1913, nos achats ne se sont montés
qu'à 6 millions de francs.
« Cette situation est d'autant plus mauvaise et anormale que nous
avons placé, en actions, plus de 2 milliards de francs dans les mines d'or
et de diamants de ce pays, dont pas une seule cependant n'est française.
Après l'Angleterre, aucune nation n'a engagé autant d'argent que la France
pour la mise en valeur des richesses de l'Afrique du Sud, où notre com-
merce devrait occuper normalement le deuxième rang, alors qu'il n'arrive
qu'au sixième rang pour les exportations et au septième pour les importa-
tions.
« Comme je l'ai déjà expliqué, nous devons, pour relever notre situation
dans ce pays :
« 1° Envoyer des bons voyageurs français en Afrique du Sud pour y
mieux étudier les besoins et les ressources du pays et aussi nous mettre en
relations étroites avec les grandes maisons anglaises de Londres qui sont
en réalité les vrais fournisseurs et acheteurs de l'Afrique du Sud.
« Après la terrible guerre que soutiennent, en ce moment, les alliés pour
le triomphe de la liberté et de la civilisation dans le monde entier, il semble
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