Presse et revues
282 pages
Titre : Bulletin économique : publié... par le Gouvernement général : colonisation, agriculture, commerce, industrie, élevage... / Colonie de Madagascar et dépendances
Auteur : Madagascar. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie officielle (Tananarive)
Date d'édition : 1914
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344252808
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 26415 Nombre total de vues : 26415
Description : 1914 1914
Description : 1914 (A14,N1)- (A14,N4). 1914 (A14,N1)- (A14,N4).
Description : Collection numérique : BIPFPIG976 Collection numérique : BIPFPIG976
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Publications officielles... Collection numérique : Publications officielles étrangères ou intergouvernementales
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Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Sciences sociales Collection numérique : Sciences sociales
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6539977p
Source : CIRAD, 2013-107900
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
— 36 —
technique d'aménagement des forêts et de la meilleure utilisation de leurs
ressources. »
Si nous ajoutons que, par suite de saisons bien tranchées, les •••>* de
la côte Ouest ont des feuilles généralement sessiles alors que r 1. - a
côte Est ont des feuilles persistantes, nous aurons déjà acquis une impres-
sion d'ensemble assez nette sur les forêts de Madagascar et sur l'opposition,
conséquence du milieu, qui existe entre les flores orientales et occi ïoi-taies-
Mais précisons la notion et les éléments de ce milieu : La première
impression que l'on ressent lorsqu'on pénètre sous bois est celle de l'atténua-
tion de la lumière. Les lueurs du soleil ne pénètrent que tamisées par l'écran
*
mobile des feuilles, aussi la végétation qui couvre le sol nous frappe-t-elle
par son aspect : « Végétant dans la partie basse et obscure de la forêt, ces
plantes sont décolorées, leurs fleurs deviennent énormes et leur aspect
tout à fait étrange rappelle celui des champignons », dit Agassiz en parlant
des parasites seprophytes, et il ajoute : « Elles constituent une des grandes
curiosités de la végétation tropicale. A côté d'elles on remarque quelques
herbes grêles également dépourvues de toute teinte verte, souvent blanches, -
quelquefois brillamment colorées en rouge vif, bleu ou jaune : ce sont des
êtres chétifs qui ont pâli dans la lutte pour la vie et qui se sont dégradés
par suite des conditions misérables dans lesquelles ils végètent ». — C'est
dans cette pénombre que la graine germera et que le jeune arbuste aura
à se développer : aussi gardera-t-il pendant un stade variable de son
évolution les caractères des plantes héliophobes.
L'humidité du sol est un autre caractère commun à tous les sous-bois. Les
feuilles, les brindilles, les branches par leur décomposition produisent
l'humus dont l'épaisseur peut atteindre, comme le dit Duquesnoy, de 20 à
25 centimètres. L'humus est excessivement perméable à l'eau et en retient
jusqu'à quatre fois -son poids. Enfin l'infiltration des eaux dans le sol est
rendue facile par les multiples canalicules des racines. On peut se faire une
idée de l'énorme quantité d'eau que nécessitent et retiennent les forêts en
se souvenant que, d'après Lawes et Gilbert, la formation d'un kilogramme
de matière ligneuse exigerait l'absorption de 250 à 300 kilogrammes
d'eau !
Un rayonnement solaire atténué, l'absence d'aération, réduisent beau-
coup l'évaporation et maintiennent à la surface du sol une constante
humidité.' Cette humidité est entretenue par des pluies fréquentes, car les
forêts, en s'opposant au rayonnement du sol par leur épais manteau, cons-
tituent le condensateur naturel le plus puissant de la vapeur d'eau, surtout
lorsqu'elles s'étagent aux flancs des montagnes et que l'action de l'attitude
s'allie à celle du couvert.
L'atmosphère elle-même est chargée d'humidité par l'évaporation des
feuilles et les échanges de chlorovaporisation.. Les forêts sont donc de
grands réservoirs d'eau. Elles se comportent comme des éponges, pour
nous servir d'une comparaison devenue banale. C'est à ce titre qu'elles
jouent un rôle prépondérant dans l'économie géographique d'un pays.
Retenant l'eau, elles servent de régulateur au débit des fleuves, préservent
les vallées des inondations, assurent l'équillibre des saisons en. aidant à la
constitution du régime des pluies. Leur action est. donc comparable à celle
des glaciers, qui font défaut dans les pays tropicaux, ce qui doit leur rendre
la forêt doublement précieuse.
Mais la lumière atténuée et l'humidité des sous-bois quasi constante sont
des caractères communs aux forêts de tous les pays. Il en est de spéciaux,
aux forêts tropicales.
technique d'aménagement des forêts et de la meilleure utilisation de leurs
ressources. »
Si nous ajoutons que, par suite de saisons bien tranchées, les •••>* de
la côte Ouest ont des feuilles généralement sessiles alors que r 1. - a
côte Est ont des feuilles persistantes, nous aurons déjà acquis une impres-
sion d'ensemble assez nette sur les forêts de Madagascar et sur l'opposition,
conséquence du milieu, qui existe entre les flores orientales et occi ïoi-taies-
Mais précisons la notion et les éléments de ce milieu : La première
impression que l'on ressent lorsqu'on pénètre sous bois est celle de l'atténua-
tion de la lumière. Les lueurs du soleil ne pénètrent que tamisées par l'écran
*
mobile des feuilles, aussi la végétation qui couvre le sol nous frappe-t-elle
par son aspect : « Végétant dans la partie basse et obscure de la forêt, ces
plantes sont décolorées, leurs fleurs deviennent énormes et leur aspect
tout à fait étrange rappelle celui des champignons », dit Agassiz en parlant
des parasites seprophytes, et il ajoute : « Elles constituent une des grandes
curiosités de la végétation tropicale. A côté d'elles on remarque quelques
herbes grêles également dépourvues de toute teinte verte, souvent blanches, -
quelquefois brillamment colorées en rouge vif, bleu ou jaune : ce sont des
êtres chétifs qui ont pâli dans la lutte pour la vie et qui se sont dégradés
par suite des conditions misérables dans lesquelles ils végètent ». — C'est
dans cette pénombre que la graine germera et que le jeune arbuste aura
à se développer : aussi gardera-t-il pendant un stade variable de son
évolution les caractères des plantes héliophobes.
L'humidité du sol est un autre caractère commun à tous les sous-bois. Les
feuilles, les brindilles, les branches par leur décomposition produisent
l'humus dont l'épaisseur peut atteindre, comme le dit Duquesnoy, de 20 à
25 centimètres. L'humus est excessivement perméable à l'eau et en retient
jusqu'à quatre fois -son poids. Enfin l'infiltration des eaux dans le sol est
rendue facile par les multiples canalicules des racines. On peut se faire une
idée de l'énorme quantité d'eau que nécessitent et retiennent les forêts en
se souvenant que, d'après Lawes et Gilbert, la formation d'un kilogramme
de matière ligneuse exigerait l'absorption de 250 à 300 kilogrammes
d'eau !
Un rayonnement solaire atténué, l'absence d'aération, réduisent beau-
coup l'évaporation et maintiennent à la surface du sol une constante
humidité.' Cette humidité est entretenue par des pluies fréquentes, car les
forêts, en s'opposant au rayonnement du sol par leur épais manteau, cons-
tituent le condensateur naturel le plus puissant de la vapeur d'eau, surtout
lorsqu'elles s'étagent aux flancs des montagnes et que l'action de l'attitude
s'allie à celle du couvert.
L'atmosphère elle-même est chargée d'humidité par l'évaporation des
feuilles et les échanges de chlorovaporisation.. Les forêts sont donc de
grands réservoirs d'eau. Elles se comportent comme des éponges, pour
nous servir d'une comparaison devenue banale. C'est à ce titre qu'elles
jouent un rôle prépondérant dans l'économie géographique d'un pays.
Retenant l'eau, elles servent de régulateur au débit des fleuves, préservent
les vallées des inondations, assurent l'équillibre des saisons en. aidant à la
constitution du régime des pluies. Leur action est. donc comparable à celle
des glaciers, qui font défaut dans les pays tropicaux, ce qui doit leur rendre
la forêt doublement précieuse.
Mais la lumière atténuée et l'humidité des sous-bois quasi constante sont
des caractères communs aux forêts de tous les pays. Il en est de spéciaux,
aux forêts tropicales.
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