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qu'on leur présente des rameaux séparés. Les tingikaliazune semblent donc
être pour eux que les pieds qui fournissent du caoutchouc sur toute leur
longueur, alors que les mandrianambo sont les pieds qui n'en fournissent
qu'à partir d'une certaine distance au-dessus du sol.
Nous croyons, par conséquent, en définitive, pouvoir grouper sous le
nom spécifique de Landolphia Mandrianambo toutes ces lianes qui portent,
les noms plus haut énumérés, et, en particulier, ceux de mandrianambo,
moahena et fingikakazo, qui sont les plus courants. Mais comparons à
présent leurs latex..
Nous avons déjà rappelé ce qu'ont donné autrefois à l'un de nous de
jeunes pieds du Matitana : du caoutchouc dans les parties âgées, une
matière poisseuse dans les jeunes branches. -
Nous avons redit également que, à Karianga, dans le même bassin, sur
un pied qui poussait près d'un ruisseau, en un endroit découvert, une partie
du latex qui s'est écoulé d'une tige de 3 à 4 centimètres de diamètre était
claire, alors que l'autre partie s'est coagulée dès sa sortie de l'incision.
Voici maintenant de nouveaux faits.
A Analamazaotra, au cours d'une cinquantaine d'essais sur des voahena, ,
l'un de nous a obtenu constamment, à partir d'une certaine distance de la
base, un coagulat poisseux, aussi bien dans les grosses tiges que dans les
tiges jeunes. D'autre part, dans une dizaine de ces expériences, la base des
grosses lianes a laissé écouler un latex qui, même traité par l'alcool, ne
s'est pas coagulé et a abandonné par évaporation une matière blanche
soluble dans l'eau. Ce latex des bases de tiges est gras au toucher.
A Masoala, vers 300 mètres d'altitude, un kalamo a fourni par ses
jeunes pousses comme par ses fruits un coagulat poisseux ; le latex des
bases des troncs ne s'est pas coagulé et a, tout comme dans les voahena
d'Analamazaotra, laissé par évaporation une substance blanche onctueuse,
plus ou moins soluble dans l'eau. Sur un autre kalamo de la même région,
- e latex de la base des tiges s'est, au contraire, coagulé en une substance
• visqueuse.
Les voahena des bois du Mananara et ceux des bois de Soanierana, ont
donné partout comme ce dernier kalamo, un coagulat poisseux.
Plus au Nord, dans le Haut-Androranga, dans le bassin du Bemarivo
du Nord-Est, le latex de la base des tiges était très poisseux, celui ;des
niveaux plus élevés l'était un peu moins, mais n'était toujours pas élastique.
Dans le Fandrarazona (un peu au-dessus de Soanierana) le latex d'un
voahena glabre, recueilli à la base des troncs, s'est coagulé en une substance
* cassante, mais non gluante. -
Avec les pieds que les indigènes appellent mandrianambo les faits
deviennent un peu différents, et en-concordance, du reste, avec ce qu'indique
pour ces indigènes le terme de mandrianambo, qui n'a nullement le sens
que suppose M. Thiry.
« Le mandrianambo, dit M. Thiry, peut acquérir une trentaine de mètres
de longueur ; il ne se ramifie qu'après avoir atteint les hautes branches de
l'étage de futaie, ce qui lui a valu son nom indigène, qui littéralement
signifie : celui qui va se reposer en haut. »
Ce mode de ramification est, en réalité, celui de toutes les lianes, et
rnandrianambo a donc un sens tout autre. Il signifie : qui dort (mandry) en
haut (atïàiîibo). Et c'èst une allusion, non à la liane même, mais à son latex.
Les indigènes, dans tout Madagascar, pour exprimer qu'un liquide se
solidifie ou se coagule disent « qu'il dort ». La glace est appelée, par
exemple ranomandry, c'est-à-dire « l'eau qui dort ».
qu'on leur présente des rameaux séparés. Les tingikaliazune semblent donc
être pour eux que les pieds qui fournissent du caoutchouc sur toute leur
longueur, alors que les mandrianambo sont les pieds qui n'en fournissent
qu'à partir d'une certaine distance au-dessus du sol.
Nous croyons, par conséquent, en définitive, pouvoir grouper sous le
nom spécifique de Landolphia Mandrianambo toutes ces lianes qui portent,
les noms plus haut énumérés, et, en particulier, ceux de mandrianambo,
moahena et fingikakazo, qui sont les plus courants. Mais comparons à
présent leurs latex..
Nous avons déjà rappelé ce qu'ont donné autrefois à l'un de nous de
jeunes pieds du Matitana : du caoutchouc dans les parties âgées, une
matière poisseuse dans les jeunes branches. -
Nous avons redit également que, à Karianga, dans le même bassin, sur
un pied qui poussait près d'un ruisseau, en un endroit découvert, une partie
du latex qui s'est écoulé d'une tige de 3 à 4 centimètres de diamètre était
claire, alors que l'autre partie s'est coagulée dès sa sortie de l'incision.
Voici maintenant de nouveaux faits.
A Analamazaotra, au cours d'une cinquantaine d'essais sur des voahena, ,
l'un de nous a obtenu constamment, à partir d'une certaine distance de la
base, un coagulat poisseux, aussi bien dans les grosses tiges que dans les
tiges jeunes. D'autre part, dans une dizaine de ces expériences, la base des
grosses lianes a laissé écouler un latex qui, même traité par l'alcool, ne
s'est pas coagulé et a abandonné par évaporation une matière blanche
soluble dans l'eau. Ce latex des bases de tiges est gras au toucher.
A Masoala, vers 300 mètres d'altitude, un kalamo a fourni par ses
jeunes pousses comme par ses fruits un coagulat poisseux ; le latex des
bases des troncs ne s'est pas coagulé et a, tout comme dans les voahena
d'Analamazaotra, laissé par évaporation une substance blanche onctueuse,
plus ou moins soluble dans l'eau. Sur un autre kalamo de la même région,
- e latex de la base des tiges s'est, au contraire, coagulé en une substance
• visqueuse.
Les voahena des bois du Mananara et ceux des bois de Soanierana, ont
donné partout comme ce dernier kalamo, un coagulat poisseux.
Plus au Nord, dans le Haut-Androranga, dans le bassin du Bemarivo
du Nord-Est, le latex de la base des tiges était très poisseux, celui ;des
niveaux plus élevés l'était un peu moins, mais n'était toujours pas élastique.
Dans le Fandrarazona (un peu au-dessus de Soanierana) le latex d'un
voahena glabre, recueilli à la base des troncs, s'est coagulé en une substance
* cassante, mais non gluante. -
Avec les pieds que les indigènes appellent mandrianambo les faits
deviennent un peu différents, et en-concordance, du reste, avec ce qu'indique
pour ces indigènes le terme de mandrianambo, qui n'a nullement le sens
que suppose M. Thiry.
« Le mandrianambo, dit M. Thiry, peut acquérir une trentaine de mètres
de longueur ; il ne se ramifie qu'après avoir atteint les hautes branches de
l'étage de futaie, ce qui lui a valu son nom indigène, qui littéralement
signifie : celui qui va se reposer en haut. »
Ce mode de ramification est, en réalité, celui de toutes les lianes, et
rnandrianambo a donc un sens tout autre. Il signifie : qui dort (mandry) en
haut (atïàiîibo). Et c'èst une allusion, non à la liane même, mais à son latex.
Les indigènes, dans tout Madagascar, pour exprimer qu'un liquide se
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