Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/10/2013
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celle qui l'habite actuellement et qui est pourtant assez dense. La culture du coton pourrait également y être tentée avec succès ; l'éle- vage aussi.
Cette partie du pays sera traversée par la ligne ferrée joignant la Cochinchine à l'Annam ; elle échappera très certainement à ce moment à ses possesseurs actuels pour tomber entre les mains des Annamites qui y trouveront de belles rizières à l'abri des typhons qui ravagent périodiquement la côte d'Annam, et, dans les eaux du lac et des marécages, en abondance le poisson-qui leur est nécessaire.
Malheureusement pour les Européens, cette région ne présente pas les conditions de salubrité suffisante requisespour leur installation.
Forêts clairières. — Enfin, la troisième partie n'est qu'un im- mense glacis descendant en pente très douce vers le Mékong en suivant la vallée de Sré-pok ; glacis désert et inculte couvert de forêts clairières.
Ce pays offre pendant la saison sèche l'image d'une désolation pro- fonde.
Pendant la saison des pluies, il devient à peu près impraticable, coupé de mares, de ruisseaux qui coulent à pleins bords et qu'on ne peut traverser. Les mamelons se couvrent de grandes herbes, de joncs, de bambous inextricables ; on ne peut y circuler qu'à dos d'éléphant.
Dès que la saison sèche commence, cette région redevient pratica- ble : les mares et les « houés » se dessèchent ; le feu est mis aux grandes herbes, les arbres très clairsemés perdent leurs feuilles et l'on peut circuler partout.
Mais rien ne peut rendre la tristesse de cette région désolée et l'im- pression de solitude que ressent le voyageur qui, pendant des journées et des journées, y circule en plein soleil sous une chaleur torride et n'ayant pour tout horizon qu'un sol caillouteux, couvert de restants d'herbe brûlée et desséchée et d'arbres tordus et sans feuilles.
Aux premières pluies, vers le mois de mai, cet aspect change complètement : les arbres reprennent leurs feuilles, le sol se recouvre d'herbe une ; on marche dans un véritable parc anglais où le gibier pullule. Cette région est le vrai paradis des chasseurs : on y ren contre toutes les espèces, depuis l'éléphant et le rhinocéros, jus- qu'au chevreuil et au lièvre ; des bandes de bœufs sauvages de plusieurs sortes, dont quelques-unes atteignent d'énormes propor-
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