Tokyo, une protestation énergique de la corporation des « Kurumaya » (tireurs des dits véhicules), qui se refusent à supporter le surcroit de frais et, disent-ils de fatigue, que la transformation leur imposerait.
Camphre et Celluloid Le Japon, grâce à Formose surtout, est gros producteur de camphre, — producteur de beaucoup le plus important du monde. Il a voulu devenir en conséquence fabricant et grand fabricant, de celluloïd. Voyons son rendement et ses capacités dans cette double production.
La production et la vente du camphre brut et de l'huile de camphre consti- tuent, comme on sait, un monopole d'Etat. Le stock de camphre brut produit dans le Japon propre a atteint en 1911, 1.212.000 kilogrammes. A Formose, il a été de 3.132 000 kilogrammes, sans compter l'huile de camphre (3.636.000 kilogrammes), surtout expédiée au Japon. Le Monopole de Formose, au lieu de compter uniquement sur les raffineries de la métropole, s'est mis à raffiner lui- même son produit. Il va se lancer aussi dans l'extraction du camphre des feuilles mêmes de l'arbre (1).
Avec une telle production, le Japon et sa colonie peuvent suffire à 60 de la consommation mondiale. Ils sont dès lors maîtres du marché. Mais la demande est de plus en plus avide, et le Monopole japonais qui doit faire face en outre maintenant aux besoins d' une industrie nationale du celluloïd, doit s'efforcer de la satisfaire, en se gardant de susciter, par une hausse trop grande des prix, la concurrence du produit artificiel.
Le Japon et Formose ont exporté, en 1911, à eux deux, 6.976.000 yen de camphre brut raffiné ou en huile. Leurs meilleurs clients sont l'Allemagne, les Etats-Unis, la France, l'Angleterre et l'Inde Britannique.
La fabrication du celluloïd est une des plus récentes applications de la grande industrie au Japon. Un capital de 4 millions de yen y a été investi. Les deux grandes entreprises dont j'avais signalé la formation dans mon rapport de 1910, — la Japan Celluloid and Artificial Silk Compagny » et la « Sakai Cellu- loïd Compagny », — ont achevé leurs installations et commencé, en 1911, à placer leurs produits sur le marché.
La première de ces usines emploie un ingénieur étranger de technique alle- mande, se sert d'un matériel de provenance allemande, et travaille suivant la méthode allemande. La seconde a été montée sous la direction d'un expert américain, use d'un matériel américain, et met en œuvre les procédés américains.
Il n'y a actuellement, paraît-il, que 14 grandes fabriques de celluloïd dans le monde. L'apparition de ces deux nouvelles usines ne pouvait donc pas être considérée comme un événement sans importance.
(1) On signale aussi le succès de ses expériences pour la production du linalool, substance obtenue d'une espèce de camphrier et employée en parfumerie comme substitut de l'huile de citron. Il va, parait-il développer cette production, qui pourra devenir considérable.
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