qui fabriquent également de ces sampots s'en servent, comme les Malais, pour se couvrir les jambes jusqu'à la ceinture. Ces sampots sont des pièces de soie ayant go centimètres de large sur 3 mètres de long; elles sont, contrairement à la fabrication annamite, garnies de cordons. Le plus souvent, en employant des soies de trame et de chaîne différemment coloriées les malais obtiennent des tissus de nuances très belles, col de pigeon, etc. Un sampot de Malais dit chang- hung (0,90x3m) vaut jusqu'à 15 ou 20 piastres., Une bonne tisseuse ne peut faire que de 10 à 15 centimètres par jour. Les Malais et les Cambodgiens sont les seuls indochinois, peut-être avec eux les Laotiens, qui emploient des soies teintes, dans le tissage. Les Annamites tissent toujours en grèges (1). Les autres centres de tissage annamites en Cochinchine sont Tân-châu (Châu- dôc), Cho-Thu (Long-xuyen), Batri (Bentré) et Mo̾cày (Bentré), et enfin dans toutes les provinces où se trouvent des villages cambodgiens (Sôctrang, Bacliêu, Tràvinh), qui tissent pour leur consommation.
La soie annamite de Cochinchine se présente en rouleau de 31 thú'O'c soit 18m,60, avec une largeur de 39 à 41 centimètres de large; la pièce de pongée (taffetas) ou d'étoffe unie, simplement décreusée vaut de 8 à 9 piastres. Au Ton- kin, on vend couramment des coupons de soie gaze, taffetas, de 10 thúoc ou 6 mètres, l'unité étant le vuông, c'est-à-dire le carré ayant pour côté la largeur de l'étoffe. Un coupon vaut de 2 $ à 2 $ 20.
Au Tonkin comme en Cochinchine et en Annam, les Annamites tissent toujours en grège, telle qu'elle sort de la filature, simplement, mise en roquet après un redévidage sommaire. Le décreusage et la teinture des pièces en noir coûte de 1 $ à i $ 20 dans la région de Tânchâu. Pour les satins d'importation tonkinoise ou chinoise, il existe une opération spéciale de martelage; cet apprêt a pour but de donner au satin, par l'écrasement des fils, un aspect brillant spécial, impérieu- sement exigé pour les soies employées à la fabrication des culottes dès femmes.
Les soies taffetas reçoivent aussi, sur la demande des clients, un léger marte- lage pour leur donner un aspect moiré assez recherché des indigènes. Enfin, au Tonkin, les Annamites fabriquent depuis ces dernières années des mouchoirs que les Européens envoient volontiers en France comme produit du pays, au même titre que les châles et foulards de Cù-lao-giêng, des broderies, des bronzes, et des bijoux indigènes.
CHAPITRE VII Le mûrier en Indochine.
Le mûrier cultivé en Indochine serait le mûrier blanc, comportant un grand nombre de variétés, dont il n'a pas été fait d'études au point de vue botanique
(1) Les annamites savaient néanmoins tisser en soie teinte en flottes pour faire des étoffes dites gâm. II semble qu'ils se décident à y revenir : nous avons vu à Hà-dông, un de ces métiers de gâm, reconstitué sous les auspices de S. Ex. le Tỏ̂ng-Bốe Hoàng-trong-Phu. On fabrique aussi des étoffes avec des grèges décreusées.
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